PARTICIPATION AU CONCOURS
12 Avril 2008 :
Je plisse les yeux. De peur sûrement, même si la lumière m'éblouit. Je tente une dernière fois de bouger mes membres, mais en vain. Je suis paralysé.
L'homme s'approche, lentement. Son costume blanc immaculé et l'atmosphère qui règne dans la pièce dégagent une étonnante impression de sérénité. Ses yeux, d'un noir profond, me fixent attentivement. Un élément me frappe : il ne possède pas de bouche, mais à la place une discrète cicatrice. La pièce est entièrement vide, à l'exception de la table en acier sur laquelle je suis allongé. Les murs s'accordent avec le costume de l'homme, si bien qu'il est difficile de déterminer les contours de celui-ci.
Il soulève le bras pour approcher une fine baguette argentée de ma bouche. Il ne tremble pas, le geste est calme. Il pose délicatement sur un coin de mes lèvres l'extrémité de la baguette. Elle est glacée. Lentement, il fait glisser la baguette vers l'autre côté.
Progressivement après son passage, mes lèvres se collent l'une à l'autre, se fusionnent. Il écarte l'objet. Je ne ressens aucune douleur, mais je ne peux plus respirer. Il m'est impossible d'aspirer de l'air avec le nez, comme si mon corps ne répondait plus à mon esprit.
Je manque d'oxygène. La panique m'envahit, mais je ne peux pas bouger. L'homme m'observe, immobile. La sensation d'asphyxie devient insupportable, mon esprit explose, hurle, se déchaîne mais mon corps ne réagit pas. Je sombre.
Je me réveille dans un sursaut. Je halète bruyamment pour reprendre mon souffle, comme une personne au bord de la noyade qui miraculeusement réussit à sortir la tête de l'eau. Mon corps entier tremble, je suis moite. Mes parents ont sûrement entendu que je me suis réveillé, mais ils ne s’inquiètent pas de mon état. Et pour cause, cela fait maintenant près de 4 ans qu'inlassablement, ce cauchemar dévore chacune de mes nuits.
Nous avons écumé tous les hôpitaux de la région, et même plusieurs autres situés à des centaines de kilomètres de chez moi, à la recherche d'éminents psychiatres qui pourraient régler mon problème, mais en vain. Aucun des traitements, des séances de relaxation, d'hypnose n'a résolu ce phénomène.
Je suis donc condamné à subir ces terribles crises chaque nuit.
22 Octobre 2008 :
C'est effroyable. Je n'arrive même pas à trouver les mots pour décrire ce qui s'est produit. Hier, en attendant le bus, j'ai vu un homme qui ressemblait à celui présent dans mes cauchemars. Il était assez loin, j'avais du mal à distinguer. Un bus est passé et il a disparu instantanément, comme évaporé. Je me demande si je ne suis pas sujet à des hallucinations. Pourtant je l'ai bien vu, j'en suis sûr.
Je n'ose plus sortir de chez moi, de peur de le revoir.
24 Octobre 2008 :
J'ai revu l'homme. Plusieurs fois. C'est bien lui. J'ai réussi à le prendre en photo avant de m'enfuir. Je suis terrorisé, je me sens traqué. Je ne sais plus quoi faire. Mes parents ne me prennent pas au sérieux, ils ne me croient pas.
Je tremble, je suis incapable de bouger. J'ai besoin d'aide.
L'inspecteur qui avait été appelé finit la lecture du carnet en cuir noir qu'il avait trouvé posé sur le lit.
Au milieu de la pièce, le corps blanchâtre de l'adolescent se balançait très légèrement au bout de la corde, inanimé.
Une photo avait été glissée à la fin du carnet.
FIN DE PRISE EN COMPTE DES CREEPYPASTAS. 