-Sergent!
-Quoi?
-Ils sont ou nos renforts!
Le médecin hurlait, sa voix était couverte par les tirs incessants et les cris de Laurel dont le visage était maculé de sang.
-Il me faut la radio!
-Impossible! Si je le retourne il risque de faire une hémorragie!
-Bon Dieu, pitié, qu'il arrête de hurler, piquez le à la morphine!
Milteton, mon ami, arrive en courant vers moi :
-On va tous se faire massacrer si on reste la!
-Il faut débusquer ces enculés!
-Je crois que j'ai trouvé une de leurs planques!
-Allons voir ça.
Après avoir ordonné un tir de couverture, nous courons sur une trentaine de mètres, puis Mileton se couche derrière un rocher, à environ dix mètres de la crête.
-Regarde!
Il désigne, dans un creux de la hauteur, une petite grotte éclairée par les tirs des insurgés, ni une ni deux, j'appele le servant LRAC :
-David! Amènes toi!
-Sergent!
-Tu vois le creux la haut? Apparemment c'est une cache de ces enfoirés, ils ont pas l'air de nous avoir vus, fais moi péter ça! Berthier, Mestrone, vous nous couvrirez quand je vous donnerait l'ordre, Daubert, Michelet, Mileton, Hardis, on se prépare à l'assaut, David, quand t'es prêt tu leur met une praline!
David se met en position, il est la immobile entre les tirs et les pétarades, au bout de quelques secondes, il lâche son projectile mortel qui vient faire exploser l'entrée de la grotte, je crois entrevoir des débris humains dans l'explosion.
-Tir de couverture!
Le mitrailleur et le tireur d'élite s'en donnent à cœur joie sur les ennemis désorientés.
-On y va, à l'attaque!
Je fixe ma baïonnette au canon de mon Famas puis monte la colline à la tête de mes hommes, nous entrons dans une épaisse fumée, elle pique les eux, s'infiltre partout, une odeur de brulé, de mort mêlée aux tirs et aux hurlements, soudain un tir de barrage nous arrête, nous nous baissons.
Je distingue derrière un rocher des coups de feu d'où proviennent la détonation, maintenant je vois bien : un taliban est caché dérrière un rocher. Je le met en joue.
Il est la, à quelques mètres de moi, je l'ai au bout de mon canon, les secondes paraissent des heures. Je coupe mon souffle.
Une rafale de trois coups le met au tapis.
-C'est dégagé, personnel ennemi neutralisé, on continue!
Nous avançons jusqu'à l'entrée de la grotte, quelques cadavres dont certains amochés par la roquette du LRAC nous accueillent, l'un d'entre eux a les tripes à l'air, une odeur épouvantable se dégage de son ventre.
Je suis contre l'entrée de la grotte, au moment ou je m'apprête à entrer, mon ami Mileton me repousse puis me fait un clin d'œil, il entre.
Une explosion le projette hors de la cache à une dizaine de mètres de l'entrée.
-Jules!
Je cours vers lui et dis à mes hommes de prendre le contrôle de la position.
-Médecin! Un médecin!
J'enlève le gilt pare balles de mon ami, son ventre est truffé de bouts de métal, j'appuie sur son ventre pour tenter de stopper l'hémorragie, mes mains sont pleines de sang, Jules suffoque :
-Ah putain... Rhaaa... Franck, mon ami, mon frère... Je veux pas... mourir...pitié.
Des larmes perlent sur mes yeux.
-Jules...
-Franck... Je tiendrais pas... Franck...
Ses yeux sont grands ouverts, il fixe le ciel, le médecin arrive et constate le décès.
Mes hommes ont repris le contrôle de la grotte et sortent tandis que les autres montent la crête, ils nous entourent, mais je suis seul, Jules et moi sommes seuls.
Je ne le savais pas ce jour la, j'avais rejoint le monde des morts en même temps que mon ami.
http://www.noelshack.com/up/aac/buzzcocks-e720b10f83.jpg 
Opressante à souhait.
