Je vais essayer de dépeindre, sans écrire un livre et humblement, les problèmes que je vois poindre au 21ème siècle.
Il s'agit de quelques copier/coller de mes posts et d'une réorganisation générale. C'est fouillis, brouillon et incomplet. Mais on pourra en discuter.
Voilà ma problématique :
La croissance économique que le système sacralise en ce moment est basée non pas sur l'augmentation mais sur l'augmentation de l'augmentation du profit, du crédit, des dettes. Le problème ? On assiste à une courbe exponentielle de la croissance. Comment faire miroiter une croissance illimité dans un monde limité ? Ce n'est pas -durable-. Pouvoir créer indéfiniment du crédit revient à pouvoir créer indéfiniment de l'endettement, or aucun des trois grands acteurs économiques ne peut s'endetter indéfiniment. Et la terre ne pourra pas non plus le supporter.
Alors voyons un peu plus précisément où ce problème fondamental nous mène et nous fera rejoindre l'écologie.
Pour comprendre la fuite en avant des capitaux, il faut d'abord reprendre quelques bases. Le Modèle de Harrod-Domar a identifié clairement le problème de fond.
"Harrod et Domar vont chercher à comprendre les conditions dans lesquelles une phase d'expansion peut être durable. Ainsi, s'il ne propose pas à proprement parler une théorie de la croissance (expliquant son origine sur une longue période), le modèle de Harrod-Domar permet, néanmoins, de faire ressortir le caractère fortement instable de tout processus d'expansion.
En particulier, il montre que pour qu'une croissance soit équilibrée (c'est-à-dire que l'offre de production augmente ni moins (sous-production) ni plus (surproduction) que la demande), il faut qu'elle respecte un taux précis, fonction de l'épargne et du coefficient de capital (quantité de capital utilisée pour produire une unité) de l'économie. Or, il n'y a aucune raison que la croissance, qui dépend de décisions individuelles (en particulier des projets d'investissement des entrepreneurs), respecte ce taux. De plus, si la croissance est inférieure à ce taux, elle va avoir tendance non pas à le rejoindre, mais à s'en éloigner davantage, diminuant progressivement. La croissance est donc, selon une expression d'Harrod, toujours « sur le fil du rasoir »."
La conclusion de ce texte, pour vulgariser c'est qu'une économie totalement libre et mondialisée, sans règles précises, s'égare. Prenons une ile que l'on contrôle, toi, lecteur et moi. On la partage, tu prends le lagon, je prend les arbres. Je coupe tous les arbres, on crève tous les deux.
C'est une fable simplette qui rappelle qui si nous ne sommes pas sur les lieux et mal informés : nous pouvons faire absolument n'importe quoi. Nous aurons eu de la croissance, certes, mais nous mourrons. C'est pourquoi il conviendra toujours distinguer croissance et progrès.
Alors j'en viens de parler de la science de l'écologie, pas du business qui en deviendra certainement un. Que dit-elle ? Que la terre se réchauffe. La cause anthropique atteint une probabilité de 90% selon toutes les académies des science, et tous les grands instituts internationaux, GIEC compris bien entendu. Voilà ce qui se passe, pour résumer ce point :
http://www.youtube.com/watch?v=UBW2xHIMc38
http://en.wikipedia.org/wiki/Global_warming_controversy
En France, il est d'ailleurs saisissant que TOUS les sites libéraux soientt climatosceptiques. Envers et contre tous. Ce n'est même plus du libéralisme, c'est un dogme, le dogme du profit. Le néolibéralisme dans toute sa splendeur : réchauffer la planète, ça rapporte aux puissants. Claude Allègre lui-même a retourné sa veste après avoir affirmé des énormités dans son livre. Je partirais donc du fait que la science dit vrai, et qu'il faut ce méfier de là où on va. Le réchauffement n'étant pas non plus le seul à découler de notre impact environnemental, il y a aussi la biodiversité ou l'acidification océanique...Bref.
Que pensez-vous de sortir de l'urgence ? Voilà le sujet.
Nous sommes donc plongés dans le temps de l'urgence. Les phénomènes que nous décrivons avec une relative exactitude sont profonds et rapides. L'écologie politique n'existe souvent qu'en terme de délai, d'imminence, d'échéance, dans l'esprit des gens mais c'est en réalité très en dehors de ce dont traite la véritable écologie. Sans tomber dans l'extrémisme qu'on pourra appeler "le Khmer vert", l'intéressé par le business ou la décroissance, le développement durable, lui, propose simplement de sortir de l'urgence. Le temps de la politique et de l'économie néo-libérale qui épuisent la planète du fait de cette croissance exponentielle est lui-même temps de l'urgence, temps de l'immédiateté et du court terme. L'urgence écologique n'est donc pas le résultat de l'inertie ou de l'immobilisme des politiques actuelles, mais plutôt la conséquence d'un temps trop court toujours plus contracté pour répondre à la frénésie du productivisme et du consumérisme. Nous produisons mieux, mais aussi plus et parfois mal, nous consommons aussi, beaucoup.
Alors a quoi cela sert il ? A qui cela sert-il ? Certainement pas au peuple en tout cas. Regardons nos objets. Ne sont ils pas bien plus "remplaçables" qu'avant ? Demandez à vos parents combien de temps vivait une machine à laver, une voiture, une télé, une gazinière ? Et voyez comme aujourd'hui tout se casse comme par magie. Comme le dernier frigo Américain que vous avez acheté ne passera pas 10 ans, comme nos portables que l'on change tous les 6 mois, comme tout est devenu fragile, renouvelable. L'abonnement, on nous abonne à tout, partout, on fidélise le crédit, on le systématise. Les Américains ont 3 cartes de crédits, l'Amérique elle-même est une chimère de crédit. C'est le système qui se contortionne pour repousser toujours plus loin la quête du profit exponentiel dont il a besoin, inlassablement, inévitablement, pour exister. Nous ne pourrons -jamais- rembourser nos dettes nationales. C'est un cancer qui gangrène l'humanité. C'est le triomphe de la cupidité où état et banques, sociétés, tous convergent vers une seule chose : le profit immédiat et exponentiel.
Si nous voulons changer et nous préoccuper de notre écosystème qui est à un stade critique, mais aussi de notre structure sociale ce ne sera pas une énième taxe qu'il faudra inventer, c'est le système de fuite en avant infinie des capitaux, du crédit et de la totale liberté des entreprises qu'il faudra réinventer. Dans ce système absurde, l'impossibilité de la croissance illimitée de l'endettement rend impossible la croissance illimitée du crédit, ce qui ne peut alors conduire qu'à une rupture systémique, dont la crise issue des crédits subprimes n'est qu'un élément avant-coureur. Ca a détruit le social et l'économie, mais ces abus se retrouvent aussi lorsque BP fore si profond qu'il sait pertinemment qu'il ne pourra pas intervenir s'il y a un problème, et que l'état volera à son secours, comme il l'a fait pour les banques. Tout pour le profit. Il est paradoxal et presque tristement amusant que l'écologie, dans ce système, fomentera j'en suis certain, la prochaine bulle spéculative du crédit, inéluctablement. Et comme toutes les bulles, elle éclatera, causant des ravages de tout ordres.
Face à ce constat, et assez récemment, une équipe d'économistes de -tous bords- ont été désignés pour envisager de nouvelles théories :
"La principale [des] conclusions [de ces nouvelles théories] est qu'alors même qu'[elles] donnent un poids important aux mécanismes de marché, elles en indiquent nettement les -limites-.
Ainsi il y a souvent nécessité de créer des arrangements en dehors du marché concurrentiel, ce qui peut impliquer une intervention active de l'État dans la sphère économique ». En particulier ce « retour de l'État » (ce dont je ne veux pas forcément, mais pluttôt des instances internationales) se traduit par le fait qu'il est investi d'un triple rôle : encourager les innovations en créant un cadre apte à coordonner les externalités qui découlent de toute innovation (par exemple grâce à la protection qu'offre aux innovateurs les brevets) ; susciter celles-ci en investissant dans la recherche (notamment fondamentale) et les infrastructures dont les externalités dépassent le profit que peuvent en attendre les acteurs privés ; améliorer le capital humain en investissant dans le système éducatif. D'une manière générale, c'est le rôle des politiques structurelles de l'État, en particulier les investissements dans le capital public, qui est ainsi souligné."
Le développement durable oblige dans un premier temps à SEPARER CROISSANCE ET PROGRES, cette notion est fondamentale (source wiki) dans ce qu'il représente. Il propose une politique du temps long et du long terme en intégrant la satisfaction des besoins des générations futures dans sa réflexion. il met en avant une vision qui je pense, est fondamentalement, comme j'ai essayé de l'expliquer, contraire au système mondial néo-libéral tel qu'il est.
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