Considérons la dynamique de la connaissance non pas en tant que progression mais relativement à des facteurs sociaux et psychanalytique. Tout d'abord précisons qu'il est pour le moins naïf de rechercher la fixité dans l'être, pourtant cette pratique constitue la première approche que l'on sur le réel. Elle se doit d'être surmontée puis évacuée. La définition des choses présupose une recherche de fixité or le réel est avant tout " mouvement ". Le savoir progresse dans l'histoire non pas par accumulation ( c'est l'idée du grand récit du progrés, de la modernité ) mais par rupture. La perception savante que l'on a du monde n'est possible que relativement à un paradigme d'entrée. Qu'est ce qu'un paradigme ?
J'utilise ce mot depuis un bout de temps, je vais expliquer ce à quoi il se réfère. Un paradigme constitue l'ensemble des valeurs sociales, scientifiques et psychanalytiques qui sont à la base de notre perception du monde. Pour simplifier, considérons que le monde est un ordinateur ( j'sens que ça vous parle, bande de geek :P ), vous êtes d'acord qu'un ordaniteur n'a aucun sens ni aucune utilité dans l'absolu, pour l'utiliser, pour utiliser ses composants, sa carte graphique, son disque dur, la souris, le clavier, l'écran etc... on a besoin d'un système d'exploitation, ce système d'exploitation c'est votre paradigme d'entrée sur l'ordinateur. A partir de cela vous aurez beau juger les choses, dire par exemple que Mozilla est plus efficace qu' internet explorer etc..., vous pouvez le démontrer de la manière la plus juste possible mais cela n'est vrai que dans le cadre du paradigme que vous utilisez ! Comprenez dés lors, que l'évolution que vous percevez, le progrés, le passage de windows 98 à Xp puis Vista n'est qu'une continuité dans le cadre du grand paradigme Windows. Imaginez tout de fois qu'il serait possible de passer à Linux par exemple, de ne plus avoir d'application .exe et tous le tas de changements qui vont avec. Pour mettre fin à la métaphore extrapolez cette idée sur le réél dans sa globalité. Tout ce que l'on juge mauvais, voir archaïque et dépassé comme la pensée magique du moyen âge, la mythologie justifiant la loi n'est relatif qu'à une date pré-existante à une rupture paradigmique ( et pas paradigmatique... ). La grande puissance de cette idée c'est qu'elle nous permet de surmonter le relativisme en faisant prévaloir la recherche et la compréhension des autres models.
Maintenant, la question qui reste c'est : Qu'est ce qui fait exister un paradigme ? Pour analyser un paradigme il faut faire exactement le contraire de ce qu'on nous apprend depuis qu'on est petit, à savoir raisonner par-delà la frontière établie entre les différentes disciplines ( Sociologie, Philosophie, Mathématiques, Biologie, Psychanalyse, Histoire etc... ). Le savoir est la pluspart du temps bloqué par les mailles de ce filet inter-disciplinaire. Il nous faut donc penser de façon systèmique, c'est à dire considerer le monde en tant que système humain préconditionné par une multitude de facteurs, c'est ce qu'Edgard appelle la pensée complexe ( c'est un philosophe contemporain ). L'étude des paradigmes nécessite elle aussi un paradigme, on le nomme paradigme de la complexité. Comme auteur, je conseil aussi Thomas Khune et sa théorie des révolutions scientifique, c'est lui qui a mis au jour cette idée de paradigme de pensée. Bref, pour en revenir à ce qu'est un paradigme, il est conditionné par un ensemble de valeurs sociales ( Sociologie ou socio-histoire ) préconditionnant la psychée des individus (psychanalyse ) influant sur les concepts disciplinaires alors produits ( philosophie, biologie, médecine, lois, morale ), l'erreur est qu'en général on s'interesse de façon primaire qu'à ces dernier concepts produits. Pour donner un exemple, je vais me servir du grand paradigme de l'Occident médiéval à savoir la pensée magique et cela au travers du christianisme et de la notion de mal en particulier, je fais ça parceque c'est assez simple à comprendre.
- Comment un système de valeurs conditionne un monde :
La réference que j'ai utilisé pour ça est un bouquin s'intitulant " le mal ", c'est un essai sur la notion de mal et ses implications, le chapitre en question s'intitule " Le dieu monstre ". J'aime bien ce bouquin parcequ'il a été écrit en coopération par une vingtaine d'auteurs chacuns étant de milieu intellectuels différent, des psychologue, historiens, philosophe, sociologue etc... Bref, je m'égard. Je vais essayer de montrer comme un dieu peut devenir démon et comment un paradigme peut être faussé. Prenons pour base, l'idée principale du message du christ, à savoir une unniversalisation de la charitas ( amour pieux des chrétiens ). J'essaye de simplifier hein ? L'unniversalisation du sentiment d'amour nécessite de se faire violence et d'abandonner tout instinct de haine primaire, l'unniversalisation du bien dans l'être nécessite de façon logique l'abandon du mal. C'est la base de la base du message chrétiens. La question principale : le mal qu'on veut foutre à la poubelle, il va ou ? Le truc surnois c'est que ce mal va aller se nicher dans la condamnation même de cette idée de mal. C'est super pervers, je trouve, le mal va servir à condamner le mal. La virulence, et la violence de la condamnation du mal dans le christianisme va être conditionnée par ce même mal que les chrétiens cherchent à foutre en l'air, ironique n'est ce pas. Le Dieu devient alors monstre. Qu'est ce que ça entraîne :
- Mythologie fondatrice : Le péché originel impliquant mauvaise conscience et dette innée à toute la population ( psychanalytiquement y 'a de quoi être névrosé qu'en t'es coupable de par ta naissance non ? ) Plus le sacrifice du christ, l'homme dont nous sommes tous débiteur de par sa nature divine se fout en l'air pour notre rachat divin : mauvaise conscience fois quarante... ( Merde on lui a rien demandé à Jésus nous ! )
- Conséquence psychanalitique : Comme je l'ai déja dit la mauvaise conscience ambiante, à l'origine de la critique Nietzschéenne du christianisme.
- Conséquence sociale : Les institutions et les rapports sociaux sont conditionné par l'éducation et donc le sont psychanalytiquement. La confession obligatoire tous les ans à partir du concile de Latran IV, le tissu social est alors formée théoriquement d'un lien de charitas, soit de même nature à celui unnissant Dieu, le christ et le saint esprit. Conrétement, la paroisse du coin, devient l'intermédiaire des relations sociales entre individus, les liens sociaux ne sont pas horizontaux entre individus mais verticaux, chaque individus étant lié à son curé par la charitas.
-Conséquence politique : Le pouvoir du pape, le statut des clercs, l'interdiction de tuer d'autre chrétiens ( mais bon z'ont inventé l'ordalie ces zigotos pour se zigouiller quand même )
- Conséquence biologique : condamnation de la maladie comme étant relative au péché ( aïe les pauvres lépreux, la guerison passant non pas par la péniciline mais par la pénitance ).
-Conséquence historique et évenemetielle : Chasse aux hérétiques, inquisition, naissance du romantisme psychanalitique ( tristan et iseulte ), indulgences divines, croisade en terre sainte ( bon même si la thune avait son rôle à jouer ) etc..
Faut pas prendre ces gens pour des imbéciles, ce n'est pas qu'ils n'avaient pas conscience du bien et du mal, ou qu'il était moins instruits c'est juste une question de paradigme d'entrée sur le monde. Quand le mal est condamné par le mal et non pas par le bien il n'en ressort rien de bon... La mauvaise conscience n'est que le mal inhérent à l'individu retrourné contre lui même, et il ne peut être remis en question que d'un point de vue moral ou juridique puisqu'il est conditionné par notre propre système de pensée.
Il est possible d'essayer d'annalyser notre propre paradigme contemporain mais pour ce faire il faut se rendre indépendant des concepts produits par lui. La défintion scientifique du réél et des concepts sociaux n'est qu'une entrée paradigmique parmis tant d'autres. Socrate a raison lorsqu'il dit qu'on ne peut définir le savoir, pour lui le savoir n'est ni sensation , ni orthe doxa ( opinion vrai ) ni orthe doxa plus logos ( opinion vrai démontrée ). Les concepts sont relatifs, non pas dans l'absolu, mais par rapport aux choses dont l'on se serre pour les démontrer tout simplement : les paradigmes.
Voila et désolé pour le pavé.
P.s : Chaos Clad, désolé de pas avoir répondu tout de suite à ta question sur les paradigmes mais j'ai pris mon temps pour répondre ^^ .