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The Elder Scrolls V : Skyrim

Sujet : [Fic] Au cœur de la tempête
TheEbonyWarrior
Niveau 35
07 février 2016 à 19:17:05

En fait, il possède la capacité de transformer la matière...

Ou alors il avait un espadon ET une hache d'armes

Ou bien c'est juste un faux raccord.

Au choix :rire:

DaLiar
Niveau 8
07 février 2016 à 19:45:16

Haha j'hésite entre la 2e ou la 3e option :rire:

TheEbonyWarrior
Niveau 35
14 février 2016 à 13:36:46

Keep you waiting, huh ?
Chapitre 21

Les griffes du fauve taillèrent en pièces les gants de cuir de Neloth, qui étouffa un cri de douleur. Il parvint juste à temps à se dégager de l'étreinte de la bête, et se jeta sur son épée. Il se retourna en frappant mais ne trancha que le vide. Le smilodon avait repris ses distances, et le toisait en grondant.

Le dunmer était clairement désavantagé dans ces marécages, n'ayant pas la possibilité d'esquiver correctement ni de s'enfuir avec de la vase jusqu'aux genoux. Le félin quant à lui se déplaçait avec aisance et semblait familier avec l'environnement. Le dunmer commençait à cerner la stratégie mortelle des meutes sauvages. Le peu de proies qui survivaient au désert baissaient leurs gardes une fois en forêt, permettant aux fauves de frapper.

Il essuya d'un revers de la main le sang qui coulait de son front, et décida d'opter pour une approche plus réfléchie. Le fauve chargea, les griffes en avant. D'un pas chassé, le dunmer évita de peu un coup de griffe mortel et traca une ligne sanglante sur le dos de la bête. Folle de rage, celle-ci se retourna en tentant sans succès de le mordre. Se laissant tomber, l'elfe noir vit son adversaire passer au dessus de lui, et en profita pour taillader son ventre au passage.

Dans un rugissement de colère, la bête se retourna et lui adressa un coup de patte puissant sur la tempe. Neloth vacilla et sentit un liquide chaud couler le long de son oreille. Sans lui laisser la moindre chance, elle se rua sur lui et l'écrasa de tout son poids. Dans un sursaut de panique, le dunmer saisit les deux dernières dagues à sa ceinture et les enfonça dans la poitrine de la bête, qui poussa un gémissement plaintif.

Une nouvelle fois, il se dégagea et parvint à se relever. D'un coup de pied, il souleva son arme et la saisit au vol, mais le smilodon se ruait déjà sur lui. Alors que ses crocs allaient se refermer sa jambe, il pivota et plaqua son épée contre son flanc,empêchant les canines de la bête de s'enfoncer dans son ventre. Il fut toutefois saisit par une vive douleur au dos, là où la mâchoire inférieure s'était refermée.

Abattant son poing de toutes ses forces sur le museau de son assaillant, il parvint à déchausser l'un de ses crocs, faisant grogner la bête, qui desserra son emprise. Mû par la peur plus que par la raison, Neloth se rua vers l'arbre le plus proche, et entreprit d'y grimper, oubliant ainsi de récupérer son épée. Lorsqu'il s'en rendit compte, il était déjà accroché à une branche, tandis que les coups rageurs du fauve lui éraflaient les pieds.

Dans un effort démesuré, il se hissa sur la branche, et s'adossa au tronc en gémissant. Sans arme, il allait devoir attendre que Bugrath et Shezarr reviennent. Mais, s'ils ne réapparaissaient pas rapidement, la fatigue l'emporterait, et il risquait de chuter en s'endormant. Sans compter les plaies sanguignolentes qui parsemaient ses bras et son front, ainsi que sa blessure au dos. Même si l'aide arrivait, il n'était pas certain de survivre.

Pour une raison inexplicable, les paroles de Dakin lui revinrent en mémoire :

«Je sais que cela peut paraître étrange comme sermon, mais je dois avant tout m'assurer que tu sais certaines choses. Car un jour, ce sera ton tour de reprendre le flambeau, et d'accomplir ce que je n'ai pas fait. Alors, en tant que membre de notre famille, exilée et déshonorée, si je peux te dire une chose, c'est bien ca : n'abandonne jamais. Car, si tu le fait, saches que ton échec nuira à d'autres personnes. N'oublie jamais tes rêves, car un homme sans rêves n'est qu'un idiot. N'abandonne jamais un combat, car ta défaite coûtera la vie à d'autres. Ne renonce jamais à tes devoirs, car personne ne pourra les accomplir à ta place. Chacun est maître de ses actes, mais doit être prêt à en accepter les conséquences. Si tu veux que je t'apprenne à te battre, tu dois en être conscient. C'est notre fardeau. Le fardeau des dunmers. Depuis qu'Azura nous a puni pour notre arrogance, les catastrophes se sont enchaînées pour notre peuple. Mon tour sera bientôt passé. Dans quelques années, tu sera peut-être meilleur que moi, dans de nombreux domaines. Alors, je te fais confiance. C'est à toi de redorer le blason de notre race. C'est à toi de faire des Dolovas ce qu'ils étaient autrefois. Ne renonce pas, et répare mes erreurs en tant qu'héritier. Car tu es le seul à pouvoir le faire.»

Neloth rouvrit péniblement les paupières, et farfouilla dans sa veste. Il esquissa un sourire et en ressortit la main, tenant deux crocs d'ivoire, qu'il avait ramassé la veille sur la carcasse d'un smilodon. Tout se jouait maintenant.

En poussant un soupir, il se releva, bondit et retomba brutalement sur le dos du fauve, qui recula précipitamment. Cependant, deux objets pointus étaient enfoncés dans son dos, et sa proie s'y accrochait avec l'énergie du désespoir. Mais, en dépit de sa situation catastrophique, Neloth utilisait ses dernières forces pour l'emporter. Tirant à lui ses armes improvisées, il arracha deux grands lambeaux de chair du dos du smilodon dans une traînée sanglante. Il les replanta avec violence, répétant l'opération encore et encore malgré les bonds furieux de la bête.

Lorsque Shezarr, épuisé par sa course, déboucha finalement sur le campement, il fut sidéré par la vision qui s'offrait à lui.

Le jeune dunmer, qui lui avait semblé être un combattant correct mais sans plus, s'accrochait comme un forcené au félin, qui gémissait en se ruant dans tous les sens pour l'éjecter. Le rougegarde observa avec fascination la lutte sauvage, qui dura encore plusieurs minutes. Finalement, le dos en pièces, le fauve s'écroula, vaincu. Le dunmer se saisit de sa lame et l'abattit sans hésiter sur la nuque de la bête. Puis il se traina en titubant jusqu'à sa couche et s'y laissa tomber, sans un mot.

Shezarr sourit. Pour la première fois depuis plusieurs mois, il venait de trouver un compagnon de route qui semblait capable de survivre à la traversée du désert. Et un prometteur, qui plus est.

- Bon, soupira t-il. J'imagine que c'est encore moi qui vait devoir ranger la tente...

Le rougegarde vérifia rapidement que la zone était sans danger, puis il se mit en quête d'herbes, afin de soigner les blessures de son compagnon. Il les broya, puis les mélangea au peu d'eau qui lui restait dans sa gourde. Il les appliqua sur les blessures du jeune dunmer, puis se hissa dans les feuillages d'un arbre. Depuis son observatoire, il ne lui restait plus qu'à attendre.

Ce n'est que le lendemain matin que Neloth ouvrit les yeux. Il se releva en grimaçant, palpant ses bandages avec incompréhension. Son regard s'illumina lorsqu'il remarqua Shezarr, qui l'observait depuis son perchoir.

- Je ne dors pas bien par terre, plaisanta t-il en se laissant tomber sur le sol.

- M-merci pour les soins...

- Ce n'est rien. J'ai assisté à ton combat, et j'ai décidé que tu les méritais plus que moi, voilà tout.

- J'ai bien failli y passer, articula difficilement le dunmer en tentant de se relever.

- Si j'étais toi, j'éviterais de...

Le cri de douleur de son compagnon coupa le rougegarde. Il observa avec empathie son ami se tordre de douleur au sol, les plaies rouvertes.

- Je t'aurais prévenu...

- Je... j'ignorais m'être blessé là...

Une tâche rouge s'élargissait sur le torse du dunmer, qui se laissa retomber sur le dos, épuisé.

- Où... Où est Bugrath ?

- Je crains qu'il n'ai pas survécu...

- Merde... A-alors il ne reste plus que nous deux, hein ?

- On dirait bien que oui, soupira Shezarr avec un sourire peiné. Tu pense qu'une semaine de repos te suffira avant de repartir ? Je devrais pouvoir chasser avec ce que j'ai sous la main.

- Non... Deux... chuchota Neloth en gémissant.

Le rougegarde sourit :

- Deux... jours ? Tu te moques de moi !

- Non... je dois... me... dépêcher...

Le dunmer perdit de nouveau conscience, et son compagnon s'accroupit près de lui pour stopper l'hémorragie.

- Alors toi, tu commences à me plaire...

Une journée plus tard, le dunmer était capable de marcher normalement sans rouvrir ses blessures. Il fallut encore deux jours pour qu'il puisse se mouvoir avec aisance, et une demi-semaine avant qu'il soit en mesure de se battre sans risque. Même si la douleur de sa poitrine le faisait grimaçer de temps en temps, il pouvait reprendre la route sans risque.

Les deux compagnons de voyage sortirent de la forêt, une semaine après y être entré. Neloth plissa les yeux en se retrouvant brusquement au soleil, après plusieurs jours passés dans une atmosphère voilée. Il fut encore plus surpris, en constatant que le désert avait laissé place à une région montagneuse, riche en verdure. Malgré la chaleur, le changement de paysage le réconfortait. Le voyage se montrait plus varié que ce à quoi il s'attendait.

- Nous devrions bientôt apercevoir les monts de la queue de dragon, l'informa Shezarr. Si nous achetons des chevaux, Bordeciel sera en vue d'ici un mois.

...

Ce matin là, Aris se réveilla et fut saisit par le calme qui régnait. Pour une fois, il n'avais pas été réveillé par le vacarme de la tempête au dehors.

Se mettant sur pied, il jeta un oeil au capitaine du vaisseau, endormi dans son lit. Le vieil homme avait survécu de justesse à ses blessures, et pendant un moment, Dakin avait redouté la nécrose de ses jambes. Cependant, il reprenait peu à peu l'usage de ses membres inférieurs, et gardait un caractère jovial.

«Le monde aurait bien besoin de plus de gens comme ca», murmura le rougegarde en se dirigeant vers la porte donnant sur le pont.

- Le moment de vérité, grinça t-il.

Le rougegarde entrouvrit légèrement la porte, mais rien ne se passa. Alors, il prit une grande inspiration et se jeta dehors. Ce qu'il vit était magnifique.

Mis à part la tempête, étrangement lointaine, qui masquait une partie du ciel, l'absence de nuages laissait profiter du ciel d'un bleu éclatant. Les embruns salés de la mer parvinrent aux narines d'Aris, provoquant un frisson d'excitation dans son corps. Il n'avait jamais été marin, mais cela avait été l'un de ses rêves de jeunesse.

En jetant un coup d'oeil à l'état du bateau, il déchanta vite :

Comme prévu, le mat avant était enfoncé d'un bon mètre dans la cale, suite à sa partie de cache-cache improvisée. Les voiles étaient aussi dans un sale état, déchirées et percées de toutes parts. Le pont, quant à lui, était recouvert de trente centimètres de sable, duquel dépassaient ici et là quelques planches.

- Ca va être dur de manoeuvrer, fit une voix dans son dos.

Aris se retourna vers Dakin, adossé au mur de la cabine.

- Je doute que l'on puisse finir le voyage à bord de ce rafiot. On pourra toujours embarquer sur le prochain navire que l'on croisera, j'ai de quoi payer.

Un bruit venant de chez le capitaine les alerta. L'homme émergea en boitant par l'embrassure de la porte, et jeta un coup d'oeil consterné à son navire.

- Quel bordel, fit-il en se grattant la moustache, je vais passer un sale quart d'heure à la cour...

- Comment ca ? s'interrogea le dunmer.

- Je suis le premier fournisseur d'armes de la région, expliqua l'homme avec un calme alarmant. Alors, si je ne ramène pas ma cargaison à temps, mon commerce va en prendre un coup.

- Mais, la cale ne contenait pourtant pas d'armes...

- Alors qu'y a t-il dans les caisses ?

- Et... l'oiseau ?

- Pour faire passer les messages. Je l'ai dressé moi-même.

- Je... Je vois, acquiesca le dunmer. Changeons de sujet, vous comptez vraiment faire manoeuvrer ce débris ?

- Bien sur ! Malgré son état déplorable, je pense qu'il est tout à fait capable d'accoster.

Aris les stoppa dans leur conversation :

- Les pirates après les tempêtes, c'est courrant ?

- Oui, plutôt. La plupart des navires qui en sortent sont comme le notre, à l'exception du fait qu'il n'y a en général plus personne à bord. Des richesses gratuites, ni plus ni moins.

- Aris, pourquoi cette question ? demanda Dakin.

- Si tu avais regardé là bas, tu ne te le demanderais pas. Je sens que nous allons avoir quelques ennuis...

Deux navires aux voiles noires voguaient droit sur eux, fendant les flots à une vitesse impressionnante.

- Vous avez de quoi vous battre ? Je crains qu'il ne soient pas tentés de faire des prisonniers...

- Ne t'inquiètes pas pour nous. Mais, ca ira de ton côté ?

- Contre une bonne rançon, je pense pouvoir m'en sortir, répondit le bréton. Je suis un atout trop précieux pour que le roi m'abandonne comme cela.

- Décidément, les hommes de la cour sont redoutables, ironisa Aris. Mais, que dirais-tu de conserver et ta vie et ton argent, vieil homme ?

- Que... Ne me dites pas que vous comptiez vraiment vous battre !?

Dakin regardait avec confiance les gallions se diriger vers eux.

- Tu ne nous fais pas confiance, alors ? fit Aris. Pour commencer, observe et apprends. Nous allons te montrer ce que savent faire ceux qui sont revenus de l'enfer...

DaLiar
Niveau 8
14 février 2016 à 14:53:21

Ben dis donc il est résistant ce Neloth !

Eagl_rj
Niveau 6
14 février 2016 à 18:26:05

J'aime bien ta Fic

Sinon neloth ya un lien avec le sorcier de solshteim ou pas ?

ODST-01
Niveau 10
14 février 2016 à 19:37:07

Sweet?

Eagl_rj-->tu confondrais pas avec la fic de Massana toi?

TheEbonyWarrior
Niveau 35
14 février 2016 à 21:54:47

ODST : Non il parle surement du dunmer Telvanni qui parle au Dovahkiin quand il touche la pierre de Miraak à Corberoc.

J'ai volontairement repris son nom, ca me faisait marrer de nommer un jeune dunmer comme un sorcier centenaire :hap:

TheEbonyWarrior
Niveau 35
15 février 2016 à 18:24:07

Suite dans le courant de la semaine :ok:

ODST-01
Niveau 10
15 février 2016 à 18:52:22

je crois que j'étais fatiguais pour pas faire le raprochemet et confondre Neloth avec Thel...

TheEbonyWarrior
Niveau 35
15 février 2016 à 19:08:32

Akatosh pardonne ta méprise, mortel :hap:

Eagl_rj
Niveau 6
16 février 2016 à 01:29:18

D'accord c'est bien ce que je me disait :-)))

TheEbonyWarrior
Niveau 35
18 février 2016 à 20:56:52

Suite dans quelques minutes

TheEbonyWarrior
Niveau 35
18 février 2016 à 22:05:53

Chapitre 22

- Préparez vous à l'abordage, mes petits gars !!!

Le premier navire pirate percuta avec violence la galère marchande. Dans un déluge de cordages, les forbans délaissèrent leurs postes pour atterrir sur le pont. Rapidement, une quinzaine de pillards s'étaient rassemblés, attendant impatiemment le signal de leur capitaine.

- Bougez-vous ! Videz-moi ce rafiot et faites-le brûler, qu'on en finisse ! Le dernier à remonter sera pendu !

D'un seul mouvement, les pirates se ruèrent en direction de la cale, sortant sacs et crochets afin de mieux déposséder le navire de ses richesses.

Zefir, le capitaine, était un rougegarde d'une quarantaine d'années. Dans la force de l'âge, il possédait autant l'expérience du combat que la confiance en lui. Il saisit sa longue vue et scruta les mers à la recherche de son prochain butin. En apercevant à l'horizon ce qui ressemblait fort à un navire, il gratta son crâne chauve et esquissa un sourire. C'était déjà sa troisième prise de la journée, et toujours aucun conflit en vue. Tant mieux, tuer les matelots devenait lassant à la longue.

Son sourire disparu et se changea en un rictus cruel lorsqu'un gémissement parvint à ses oreilles.

- Dis moi, est-ce que tu va arrêter de me déranger comme ca !?

Le prisonnier auquel il s'adressait était un bréton aux longs cheveux roux, attaché par quatre chaînes au mât. Ses chevilles étaient profondément marquées par les imposant verrous de fer, et une longue estafilade barrait son ventre. D'un violent coup de coude, le corsaire assomma sa victime, qui se détendit. Zefir se mit à faire les cents pas autour du mât. Il fallait vraiment arrêter de tuer autant de prisonniers, celui-ci était le dernier survivants des trente qu'il avait capturé la veille. Pas de prisonniers signifiait pas de rançon. Et les familles endeuillées ne payaient pas pour un tas de chair sans vie, il le savait mieux que personne.

Mais s'il y avait bien une chose que le rougegarde détestait, c'était être dérangé en pleine observation. Malheureusement pour ce jeune bréton, il n'était pas d'humeur à se montrer clément aujourd'hui. D'une caresse de la pointe de son sabre, il entailla la joue de son prisonnier, qui se réveilla en douceur. Lorsque son regard embrumé croisa celui de Zefir, le bréton eût un brusque mouvement de recul, et se mit à trembler de peur.

- P-pitié ! Je s-suis désolé !

- Là, là... Je vais essayer d'y aller doucement, pour une fois... Dis-moi, tu aimes la chair humaine ?

Saisissant la main du jeune homme, il leva son sabre, et allégea de trois doigts son membre, sous ses pleurs désespérés. Il partit dans un rire hystérique en les enfonçant de force dans la bouche du bréton, qui se mit à se débattre comme un fou furieux en hurlant de terreur. Non, décidément, au diable la rançon, les cris de ses otages étaient bien plus plaisants que l'or.

Laissant son otage s'étouffer, il vint s'accouder sur le bastinage et respira l'air marin. Il jeta un regard au second galion, dans lequel Il se trouvait actuellement. Il ne fallait pas tenter de folie, où il risquait bien d'en subir les conséquences. Le respect de Son plan suffirait amplement, de toute manière. C'est alors que le cri d'un de ses hommes l'alerta.

- Capitaine, il y a un problème !

- Un problème ! Pour changer !

Ses hommes hissèrent bien vite un de leur camarades, la jambe en sang, transpercée par une longue flèche noire. Après des années de pillage sans vergogne, il avait pu développer un sixième sens dans l'identification des matériaux rares. Cette flèche était faite d'ébonite, il en était sûr.

- Nous ne sommes pas seuls... murmura le commandant du navire dans sa barbe.

- Que dites-vous, mon capit...

- Nous ne sommes pas seuls ici ! le coupa le rougegarde en hurlant. Alors, trouvez moi le petit bâtard qui a fait ça, et faîtes lui regretter d'être encore en vie !

Les corsaires se mirent rapidement en quête du responsable, laissant leur dirigeant méditer seul en compagnie de son Second, Risha, un rougegarde d'une vingtaine d'années.

- N'aies crainte, Zefir. Il sera bientôt à nous, assura celui-ci.

- Sa vie est en sursis, je le sais bien... Mais je m'arrangerai pour que ses cris berçent le sommeil de mes gars cette nuit... On ne me résiste pas impunément.

- Vous parlez de moi ?

La voix venait du dessus. En observant les cordages de son navire, Zefir aperçu la silhouette d'un grand dunmer. Celui-ci se laissa tomber de plusieurs mètres de haut et exécuta une révérence gracieuse, après s'être relevé. Il avait le visage harmonieux, épargné par l'âge, et ses cheveux noirs de jai retombaient en cascade sur ses épaules. Il portait une cotte de maille légère des gants de cuir et des bottes de tissu noir.

- Alors, c'est toi, le petit...

- ...bâtard insolent qui a malencontreusement percé la jambe de votre cher matelot avec une flèche qui vaut le double de votre équipage, oui.

Le rougegarde éclata de rire, peu habitué à ce genre de situation improbable. La seconde d'après, la pointe de sa lame était collée à la gorge du vantard, faisant perler le sang sur son cou.

- Attrape-moi cet elfe misérable, et attache le avec le rouquin. Je m'en chargerait plus tard.

Sans opposer la moindre résistance, le dunmer, frappé de mutisme, se laissa attacher au poteau, non sans écoper au passage d'une volée de coups. Le raffut attira l'équipage vers le capitaine une fois de plus.

- Reprenez la fouille, et en vitesse ! À moins que vous ne souhaitiez partager son sort ?

Les pirates se dirigèrent hâtivement vers leur objectif, tandis qu'il se retournait pour faire face à sa nouvelle prise.

- Alors, te voilà mon prisonnier, mon garçon. Tu n'es pas du coin, n'est-ce pas ? Tu sais dans quel pétrin tu t'es fourré, au moins ?

- Il est pas bavard, votre ami, rétorqua Dakin avec un sourire narquois. Vous devez bien avoir d'autres otages un poil plus loquaces, non ? Ne dites rien, il sont tous morts. Je me trompe ?

- Oh, un beau parleur, je vois. Tu sais, je n'aime guère faire de prisonniers. Alors ta gentille petite famille riche à souhait va pouvoir garder son argent. En revanche, contre une maigre somme, ils pourront te récupérer, pièce par pièce.

Alors qu'il s'attendait à voir sa victime se mettre à supplier, celle-ci éclata de rire.

- Pièce par pièce, j'y crois pas ! Je doute que votre camarade, dans le bateau d'en face, soit très réceptif à vos méthodes. Vos voiles sont semblables, mais pas identiques. Un de mes amis s'y connait sur le sujet, et selon lui, vous êtes alliés. Enfin, allié est un bien grand mot, puisque vous obéissez gentiment lorsqu'il vous demande de faire tout le boulot.

- Petit... tu commences à me courir sur le haricot, tu sais !?

- Et bien ? Vous ne me découpez pas tout de suite ? Vous auriez peur des représailles ?

- Mais tu va la fermer oui !? vociféra le corsaire en giflant avec force.

- Faudrait savoir, continua le prisonnier, un coup on me pose des questions sans intérêt, l'autre on me dit de me taire ! C'est sûr vous ne risquez pas de vous faire des amis comme ça... En parlant de ca, vous êtes marié ? Parce que j'adore les enfants.

La dague du capitaine fusa en direction du front du dunmer. Celui-ci baissa brusquement la tête, comme s'il s'y attendait, laissant passer la lame qui se ficha dans le bois avec un bruit mat. Utilisant les chaines à ses poignets pour se tracter, il releva les jambes, et repoussa violemment son tortionnaire d'un coup au torse.

Le corsaire tituba plusieurs mètres en arrière, et s'écroula sur le dos dans un hoquet de surprise. Son Second réagit au quart de tour et tira au clair son épée, se précipitant vers le dunmer pour l'exécuter. Se plaquant au mât pour éviter un coup d'estoc, il lanca lança un rapide sort de détection afin d'analyser la situation.

Dakin soupira de soulagement après un court instant. Le prisonnier attaché avec lui était mort asphyxié depuis bien longtemps. Tant mieux, il n'aurait pas la mort d'un innocent sur la conscience. Alors que la lame de son ennemi plongeait à toute vitesse vers sa gorge, il tira de toutes ses forces sur ses bras. Dans un bruit de succion écoeurant, le cadavre du bréton se déchira en deux, éclaboussant le sol de tripes et de sang.

Le Second, ébahi, contempla sa lame, bloquée entre les chaines du dunmer. Ce dernier était toujours attaché, mais une moitié de corps pendait à chacune de ses mains. Le maillon le plus faible était composé de chair et d'os, et il l'avait bien compris. D'une rapide torsion des poignets, il fit glisser la rapière entre ses chaines et l'utilisa pour s'en défaire. En à peine dix secondes, il était passé de l'état de prisonnier à celui d'adversaire mortel. Du statut de vaincu à celui de vainqueur.

TheEbonyWarrior
Niveau 35
18 février 2016 à 22:06:32

Zefir, toujours au sol, ruminait comme jamais. Ca, c'était une première. Un elfe, un misérable elfe noir avait réussi à le mettre au sol, alors qu'il aurait dû le supplier comme un ver. Pire encore, il l'avait déshonoré, lui, le Tourbillon des Mers, le Trancheur de Têtes, l'un des plus éminents corsaires de la baie d'Illiaque. Cela ne pouvait rester impuni. Il allait retrouver chacun des membres de sa famille et les égorger devant lui.

Puis il récupérerait sa victime, tremblante, pour lui arracher chaque centimètre carré de peau, et jetterait son cadavre fumant aux requins. Enfin, il raserait un ou deux villages et violerait chaque fille, tuerait chaque enfant et brûlerait chaque maison, pour montrer ce qu'il en coûtait de s'opposer à sa toute puissance.

C'est en se relevant que ses plans s'effondrèrent. Son second, Risha, se tenait le cou, les yeux exorbités, tandis que l'elfe l'étouffait avec ses chaînes dans le plus grand calme. Il laissa finalement tomber son corps sans vie, et lui adressa un regard froid comme la glace.

- Prêt pour le combat ?

Cloué autant par la surprise que par la peur, il ne put esquisser le moindre mouvement. Personne n'était capable d'un tel tour de force, personne dans le monde ne pouvait s'opposer à lui avec tant d'assurance. Et pourtant, ce dunmer qui se tenait face à lui, à côté du cadavre de son meilleur homme, en était la preuve vivante.

En jetant une brève oeillade au navire de son collaborateur, il se rendit compte qu'une dizaine de matelots ricanant devant son échec. Et il aperçu Cet homme, épiant ses moindres fait et gestes. Le seul mortel qu'il craignait, c'était Lui. Et pas cet elfe miséreux, orgueilleux et sans honneur.

- Tu n'es qu'un misérable petit déchet ! ricana Zefir, reprenant confiance en lui. Tu ne vaut rien, et si tu a pu t'en sortir, ce n'est dû qu'à l'incompétence de mes hommes ! Je les passerait tous au fil de l'épée, après avoir tranché ta tête.

- Je serai curieux de voir ca.

D'une accélération fulgurante, le dunmer se rua sur lui et balança son poing vers sa tête. Parant de justesse la frappe de son avant bras, Zefir le repoussa d'un coup d'épaule et ramassa son sabre. Il lui ferait payer.

Dakin, quant à lui, avait récupéré la rapière du Second, et se mettait en garde. Le corsaire était puissant, cela ne faisait aucun doute. Mais il se montrait bien trop sûr de lui. S'il avait assisté à sa libération, il aurait pu se rendre compte de l'écart de force entre eux. Car, s'il y avait bien un point sur lequel le dunmer surpassait même Aris, c'était la force physique.

Il s'approcha habilement du rougegarde en prenant soin de rester face à lui. Déviant nonchalamment une première attaque, il passa sous sa garde et lui adressa un puissant coup de tête. Le nez brisé, le capitaine poussa un grognement mais riposta d'une balayette qui prit l'elfe noir au dépourvu. Il chuta lourdement sur le pont, et roula sur le côté pour éviter une frappe visant son visage.

- Finit de jouer, l'ami.

Dakin se releva d'un coup et para un nouvel assaut. Pivotant sur lui même, il balança sa rapière tout en se baissant, tranchant tout ce qui passait à sa portée, y compris l'épée du rougegarde. Celui-ci, ébahi, tenta de battre en retraite, mais ses jambes ne répondirent pas. Alors qu'une douleur aiguë naissait au niveau de ses hanches, il se sentit glisser en arrière. Il s'effondra sur le sol, les jambes sélectionnées.

Alors que sa vie passait en accéléré dans sa tête et que sa vision s'obscursissait, il entendit quelque chose d'étrange. Les pas de son adversaire s'éloignant résonnaient dans son crâne, devenant si forts qu'ils accaparaient ses dernières pensées. Ce son obsédant, il l'avait cherché si longtemps, sans jamais parvenir à l'entendre. Il profitait enfin de sa mélodie, plus harmonieuse encore que les pleurs de ses victimes. Il oubliait la douleur, il l'oubliait Lui. C'était donc cela, le son de la défaite.

Aris trancha le bras de son adversaire, qui contempla son moignon avec stupeur. Sa tête rejoignit bientôt son membre, sur le sol sanglant de la cale. Il évita la lame d'un nouvel assaillant, dévia son bras de tel sorte qu'il ne puisse plus attaquer, et l'empala de son propre sabre.

Ses adversaires semblaient évoluer dans un univers bien différent du sien, dans un monde où tout était beau, où les lames ne tuaient pas, où les retours en arrière étaient possibles. Mais, dans la cour des grands, chaque coup était mortel, chaque passe d'arme décisive. Il n'y avait pas de seconde chance dans le monde réel.

Et pourtant, ils s'évertuaient à l'attaquer, imaginant avoir une chance, s'attendant à le voir tomber de fatigue à chaque instant. À part "pitoyables", peu de mots pouvaient les décrire. Leurs efforts pour l'emporter étaient vains, et correspondaient à autant de vies gâchées. Était-ce si dur de comprendre une chose aussi évidente ? Non, bien sûr que non, mais la menace autoritaire de leur chef pesait trop sur leurs consciences pour qu'ils fassent preuve du moindre libre-arbitre.

- Merde ! Faut se replier ! hurla un forban allongé, la jambe droite en miettes.

«Mieux vaut tard que jamais», pensa Aris en se baissant de justesse afin d'éviter la décapitation.

Le cri d'Ernard Afranius le fit sursauter. Celui-ci était cloué au mur par un mercenaire, qui tentait d'enfoncer son cimeterre dans son ventre. Malgré les gesticulements furieux du noble, la lame se rapprochait lentement de lui.

Fauchant les jambes de son ennemi d'une frappe du tibia, le rougegarde se rua vers l'homme, qui se débattait comme un forcené. Il parvint à son niveau, et fit voltiger la tête du pirate, dont le corps s'effondra sans vie.

- Merci, j'ai bien failli y passer, soupira le bréton en reprenant son souffle. Avez-vous une idée de... Derrière vous !!!

Trop tard. La pointe d'une flèche transperça le pectoral gauche d'Aris qui hoqueta de surprise. Le rougegarde tomba à genoux en fixant d'un air ahurit la tâche rouge qui s'élargissait sur sa poitrine. Il tenta de parler, mais ne put que cracher un filet de sang. Sentant la douleur le gagner sans pouvoir prononcer la moindre phrase, il tomba face contre terre, sans un bruit.

L'auteur de l'attaque, un pirate nordique aux longs cheveux blonds, se glissa hors de sa cachette en ricanant.

- Même un génie du combat peut mourir si son coeur est perçé... À force de se croire immortel, voilà ce qu'il arrive. Bien, c'est ton tour, fit-il en enjambant le corps du guerrier.

Figé de stupeur devant le cadavre de son protecteur, Ernard Afranius ne vit pas venir le premier coup. Le poing dru du nordique lui éclata la pommette et le projeta au sol. Quelques coups de talon suivirent, et mirent le bréton dans un sale état. Voyant qu'il n'opposait pas de résistance, son adversaire le saisit fermement à la gorge, bien décidé à en finir. Alors que sa victime se mettait à palir, elle ouvrit la bouche, et articula quelques mots.

- Pardon !? Tu as dit quelque chose ? Fit-il en resserrant sa prise.

Ernard ferma les yeux quelques instants, puis souffla :

- Je suis bréton, jeune homme.

Un arc électrique s'enroula autour des bras du pirate, qui écarquilla les yeux. Il fut projeté de plusieurs mètres en arrière lorsque la foudre percuta son torse, et vint se heurter à un tonneau dans un coin de la cale. Il se convulsa nerveusement au sol, le corps fumant.

Le capitaine se laissa glisser sur le dos, vidé de toutes ses forces. Il n'avait décidément pas la moindre aptitude pour le combat. Vaincre un autre adversaire dans son état n'était pas envisageable. Il soupira en voyant se relever un forban, la main tranchée. Ce dernier lui jeta un regard mauvais et s'approcha en boitant en lui jetant un regard noir. C'était fini.

- Tu vas payer pour ton pote, enfoiré ! gémit-il en levant sa dague, prêt à l'abattre sur Ernard.

- Pas si vite.

Une poigne de fer aggripa le bras valide du mercenaire, qui se retourna. Il resta sans voix en découvrant Aris, titubant mais bien vivant. Un faible sourire éclairait son visage malgré sa blessure, et son regard était déterminé, bien qu'ayant perdu une partie de son éclat.

- Tu... Tu étais MORT ! hurla frénétiquement le pirate. C'est impossible !

- Et pourtant... fit le rougegarde en faisant un pas hésitant. Lorsque tu retrouvera ton camarade, de l'autre côté, penses à le remercier pour la flèche.

La tête du matelot fut tranchée, exécuta une courbe gracieuse dans les airs, et rebondit sur le sol pour terminer sa course près d'un cadavre.

- Par quelle sorcellerie... l'interrogea le bréton, assit contre une caisse.

- Je... l'ignore, grimaça Aris en s'effondrant près de lui avant d'essuyer sa bouche recouverte de sang. Cette flèche aurait bien dû me transperçer le coeur, et je ne portait pas d'armure... Peu importe, je suis en vie et c'est tout ce qui compte.

- Une dernière chose... Pourquoi vouloir remercier cet homme, qui a failli te tuer ?

- Vous ne comprendriez pas... Vous êtes en vie, et c'est déjà bien pour le moment. Dakin ne devrait pas tarder.

Aris ferma les yeux. Pourquoi remercier son assaillant ? Parce qu'il l'avait blessé, tout simplement. Car il lui avait rappellé que lui non plus n'aurait pas toujours de deuxième chance. Car il lui avait rappelé qu'ils se battaient tous dans le même monde. Le jour où il ne craindrait plus rien, alors sa vie perdrait toute raison d'être.

S'éloignant des bateaux en flammes, le second navire pirate pivota, s'apprêtant à couler les deux épaves collées l'une à l'autre.

- Prêt ? Feu !!!

- Non !

La voix figea tout les matelots, qui baissèrent piteusement les yeux sur le passage de leur Capitaine.

- Laissez-les partir. Si Zefir a échoué, ce n'est pas pour rien. Il avait beau être un incapable écervelé, ses talents de bretteur n'étaient pas à prouver.

- Alors, vous les laissez s'en tirer ? Vous comptez les épargner après ce qu'ils ont fait ?

- Oh que non... Non, mais il m'intéressent. En particulier ce jeune dunmer... Je les veux pour moi. Et je les écraserai, le moment venu... Car personne ne me résiste.

ODST-01
Niveau 10
19 février 2016 à 13:19:37

mouais mouais mouais, un peu mou tout ça ! :hap:

DaLiar
Niveau 8
19 février 2016 à 17:21:00

Dakin qui pare une attaque avec une rapière, ça c'est fort ! :noel:
Et il a tranché le sabre du capitaine avec sa rapière ?

Sinon Aris reste mon favoris, j'ai faillit croire à sa mort :noel:

DaLiar
Niveau 8
19 février 2016 à 17:42:39

Je ne remets pas en cause sa force mais la résistance de la rapière, qui n'est pas censée trancher :(

Tant mieux, même si je me doute qu'il finira bien par y passer :hap:

TheEbonyWarrior
Niveau 35
19 février 2016 à 17:42:49

Oui, Dakin possède une force et une maitrise suffisante pour trancher un sabre avec une rapière, parce que fuck it c'est un dunmer :hap: Et vous n'avez rien vu...

Plus sérieusement au début j'ai vraiment hesité à le tuer mais j'ai des projets pour lui plus tard :sournois:

TheEbonyWarrior
Niveau 35
19 février 2016 à 17:45:32

Ah mais disons qu'il a utilisé la rapière à la manière d'un fouet, de manière à briser l'arme de son adversaire sans chercher à trancher.

J'ai utilisé le terme trancher car je ne pensais pas que vous feriez la remarque, je devrais etre plus prudent a l'avenir :-)))

DaLiar
Niveau 8
19 février 2016 à 17:47:33

Ah oui je vois !

Oui oui je vois tout (ou presque haha) :sournois:

Sujet : [Fic] Au cœur de la tempête
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