Le 02 mars 2018 à 10:32:28 strombolio a écrit :
Pour finir, j'espère qu'elle va retravailler les rôles et les attitudes de la plupart des femmes, notamment les magiciennes, de cette œuvre. De mémoire, l'auteur les réduit souvent à des godiches aguicheuses seulement intéressées par la séduction et le sexe : toujours en robe, à se maquiller, à aguicher etc... Le problème n'est pas qu'une femme aime le cul, il est que la plupart des femmes d'une œuvre soient réduites à ça quand les hommes ont des rôles plus profonds.
Tous les goûts sont dans la nature, mais en réalité peu de gens qualifiaient les magiciennes de « belles ». Elles étaient toutes issues de milieux sociaux où les filles partageaient un destin commun, qui était de se marier. Qui donc aurait pu songer à condamner sa fille à des années d’études laborieuses et à la torture des mutations somatiques alors qu’il pouvait la marier en nouant des alliances avantageuses ? Qui aurait souhaité avoir une magicienne dans sa famille ? Malgré le respect dont jouissaient les magiciens, la famille d’une magicienne n’en tirait aucun profit car avant d’avoir achevé son éducation, la jeune fille brûlait les ponts avec sa famille ; désormais ne comptait plus pour elle que la confraternité. Aussi seules les filles qui n’avaient absolument aucune chance de trouver un mari devenaient-elles magiciennes.
Au contraire des prêtresses et des druidesses qui ne recrutaient les jeunes filles laides ou infirmes qu’à contrecœur, les magiciens acceptaient toute fille qui manifestait quelques prédispositions. Si une enfant réussissait à franchir le cap des premières années d’apprentissage, la magie opérait : elle redressait et équilibrait les jambes, réparait les os mal soudés, raccommodait les becs-de-lièvre, effaçait les cicatrices, les stigmates et les traces de petite vérole. La jeune magicienne devenait « séduisante » car le prestige de sa profession l’exigeait. Le résultat, c’étaient des femmes pseudo-jolies, aux yeux froids et mauvais. Des laiderons incapables d’oublier leur laideur dissimulée sous un masque magique, cachée non pas pour les rendre heureuses mais pour le seul prestige de leur profession.
Si tu comprends bien ce passage, Sapkowski est plutôt moralisateur et dénonce les professions qui font le même genre de choses. Donc elles ne se "maquillent" ou "s'aguichent" pas par pur plaisir...
De plus les magiciennes ne sont pas toujours en robes ou tenues aguichantes, ça c'est seulement pour les grands évènements ou soirées. Par exemple, Keira : La lumière qui permettait d’apprécier la scène dans ses moindres détails provenait d’une boule suspendue au-dessus de la tête de Keira Metz, l’une des magiciennes avec qui Geralt avait papoté la veille au banquet. Il eut du mal à la reconnaître : elle avait troqué ses tulles vaporeux contre un habit d’homme, et elle portait un stylet à son côté.
Ou Filippa : Filippa Eilhart avait dû arriver à Oxenfurt peu de temps auparavant ou peut-être avait-elle l’intention d’en partir rapidement, car elle n’avait pas revêtu de robe, ne portait pas ses bijoux préférés en agate noire ni n’affichait de maquillage prononcé. Elle était habillée d’une courte veste d’homme, de jambières et de bottes – une tenue « de combat », comme l’appelait le poète.
Sinon la seule magicienne qui est considéré comme "un peu nymphomane" est Marti Sodergren donc ce n'est pas une généralité. Les magiciennes sont recrutées vers 12 ans ou moins et dès qu'elles rentrent à l'académie, le sexe est interdit donc c'est normal que dès qu'elles sortent leur libido est au maximum et qu'elle se cherche comme c'est mentionné ici :
Pour ce qui était de sa vie sexuelle, Triss Merigold pouvait se considérer comme une magicienne typique. Tout avait commencé par le goût amer du fruit défendu, très attrayant en dépit du règlement sévère de l’Académie et des interdits posés par les maîtresses chez lesquelles elle était en apprentissage. Ensuite vinrent l’indépendance, la liberté et la folle multiplicité des aventures amoureuses qui se terminaient, comme de coutume, dans l’amertume, la désillusion et la résignation. S’ensuivit un long moment de solitude, puis elle découvrit que les hommes, avant tout désireux de devenir ses seigneurs et maîtres après l’avoir possédée, ne lui étaient d’aucune utilité pour se libérer du stress et des tensions. Pour calmer ses nerfs, elle trouva d’autres moyens moins embarrassants qui, par ailleurs, ne tachaient pas les essuie-mains de sang, ne lâchaient pas de vents sous la couette et n’exigeaient pas de petits déjeuners au réveil. Ensuite vint une période – courte mais amusante – de fascination pour les représentantes de son sexe, qui la mena à la conclusion suivante : les salissures, les vents et la gloutonnerie n’étaient pas uniquement le fait des hommes. Finalement, comme presque toutes les magiciennes, elle était passée aux liaisons avec d’autres sorciers, sporadiques et agaçantes de par leur caractère froid, technique et presque rituel.
De plus, elles sont stériles et vivent plusieurs siècles donc je ne vois pas pourquoi elles s'en priveraient sinon autant changer aussi l'attitude de Geralt qui est pratiquement dans le même cas de figure. Tout ça pour dire que je ne vois aucunes raisons de changer quoi que ce soit.