4, s'il vous plaît
Mais si on est tous misanthropes, où sont donc les philanthropes ?
Après, quelques fois, j'envie ces salopards. Qu'on s'entende bien, je fantasme pas sur l'impolitesse, mais je suis dans l'extrême inverse les 3/4 du temps. Même quand on est désagréable avec moi, par faiblesse ou Dieu sait quoi, j'ose pas avoir le répondant nécessaire pour envoyer chier la personne. Sauf si je suis à bout, mais c'est (très) rare.
Alors ça va qu'on me marche pas souvent sur les pieds (alleluia), mais quand ça arrive je fuis le conflit comme une tapette. J'sais pas pourquoi. Si ça dégénère en conflit, même si j'ai le dernier mot, je suis pas du tout fier de moi. Du coup, je préfère laisser couler. Alors de temps en temps je me flatte d'être au dessus de tout ça, mais en vérité, c'est juste que j'ose pas et que je me console comme je peux. Enfin, j'imagine ...
Le 28 mars 2017 à 17:24:46 PsychoLykos a écrit :
Mais si on est tous misanthropes, où sont donc les philanthropes ?Après, quelques fois, j'envie ces salopards. Qu'on s'entende bien, je fantasme pas sur l'impolitesse, mais je suis dans l'extrême inverse les 3/4 du temps. Même quand on est désagréable avec moi, par faiblesse ou Dieu sait quoi, j'ose pas avoir le répondant nécessaire pour envoyer chier la personne. Sauf si je suis à bout, mais c'est (très) rare.
Alors ça va qu'on me marche pas souvent sur les pieds (alleluia), mais quand ça arrive je fuis le conflit comme une tapette. J'sais pas pourquoi. Si ça dégénère en conflit, même si j'ai le dernier mot, je suis pas du tout fier de moi. Du coup, je préfère laisser couler. Alors de temps en temps je me flatte d'être au dessus de tout ça, mais en vérité, c'est juste que j'ose pas et que je me console comme je peux. Enfin, j'imagine ...
Non, ça prouve que t'es mature et que tu n'as juste pas envie de te prendre la tête. C'est tout à fait compréhensible.
J'étais un peu comme ça avant, et puis je suis devenu prof... Et là, je me permets d'envoyer les gens chier quand ils me soulent. A un moment, faut arrêter les conneries.
Le 28 mars 2017 à 17:37:31 Roronoa13 a écrit :
Le 28 mars 2017 à 17:24:46 PsychoLykos a écrit :
Mais si on est tous misanthropes, où sont donc les philanthropes ?Après, quelques fois, j'envie ces salopards. Qu'on s'entende bien, je fantasme pas sur l'impolitesse, mais je suis dans l'extrême inverse les 3/4 du temps. Même quand on est désagréable avec moi, par faiblesse ou Dieu sait quoi, j'ose pas avoir le répondant nécessaire pour envoyer chier la personne. Sauf si je suis à bout, mais c'est (très) rare.
Alors ça va qu'on me marche pas souvent sur les pieds (alleluia), mais quand ça arrive je fuis le conflit comme une tapette. J'sais pas pourquoi. Si ça dégénère en conflit, même si j'ai le dernier mot, je suis pas du tout fier de moi. Du coup, je préfère laisser couler. Alors de temps en temps je me flatte d'être au dessus de tout ça, mais en vérité, c'est juste que j'ose pas et que je me console comme je peux. Enfin, j'imagine ...
Non, ça prouve que t'es mature et que tu n'as juste pas envie de te prendre la tête. C'est tout à fait compréhensible.
J'étais un peu comme ça avant, et puis je suis devenu prof... Et là, je me permets d'envoyer les gens chier quand ils me soulent. A un moment, faut arrêter les conneries.
"[...] et puis je suis devenu prof ..."
Cette phrase m'a bien fait rire.
Mais tu vois, t'as eu un déclic. J'imagine que t'es mesuré dans tes coups de gueule, que si tu pètes un plomb pour x ou y raison(s), c'est justifié.
T'as cette force de caractère de te dire "merde après tout", et de te faire un peu entendre.
C'est ce qu'il me manque de temps en temps je crois. ^^
Ça me gâche pas la vie non plus, faut pas déconner, mais c'est vrai qu'il faut que je reflechisse là-dessus.
Enfin bref, on arrête la séance ici, désolé, je prends souvent ce topic pour un divan.
Tout à fait. Et même généralement, je ne m'énerve pas tant qu'on ne m'assène pas un coup bas ou qu'on me dérange, tout simplement. C'est seulement que dans ce métier, il faut montrer que tu es fort au risque de voir les autres profiter de toi ou te prendre la tête pour des broutilles.
Après, je trouve que l'évitement de conflit est aussi une bonne chose. Ca montre que tu as une bienveillance naturelle et que t'aimes pas avoir des coups de gueule mais bon... Parfois, c'est vraiment nécessaire et ceux avec qui tu te frites verront justement que tu n'as pas à accepter quoi que ce soit et que tu peux en avoir marre, tout comme eux. C'est être humain.
Le 28 mars 2017 à 17:54:50 Roronoa13 a écrit :
Tout à fait. Et même généralement, je ne m'énerve pas tant qu'on ne m'assène pas un coup bas ou qu'on me dérange, tout simplement. C'est seulement que dans ce métier, il faut montrer que tu es fort au risque de voir les autres profiter de toi ou te prendre la tête pour des broutilles.Après, je trouve que l'évitement de conflit est aussi une bonne chose. Ca montre que tu as une bienveillance naturelle et que t'aimes pas avoir des coups de gueule mais bon... Parfois, c'est vraiment nécessaire et ceux avec qui tu te frites verront justement que tu n'as pas à accepter quoi que ce soit et que tu peux en avoir marre, tout comme eux. C'est être humain.
Je vais garder tout ça en tête.
Moi j'étais comme ça aussi avant. Enfin bon, avec mes presque 100 kilos et ma barbe de grizzly, les gens m'ont rarement fait chier
J'étais du genre à tendre l'autre joue après m'être pris une claque, comme pour absorber la violence qui tourmente l'autre, le soulager un peu. Du genre à penser que les personnes les plus méchantes sont justement celles qui ont le plus besoin d'amour, de compassion, de gentillesse.
Je le pense toujours. Mais j'en ai strictement plus rien à battre. Les gens pourraient crever à côté de moi. Seule ma personne compte maintenant.
Ce midi il m'est arrivé un truc plutôt chelou. En allant chercher le pain, à l'entrée de la boulangerie, je tombe sur un mec qui en sortait. Il était, comment dire... marqué par la vie. Il avait un coquard et une apparence de grosse loque.
Il m'interpelle : "frère t'as pas un euro stp ?"
J'ai déjà sorti ma caillasse dans ma main, et il se trouve que j'ai une pièce de un euro, entre autres. Je la lui donne sans même un regard, sans un mot, machinalement. Puis je vais attendre mon tour. Il m'a déjà remercié deux fois entre temps.
J'achète ma baguette aux céréales, et en partant (il était rerentré et attendait juste derrière moi)) il me remercie une troisième fois.
Là je l'ai regardé dans les yeux. Ils étaient honnêtes (c'est con à dire, mais ce mec était finalement juste une pauvre âme détruite par la vie). Je lui ai souhaité une bonne journée et je suis parti.
Après je dois avouer que je me sentais un peu plus léger, à avoir fait ma bonne action du jour, qui certainement ne sortira pas l'homme de sa misère, mais qui me gratifiait, moi, personnellement.
Je ne sais pas pourquoi j'ai raconté ça.
J'en suis pas à envoyer bouler les gens, et j'en serai probablement jamais. Je les ignore simplement (c'est peut-être pire finalement).
Quand je vois mon père, ça me fait rire. Il sort ses blagues de merde, et si la personne en face n'est pas réceptive, il peut se montrer absolument méprisable. J'en ai fait l'expérience quand je suis allé aux impots avec lui pour une bricole (je vis chez lui encore), il y a quelques mois. Je me dis que j'ai pas envie de devenir une vieille merde comme ça. Je préfère éviter tout échange, sans même ressentir de la colère, de l'irritation ou quoi que ce soit face à la réaction de l'autre. J'en ai juste rien à foutre. Je trace ma route.
Tu parlais d'un divan ?
C'est beau, cette preuve d'altruisme.
Mais on est d'accord que l'indifférence est parfois synonyme de soulagement. /
Je précise quand même : je donne l'impression de détester mon père mais ce n'est pas le cas o/
N'est ce pas je devrais devenir un putain de moine au Tibet, je serais précieux en deux temps trois mouvements
J'allais dire que c'était un peu fort de café et puis je me suis dit que tu devais blaguer, alors je me suis abstenu.
Le 28 mars 2017 à 17:44:05 PsychoLykos a écrit :
Le 28 mars 2017 à 17:37:31 Roronoa13 a écrit :
Le 28 mars 2017 à 17:24:46 PsychoLykos a écrit :
Mais si on est tous misanthropes, où sont donc les philanthropes ?Après, quelques fois, j'envie ces salopards. Qu'on s'entende bien, je fantasme pas sur l'impolitesse, mais je suis dans l'extrême inverse les 3/4 du temps. Même quand on est désagréable avec moi, par faiblesse ou Dieu sait quoi, j'ose pas avoir le répondant nécessaire pour envoyer chier la personne. Sauf si je suis à bout, mais c'est (très) rare.
Alors ça va qu'on me marche pas souvent sur les pieds (alleluia), mais quand ça arrive je fuis le conflit comme une tapette. J'sais pas pourquoi. Si ça dégénère en conflit, même si j'ai le dernier mot, je suis pas du tout fier de moi. Du coup, je préfère laisser couler. Alors de temps en temps je me flatte d'être au dessus de tout ça, mais en vérité, c'est juste que j'ose pas et que je me console comme je peux. Enfin, j'imagine ...
Non, ça prouve que t'es mature et que tu n'as juste pas envie de te prendre la tête. C'est tout à fait compréhensible.
J'étais un peu comme ça avant, et puis je suis devenu prof... Et là, je me permets d'envoyer les gens chier quand ils me soulent. A un moment, faut arrêter les conneries.
"[...] et puis je suis devenu prof ..."
Cette phrase m'a bien fait rire.Mais tu vois, t'as eu un déclic. J'imagine que t'es mesuré dans tes coups de gueule, que si tu pètes un plomb pour x ou y raison(s), c'est justifié.
T'as cette force de caractère de te dire "merde après tout", et de te faire un peu entendre.C'est ce qu'il me manque de temps en temps je crois. ^^
Ça me gâche pas la vie non plus, faut pas déconner, mais c'est vrai qu'il faut que je reflechisse là-dessus.Enfin bref, on arrête la séance ici, désolé, je prends souvent ce topic pour un divan.
J'ai eu un peu la même évolution finalement lorsque j'ai eu mon premier job dans cette saleté de supérette.
Je fuyais les conflits autant que possible quitte à faire la petite tapette aussi. Et puis au fil des semaines je me suis de plus en plus affirmé ( même un peu trop d'après mes anciens collègues ) et j'ai appris à ne plus me faire marcher dessus.
Fait amusant, avec mes anciens collègues on a constaté que la plupart des clients avaient l'air de vite voir quand un nouveau caissier était du genre timide et avaient tendance à un peu se déchaîner sur lui. Et à l'inverse ils devaient plus aimables ( voir même mielleux ) quand on les remettait un peu à leurs places.
On a vite l'impression de revenir à la préhistoire avec des relations primaires dominants/dominés.
On a vite l'impression de revenir à la préhistoire avec des relations primaires dominants/dominés.
Mais c'est tellement ça les rapports entre humains. A fortiori dans le domaine professionnel.
D'ailleurs les rapports entre être vivants tout court... ? (animaux compris quoi)
Le 28 mars 2017 à 18:21:06 Requiem-81 a écrit :
Moi j'étais comme ça aussi avant. Enfin bon, avec mes presque 100 kilos et ma barbe de grizzly, les gens m'ont rarement fait chierJ'étais du genre à tendre l'autre joue après m'être pris une claque, comme pour absorber la violence qui tourmente l'autre, le soulager un peu. Du genre à penser que les personnes les plus méchantes sont justement celles qui ont le plus besoin d'amour, de compassion, de gentillesse.
Je le pense toujours. Mais j'en ai strictement plus rien à battre. Les gens pourraient crever à côté de moi. Seule ma personne compte maintenant.
Ce midi il m'est arrivé un truc plutôt chelou. En allant chercher le pain, à l'entrée de la boulangerie, je tombe sur un mec qui en sortait. Il était, comment dire... marqué par la vie. Il avait un coquard et une apparence de grosse loque.
Il m'interpelle : "frère t'as pas un euro stp ?"
J'ai déjà sorti ma caillasse dans ma main, et il se trouve que j'ai une pièce de un euro, entre autres. Je la lui donne sans même un regard, sans un mot, machinalement. Puis je vais attendre mon tour. Il m'a déjà remercié deux fois entre temps.
J'achète ma baguette aux céréales, et en partant (il était rerentré et attendait juste derrière moi)) il me remercie une troisième fois.Là je l'ai regardé dans les yeux. Ils étaient honnêtes (c'est con à dire, mais ce mec était finalement juste une pauvre âme détruite par la vie). Je lui ai souhaité une bonne journée et je suis parti.
Après je dois avouer que je me sentais un peu plus léger, à avoir fait ma bonne action du jour, qui certainement ne sortira pas l'homme de sa misère, mais qui me gratifiait, moi, personnellement.Je ne sais pas pourquoi j'ai raconté ça.
T'as pas 10€ frère ?
Comme quoi on fait nos bonnes actions par égoïsme (au moins en partie, et pas la plus petite je pense) plus que par altruisme.
On se satisfait de notre bonne conscience plus que d'avoir "aidé" quelqu'un.
C'est pas une critique, pas du tout même, juste un constat, et je crois qu'on est quasiment tous à la même enseigne à ce niveau.
C'est notre bon La Rochefoucauld qui approuverait. Je vous conseille d'ailleurs ses maximes si vous aimez le genre "vérités déprimantes".
J'ai lancé un gros débat, on dirait. Il suffisait juste d'un voisin relou et d'un peu de sucre.
Le 28 mars 2017 à 18:50:50 Roronoa13 a écrit :
J'ai lancé un gros débat, on dirait. Il suffisait juste d'un voisin relou et d'un peu de sucre.
Il suffit toujours d'un voisin paumé et d'un peu de sucre pour un débat. Et ce, depuis des temps immémoriaux.
Ca sonne culte, ce que tu viens d'écrire.
Le 28 mars 2017 à 18:56:33 Roronoa13 a écrit :
Ca sonne culte, ce que tu viens d'écrire.
J'suis un mec culte de toute façon.
Tu savais pas ?
Depuis quand ?