2015, le retour de la vraie Formule 1 ?
La saison 2015 vient à peine de s'achever que les réactions fusent déjà autour de la planète du sport automobile. La discipline reine des sports mécaniques, souvent décriée ces dernières années, a laissé un goût amer à certains et un goût de renouveau pour d'autres. Les optimistes diront que l'on a vu pire, mais les pessimistes diront que la Formule 1 continue de mourir peu à peu et qu'elle laisse sa couronne à d'autres disciplines comme l'endurance ou la MotoGP. Pour les connaisseurs, la Formule 1 retrouve un peu de son attraction tant cette saison a été riche en actions et en dépassements, mais pour les amateurs, cette saison a été ennuyante à mourir, car les courses ont, la plupart du temps, été identiques d'un circuit à l'autre. Cependant, il y a du positif à retenir, beaucoup. La saison a connu quelques courses dantesques, notamment en Espagne, en Belgique ou en Italie. Revenons ensemble sur ce qui aura rythmé cette saison 2015.
Lewis 'King' Hamilton
Il y eut Michael Schumacher, il y eut Sebastian Vettel, maintenant, il pourrait y avoir Lewis Hamilton. A 30 ans, le britannique a survolé la saison 2015 de bout en bout, leader du championnat de Melbourne à Yas Marina. A son actif 12 victoires et 3 deuxièmes places et un total de 388 points. Jamais l'anglais n'avait eu autant de facilité à se diriger vers le titre mondial, d'abord en 2008 où il empocha son titre au dernier virage de la dernière course, ensuite en 2014 où il dût faire face à Nico Rosberg, son équipier, tout au long de la saison. Cette année, le britannique n'a pas eu un seul adversaire et a pu savourer son titre dès le Grand Prix de Russie, où il y a remporté sa 12e victoire en 16 courses. A déplorer pour Lewis un seul abandon, en Espagne, mais ce jour là, d'autres ont fait le spectacle à sa place.
Légère alerte cependant pour le double champion en titre, il n'est monté qu'une seule fois sur le podium, à Mexico, lors des 4 dernières courses, avec une 4e place aux Etats-Unis, une 7e au Brésil et pire encore, une 8e à Abu Dhabi, son pire résultat de la saison lorsqu'il a franchi la ligne d'arrivée. Il faudra faire attention à la préparation hivernale du côté des Flèches d'Argent pour ne pas tomber de haut en mars prochain.
Kimi Räikkönen, dernier baroud
Dans sa 36ème année, le finlandais Kimi Räikkönen a retrouvé de sa splendeur. Après une saison 2014 où il a été constamment dominé par Fernando Alonso, "Iceman" a écrabouillé son ami Sebastian Vettel, fraîchement arrivé chez Ferrari. En début de saison, il a longtemps été deuxième derrière l'impérial Hamilton et l'on osait croire à un dernier coup de collier de Räikkönen pour arracher une deuxième couronne avant de se retirer de la Formule 1, pour de bon cette fois. Il a été le premier à empêcher Lewis Hamilton de gagner un Grand Prix, en Espagne, chose qui n'a pas été reproduite avant le Grand Prix de Hongrie. Cependant, après le Grand Prix de Monaco, le finlandais s'est métamorphosé et a enchaîné les courses dans le ventre mou : entre le GP du Canada et celui de Belgique, Kimi n'aura marqué que 22 points, bien maigre pour un prétendant au titre. Il s'est cependant réveillé pour s'imposer devant les Tifosis à Monza ainsi qu'aux Etats-Unis, mais il s'est écroulé et n'a fini que 5e. Il arrive malgré tout à devancer Vettel de 43 points et s'en va la tête haute.
Duo gagnant pour RedBull
Après le départ de l'enfant de la maison, Sebastian Vettel, beaucoup étaient sceptiques vis-à-vis du duo RedBull. Nul doute qu'après leur saison 2015, Daniel Ricciardo et Daniil Kvyat ont su faire taire leurs détracteurs. Pour l'australien, 14 podiums et un titre de vice-champion du monde ; pour le russe, deux victoires, soit un quart des succès des "autres", une 4e place au championnat à la clé. Dietrich Masechitz peut être déçu de ne pas retrouver la double couronne qu'il a légué à Mercedes depuis l'an denier, mais il peut se contenter avec cette belle paire de pilotes qui a de l'avenir, car à seulement 25 et 20 ans, les deux coéquipiers ont encore beaucoup de saisons devant eux pour conquérir leur couronne. Ils n'attendront peut-être pas sagement leur tour et passeront sûrement à l'action dès la saison prochaine, mais le duo HAMMER (marteau en anglais) entre Hamilton et Mercedes risque encore de rempiler pour une année.
Bottas, enfin !
Il lui en aura fallu du temps. Après une saison 2014 où il n'eut pas l'occasion de gagner un Grand Prix de Formule 1, Bo77as a enfin réussi à inscrire son nom sur la liste (déjà longue) de vainqueurs d'une manche de championnat du monde. Pourtant, la Williams n'était pas au niveau, et les deux pilotes n'avaient plus le moral. Avant cette victoire lors de la dernière course à Abu Dhabi, Williams n'était monté qu'une fois sur le podium, par l'intermédiaire du finlandais, avec une deuxième place chanceuse en Belgique. Excepté ça, nada. 3 quatrième places pour chacun des deux pilotes et beaucoup (beaucoup trop) de courses passées à batailler contre les McLaren et les Force India pour terminer dans les points. Cependant, les deux ont su être réguliers avec 18 entrées dans les points et 20 arrivées pour le fougeux Valtteri ; 16 entrées dans les points et 18 arrivées pour le vieillard Massa, qui a malgré tout annoncé qu'il continuerait la Formule 1, mais probablement pas avec Williams, pas capables de lui offrir une voiture de bon niveau, selon ses dires. Daniel Ricciardo aurait été approché, mais rien d'officiel n'a circulé.
Nokia, une première saison encourageante
La Formule 1 a finalement eu ses 22 monoplaces en 2015. On pensait n'en avoir que 16 ou 18, mais Sauber ont trouvé les financements pour survivre grâce à leur duo de pilotes payants Nasr et Ericsson. Caterham a par la suite confirmé son engagement après le rachat d'une partie de l'écurie par un riche consortium allemand dont la seule condition était la présence d'Adrian Sutil au sein de l'écurie en tant que pilote titulaire. Mais la dernière écurie n'a pas été celle que l'on attendait : exit Marussia, bonjour Nokia ! Le groupe de télécommunications finlandais s'est lancé dans le bain et a rejoint le monde de la Formule 1. En revanche, le seul problème a été de trouver des pilotes : Personne à part un finlandais ne peut faire confiance à un groupe en faillite qui ne payera peut-être même pas votre salaire. Du coup, on a fait du Made in Finland : Siège social à Vantaa, staff 100% finlandais et pilotes également. Aaro Vainio, 22 ans, et Patrick Kujala, 19 ans, ont brûlé les étapes, passant du GP3 à la Formule 1. Mais le duo de finlandais n'a pas forcément été volant. La bonne nouvelle est venue de Catalogne, en mai, quand "AV20" s'offrit Fernando Alonso puis Daniil Kvyat dans le dernier des 66 tours de la manche espagnole pour empocher 6 points, les seuls de la saison pour Nokia.
Le reste n'a été qu'attente et stress. Il a fallu, à partir de là, espérer rester 8e du championnat constructeurs pour empocher les fonds nécessaires à la survie de l'écurie. Et cela a été chose faite. Lotus et ses 3 points inscrits par Romain Grosjean (10e à Monaco et 9e à Singapour) n'ont pas réussi à passer devant, tandis que Sauber et Caterham n'ont pas inscrit le moindre point.
Même si Patrick Kujala a été très mauvais (2 quinzième places comme meilleur résultat) et très maladroit au volant (3 abandons, en Belgique, au Japon et au Brésil), Aaro Vainio a sauvé les meubles et a montré une constante évolution symbole d'une prise de confiance du jeune, mais malgré tout le plus vieux des deux, finlandais. La N1 s'est avérée être fiable, avec seulement 5 abandons, le premier en Allemagne dû à une erreur de pilotage de Vainio. A déplorer en revanche une rapidité étonnante sous la pluie mais une perte de fiabilité évidente sous la drache belge avec un double abandon à Spa, dommage pour Vainio, ayant dû renoncer à 14 tours du but alors qu'il se trouvait en 3e place et résistait tant bien que mal à la meute, laissant s'échapper Hamilton et Bottas à plus d'une minute.
Cette huitième place a donc permis à l'écurie de verser les salaires et de se concentrer sur 2016 avec l'espoir d'une saison encore meilleure que 2015, mais le manager de l'écurie, Mikko Korhonen, a avoué que l'équipe aurait malgré tout du mal à s'en sortir financièrement, les deux pilotes n'amenant pas de grands sponsors avec eux.
Classements
Pilotes : 
Constructeurs : 
Q1
A lire uniquement si vous avez lu le résumé de 2015 
