Hey, après un entrainement des plus entraînant sur le RP, je me lance dans le monde sans pitié de la fan fiction. Vous m'excuserez pour le titre des plus originaux ( ͡° ͜ʖ ͡°)
Petit replacement dans le contexte : on se situe quelques années après la fin pacifiste. Frisk a brisé la barrière et les monstres sont désormais libres de se balader à la surface. Sauf qu'en fait, ils ne sont pas vraiment libres. En effet, les humains ont décidé de les asservir dès qu'il en ont eu l'occasion.
J'en révèle pas plus pour pas spoiler le plot (vous aurez plus d'exposition dans le texte de toute façon) qui s'annonce sanglant et tragique.
Je préviens de suite qu'il y aura des trucs pas très catholiques, des trucs certainement pas moraux, et des trucs pas adaptés aux âmes sensibles (principalement du meurtre, du viol, et autres joyeusetés =) ). Si vous pleurez, j'ai gagné ( ͡° ͜ʖ ͡°)
Niveau rythme des nouveaux chapitres, j'en sais strictement rien par contre je pense que souvent (comme c'est le cas ici) ils seront répartis sur deux posts à cause de la limite des 16000 caractères :c
Sur ce je vous retient pas plus longtemps.
Chapitre 1 :
«Croâ Croâ
-Je sais fro'... Moi aussi je crève la dalle...
-Croo...? »
Fidget se rapprocha du brasero qui illuminait les alentours, laissant la chaleur bienfaisante entourer ses mains meurtries. Il laissa échapper un soupir, observant son souffle se cristalliser devant lui et retomber sous forme de minuscules gouttelettes glacées.
«Oui je vais y aller. Ça fait des jours qu’on n’a plus rien à bouffer, mais je crois qu'on a suffisamment maintenant. »
Le lion s'éloigna du feu, laissant son ami amphibien seul. Le bruit de ses pas sur les pavés raisonnait sous le pont qui leur servait d'abris. Il fouilla rapidement dans un sac déchiré qui traînait là, en sortant quelques billets qu'il enfoui précipitamment dans sa poche, à l’abri des regards indiscrets. Puis Fidget rabattu sa capuche, cachant sa mince crinière sous une masse de tissu. Il ne pouvait se promener tête nue, surtout qu'il ne possédait pas de collier.
Heureusement, son vêtement dissimulait sa nature, et il ressemblait simplement à un jeune junkie, bien moins risqué pour sa vie. Au moins, personne ne lui prêterait attention, tandis que si des passants apercevaient un monstre libre...
Finalement, Fidget s'en sortait plutôt bien. Depuis que la barrière avait été brisée, la vie des monstres n'avait été qu'un enchaînement de douleur et de bains de sang, si bien que tous en étaient venus à regretter leur ancienne prison souterraine. Eux qui rêvaient de liberté n'avaient fait qu'aggraver les conditions de leur captivité. Certains, comme lui, étaient néanmoins parvenus à échapper à la capture, mais au prix d'une vie de misère et de peur, toujours aux aguets, craignant pour leur vie à chaque instant.
C'est ainsi que le lion marchait dans les rues nocturnes désertes, tentant de se fondre dans les ombres comme un criminel en fuite, ce qu'il était quelque part. Avec le temps, il avait appris à se faire discret, marchant à un rythme soutenu, la tête baissée, la capuche rabattue et les mains enterrées dans son manteau rapiécé.
Après quelques minutes, il atteint enfin sa destination, un petit magasin de quartier ouvert la nuit entière, au fin fond d'une ruelle peu fréquentée. Les néons de la devanture répandaient leur lumière artificielle sur le macadam, créant dans la ruelle une atmosphère violacée maladive. Fidget pénétra l’endroit sans s'attarder sur les détails. Moins il passait de temps ici, moins les risques de se faire prendre étaient importants. Il se dirigea ensuite vers la nourriture, prenant le maximum qu'il pouvait s'offrir, enfouissant tout dans un sac qu'il avait apporté. Il prêtait une grande attention à ne croiser le regard de personne, à rester la tête basse le plus souvent possible, regardant à peine ce qu'il saisissait.
Ses courses faites, Fidget se dirigea vers la caisse pour payer et filer d'ici. Mais en passant dans les rayons il vit des rasoirs, et une idée lui passa à l'esprit. Seule sa crinière trahissait le fait qu'il était un monstre. S'il pouvait s'en débarrasser, il passerait plus facilement pour un humain normal. Toutefois, il ne pouvait se permettre d'utiliser l'argent réservé aux repas là-dessus. Cela dit, il pouvait toujours en voler... Fidget secoua la tête, il n'avait pas besoin de prendre plus de risques que nécessaire. Mais l'idée était simplement trop bonne. Le monstre se rapprocha, jetant des regards alentours. Personne autour de lui et pas de caméra, l'occasion était parfaite. Son cœur battait la chamade alors qu'il avançait le bras pour s'emparer de l'objet qu'il fit passer dans sa veste ; juste à côté trônait une teinture, et, pris d'un excès de zèle, il s'en saisit également.
Le monstre fit quelques pas pour s'éloigner de l'endroit du délit, avant d'entre une voix féminine l’interpeller.
« Qu'est-ce que tu fais ? »
Comme frappé par un éclair, Fidget sursauta et, bien qu'il voulait prendre ses jambes à son cou, celles-ci ne répondaient pas. Alors c'était là qu'il se faisait prendre ? Au milieu d'une épicerie parce qu'il avait eu l'idée folle de voler quelque chose. Le monstre se maudissait, quel idiot !
« Détends-toi. Je ne suis pas de la sécurité ou un truc du genre. »
Le lion poussa un soupir de soulagement, mais il restait inquiet. Qu'est-ce qu'elle lui voulait ? Elle n'allait quand même pas le dénoncer.
« C'est pas une bonne idée de voler, imagine que quelqu'un d'autre t'ai surpris. » Continua-t-elle en posant sa main sur son bras. Fidget se retourna en sursaut, faisant un pas en arrière pour s'éloigner. Mais la femme agrippa son vêtement pour le retenir, révélant ainsi ses mains couvertes de fourrure. Le lion s'arracha à la poigne de son interlocutrice, trop tard, et celle-ci eut le temps de se rendre compte qu'il n'était pas humain.
« Un... monstre ? » Dit-elle à voix basse, fixant Fidget curieusement. Celui-ci ne savait plus où se mettre. Et si elle hurlait ? Et si elle attirait l'attention de tous les humains autour d'eux ? Il allait se faire capturer...
La femme leva les bras à mi-hauteur dans un geste rassurant, jetant un regard rapide autour d'eux pour vérifier que personne ne les épiais.
« C'est bon, je ne suis pas comme les autres humains. Je ne suis pas contre les monstres. »
Le lion la fixa quelques secondes. Elle ne semblait pas agressive, mais il avait appris à ne pas se fier aux apparences. Nombreux étaient les humains qui prétendaient être bons pour mieux poignarder les monstres insouciants.
« Je ne vous crois pas. » Dit Fidget d'une voix profonde en reculant. Dans le doute, mieux valait la faire fuir que de prendre plus de risques. Il sorti les mains de ses poches, une lueur jaune commençant à y apparaître.
L'humaine jeta un autre coup d’œil préoccupé autour d'eux. Les humains pris à couvrir des monstres risquaient gros, et elle ne voulait évidemment pas prendre ce risque.
« Écoute, je te jure que je ne suis pas comme eux. J'aime les monstres, et je ne crois pas un mot de ce qu'ils disent sur vous.
-Je ne vous crois pas. » Répéta Fidget, d'une voix qui ressemblait à un rugissement contenu. « Je sais parfaitement que vous les humains ne cherchez que la meilleure occasion de nous poignarder dans le dos.
-Non pas moi, je ne suis pas comme ça.
-Ah oui ? » Répondit sarcastiquement le monstre « Et qu'est-ce qui vous a donné cette soudaine compassion ? Cette révélation comme quoi nous ne sommes pas des animaux ?
-C'est ma nièce qui m'a convaincu. Elle connaît bien les monstres, et je lui fais confiance. »
Le monstre eut un petit rire, et continua toujours aussi sarcastique. « Et comment elle sait tout ça ? On dirait le genre qui a beaucoup d'esclaves, à moins qu'elle était carrément dans l'Underground.
-Exactement. » Répondit l'humaine, ce qui laissa Fidget bouche bée, totalement confus et perplexe.
« Frisk, tu as déjà entendu parler d'elle, n'est-ce pas ? » Reprit l'humaine. « C'est ma nièce, et elle est mieux placée que n'importe quel autre humain pour parler de vous. »
Le lion fixa son interlocutrice, toujours aussi surpris. « Comment... Mais... » Balbutia-t-il.
« Depuis qu'elle m'a dit ça je vois les choses différemment. Avant, je n'étais déjà pas spécialement d'accord avec l'idée d'asservir des monstres, mais désormais cette pratique me dégoutte au plus haut point. Alors j'essaye d'aider les monstres que je croise.
-Comment ça vous les aidez ? Là vous ne m'aidez pas en tout cas. » Répliqua le monstre, toujours déstabilisé et encore en partie sur la défensive.
« Je fais ce que je peux. C'est pas comme si je pouvais les protéger de tout, mais si je peux faire en sorte que leur vie soit un peu moins pire, j'essaye. Écoute, ce que tu viens de prendre là, ça va t'envoyer en taule, voire pire. »
Elle tendit sa main, avant de continuer. « Moi c'est Johanna, laisse-moi t'aider. Au moins laisse-moi te payer ça, j'ai vraiment pas envie de voir un monstre se faire arrêter devant moi. »
Fidget la détailla d'avantage. Elle avait l'air plutôt jeune, la trentaine. De plus, son visage était assez accueillant, et elle ne semblait pas lui vouloir de mal. En y regardant plus avant, il était vrai qu'elle avait quelques ressemblances avec celle qui les avait « libérés ». Il se concentra quelques instants, et plongea son regard vers le cœur de l'humaine. Son âme lui apparut, elle brillait d'un bleu éclatant qui rayonnait alentours, synonyme d'une intégrité profondément ancrée. Ainsi, cette humaine ne mentait pas... Cela le surprenait, mais il était prêt à prendre le risque. Il serra la main qui lui était tendue et répondit.
« Fidget. Disons que je vous croie... »
Puis, sans rien ajouter il sorti les objets qu'il prévoyait voler et les tendis à Johanna avant de se diriger vers les caisses. Cette humaine était surprenante, et il restait sur ses gardes, mais étrangement il avait envie de lui faire confiance. De plus, l'âme d'un humain ne mentait normalement jamais.
Tandis qu'elle attendait à la caisse, Fidget regarda la télé qui était accrochée au plafond. Il y passait une page de journal, dont il put saisir quelques instants.
« ...La suisse a déclaré aujourd'hui même qu'elle rentrait dans l'accord de l'ONU concernant les monstres. Cette nation historiquement neutre a enfin pris position en faveur de l'avis de la communauté internationale concernant la réglementation à appliquer pour lutter contre cette menace. C'est un jour historique pour la lutte contre ces créatures. Cela porte donc le nombre de signataires à 191 sur les 193 États membres. Le Directeur de Copperheinmer Industries, Oscar Copperheinmer s'est exprimé à la presse, qualifiant la signature de «pas en avant» en matière de «sécurité humaine», et félicitant les dirigeants suisses. Cette signature a néanmoins déclenché de violentes manifestations dans la capitale suisse, qui ont rapidement été maîtrisées par les forces de l'ordre.»
Fidget ne pouvait détacher les yeux de l'écran, alors qu'il sentait une profonde tristesse s'emparer de lui. Pourquoi ces humains ne pouvaient comprendre que les monstres n'aspiraient qu'à une vie libre, et ne voulaient aucun mal aux humains ? Pourquoi est-ce que leurs dirigeants devaient être aussi stupides ?
Pris par ses pensées, il n'avait pas vu le temps passer, et c'était désormais l'heure de la page de publicité. Peu intéressé par les produits à destination de l'utilisation humaine, son attention fut attirée par un spot vantant les vertus des colliers. Elle faisait figurer un monstre réduit à l'état d'esclave, réalisant les moindres souhaits d'un humain qui vivait dans un paradis terrestre. Et le monde parfait ainsi présenté n'était possible que par l'existence des colliers. Fidget serra les poings de rage, haïssant encore d'avantage les humains pour le sort qu'ils faisaient subir à tous ces monstres. Il ne connaissait pas la souffrance infligée par ces machines, mais il ne pouvait qu'imaginer à quel point cela devait être horrible, et il préférait encore mourir que d'être asservi ainsi. Tout ça, c'était la faute d'un seul homme, Oscar Copperheinmer. Le lion ne pouvait voir son visage sans être pris d'une rage incontrôlable. S'il n'avait jamais existé, alors Hommes et monstres auraient pu cohabiter, mais il avait fallu que cette vermine empêche ce futur radieux.
Il senti la main de Johanna se poser avec douceur sur son épaule. « Viens, sortons d'ici, ça ne sert à rien que tu voies ça. » Dit-elle. Encore bouleversé par ce qu'il venait de voir, Fidget se laissa guider à l'extérieur. L'air froid nocturne le ramena à la réalité alors que l'humaine engageait la discussion.
« Je suis tellement désolée que nous vous infligions cela... À se demander qui sont les véritables monstres dans cette histoire... »
Le monstre haussa les épaules, ne sachant que répondre. C'était vrai, il n'y avait rien à ajouter. Les humains avaient asservi les monstres, ceux qui n'étaient pas réduits en cendres en tout cas, et il n'y avait rien à faire.
« Je ne veux pas de votre pitié. » Dit-il finalement
« Nous ne sommes pas tous aussi... dégueulasses. Certains luttent pour votre liberté. Je ne sais s'ils y parviendront, mais je l'espère de tout mon cœur. » Répondit Johanna en soupirant. « Cigarette ? » Ajouta-t-elle en en allumant une.
« Je fume pas, pas les moyens... » Fit le lion. « Ils n'y arriveront pas. Nous sommes bien plus utiles ainsi. Et ceux qui ont le pouvoir ne sont pas intéressés par notre liberté. » Continua-t-il cyniquement.
« J'en sais rien...
-Non en effet. Vous les humains vous ne savez rien. Vous ne savez pas ce que vous faites. Vous ne savez pas les souffrances que vous infligez. Vous ne savez pas tous les morts dont vous êtes responsables. » Fit il, d'un ton de plus en plus froid et enragé. « Vous ne savez pas toutes les familles que vous avez brisé. Tous les rêves réduits à néant. Les espoirs d'une race entière écrasés sous vos talons, que vous nous demandez ensuite de nettoyer. Vous avez fait couler des torrents de larmes et de sang, mais ça vous n'en savez rien, non ! Ça vous n'en savez rien ! Vous préférez inventer des prétextes ! Nous traiter de bêtes, nous priver de tout ce qui fait de nous des êtres intelligents! Et fermer les yeux quand on vous présente les conséquences de vous actions, soulager votre conscience avec des actes aussi insignifiants qu'inutiles ! Vos manifestations là ? Vous pensez vraiment que ça va changer quoi que ce soit !? Envoyez des monstres marcher à votre place, à défaut d'être utile ce sera au moins ironique ! »
Le silence retomba dans la ruelle, ainsi que les larmes le long des joues de Fidget. Il prit sa tête dans ses mains, épongeant des larmes de rage.
« Excusez-moi... Vous avez été sympa avec moi... c'est juste que... Tout ça, j'en peux plus. Je ne supporte plus de voir mes pairs être tués comme de vulgaires insectes. J'ai vu tellement de choses, des choses horribles. Et je haïs les humains pour ça, pour ce qu'ils nous ont fait...
-Shhh, c'est normal, je comprends. » Dit Johanna en le prenant dans ses bras. « Moi aussi je déteste ma race, et à chaque fois que je vois un monstre asservi je... J'ai envie de lui arracher ce stupide collier. Si seulement c'était aussi simple... »
Ils restèrent ainsi quelques secondes, avant que Fidget mette fin à leur étreinte et commence à s'éloigner en prononçant quelques mots. « Merci à vous, vous... vous êtes quelqu'un de bien. J'aimerais qu'il y ait plus de personnes comme vous... »
Elle hocha la tête sans répondre, ne sachant que dire pour apaiser sa peine. Alors Fidget s'en alla dans la nuit noire comme l'enfer, ne ressemblant bientôt qu'à une silhouette sombre parmi les ombres.