Hey bonne nouvelle, un nouveau chapitre pour vous changer les esprits après la rentrée
Plus à venir bientôt ; j'étais pas très motivé ni inspiré mais je pense que je vais apprécier d'écrire la suite donc ça devrait revenir.
Merci pour vos (ou plutôt votre absence ( ͡° ͜ʖ ͡°)) de réponses. Je prendrai donc des libertés quant à la taille des chapitres, des fois y aura des plus longs, des fois des plus courts, on verra bien.
Aussi, il y avait moins de commentaires que d'habitudes sur le dernier chapitre. Surtout vu tout le contenu qu'il y avait, j'ai un peu l'impression d'avoir bidé :/ Donc n'hésitez pas à commenter d'avantage, parce qu'un auteur qui se sent reconnut et apprécié, c'est un auteur qui a davantage envie d'écrire
Dernier point, c'est pas le chapitre dont je suis le plus fier :/ désolé si la qualité est moins au rendez-vous qu'à l'accoutumé, c'est uniquement passager vous en faites pas.
Chapitre 8 :
Ce n’était pas une très belle journée. Comme souvent la pluie tombait à grosses gouttes dans la métropole, donnant aux buildings un air triste et nostalgique, répandant dans l’air cette odeur d’asphalte mouillé à la fois prenante et mélancolique. Les néons et autres écrans publicitaires se réfléchissaient sur l’eau tombante, donnant aux avenues un air de tableau délavé dont la peinture aurait coulé. Et les gros nuages noirs bloquaient le soleil et le ciel, encapsulant la ville dans une nuit déprimante, mais aussi intime. Une nuit qui donnait envie de s’oublier dans la contemplation des jeux de lumière sur les flaques sombres. De s’oublier dans l’image étrange et surprenante des rues noyées. De se réfugier dans un café ou au fond d’un fauteuil, une boisson chaude ou une couverture dans les mains, à écouter la mélodie languissante des gouttes frappant sur les vitres embuées.
Mais Sans n’avait pas le temps pour ces broutilles. Il bravait la tempête avec Frisk et sa tante, marchant contre les éléments jusqu’au bar où travaillait Grillby. Leurs pas répétitifs sur le béton détrempé dérangeaient les flaques paisibles et leur cacophonie brisait l’instable équilibre entre le bruit des gouttes et ceux du quartier. Leur marche les conduisait au travers des tableaux, en déchirant la toile comme l’harmonie pour atteindre leur but. Et la beauté contemplative se pliait devant le groupe déterminé. Car à cause des actes des Hommes, cette douce harmonie ne trouvait nul spectateur. Les humains avaient depuis longtemps dénigré les petites choses subtiles comme elle, et les monstres, bien que ouverts à ces expériences dont ils avaient été si longtemps privés, n’avaient pas l’autorisation d’en profiter. Alors l’harmonie perturbée préférait s’oublier dans la tourmente que les Hommes avaient créé, et tous l'oubliaient également, incapables de capturer sa beauté.
Finalement ils arrivèrent devant la devanture, le bar était ouvert et ils y entrèrent sans plus tarder. Lorsqu’il avait appris le nouveau travail de son vieil ami, Sans n’avait pas été surpris le moins du monde. C’était tout lui ça… Un pilier de ce monde, imperturbable. Et peu importe la tempête qui arrachait tout autour de lui, Grillby serait fidèle au poste, derrière son comptoir, prêt à servir ceux qui avaient désespérément besoin d’une accroche pour résister aux vents turbulents. Avant d’entrer, le squelette avait jeté un coup d’œil à la devanture. Mais malheureusement nulle mention du monstre de flammes n’était faite, il n’était plus qu’un employé, encore moins que ça, un esclave. Qui mettait au profit d’un autre son expertise mille fois meilleure. Mais il n’avait pas le choix ; c’était ce à quoi ils étaient tous condamnés. Survivre à n’importe quel prix. Ou mourir sans personne pour se souvenir de vous…
À l’intérieur, l’atmosphère était bien plus confortable. Le bruit de la pluie était assourdi, et à la place on pouvait entendre le bruit des conversations basses, entrecoupées de crépitements. L’ambiance était rassurante, dégageant une impression de chez sois. Mais Sans ne s’y laissait pas tromper. C’était un chez sois pour humains, lui n’était pas le bienvenu, tout juste toléré. La salle ressemblait un peu au Grillby’s de l’Underground, avec ses box en bois contre les murs, donnant une certaine intimité à ceux qui s’y asseyaient, tout en assurant leur confort avec leurs bancs faits d’un bois tendre et recouverts d’un coussin rouge moelleux. De l’autre côté se trouvaient des tables rondes, de bois également, entourés de chaises plus rudimentaires. Le tout laissant juste une faible allée pour atteindre le bar, devant lequel étaient posés quelques tabourets. Au grand soulagement des trois compères, il n’y avait pas beaucoup de clients, et tous semblaient concentrés sur leurs affaires, ne prêtant pas attention aux nouveaux arrivants.
Grillby non plus ne les avait pas remarqué d’ailleurs. Il était occupé à essuyer une choppe, son esprit perdu à des lieues d’ici et ses yeux rivés sur son travail. Ou ce qui devait être ses yeux ; Sans n’avait jamais osé demander comment il pouvait voir, ou même parler pour ce qu’il en était, n’ayant pas de visage mais juste une puissante flamme.
Le squelette ne put s’empêcher de remarquer que cette flamme avait perdu en intensité. Autrefois d’un orange brillant, tel le lever du soleil, il brûlait désormais d’un rouge sombre, comme un coucher bien entamé de l’astre. Sans soupira, le temps les avait tous bien marqué, et leur condition également…
Il s’approcha de son ami, suivit des deux humaines silencieuses. Frisk ne savait pas quoi dire ; elle ne connaissait pas vraiment Grillby, même s’il lui avait toujours paru sympathique. Johanna, elle, ne l’avait jamais vu auparavant.
“grillby ?” Dit le squelette une fois arrivé devant lui, en grimpant sur un des tabourets.
“Sans ?” Répondit le monstre en relevant la tête. “Sans !” Répéta-t-il d’un ton enjoué, le visage s’illuminant, ou plutôt la flamme qui lui servait de visage. Le squelette lui rendit son sourire qu’il devinait dans le feu dansant, un grand sourire, comme il avait autrefois l’habitude d’en faire.
“Ça fait tellement longtemps ! Qu’est-ce que tu deviens ?” Demanda Grillby, tout heureux de revoir son vieil ami.
“heh… os fait aller.” Répondit-il avec un clin d’œil
“Haha, toujours avec tes jeux de mots ! Ça m’avait manqué !
-ouais.” Répondit Sans, gardant le sourire, malgré tout. Il était heureux de revoir son vieil ami. “et toi? t’as pas changé à ce que je vois. le meilleur barman de l’underground, fidèle au poste.
-Je m’en tire pas trop mal c’est vrai…” Dit le monstre de flammes avec une pointe de mélancolie dans la voix. “Mais… C’est pas pareil. Avant, je m'éclatais ! Le bar était mon endroit préféré, j’étais le capitaine d’un fier bateau… légèrement alcoolique !” Fit-il avec un sourire en coin. Une ombre passa sur son visage, remplaçant bien vite ce sourire par une triste expression de nostalgie. “Mais maintenant je suis juste un vulgaire matelot au fond de la cale, un mousse… Tout juste bon à faire ce qu’on lui dit…
-je connais ça… personne m’a forcé à travailler mais… j’ai eu mon compte de merdes
-J’imagine que c’est comme ça pour tout le monde… T’as pas idée du nombre de monstres déprimés que je vois passer ici chaque jour… Y en a pas un qui y a échappé, pas un seul !
-ouais…” Répondit Sans. “mais j’ai de la chance dans mon malheur. je crois…” Fit-il en faisant signe à Frisk et Johanna de s’approcher. “laisse moi te présenter frisk, mais je crois que vous vous connaissez déjà, et johanna, sa tante.”
Le visage de l’élémentaire s’illumina un peu plus en voyant la jeune fille. Il se pencha par dessus le comptoir pour pouvoir mieux la voir. “Frisk ! Ça alors ! Je pensais pas qu’on se reverrais un jour ! Comment tu vas ?
-Grillby ! Je suis trop contente de te revoir !” Dit la petite humaine qui trépignait sur place, un grand sourire sur les lèvres. “Ça va.
-Super ! C’est fou ce que t’as grandit !” Répondit le monstre enjoué, arrachant à Frisk un autre sourire angélique. Puis il se tourna vers Johanna et son expression devint bien plus normale, froide. Professionnelle. “Bonjour.” Dit-il de ce ton morne. “Vous êtes la maîtresse de Sans j’imagine?
-Nouvelle. Mais…
-relax, elle est cool.” La coupa Sans, comme pour lui venir en aide alors qu’elle ne trouvait pas ses mots. Johanna se sentait soudain très gênée. Elle était une humaine, évidemment que Grillby n’allait pas l'accueillir à bras ouverts. Qui plus est qu’elle était la ‘’maîtresse’’ de Sans. “elle est comme frisk.” Ajouta le squelette. “c’est elle qui me… hum, possède… parce qu’elle m’a prit à une vieille qui était plutôt du genre… impulsive si tu vois ce que je veux dire.” Fit-il en désignant les traces de coup qui restaient sur ses os. Elles disparaissaient lentement au fil du temps qui passait, mais elles étaient toujours présentes, et elles le seraient toujours. Cicatrices, vestiges d’un temps pour lui révolu, mais qui était encore le quotidien d’un nombre incalculable d’autres. Souvenir de cette époque pour le pousser à agir, pour ne pas oublier.
“Je vois… Excusez moi alors ! Je préfère m’attendre au pire, les humains comme vous sont rares, mais j’imagine que je ne vous apprend rien…” Dit Grillby d’une voix bien plus sympathique. Pas aussi enjouée que lorsqu’il parlait à Sans ou Frisk, mais tout de même moins hostile que quelques instants auparavant.
“Non je comprend… Je suis désolée pour… Tout ce que les humains font. J’aurais aimé que nos deux espèces puissent vivre ensemble mais…
-Vous en faites pas.” La coupa le monstre “C’est pas comme si vous y pouviez quelque chose de toute façon.”
“Bref !” Reprit-il après un petit blanc. “Vous voulez boire quelque chose ?”
“Un coca !” Répondit instantanément Frisk, trépignant sur son siège à l’idée d’une boisson sucrée. “Heu… S’il te plaît?” Ajouta-elle avec un sourire d’excuse en voyant le regard que sa tante lui lança avant d’ajouter.
“Un café pour moi s’il vous plaît.
-Et une bouteille de ketchup?” Conclut Grillby avant que Sans puisse prendre la parole avec un clin d’œil Le squelette ferma la bouche, devancé, et acquiesça d’un signe de tête. Quelques instants plus tard, le monstre de flammes leur apporta leurs verres. Sans but sa bouteille d’une traite, avant que le sourire ne tombe de son visage, laissant une expression sérieuse dans son sillage, et qu’il ne prenne la parole d’un ton tout aussi sérieux.
“grillby… on est pas venus juste pour prendre un verre.
-Te connaissant, ça m’aurait surpris.” Répondit le monstre, plus observateur qu’il n’en avait l’air. Puis il ajouta plus bas, en se penchant un peu plus sur le comptoir d’un air naturel. “Qu’est-ce que je peux faire pour toi ?
-je voudrais des informations sur quelqu’un… dans l’underground tu savais toujours des choses que personne d’autre ne savait, et j’espérais que ça vaille toujours ici…
-On entend beaucoup de “choses” ici... Tu veux savoir des trucs sur qui ?” Répondit-il, intrigué.
“sur papyrus…” Dit Sans.
Grillby se redressa, l’air grave. Il balaya la salle du regard, mais personne ne prêtait attention à leur discussion. Il hocha la tête, comprenant le sérieux de Sans, et la détresse sous-jacente à celui-ci.
“Suis moi.” Dit-il en se dirigeant vers l’arrière boutique. “Est-ce que vous pouvez me remplacer quelques instants ?” Dit-il à Frisk et Johanna en disparaissant derrière la porte, suivit quelques secondes plus tard de Sans.
“J’imagine qu’on a pas vraiment le choix…” Dit l’humaine en passant derrière le comptoir, enfilant un tablier qui traînait là. Frisk elle était un peu trop petite pour avoir accès au haut du comptoir, mais elle pourrait toujours l’aider à attraper les choses au sol. Johanna n’avait jamais fait ça avant mais… ça devait pas être bien compliqué? Et puis, qu’est-ce qui pouvait bien mal tourner?