Chapitre 23 : La Haine Partie 2
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~ 20 ans plus tôt. ~
« Amiral ! Amiral ! Terre à l’horizon !
- Déjà ? Répondit une voix attirante.
- Oui, allez ! Papa, lève-toi ! S’exclama la voix d’une jeune fille.
- Oui, oui, j’arrive ma fille. »
C’était il y a vingt ans. L’homme qu’on appelait Yuni était enfin devenu Amiral de la Marine au côté de Sengoku, dit le Bouddha, et Nandin, dit Zôkessho.
Il rentrait chez lui, après une longue journée. Écumer les mers pendant plusieurs mois, même quand sa fille adorée était présente, ça reste dur pour quiconque, selon ses dires.
« Chérie, j’suis rentré !
- 9 mois que je t’attends, mon amour.
- Exact, dit-il en posant son manteau sur le porte-manteau prévu à cet effet, ça été dur. Surtout depuis la mort de Roger. Les vagues de pirates qui déferlent sur Grandline deviennent de plus en plus grande.
- Ça ne risque pas de devenir dangereux, d’y rester ?
- Ne t’inquiète pas, il s’approcha d’elle qui était assise sur une chaise, je suis là. Il l’embrassa sur le front. Et puis, c’est impossible pour moi de réussir à exercer mon boulot en étant sur une autre mer.
- Mais… ton boulot ! Ton boulot ! Toujours ton boulot… pense un peu à toi, Yuni ! S’écria-t-elle, exaspérée.
- Mais, Sherry, ne t’inquiète pas. Je suis l’un des 4 hommes les plus puissants de la Marine, je fais partit du sommet de ce monde.
- Un peu prétentieux, non ? Lui lança-t-elle, souriante, en essuyant la larme qui perlait sur sa joue.
- Ne me taquine pas sur ça, Madame je suis la meilleure couturière du monde. »
Un silence s’installa. Il s’asseyait tranquillement sur son fauteuil, ouvrant un livre. Pendant ce temps, sa femme continuait à tricoter. C’était sa passion, elle avait un doigté magnifique et ensorcelant. La manière dont elle maniait l’aiguille et le fil était impressionnante.
Elle posa ses mains sur la table, avec ce qu’il y avait dessus, stressé. Elle fixa du regard son mari. Elle fronça les sourcils.
« Chéri. J’ai une question.
- Je t’écoute. » Lui répondit-il aisément.
Elle n’eut même pas le temps de parler que le Den Den Mushi sonna. C’était un appel, demandant du renfort, sur une île non loin de là où se trouvait Yuni.
« Appel à toutes les unités, nous avons un code 34 Rouge – Magnétisme 64. Nous demandons à toutes les unités proches de l’île de Rei de s’y rendre immédiatement. Nous avons un ancien rival de Gol D. Roger en cavale.
- Comment ?! Lança sérieusement Yuni.
- A toutes les unités, faîtes très attention. Cet homme était proche du niveau de Gol D. Roger, le Seigneur des Pirates. Ne prenez pas de risques inutiles.
- Chérie, fit Sherry, tu ne vas pas y aller ? Demanda-t-elle, inquiète.
- J’n’ai pas l’choix, Sherry.
- Mais… elle se fit couper la parole par le Den Den Mushi.
- A toutes les unités se trouvant dans les îles Shtan, Water Seven et Olonay, vous êtes priées de vous rendre au plus vite à l’île de Rei. Je répète, l’unité en cavale n’est d’autre que Phil Spencer, un rival de Gol D. Roger. Kachap. »
Sur ce mot, le Den Den Mushi arrêta d’émettre la moindre information. Un lourd silence s’installa dans l’humble demeure de Yuni et sa compagne.
« Tu ne vas pas…
- Si. Mon amour, je n’ai pas le choix. Ne t’inquiète pas.
- Mais, tu ne peux pas ! Cet homme est le rival du Seigneur des Pirates ! Une personne que nul d’entre vous n’égalait !
- Tu te trompes. Sengoku en était capable. Et Garp, le Héros, était de son niveau.
- Seulement eux ! Ne t’aventure pas à faire quelque chose de dangereux, s’il te plaît !
- Ne t’inquiète pas. Il mit fin à la discussion en posant sa veste sur elle. Et il reprit. Tu as ma veste. Je ne peux être en fonction continuellement sans elle. Garde-la. C’est ma promesse. Je reviendrais. »
Sur ces mots, il ouvrit la porte de chez lui et sortit. Il croisa la route de sa fille, gambadant dans l’herbe. Elle le regarda, mais n’osa pas l’interpeller au vu de son regard plus que sérieux.
Malgré le fait qu’il était tendu, il remarqua sa présence, et s’approcha de sa fille. Il lui posa la main sur la tête, la passant dans les longs cheveux de sa fille puis lui dit.
« Papoune, il s’en va travailler, Annette. Il revient bientôt !
- Déjà ? Dit-elle, sur le bord des larmes. On vient juste de rentrer à la maison ! Ca fait de longues années que nous nous ne sommes pas vu.
- Promis, dès que je reviendrais, je te ramènerai au parc d’attraction de Sabaody.
- Pour de vrai ? » Lui lança-t-elle, séchant ses larmes et serrant fort sa peluche contre elle.
Le sourire de Yuni en était la réponse. Il se leva, reprit son air sérieux, et lança à son soldat.
« Kris, remonte l’ancre ! Berg, lâche la grande voile ! Albert, appelle les soldats sur place !
- Je leur dis quoi ?
- Dis leurs qu’un Amiral arrive. »
Le navire vogua pendant quelques heures et arriva enfin sur l’île de Rei. Ils lancèrent l’ancre, et débarquèrent. L’île était sauvage. Mais rien ne restait.
Des cratères étaient présents de partout, des bras lancés violemment contre les arbres, des morceaux de corps jonchaient le sol, baignant dans une mare de sang.
Lances et épées étaient plantées dans le sol, marquant une lourde lutte. La pluie commença à tomber. Le temps passait au ralenti, au vu du temps qu’il faisait.
Les soldats marchèrent, passèrent par-dessus les cadavres de leurs compatriotes, dégoûtés et attristés.
« Et dire que c’est qu’un homme qui a fait cela. » Envoya Albert.
Le silence régnait malgré sa remarque. Plus ils s’enfonçaient sur l’île, plus le paysage devenait de plus en plus lourd à supporter. Ils avancèrent et virent des parcelles de terre brûlés, martelés et craquelés.
Soudain, un homme se mit à tomber dans un trou. Vite rattrapé par Yuni, à l’aide de son Geppou, ils remarquèrent que l’immense île de Rei n’existe plus. Elle devient une île misérablement coupé en deux, dont l’une des parties fût littéralement détruire. Pas un résidu dans les sombres abysses de l’eau.
Après quelques minutes a contemplé ce vide à la place d’une terre luxuriante, ils retournèrent au bateau.
« Albert, envoie un signal.
- Portée ?
- Maximum. Il faut qu’on sache où se trouve les survivants. »
Quelques minutes à naviguer vers l’île la plus proche, ils entendirent enfin une réponse à leur appel.
« Albert Bluefield à l’appareil. Dîtes moi votre régiment, troufion.
- Troufion ? Répondit une voix haletante et forte.
- Qui est-ce ? Demanda Yuni.
- Un homme… ah… meurtrier. Répondit la voix.
- Oh, c’toi, Phil Spencer. Je suis Yuni, Amiral de la Marine.
- Ton épithète, mon brave ?
- Umakin. Le cheval d’or.
- Oh oh ! La… il toussota. La fiotte de la marine. Kira ra ra !
- Ça te dérangerait de me dire où tu es ?
- Peut-être… Maintenant que j’ai rép… Ferme là toi ! »
Un cri se fit entendre, puis du sang gicler, et enfin, le prompt son d’un corps tombant sur le sol et plus rien.
Phil reprit.
« Ha… Ha… Désolé pour ce petit contre temps.
- Qu’est-ce que c’était, enfoiré !
- Un soldat qui ne sait pas faire … ha… "Repos" quand on le demande…
- Tu viens d’achever un soldat ? Demanda, légèrement énervé, Yuni.
- Qu’est-ce que ça peut vous faire ? Vous avez des milliers de corps, plein de viande fraîche, dans votre quartier général… Pleins de chair à canon disponible ! »
Sur ces mots, Yuni raccrocha. Il appela un des soldats sous ses ordres et lui ordonna de localiser l’appel. Quelques minutes s’ensuivirent avant qu’il réussisse à localiser l’homme.
Ils y allèrent directement. Après quelques heures de navigation, ils se trouvèrent sur l’île de Shtan. Il était allé directement là-bas pour nettoyer les hommes s’y trouvant avant qu’ils ne viennent à lui, réduisant ainsi le nombre considérable de soldats songeant à s’attaquer à lui.
« Amiral.
- Oui ?
- Vous n’êtes pas inquiet ? Lui demanda le soldat, avec une mine sombre.
- Par rapport ?
- L’île de Shtan, c’est là où votre femme et votre fille vivent, non ?
- C’est vrai. Néanmoins, elle ne sorte pas beaucoup de la maison, et, bon, il en veut qu’aux soldats, et ne va trouver personne.
- C’est ça qui est les plus inquiétant, non… ? Ce pirate ne va pas s’attaquer à votre famille ? »
Après cette question, la mine de l’Amiral devint aussi sombre. Le doute s’installa en lui puis demanda à ce qu’on accélère la cadence.
Il aurait suffi d’une simple demi-heure pour arriver à l’île de Shtan. Pendant qu’il voyait l’île à l’horizon, le Den Den Mushi Géant sonna.
Dans les navires des Amiraux se trouvent un Den Den Mushi géant. Aussi gros qu’une roue, ce Den Den Mushi reçoit uniquement l’appel d’un Dragon Céleste ayant subi un affront.
Et il sonna toujours. D’après des soldats ayant retracés l’appel, le Dragon céleste se trouva à Shtan. Le pire était à prévoir.
Et en effet, ce fut le cas.
Quand ils arrivèrent sur l’île, ça a déjà été fait. L’île fut détruite par Phil Spencer.
Yuni avança lentement, espérant trouver sa maison en bon état. Son espoir fut grand à vrai dire. Espérer cela après avoir été témoin de la barbarie sans nom du dénommé Phil Spencer, il fallait un brin de folie.
Malgré tout, son espoir fut juste. En effet, sa maison était toujours intacte, bien que légèrement branlante. Mais le cauchemar qui l’attendait était toujours debout. A l’image de sa maison.
Il vit les corps inertes et sans vies de sa femme. Non loin de là se trouvait le Dragon Céleste, une arme à la main.
« Hé bien c’n’est pas trop tôt ! Enfin un Amiral est venu ! Et le nouvel Amiral qui plus est ! Crois-moi qu’tu vas m’entendre ! Je vais te faire décapiter sur la place publique pour ne pas avoir été plus rapide ! C’te furie s’est jeté sur moi pendant que le grand criminel tentait de la tuer.
- Pourquoi étiez-vous présent durant l’attaque de Phil Spencer ? Vous auriez pu être blessé voir tuer ! Lui demanda, inquiet, un soldat.
- Je voulais voir l’un des plus grands criminels de notre époque. Dit-il en tirant sur la jambe du soldat, qui eut l’outrecuidance de lui demander des explications.
- Elle couinait qu’elle voulait monter à bord de mon bateau avec sa fille. Elle n’avait pas compris à qui elle parlait, c’te garce !
- Et concernant Phil Spencer ?
- Il a fui en voyant mon auguste personne ! Bwa ha ha ! »
La pression de l’air changea. Albert s’aperçu du problème. Et demanda à tous les soldats d’évacuer l’île, et d’escorter le Dragon Céleste jusqu’où bon lui semble.
Le vent devint de plus en plus brutal et la mer se déchaîna. Le tonnerre gronda si fort qu’on aurait dit que la terre et les cieux se déchiraient.
Ce n’est qu’en peu de temps que les bateaux escortant le navire du Dragon céleste disparurent de l’horizon, laissant seul, Yuni, sur l’île ou la mort de sa femme et de sa fille eut lieu.
Avant qu’il ne commette l’irréparable, Albert eu la bonne idée d’évacuer tout le monde, et surtout le Dragon céleste.
La pluie tombait quant à elle, lentement, et se posait délicatement sur les corps chauds de ses bien-aimées. Elles perlèrent ensuite, tombant sur leurs flaques de sangs humidifiant le sol.
Le regard de Yuni était vide. Ses larmes ne coulaient pas. On aurait pu dire qu’elles étaient masqués par la pluie, mais non. Il ne pleurait pas. Son cœur était en train de se fendre. Il ne ressentait que la tristesse et l’amertume.
Pourquoi être partit de chez lui ? Neuf mois dans les mers, avec sa fille, certes, mais neuf mois sans voir celle qu’il aime, pourquoi ne pas être resté ne serait-ce qu’une seule journée ?
Tant de questions qu’il se posait, jusqu’à remettre en cause de son engagement dans la Marine. Ce fut interrompu à l’arrivée de Spencer.
Il n’était pas partit. Il attendait juste le bon moment. Yuni se leva, le regard furieux.
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