En fait, tous les persos sont tellement attachants que j'ai du mal à les départager. J'espère qu'il y aura dans le futur un groupe Luna/Margie/Barbara/Oléa pour voir ce que ça peut donner
Sans spoiler, comme je l'ai dit, tous les personnages importants (Barbara, Néphie, Kiawe du côté d'Akala et Margie, Chrys et Oléa du côté d'Ula-Ula) reviendront et interviendront même en dehors de leurs îles. Surtout en post-ligue où il y aura plein de groupes originaux qui mixeront tout ce beau monde
Mais à chaque fois, groupe de 3 ou 4 ou 5 grand maximum, sinon ça part dans tous les sens, je trouve
Enfin... Pour l'instant, c'est Luna avec Margie et Oléa (+ quelqu'un d'autre à venir?) et ça le restera minimum jusqu'à la fin de l'arc Skull
CHAPITRE 57
Crevées de sommeil, nous ne nous rendîmes compte que nous avions dormi la journée entière que lorsque les rayons solaires du crépuscule nous caressaient le visage et les yeux, à travers nos paupières.
- « Purée, ce n’est pas une sieste qu’on vient de faire, c’est une nuit de sommeil complète, remarquai-je.
- Tu parles d’un décalage horaire, ajouta Margie. À ce rythme là, on va se caler sur le fuseau horaire de Sinnoh !
- Décalage ? C’est quoi, ce mot ? » s’enquit Oléa.
Avec cette étrange fille, elle devait être habituée à dormir quand elle le voulait, sans se soucier un seul instant de l’heure, le plus normalement possible. Comme si elle faisait sa vie, comme bon lui semble, sans prendre en compte le monde extérieur qui l’entourait. Je me demandai bien ce qui pouvait se passer dans son cerveau, cela pourrait être bien drôle.
Requinquées, nous poursuivîmes notre chemin en direction du nord, traversant le grand jardin d’Ula-Ula qui fut beaucoup plus spacieux que celui de Mele-Mele. Nous nous fîmes également défier par quelques Dresseurs de passage mais Oléa déclina toutes les invitations de combat, bien qu’elle possède des Pokémon, elle aussi, laissant à Margie et à moi le soin d’expédier ces quelques affrontements. J’en profitai également pour entraîner Métang et surtout, Bébécaille, qui étaient les moins expérimentés de mon équipe.
- « Tu n’aimes pas trop dans les combats de Pokémon, n’est-ce pas ? lui demandai-je alors qu’elle venait de refuser un autre défi.
- Je préfère me concentrer sur mes dessins… Et puis, je ne trouve strictement aucun plaisir à m’engager dans un combat, que je sais gagné d’avance… Tu m’as l’air forte et avec un gros potentiel, Luna. Si tu progresses encore plus, peut-être ferions-nous un match dans le futur… »
En tout cas, elle avait confiance en elle, il n’y avait pas à dire. En temps normal, je pouvais me fier à mon instinct pour jauger la force d’un Dresseur du regard, dans l’analyse de son attitude et de sa mentalité. Certes, cela n’était pas infaillible mais juste, neuf fois sur dix. Mais avec Oléa, impossible de deviner quoi que ce soit tellement elle semblait perdue dans son petit monde.
- « J’en serai ravie, » acquiesçai-je.
En chemin, alors que la lune commençait à remplacer le soleil dans le ciel, nous passâmes devant d’étranges ruines de pierre situés à l’est du jardin d’Ula-Ula, dont un chemin terreux y conduisit.
- « Tiens ? Qu’est-ce donc ? m’enquis-je. Serait-ce le sanctuaire du gardien de l’île ?
- Non, le gardien de l’île, Tokotoro, a son mausolée aux ruines de l’essor, dans le désert, me répondit Margie. Ici, c’est le lac du Halo Solaire. On raconte que, si tous les ingrédients y sont réunis, quelque chose de spécial pourrait s’y produire… mais jusqu’à présent, rien n’a été signalé dans le coin…
- Un attrape-touriste, tu veux dire ? demandai-je.
- Quelque chose comme ça. La plupart des villages, un peu à l’écart, aime cultiver des vieilles légendes afin d’attirer du monde. Il faut bien qu’ils aient une attraction locale. »
Nous aurions bien voulu jeter un œil à l’intérieur pour constater de nous même ce qui s’y trouvait mais nous avions des choses bien plus urgentes sous le coude pour nous laisser distraire par le paysage. Quittant le jardin d’Ula-Ula, les panneaux directionnels nous indiquèrent que nous étions sur le point de nous engager sur la Route 17, qui menait directement vers Kokohio.
- « Dernière ligne droite, c’est parti, » annonçai-je.
La nuit était tombée mais aucune de nous n’était fatiguée et nous étions prêtes à en découdre avec la Team Skull. Contrairement aux autres routes de l’île, la Route 17 me faisait plus penser à une décharge publique, extrêmement mal entretenue.
Aucun touriste, ni habitant ne s’était aventuré ici, et cela n’était pas uniquement à cause de l’heure tardive. Comme si cette route était, elle aussi, déjà tombée sous l’emprise de la Team Skull, chassant tous les badauds des lieux.
Ce fut une allée longue et sinueuse, avec des buissons de chaque côté. Des restes de fast-food, des bouteilles en plastiques et des canettes de bières qui reflétaient le faible éclairage environnant jonchaient le sol. Elle était déserte et seules quelques flaques de lumière, issues des quelques réverbères qui fonctionnaient encore, tranchaient avec l’obscurité.
- « Hé, vous avez vu ce bâtiment ? On dirait un commissariat, » nous interpella Oléa.
Effectivement, cela pouvait l’être. Toutefois, il semblait être dans un tel état qu’on pouvait aisément deviner qu’il avait été abandonné depuis des mois, voire des années. Les vitres étaient défoncées et taguées et les portes fermées. Aucune lumière ne filtra à travers les murs, plongeant le bâtiment tout entier dans le noir.
- « Venez, on va jeter un œil dedans, voir si on peut trouver quelque chose d’intéressant, proposa Margie.
- Tu veux entrer dans un commissariat par effraction ? m’enquis-je en arquant les sourcils.
- Tu vois bien qu’il est à l’abandon. »
Après un court instant de réflexion, nous décidâmes de tenter d’y pénétrer. La porte principale était fermée mais ne résista pas longtemps quand Margie utilisa une mince plaque de fer pour forcer la serrure.
- « Toi, tu pourras t’engager dans la police, plus tard, » commenta Oléa.
Nous fîmes quelques pas dans cet ancien commissariat où l’électricité avait été coupée. Les néons pendouillaient du plafond alors que des kilos de poussière et de toiles d’araignées s’étaient amassés ici et là, preuve que personne n’avait mis les pieds dans ce bâtiment depuis fort longtemps.
Faisant un tour des lieux, nous en profitâmes pour ouvrir tous les tiroirs ou toutes les armoires, à la recherche que quelque chose susceptible de nous aider dans notre future infiltration dans le repaire de la Team Skull. Bien sûr, les policiers ayant vidé les lieux depuis des mois, ils avaient également emporté la quasi-totalité de leurs affaires, ne laissant derrière que du mobilier vétuste.
- « Tiens, il reste des lacrymogènes, ça peut toujours servir, fit Margie en fouillant dans un tiroir. Luna, tu veux une matraque télescopique ? Elle frappe directement à l’os pour casser des crânes !
- Euh… OK, prends-la aussi, » répondis-je.
De mon côté, je m’intéressai plus à la porte du fond qui menait au parking, au sous-sol. S’il y avait une voiture, même très ancienne, cela nous permettrait de remonter bien plus rapidement la Route 17 qu’à pied.
- « Margie, tu peux venir forcer cette porte ? » appela Oléa.
La Capitaine des spectres fit office de passe-partout puisqu’aucune serrure ne lui résista. D’un rapide mouvement du poignet et d’un fil de fer, elle ouvrit la porte et nous descendîmes à l’étage inférieur.
Le parking, à l’image de l’ancien commissariat, était également plongé dans l’abandon le plus complet mais nous y trouvâmes ce dont nous étions venues chercher. Quatre voitures y étaient encore entreposées. Bien évidemment, elles étaient loin d’être des bolides de course ou de puissance et leur place serait mieux dans une casse que dans un parking digne de ce nom.
- « Elles doivent dater du siècle dernier… Vous croyez que ces antiquités peuvent encore rouler ? demandai-je.
- Bien sûr ! Il suffit de les pousser pour qu’elles roulent, » plaisanta Margie.
Oléa jeta un œil à travers les vitres pour chercher le véhicule qui semblait être le moins pire, avant de hausser les épaules.
- « C’est la peste ou le choléra, nous prévint-elle. Il ne faudrait pas s’étonner si on perd des pièces à chaque mètre parcouru. Celle-là me semble un peu moins détériorée que les trois autres. »
Margie mit une nouvelle fois ses talents de voleuse à contribution en ouvrant la portière du véhicule avec son fil avant de démarrer le contact. Le moteur, complètement à l’agonie, se mit à tousser comme un malade atteint de la tuberculose.
- « Ce sera un miracle si on fait plus de deux mètres dedans mais tentons, » annonça Oléa.
Je montai à l’avant avec la peintre, laissant Margie le plus loin possible du volant, c’est-à-dire à l’arrière. L’intérieur du véhicule sentait mauvais et le renfermé, ce qui fut loin d’être agréable. Oléa dut s’y prendre à sept reprises avant de pouvoir enfin, démarrer le moteur.
- « C’est primitif… mais ça roule, » remarquai-je, optimiste.
Notre voiture de fortune n’allait pas battre des records de vitesse mais s’engagea sur la Route 17. Durant le trajet, j’en profitai pour consulter la carte de mon Pokédex, pour constater qu’il ne restait plus que trente kilomètres avant d’arriver aux abords de Kokohio.
- « On y sera dans une demi-heure, environ, annonçai-je. Mais il faudra sûrement s’attendre à croiser des Skulls près de la ville.
- Une demi-heure pour faire trente kilomètres ? s’enquit Margie. Tu ne peux pas passer la troisième vitesse à ce veau, Oléa ?
- Euh… Je suis déjà en quatrième ! Et j’ose pas mettre la cinquième ou le moteur risque de sauter ! »
Néanmoins, la vieille voiture parvint à nous conduire jusqu’à la périphérie de Kokohio. De là où nous étions, nous pouvions déjà constater que nous avions affaire à une ville assiégée par les Skulls, qui avaient littéralement fait construire un mur de béton et des barricades tout autour.
Pour plus de discrétion, nous décidâmes de nous garer à l’écart et de poursuivre à pied. Étant donné que nous étions clairement en infériorité numérique, nous comptions surtout sur l’effet de surprise pour nous infiltrer dans leur quartier général, et non pas de face, dans la gueule du loup.
- « C’est bizarre, j’ai l’impression d’avoir oublié quelque chose… murmura Oléa alors que nous longions le gros mur de béton, à la recherche d’une éventuelle entrée.
- De toute façon, c’est trop tard maintenant, répondit Margie. Au point où on en est, on ne peut plus reculer… »
Cet endroit devait grouiller de sbires de la Team Skull, qui pouvaient agir à leur guise dans cette ville sans foi, ni loi, livrée à l’anarchie la plus totale. J’en fus presque impressionnée par le fait que, un groupe de bandits ait pu à ce point, prendre le contrôle total d’une partie de l’île sans que quiconque n’ait pu faire quoi que ce soit.
Même si j’étais loin d’apprécier ou de respecter leurs agissements, je devais bien avouer que, réussir à prendre possession d’une ville toute entière n’était pas à la portée du premier gang venu. Et que la Team Skull était bel et bien un ennemi redoutable, et non pas de simples voyous du dimanche.
Alors que nous cherchions une entrée, j’aperçus deux sbires à quelques mètres de nous. Ils fumaient et discutaient entre eux, en prononçant leur « oush » habituel tous les deux mots en faisant de grands gestes du bras. Aucun d’entre eux n’avait remarqué notre présence et je devinai qu’ils devaient certainement être de corvée de sentinelles. L’un des Skulls tenait dans ses mains deux Grahyènas en laisse, sans doute pour faire office de chiens de garde.
- « Ces types et leurs Grahyènas doivent sûrement monter la garde pour avertir du renfort si quelqu’un venait à s’approcher de Kokohio, chuchotai-je à mes deux amies. Ce qui veut dire que l’entrée ne doit pas être bien loin.
- On va devoir les neutraliser discrètement, dans ce cas, » acquiesça Margie en se saisissant d’une Pokéball.
Mais avant que nous ne puissions envisager un plan d’attaque, un bruit immense nous fit sursauter. Notre voiture venait de dévaler, toute seule, la pente qui menait à Kokohio avant de se fracasser contre un arbre dans un vacarme assourdissant !
- « Je viens de me souvenir de la chose que j’avais oublié… murmura Oléa. Le frein à main. »
Alertés par le bruit sourd, les deux sentinelles firent volte-face alors que leurs Pokémon se mirent à aboyer rageusement.
- « Oush, c’était quoi, ça ? demanda un des Skulls.
- Tant pis pour la discrétion, il faut vite les mettre hors d’état de nuire, les Grahyènas en priorité ! » fis-je.
Nous n’eûmes même pas à nous déplacer puisque les Grahyènas, avec leur odorat développé, avaient déjà senti notre présence et tira leur Dresseur vers nous.
- « Hééé ! Oush, ralentissez ! » hurla le Skull.
Pris de frénésie, les deux Grahyènas firent chuter le Skull dont les poignets avaient été bloqués dans les laisses et le tractèrent derrière eux alors qu’ils fonçaient vers nous en aboyant à tue-tête.
- « Il n’y a pas à dire, mais parfois, je ne peux pas m’empêcher d’admirer le flair de ces Pokémon, commenta Oléa alors que nous courions nous réfugier derrière un arbre.
- Luna, avec moi ! » m’interpella Margie.
Margie et moi, nous appelâmes Ectoplasma et Métang alors que les Grahyènas se rapprochèrent, prêtes à les accueillir comme il se le devait. Le Skull, quant à lui, était au sol et hurlait de panique alors qu’il était entraîné par ses propres Pokémon.
- « Bomb-Beurk ! cria Margie.
- Pisto-Poing ! » ordonnai-je.
Métang fit briller ses bras d’acier et envoya une salve de coups de poing aussi rapides que des balles de revolver, assommant un des Grahyèna ainsi que le sbire Skull avant qu’il ne puisse se remettre debout. De son côté, Margie n’eut également aucun mal à vaincre son vis-à-vis. Son Ectoplasma esquiva l’attaque Morsure du Grahyèna en sautant dans les airs, avant de le foudroyer avec son attaque Bomb-Beurk.
- « Oush, t’es où, cousin ? »
Le deuxième sbire, voyant son camarade disparaître dans les buissons, partit également à sa recherche. Mais au moment où il s’avança vers nous et avant que nous ne puissions le neutraliser, quelque chose le cueillit en pleine tête et l’assomma violemment.
- « Qu’est-ce que… » balbutiai-je, surprise.
J’écarquillai les yeux quand je découvris Chrys qui nous salua d’un geste de la main, alors que nous étions persuadées que le Capitaine électrique était resté au village Toko sur nos conseils.
- « Chrys ? Mais que fais-tu là ? » m’enquis-je.
Cependant, Chrys n’était pas venu seul. À ses côtés, se tenait un homme d’un âge avancé, les cheveux courts grisonnants. Il portait ce qui semblait être une vieille veste noire de policier et, à l’instar d’Oléa, avait une expression faciale des plus impassibles, sauf au moment où il eut un sourire étrange en fixant Margie. À en juger par la matraque qu’il tenait dans la main, ce fut lui qui avait assommé le deuxième sbire.
Je me tournai vers celle que je considérai comme ma meilleure amie pour constater toute la surprise dans son regard quand elle vit cet homme.
- « Ton… Tonton Dahn ? » s’exclama-t-elle, les yeux écarquillés.
Dahn entre dans la place Chrys revient en force
Super chapitre ! Luna avec la matraque
Luna avec la matraque
Avant le début de l'arc Skull, j'avais prévu de lui donner un revolver pour Kokohio mais cela aurait été beaucoup trop dangereux pour les Skulls et trop difficile à mettre en place
Et puis, après réflexion, ça tranche un peu trop avec l'esprit du monde Pokémon à mon goût donc elle va se contenter de la matraque
Le 27 janvier 2017 à 18:34:11 RamPaige a écrit :
Luna avec la matraque
Avant le début de l'arc Skull, j'avais prévu de lui donner un revolver pour Kokohio mais cela aurait été beaucoup trop dangereux pour les Skulls et trop difficile à mettre en place
prévu de lui donner un revolver
revolver
Pauvre fou
Je viens de lire tout les chapitres de cette semaine.(J'ai pas vraiment eu le temps de passer)
Que dire d'autre à part que c'est tout bonnement excellent?
L'épreuve spectre est juste très bien écrite et détaillée.Je ressentais parfaitement l'angoisse de Luna.Puis le pillage de la team skull alors que dans le jeu,ils ne volent qu'un simple Manglouton .
Pour l'oeuf,en fait,je m'attendais à un salamèche Elle l'avait elle-même pensée que çe pourrait être ça.Il aurait alors fait sa poké-monture vol une fois évolué en Dracaufeu mais bon tant pis.Bébécaille est cool quand même
Puis arrive Oléa et la course-poursuite mon dieu J'ai pas arrêter de rire tout du long tellement c'est juste énorme.
Et à présent,rentre en scène le grand Dahn!Mon dieu je salive déja de l'infiltration
VIVEMENT LA SUITE!!!!!!!!!!!!
Danh qui entre en scène
Omg l'infiltration va être epic, vivement la suite vite
alors que dans le jeu,ils ne volent qu'un simple Manglouton
J'ai toujours trouvé ça incohérent qu'on accepte de se rendre seul au QG des Skulls, avec tous les risques que cela encourt, juste pour un ridicule Manglouton donc j'ai pris la liberté d'accentuer fortement leurs méfaits, qui permet aussi de les rendre plus menaçants
Kokohio Ma ville préférée
Les Skulls vont morfler avec en plus Dahn et Chrys
CHAPITRE 58
Je demeurai un moment sans voix, alors que Margie semblait avoir vu un fantôme, quoique pour elle, le premier cas l’aurait sans doute moins surprise que de voir cet homme.
- « C’est ton oncle ? » lui demandai-je.
Mon amie mit plusieurs secondes avant de pouvoir réagir et secoua la tête négativement.
- « Non, nous n’avons pas de lien de parenté. Mais je l’ai toujours appelé tonton par affection, il s’est beaucoup occupé de moi quand j’étais petite, me répondit-elle.
- Et déjà, à cette époque, tu étais incontrôlable, fit l’homme. Tu as fait quoi de beau ces derniers jours ? Vol de voiture, destruction de magasin et accident de la route volontaire ?
- Hé, hé… Oublie ces petits détails, veux-tu, tonton ? »
Dahn, dont l’insigne sur la veste indiquait qu’il était policier, arpenta les murs de béton qui entouraient la ville de Kokohio. Je me tournai vers Chrys, l’interrogeant du regard sur la présence de cet étrange personnage.
- « Hum… Ne m’en voulez pas, se défendit-il. Je me suis inquiété pour vous. Alors, j’ai demandé de l’aide à Dahn pour vous retrouver. »
Nous restâmes un moment immobiles, comme pour digérer tout ce qui venait de nous tomber dessus, en l’espace de quelques instants. Non pas que je ne voulais pas revoir Chrys, mais je m’étais préparée mentalement à atteindre Kokohio à trois et je n’aimais pas trop de voir mes plans bouleversés à la dernière minute, échappant ainsi à mon contrôle. Désormais, l’équation avait changé avec l’ajout du Capitaine électrique et cet étrange policier.
- « Toi, c’est Luna, c’est bien ça ? Cette petite prodige qui fait le tour des îles ? » me demanda-t-il.
Sa voix était à son image. Posée, ferme et blasée. En le fixant droit dans les yeux, je devinai que Dahn avait vécu une vie des plus mouvementées et que peu de choses pouvaient encore le surprendre… Mais, pour être honnête, je fus presque dans le même cas, pour avoir déjà regardé la mort en face sans cligner des yeux, avec cette Ultra-Chimère au Paradis Aether.
- « Et vous comptiez prendre d’assaut une ville entière, à trois ? reprit-il. J’ignore si c’est du courage ou bien de la stupidité.
- Honnêtement, à trois ou bien à cinq, ça ne change pas grand-chose au rapport de force d’un point de vue purement numérique, avouai-je.
- T’as du cran, gamine. Il est vrai que t’es jeune, t’es forte, t’es belle, t’es maligne, tu maîtrises tes Pokémon… et t’es d’une totale confiance en toi. C’est on ne peut plus normal, reste comme tu es. Nous verrons bien si tu ne vas pas te brûler les ailes, à vouloir aller trop haut, trop rapidement. »
Ces mots résonnaient comme un avertissement, que voulait-il dire par-là ? J’avais l’impression de me faire passer aux rayons X et d’avoir été victime d’un profilage quand Dahn m’avait décrite de la sorte. De toute évidence, ce type savait de quoi il parlait et était doté d’un charisme assez impressionnant.
Toutefois, il ne fut pas le seul à avoir des bases en psychologie comportementale et je lui fis vite savoir qu’il n’avait pas le monopole du profilage. Cet homme, Dahn, était un pur bosseur de l’ombre, préférant les actes aux longs discours, le terrain au travail de bureau. Il faisait partie de cette race de flics qui parlaient peu, qui n’avaient pas pour ambition de devenir divisionnaires ou superintendants, mais qui obtenaient toujours des résultats.
Ce n’était pas le genre de flic à se balader dans un costume de luxe, la cravate nouée au cou et le brushing impeccable, toujours prêt à montrer sa bobine devant les caméras et la presse, ou bien gérer le budget des différentes affaires. Au contraire, il jugeait ce genre de collègue bidon, bien que celui-ci devait être mieux gradé que lui.
- « T’as quel âge ? me demanda-t-il soudainement.
- Quatorze, bientôt quinze, pourquoi ?
- Dans trois ans, je soumets ta candidature au poste de profileur à la criminelle, ricana-t-il. Bon, les jeunes, à votre place, je ne tenterai pas de rentrer dans cette cité. C’est dangereux, à l’intérieur. »
Margie, qui avait été pétrifiée durant de trop longs instants à son goût, finit par se rebiffer et me prit le bras.
- « Oui, bon, on a compris. Tu viens, Luna ?
- Margie, nous savons tous les deux que, quoi que je puisse dire, tu feras de toute façon qu’à ta guise. Mais pour une fois, je vais te demander de m’écouter et tu vas le faire ! Il en va de ta sécurité. »
La voix de Dahn démontrait qu’il était du genre à savoir donner des ordres… et surtout à ce que ceux-ci soient respectés. Margie tira une moue de la tête mais finit par détourner la tête pour lancer un regard noir sur Chrys, qui frémit aussitôt. De toute évidence, elle devait sans doute lui en vouloir d’avoir ramené Dahn ici, et la priver d’une liberté d’action plus importante.
- « C’est Kokohio, ici, le repaire de la Team Skull et c’est truffé de sbires, annonça Dahn. Alors si vous pensiez y aller, la fleur au fusil, et improviser sur place, vous êtes mal barrées. D’ailleurs, vous avez songé à la façon dont vous comptez vous y prendre pour entrer ? »
Oléa, qui était partie discrètement faire un tour de reconnaissance, en revint avec de mauvaises nouvelles, qui appuyèrent les avertissements de Dahn.
- « Il y a un tout petit souci. On s’est peut-être débarrassés des deux sentinelles, mais il y a un barrage juste derrière, devant l’entrée de la ville. »
Je me grattai un moment la tête avant de capituler, n’ayant pas prévu un véritable barrage sur notre chemin. Même si cela ne plaisait pas trop à Margie, nous allions devoir suivre les consignes de ce policier pour avoir une chance d’entrer dans la cité.
- « Bon, d’accord, t’as gagné, soupira Margie. Qu’est-ce que tu proposes, tonton ?
- Si vous êtes ici, je suppose que ce n’est pas pour nous ramener au village Toko, ajoutai-je. Comptez-vous nous aider ?
- Ils ont l’air drôlement bien barricadés à l’intérieur, constata Chrys. On aura du mal à pénétrer dans Kokohio. »
Dahn eut un rictus qui indiquait qu’il avait une idée en tête quand il se tourna vers Margie et vers moi.
- « C’est ce qu’on va voir ! Vous deux, Luna et Margie, venez avec moi dans la voiture. Et vous deux, attendez notre signal et rampez sous les barbelés de l’entrée de la ville pour nous y rejoindre. »
Tandis qu’Oléa et Chrys demeuraient cachés derrière un buisson en attendant la suite des opérations, Margie et moi, nous suivîmes Dahn qui nous conduisit jusqu’à sa voiture de police. Contrairement aux véhicules civils, celui-ci était doté de vitres blindées et de toutes sortes de pare-chocs.
- « Montez à l’arrière et accrochez-vous. »
À peine eussé-je bouclé ma ceinture de sécurité que je devinai ce qu’il avait en tête pour forcer les barricades construites par la Team Skull devant l’entrée de Kokohio afin d’empêcher toute intrusion.
- « Vous ne comptez pas foncer dedans, tout de même ? m’enquis-je.
- Et après, c’est moi qu’on traite de danger au volant ? ricana Margie.
- Ne vous faites pas de bile, la bagnole est conçue pour ! nous rassura Dahn. Je ne vous raconte pas le nombre d’entrepôts clandestins que j’ai ouvert avec ! Attachez bien vos ceintures ! »
Dahn écrasa la pédale d’accélération et fonça sur les barricades qui bloquaient l’entrée de Kokohio ! Je sentis mon cœur remonter dans ma poitrine au fur et à mesure que l’impact approchait. Un terrible choc nous secoua quand le pare-buffles de la voiture blindée transperça les murailles en bois et en métal !
Pris au dépourvu, les Skulls qui montaient la garde furent en état de choc en voyant leurs barrières littéralement défoncées. Bien que secoué, l’expérience de Dahn lui permit de réagir dans la seconde et il ouvrit sa portière à la volée pour appeler un Scalproie hors de sa Pokéball.
- « Lance Tranche-Nuit ! » ordonna-t-il.
Les Nosféraltos et les Grahyènas des sentinelles, surpris, n’eurent pas le temps d’esquisser le moindre mouvement que Scalproie fut déjà sur eux. Les lames tranchantes sur ses bras se mirent à briller d’une couleur pourpre alors qu’il passa à l’assaut.
Extrêmement bien affuté, il abattit deux Nosféraltos d’un seul revers. Ses lames, aussi aiguisés que des poignards, rencontrèrent les tripes d’un Grahyèna ennemi et le conduisit à sa tombe ! D’une nouvelle taille et d’un dernier coup d’estoc, il changea en loques un dernier Nosféralto qui chuta brutalement au sol quand son aile fut déchirée.
- « Oush, oush ! Arrêtez, on se rend ! »
Pris de panique et voyant leurs Pokémon se faire laminer, les sept sbires Skulls levèrent les bras en l’air, n’ayant que très peu envie de tâter, à leur tour, des lames meurtrières de Scalproie.
- « C’est la meilleure solution, les gars, confirma Dahn. Ce serait complètement idiot de vous retrouver en enfer, le corps découpé en rondelles comme de vulgaires saucissons, n’est-ce pas ? »
Entretemps, Chrys et Oléa avait profité de notre passage en force pour, à leur tour, nous rejoindre dans l’enceinte de Kokohio après avoir rampé en dessous des fils barbelés. Le premier, un peu plus gros, s’était légèrement écorché le dos et les bras au passage mais rien de grave.
- « Ça, c’est ce que j’appelle une entrée fracassante, dans tous les sens du terme, commenta Oléa.
- Je m’occupe de ces individus-là, pour m’assurer qu’aucun de ceux postés à la périphérie de la ville ne puisse donner l’alarme, nous annonça Dahn. Vous autres, vous savez ce que vous avez à faire !
- OK, merci de l’aide, tonton ! » fit Margie.
Laissant Dahn se charger de tenir en respect les sbires dont la mission était de guetter les alentours de la cité barricadée, Margie, Oléa, Chrys et moi, nous nous faufilions dans les rues désertes de Kokohio. La ville, comme nous pouvions le deviner, était dans un état de ruines lamentable. Tous les stores des anciens magasins avaient été baissés, des tas de détritus jonchaient les trottoirs, les murs étaient tagués et couverts de graffitis et des épaves de voitures reposaient ici et là. Un lieu livré à la totale anarchie.
Par chance, la nuit nous offrait une mince protection et facilitait nos déplacements furtifs. Des sbires de la Team Skull, inconscients de notre présence, vaguaient à leurs occupations habituelles. Certains s’échangeaient des Pokémon volés, d’autres buvaient des bières tout en parlant et en rigolant bruyamment, tandis que quelques-uns étaient occupés à taguer des grossièretés sur les murs.
Nous savions que nous ne pouvions pas tous les affronter, ainsi nous nous dépêchâmes de passer discrètement avant qu’ils ne nous remarquent, afin de nous enfoncer dans la ville. Au milieu de tout ce tumulte et de ces débris, difficile de savoir où aller et la fonction GPS ne fut d’aucun secours.
- « Euh… Question stupide, mais quelqu’un sait où on va ? » s’enquit Chrys.
Comme une seule personne, nous nous tournâmes tous vers Margie qui se mit à cligner des yeux comme si elle venait de se réveiller. Alors ça, c’était le bouquet, nous n’avions aucune idée de ce que nous étions censés chercher à Kokohio.
- « À toi de le dire, non ? fis-je. C’est toi qui a voulu venir, dans un premier temps.
- Ahem, comment dire… balbutia-t-elle en réalisant qu’elle n’avait pas songé à ce que nous ferions une fois dans les murs de la ville. Eh bien, on neutralise la Team Skull. Et pour le faire, il faut frapper en pleine tête.
- Tu veux dire que tu veux trouver leur Boss et lui flanquer une dérouillée ? m’enquis-je.
- C’est ça ! Ce type, là, Guzma, si je me souviens bien. Une fois éliminé, le reste de la Team s’écroulera sous son propre poids. »
Margie n’avait pas tort. Les sbires de la Team Skull étaient loin d’être des lumières et dépendaient énormément des consignes données par leurs supérieurs. Si nous pouvions semer la pagaille dans leurs divisions, restreindre leurs communications, éliminer le cerveau du gang… la panique pourrait rapidement les gagner. Privés de leur chef et de leur tête pensante, une telle organisation devrait alors s’écrouler complètement.
- « Le problème, c’est que le chef doit être sacrément bien protégé, fit remarquer Chrys. Vous avez une idée de l’endroit où il pourrait se terrer, dans toute cette ville ?
- Je suppose qu’il devrait se trouver à l’endroit le plus clinquant, un peu pour montrer que c’est lui le patron, supposai-je.
- Parce que tu vois un endroit cliquant dans cette ville qui ressemble plus à une décharge publique ? » s’enquit Oléa.
Je n’eus le temps de répondre que Margie nous tira pour nous plaquer contre un mur à notre gauche. Trois sbires de la Team Skull, qui étaient sortis d’une salle de billard en ruines, traversèrent la rue tout en parlant bruyamment. Heureusement, ceux-ci étaient trop occupés dans leur discussion et leurs « oush » qu’ils ne remarquèrent pas notre présence.
- « Vous avez vu ces graffitis ? demanda Oléa. C’est une insulte à l’art, même avec le pied gauche et les yeux bandés, je vous fais un tag bien plus esthétique !
- Ce n’est pas trop le moment pour se convertir en critique d’art, » conseilla Chrys.
Alors que nous avancions, nous fûmes coupés par la présence d’un Skull, qui avait eu la bonne idée de se placer au beau milieu d’un carrefour, afin de faire office de sentinelle et de surveiller le boulevard. Seul, il ne présentait pas un obstacle très impressionnant mais il était surtout capable de donner l’alerte s’il venait à nous voir.
- « Zut, comment on va faire pour passer ? » demanda Margie.
Je tirai sur le bras de ma meilleure amie avant de lui murmurer à l’oreille.
- « Vous trois, allez par-là discrètement pour attirer son attention… chuchotai-je. Moi, j’en profiterai pour le prendre à revers et l’assommer. »
Du coin de l’œil, je vis mes trois amis se faufiler discrètement sur le trottoir de droite tandis que je restai plaquée contre le mur à gauche. Margie ramassa une canette vide et, se servant de la ruse la plus ancienne du monde, la jeta contre un mur afin d’alerter le Skull.
Surpris par le bruit, le sbire se leva de son poste et fit quelque pas en direction de l’endroit où la cannette était tombée. Le voyant bouger, je dépliai ma matraque et m’avançai, à pas de loup, derrière son dos.
- « Oush ! C’est quoi ce bruit ? C’est qui ? demanda-t-il.
- Un coup de ça… et il sera tapi au tapis… » songeai-je.
Arrivée à portée, je levai ma matraque, le poing serré sur le manche et libérai toute ma colère quand je l’abattis de toutes mes forces sur l’arrière du crâne du Skull.
Dahn qui pose direct ses couilles en mode badass
C'est officiel, Luna+Margie > Luna+Barbara, dommage qu'elles ne soient pas ensemble
Je vais plagier mais super chapitre
Oh dites-moi qu'il est mort
Dahn cette badassitude
Luna qui va... tuer le Skull ?
Super chapitre !
'Tain Kokohio je l'adore déjà dans les jeux (cette ambiance quoi !) alors là... J'ai hâte de lire la suite
Ses lames, aussi aiguisés que des poignards, rencontrèrent les tripes d’un Grahyèna ennemi et le conduisit à sa tombe !
Et dire que Dahn est policier
La moitié des persos principaux sont des psychopates chacun à leur manière
Citation de neo pour pas plagier :
Super chapitre !
La moitié des persos principaux sont des psychopates chacun à leur manière
Il y a juste Chrys qui est normal dans le groupe, le pauvre qui est entouré de fous furieux
Pour les amateurs de sang ou d'extrême, désolé de décevoir mais Luna ne tuera personne (c'est la raison pour laquelle je ne lui ai pas donné un revolver), ce n'est pas une meurtrière et elle n'a aucune intention de le devenir, peu importe ce qu'il y a en face. En revanche, ce n'est pas dit pour les autres membres du groupe
Et oui, le groupe d'Ula-Ula est beaucoup plus dérangé et original que celui d'Akala
En revanche, ce n'est pas dit pour les autres membres du groupe
Les skulls qui vont prendre cher, hâte de voir la suite et comment ma boi Guzma va réagir
Je commence déjà à actualiser la page toutes les heures
CHAPITRE 59
Sur un bruit sec, annonçant l’impardonnable contact de l’acier contre la chair et les os, le Skull chuta au sol, comme une masse inanimée, complètement assommé sur le coup. Je fis aussitôt signe aux autres de venir m’aider à déplacer son corps afin de ne pas le faire remarquer par d’autres complices.
- « Il est KO ? s’enquit Chrys.
- Il en a pour quelques heures de sieste, répondis-je.
- On le cache où, ce personnage encombrant ? » demanda Margie.
En guise de réponse, Oléa ouvrit le couvercle d’une immense benne à ordures métallique située dans une rue adjacente, ce qui fit pouffer de rire Margie.
- « Ça m’est déjà arrivé de retrouver des organes, des bras ou au pire une colonne vertébrale dans les poubelles des hôpitaux, mais un gars entier, ça jamais, commenta-t-elle.
- Il y a toujours une première fois, Margie, » philosopha Oléa en jetant carrément le sbire inanimé dans la poubelle avant de la refermer.
Nous nous enfonçâmes donc, toujours dans la plus grande prudence et les sens aux aguets, dans le cœur de Kokohio. Préférant éviter les grands axes pour plus de discrétions, nous privilégiâmes toujours de longer les petites ruelles ou bien les abords des parcs, des endroits remplis de recoins où nous pouvions nous cacher en cas d’urgence.
- « Vous avez vu cet immense manoir ? questionnai-je en remarquant, au détour d’un faubourg, le toit d’une bâtisse bien plus imposante que le reste de la ville.
- Tu penses que ça pourrait être ça, la demeure de ce Guzma ? me demanda Margie.
- C’est la seule chose susceptible de remplir les conditions de confort dans cette déchetterie qui sert de ville. »
Toutefois, atteindre ce fameux manoir ne serait pas chose aisée puisque, dans cette zone, une forte concentration de sbires Skulls limitaient nos déplacements, ce qui prouvait, au passage, qu’il y avait certainement des choses à protéger dans ce quartier. Impossible de faire un pas sans être vus par nos ennemis.
- « Voilà ce que je propose, suggérai-je. On va se séparer en binôme car à quatre, on se fera vite repérer. Margie et Oléa, Chrys et moi, ça vous convient ?
- OK, on se retrouve dans le périmètre du manoir, dans ce cas, » acquiesça Oléa.
Je donnai ma matraque à Margie, estimant qu’elle en aurait sûrement plus besoin que moi, vu que j’étais capable de me défendre à mains nues, puis je m’élançai vers le côté est du quartier, avec Chrys sur les talons.
Si j’avais décidé de prendre Chrys avec moi, ce fut parce que je savais que de nous quatre, il était celui qui représentait le plus gros risque de rupture. Dans une chaîne, il suffisait qu’un seul maillon ne cède pour que celle-ci, aussi solide soit-elle, se brise intégralement. Certes, il avait été bien courageux pour oser nous suivre ici, mais je ne sentais pas chez lui cette folie ou cette inconscience que je percevais du côté de Margie et d’Oléa, qui leur permettaient de ne pas avoir peur du danger.
- « Ça va ? Tu te sens bien ? lui demandai-je.
- Euh… Oui, oui… »
Il me semblait évident que Chrys aurait préféré être partout ailleurs plutôt qu’ici, lui qui était peu habitué aux efforts physiques et encore moins à la bagarre. Raison de plus pour saluer son courage et sa loyauté, au point de braver ses peurs pour nous prêter main-forte.
- « Tu te souviens de ce que tu dois faire ? repris-je.
- Oui. Je ferai ce que tu fais, ce que tu me diras de faire. »
Je me forçai à sourire pour le rassurer, en espérant que tout cela ne l’effrayait pas trop.
- « D’accord. Alors on y va. »
Un regard dans la rue indiquait qu’une grosse voiture noire y était garée. Y avait-il quelqu’un à l’intérieur ? Des Skulls embusqués ? Je l’ignorai mais il n’y avait pas d’autre chemin pour nous approcher davantage du manoir. Demandant à Chrys de se faire discret, nous accélérâmes le pas tout en nous baissant pour passer rapidement ce passage dangereux.
Au début, rien ne se passa. Mais j’entendis bientôt les portières du véhicule s’ouvrir et claquer. Juste après, je perçus des pas précipités derrière moi, démontrant que des individus venaient vers nous !
Et merde ! Merde ! C’est pas vrai ! tempêtai-je dans ma tête. Ignorant du mieux que je pus la panique qui menaçait de m’envahir, j’allais devoir faire quelque chose et vite. J’envisageai, l’espace d’un instant, de faire volte-face, d’appeler un Pokémon et de les affronter mais le bruit du combat risquerait d’alerter la ville toute entière, ce qui serait la pire des choses à faire.
N’ayant pas d’autre alternative, je donnai alors immédiatement à Chrys le signal du départ et me mis à courir le plus rapidement possible. Sans lâcher la main du Capitaine électrique pour le maintenir à mon rythme, sans cesser de sprinter, je tournai au coin de la rue. Il n’y avait pas d’immeubles ou de bâtiments à cet endroit. Juste un passage qui menait à une autre rue parallèle, bordé d’un côté de buissons qui pénétraient une clôture grillagée et, de l’autre, d’un haut mur chargé de graffitis.
Retenant farouchement mon sac sur mon épaule, je me précipitai dans la ruelle, Chrys courant à mes côtés aussi vite que ses jambes, peu entraînées aux efforts, pouvaient le porter. Arrivés au coin, nous tournâmes et nous nous arrêtâmes. C’était une allée déserte et nue, avec quelques buissons non entretenus en guise de décor. Des déchets de fast-food, des mégots et des canettes de bières écrasées jonchaient le sol.
- « Cache-toi derrière moi, vite ! » ordonnai-je.
Chrys, paniqué, ne fut plus en mesure de réfléchir par lui-même et m’obéit sans poser de question. Le Capitaine électrique prit appui sur un gros buisson à l’angle afin de reprendre son souffle et se cacher dans cet angle mort. Ce qui lui parut inutile vu comment il respirait fort alors qu’il avait l’impression que tout l’oxygène de la planète ne suffirait pas à alimenter ses poumons en feu, mis à rude épreuve durant le sprint.
- « Plus… Plus jamais de hamburgers et de sodas… cracha-t-il, exténué.
- Chut, fais moins de bruit, s’il te plaît, » lui demandai-je.
Profitant de ce court moment de répit, je plongeai ma main dans l’intérieur de mon ample blouse nouée à fleurs et en fis, du bout des doigts, l’inventaire. Tout était là. Je sortis de la poche intérieure de mon top un petit cylindre que je gardai bien serré dans ma paume.
- « Oush, je te jure, cousin, j’ai vu deux silhouettes chelous courir par-là !
- Zyva, qu’est-ce que tu racontes, toi ? T’as fumé ? Comment tu veux que quelqu’un d’autre que nous puisse entrer dans notre base, oush ? »
À en juger par la proximité du son de leurs voix, ils n’étaient plus très loin de notre cachette… En tendant l’oreille, j’entendis également le bruit de leurs pas qui se rapprochaient sur le sol goudronné. Je me blindai mentalement, sachant que je n’aurais qu’une seule chance grâce à l’effet de surprise. Et que je n’aurais pas le droit à l’erreur. Chrys, à mes côtés, se plaquait les mains sur la bouche afin de faire le moins de bruit possible, le masque de la peur sur le visage.
Le premier sbire, celui qui nourrissait des soupçons, arriva dans l’angle. Je ne pris même pas le temps de le regarder ou de m’assurer qu’il s’agissait bien d’un Skull. Poussée par l’instinct de survie et sans réfléchir une seule seconde de plus, je dirigeai vers lui ma bombe lacrymogène et lui en aspergeai soigneusement les yeux.
Il fallut quelques secondes au Skull pour comprendre ce qui lui arrivait. Sous le choc de la douleur subite qui commençait à l’envahir, il rejeta violemment la tête en arrière, se plaqua les mains sur les yeux et poussa un immense cri de douleur. Il tomba au sol en suffoquant et en hurlant à la fois, se débattant comme un poisson hors de l’eau.
Le second sbire l’avait suivi de près. Je fis volte-face vers lui, prête à lui infliger le même traitement. Mais cette fois, je n’avais plus l’avantage procuré par la surprise et il fut un peu plus rapide que moi. Alors que je levai le bras, il m’attrapa le poignet et commença à me le broyer dans sa main ferme et puissante ! L’air furieux, les poings serrés, le Skull me frappa violemment à la main pour faire valser la bombe au loin afin de me désarmer.
Le cœur battant si fort dans ma poitrine que j’aurais cru qu’il était sur le point de s’envoler, je n’eus pas d’autre choix que d’activer le plan B. Alors qu’il me tira vers lui pour m’asséner un coup de poing, je profitai de son propre élan pour lui envoyer une puissante béquille en le frappant au niveau de la cuisse avec mon genou.
Foudroyé de douleur, le Skull s’affaissa sur son côté droit alors que sa poigne perdit en intensité. J’en profitai immédiatement pour lui saisir le poignet et le retourner afin de me libérer, avant de lui envoyer un coup de pied circulaire haut, qui lui claqua en pleine tempe à la manière d’un Kicklee !
Touché en pleine tête, le Skull chuta sur le côté et se vit offrir une longue sieste dans le pays des rêves. Malheureusement, les cris de douleur du sbire, qui avait été gazé par ma bombe lacrymogène, avait alerté tous ses complices aux alentours ! Je me dépêchai de l’assommer d’un coup de poing dans la mâchoire pour le faire taire mais ce fut trop tard.
D’un bâtiment adjacent, non moins de dix Skulls venaient de surgir, Pokéballs en main, prêts à venger leurs camarades. Une flopée d’insultes nous fusa dessus en même temps que des Hariyamas, des Hypnomades, des Miasmax et des Nosféraltos.
- « Lucanon, viens te battre, vite ! » appela Chrys.
Beaucoup plus à l’aise en combat Pokémon qu’en affrontement direct, Chrys fit appel à son Lucanon afin de faire face à ces renforts. Deux Pokémon électriques valant toujours mieux qu’un seul, je lui vins immédiatement en aide en envoyant mon Élekable.
- « Double attaque Tonnerre ! » criâmes-nous en même temps.
Lucanon et Élekable combinèrent leur puissance électrique avant de la décharger en stéréo sur leurs ennemis. Les arcs de foudres se mirent à illuminer la rue entière tout en électrocutant quiconque avait eu le malheur de se trouver sur leur chemin. Sensibles face au type foudre, les Nosféraltos se firent immédiatement griller alors que les Miasmax, plus lents, se mirent à geindre de douleur.
- « Oush, Forte-Paume, Hariyama ! »
L’un des Hariyamas adverses, un peu plus vif, parvint à esquiver le Tonnerre combiné et se rua sur Lucanon, sa paume brillante d’énergie. D’un puissant coup direct, il sonna le Pokémon insecte en le frappant en pleine tête avec sa main aussi dure que l’acier.
- « Poing-Éclair ! » ripostai-je.
Venant au secours de son partenaire, Élekable électrifia son poing et asséna un direct du droit en visant le menton d’Hariyama. Toutefois, celui-ci parvint à lever sa Forte-Paume afin de l’intercepter, conduisant à un terrible bras de fer entre les deux Pokémon.
- « Oush, va aider Hariyama, Hypnomade ! Attaque Psyko ! » ordonna un autre Skull.
Mais avant que le Pokémon psy ne puisse agir, il fut cueilli en pleine gorge par une paire de lames qui ne lui laissa aucune chance de s’en sortir ! L’Hypnomade porta une main à son cou, la bouche ouverte et les yeux écarquillés avant de s’écrouler au sol. C’est alors que je vis le Scalproie de Dahn nettoyer dédaigneusement les véritables poignards qu’il avait aux bras et qui lui avait permis d’éliminer son adversaire.
- « Poing-Glace et Poing-Éclair en rafale ! » ordonnai-je.
Élekable poussa un cri de guerre avant de préparer simultanément un poing gelé sur son bras droit et un poing électrifié sur le gauche. Se muant en boxeur, il alluma la face d’Hariyama en enchaînant les crochets, les directs et les uppercuts, rendus encore plus létaux par la présence d’électricité et de glace autour de ses poings.
Le Pokémon combat ne résista pas plus de quelques secondes à l’assaut et s’effondra, à son tour, en arrière. Entretemps, Chrys avait repris le contrôle de son Lucanon qui, d’une Étincelle bien placée, acheva le dernier Miasmax.
Leurs Pokémon vaincus, les sbires de la Team Skull se mirent à trembler de terreur en voyant le Scalproie s’approcher d’eux, ses lames meurtrières brandies, comme s’il était sur le point de les hacher menus.
- « Oush, déconne pas cousin, on a rien fait nous ! glapit un des Skulls.
- Les mains en l’air et pas un mot ! ordonna Dahn qui venait de nous rejoindre. Le premier qui essaye de faire son malin gagne un aller simple pour l’enfer, qu’on se le dise ! »
Pour illustrer les propos de son Dresseur, Scalproie se mit alors à aiguiser ses lames les unes contre les autres pour les rendre encore plus tranchantes. Devant de telles menaces, les Skulls ne se firent pas plus prier pour coopérer et se rendre. Le policier se tourna alors vers nous et nous fit un signe de la tête.
- « Allez-y, les jeunes, je me charge de ces types-là, ils ne vous ennuieront plus.
- Merci du coup de main, Dahn, » acquiesçai-je.
Laissant Dahn derrière afin qu’il s’occupe des sbires que nous venions d’arrêter, Chrys et moi reprîmes notre course en direction de ce fameux manoir qui se dressait au cœur de Kokohio. Je me demandai comment Margie et Oléa s’en étaient tirées, de leur côté, espérant qu’elles n’aient pas rencontré d’ennuis.
- « Tu penses que Margie et Oléa s’en sont aussi bien sorties ? me demanda Chrys, faisant écho à mes pensées.
- Oui, il n’y a pas de raisons… répondis-je d’une voix qui se voulait rassurante. Elles ne sont pas du genre à se laisser impressionner. »
C’est alors que je vis un Skull s’envoler, juste à quelques mètres de moi, avant de s’écraser contre un mur de briques, en compagnie de son Grahyèna. Je n’eus pas à chercher bien plus longtemps la cause de ce vol plané. Un immense Granbull, la bave aux lèvres et les muscles saillants, venait de les projeter avec une telle violence qu’ils furent assommés sur le coup.
- « Close Combat… »
Poussant un aboiement rageur, le Granbull repartit à l’attaque et massacra littéralement non moins de cinq Pokémon, ainsi que leurs Dresseurs au corps-à-corps, les enchaînant à coups de poing et de pied ! Je ne pus que regarder la scène d’un air abasourdi quand je découvris la Dresseuse de ce surpuissant Pokémon. C’est que derrière son air endormi et blasé, Oléa ne rigolait pas du tout en combat !
Les Skulls au tapis, la peintre me leva le pouce comme pour m’indiquer que tout baignait, tandis que Margie eut un sourire espiègle derrière elle.
- « Hé, hé… Quand il s’agit de casser des bouches, Oléa ne fait pas dans la dentelle ! » rigola la Capitaine des spectres.
De nouveau réunis, notre quatuor avança en direction de l’entrée de cet étrange manoir, en nous demandant déjà ce que nous allions y trouver à l’intérieur.
Oléa elle tape fort. Dahn il est trop badass
Super chapitre !
R.I.P Hypnomade
Sinon je plagie à mon tour: bon chapitre.