deux chapitres qui sortiront en même temps ce soir
CHAPITRE 53
Une fois les comptes faits, j’en fus désormais à six Épreuves réussies et, si mes souvenirs étaient corrects, il ne me restait plus qu’une toute dernière à présenter avant d’achever mon tour des îles, sur l’île de Poni.
Mais, pour le moment, je n’y songeai pas plus d’une seconde, préférant me concentrer sur l’instant présent et le savourer, à sa juste valeur, sans avoir à se torturer l’esprit en se projetant dans un futur hypothétique. Je soufflai encore, ayant du mal à reprendre mes émotions contrastées entre la joie, le soulagement mais encore des résidus de peur suite à mon passage dans cet ancien asile psychiatrique.
- « Merci, Margie, haletai-je en prenant possession de ma Spectrozélite. Mais comment as-tu su que j’ai réussi à vaincre le Mimiqui Dominant ? »
Elle étouffa un rire tout en me montrant une tablette numérique.
- « J’ai fais installer des caméras partout dans mon asile pour que je puisse suivre mes challengers à l’intérieur, me sourit-elle. Mesure de sécurité, si jamais il y en a un ou une qui fait une attaque cardiaque, il faut bien que j’intervienne !
- Tiens donc, décélérai-je une pointe de conscience chez toi ? la taquinai-je.
- Hé, hé… Je n’ai pas trop le choix, non ? Les autorités m’auraient obligée à fermer l’Épreuve s’il y a trop de morts à l’intérieur et puis, ça sentirait franchement mauvais, des corps en état de décomposition ! Mais, blague à part, t’es la seule à ressortir de là sur ses pieds depuis que j’ai emménagé mon Épreuve sur cet ancien hôpital psychiatrique.
- Ça ne se voit peut-être pas, mais je n’étais pas loin de la crise de panique à un moment, avouai-je. Avec cet asile, tu peux être tranquille, pas grand-monde n’osera venir te défier ! »
Elle me prit la main et m’aida à me remettre debout, bien que mes jambes flageolassent encore un peu. J’avais beau avoir des nerfs solides, j’estimai avoir eu ma dose d’émotions fortes pour un bon bout de temps et je fus soulagée, au fur et à mesure que nous nous éloignions des lieux de l’Épreuve.
Le grillage passé, Chrys nous attendait dehors, les bras croisés autour de sa poitrine et les yeux aux aguets, comme s’il avait peur que quelque chose surgisse de nulle part pour l’attaquer. Toujours aussi espiègle, Margie posa son index devant sa bouche pour me demander le silence avant de s’approcher de lui par derrière, à pas feutrés.
- « Bouuuuuuuuh !!! » cria-t-elle dans le creux de son oreille.
Le Capitaine électrique se vit offrir le record du monde de saut en hauteur en sursautant alors que je secouai la tête, partagée entre amusement et peine pour ce pauvre Chrys qui se tenait le cœur, les yeux écarquillés, au point de devoir s’appuyer contre un arbre pour rester debout.
- « Franchement, Margie, c’était petit, ça, souris-je.
- Je sais, je sais que c’était facile et petit de ma part… ricana-t-elle. Mais en même temps, c’était trop tentant, désolée ! Mon pauvre Cyborg, si tu voyais ta tête !
- Margie, je t’ai déjà dit de ne pas refaire ça ! » protesta l’intéressé.
La nuit était totalement tombée et ce fut, à ce moment là, que je compris que j’étais restée bien plus longtemps à l’intérieur de cet asile que prévu. Vu que la visibilité était devenue mauvaise, Margie nous proposa de camper ici, cette nuit, au lieu de retourner au village Toko dans le noir, au grand désarroi de Chrys.
- « Vous verrez, c’est super génial, une soirée aux abords d’un ancien complexe psychiatrique où rôdent toutes sortes de spectres, fit-elle. C’est le genre d’expérience qui vaut le coup, rien que pour les frissons.
- Si tu le dis. Après ce que j’ai mangé dans la figure à l’intérieur de ton asile, ce n’est pas un camping ici qui va être de trop, acquiesçai-je.
- Hum… Je ne suis pas sûr de vouloir partager l’expérience, glapit Chrys qui en avait déjà reçu pour son grade.
- Très bien, tu n’as qu’à rentrer au village Toko, sourit Margie avec son air moqueur. J’espère que tu sais t’orienter seul dans la nuit car Luna et moi, on reste ici !
- Hé, ho… attendez un peu… »
Totalement à contrecœur, Chrys déroula son sac de couchage et s’assit auprès de nous alors que j’allumai un feu de camp en brûlant quelques branchages et de la mousse sèche. Le Capitaine électrique, avec sa phobie des spectres et de l’obscurité, n’avait aucune envie de rentrer seul en passant par cette longue plage sale et abandonnée aux esprits.
- « Il faudrait qu’on se souvienne de refaire le stock de nourriture, il ne nous reste plus qu’une boite de raviolis, constata Margie en faisant l’inventaire des sacs de provisions.
- J’ai une idée. Et si nous rentrions au village Toko prendre un vrai repas dans un vrai restaurant, proposa Chrys, prêt à tout pour s’éviter une nuit à la belle étoile dans cet endroit sinistre.
- Mais non, ça suffira pour cette nuit, on refera les courses demain ! ricana Margie qui prit un malin plaisir à réduire son espoir de rentrer en fumée.
- Ça va aller, Chrys, le rassurai-je. Même si ce sont des spectres, cela reste des Pokémon, ils ne sont pas beaucoup plus méchants que les autres… juste un peu plus farceurs et machiavéliques. »
Nous passâmes la soirée à dîner, à jouer aux cartes ou, tout simplement, à discuter. Ce qui ne mit pas Chrys beaucoup plus à l’aise. Il ne cessait de se retourner au moindre bruit suspect, y compris celui du vent ou des feuilles, et ne parvenait à manger que quelques raviolis, l’appétit coupé par sa paranoïa des lieux.
- « Flippe pas, je te dis, répéta Margie. Il n’y a que nous, ici… et quelques fantômes aux alentours, c’est tout !
- C’est… censé être rassurant, ça ? glapit-il.
- C’est juste dans la tête, Chrys, ajoutai-je. Oublie le contexte du lieu et dis-toi qu’on passe juste une soirée de camping comme une autre. »
Le répit fut, néanmoins, de courte durée puisqu’au moment où Chrys commençait à reprendre légèrement confiance et à faire fi de l’environnement inquiétant, il se fit surprendre par un Feuforêve qui se posa juste au-dessus de son épaule.
- « Aaaaah, c’est quoi ce… ouf, ce n’est qu’un Feuforêve… souffla-t-il.
- Tiens ? On dirait qu’il tient une lettre, » remarquai-je en constatant la présence d’une enveloppe, attaché à son collier de perles rouges.
Je n’avais, jusqu’à ce jour, jamais vu un Feuforêve jouer les facteurs de fortune. En temps normal, les gens préféraient avoir recours à des Pokémon de type vol comme Piafabec pour transporter leur courrier. Je me levai et allai détacher l’enveloppe que me tendit le Pokémon spectre, avant de s’envoler dans la nuit.
- « Euh… C’est pour toi, Margie, » fis-je en remarquant le prénom de mon amie, écrit avec précipitation sur la lettre.
Celle-ci semblait aussi surprise que moi quand je lui passai son courrier. Même si elle était spécialiste des Pokémon spectre, elle nous avoua que ce fut la toute première fois qu’un Feuforêve lui ait servi de facteur.
- « Qui peut bien m’écrire, à cette heure ? Il ne pouvait pas adresser le courrier directement chez moi ? s’enquit-elle.
- À mon avis, ça doit être quelque chose d’urgent, pour qu’on cherche à te joindre à tout prix au point d’envoyer un Feuforêve, » remarquai-je.
Margie interrompit la partie de cartes pour ouvrir l’enveloppe et lire la lettre à la lueur de notre feu de camp. Et, des les premières secondes, je compris que quelque chose n’allait pas puisqu’elle écarquilla les yeux alors que ses lèvres s’étaient mises à trembler.
- « Qu’est-ce qu’il y a ? Qu’est-ce que c’est ? interrogea Chrys.
- Oh non… murmura-t-elle en plaquant une main sur sa bouche.
- Il s’est passé quelque chose de grave ? » demandai-je en sentant l’inquiétude me gagner.
Pour toute réponse, Margie froissa le papier en fermant le poing dessus avant de se lever telle une fusée et de ramasser toutes ses affaires pour les jeter dans son sac.
- « Il faut rentrer au village Toko, tout de suite ! » s’exclama-t-elle.
Au vu de sa réaction, il s’était sûrement produit quelque chose d’alarmant. Je me mis également à réagir et me levai pour boucler mes affaires.
- « Tu nous expliques ? insista Chrys.
- Le village Toko… vient d’être pillé… C’est l’infirmière du Centre Pokémon qui a écrit ça, tenez. »
Margie me tendit la lettre qu’elle venait de lire et en profita pour éteindre le feu et ramasser ce qui restait de notre campement. Avec Chrys qui tendit la tête au-dessus de mon épaule pour y jeter un œil également, je dépliai la feuille et étouffai à mon tour un cri de surprise et de choc.
Selon les mots de l’expéditrice, la Team Skull avait lancé une attaque en bande des plus organisées contre le village Toko et le foyer Aether, pillant, volant et rackettant tous les Dresseurs présents pour s’emparer de tous les Pokémon !
- « J’espère que Tili et Lilie n’ont rien, ils étaient en train de se reposer au foyer Aether, murmurai-je.
- Gloups, qu’allons-nous faire ? s’enquit Chrys.
- Je n’en sais rien… avoua Margie. Mais nous sommes les Capitaines de cette île, nous avons donc la responsabilité de la protéger de ces voyous. »
Accélérant le pas, nous levâmes le camp et marchâmes rapidement sur le sable noir de la plage afin de rejoindre la Route 14. L’inquiétude nous ayant tous gagnés, aucun de nous trois ne parla sur le trajet, trop occupés à forcer sur nos jambes pour avancer le plus vite possible. Nous nous demandions tous dans quel état nous retrouverons le village Toko.
Nos inquiétudes furent rapidement fondées quand nous arrivâmes à la périphérie du village. Celui-ci avait littéralement été pillé jusqu’à la moelle et, cette fois, la Team Skull avait prouvé qu’il ne fallait pas les prendre à la légère.
Les baies vitrées des magasins et des supermarchés avaient été fracassées en miettes et il n’y avait quasiment plus rien dans les rayons, mis à part les denrées alimentaires. Tout objet, ayant un minimum de valeur, avait été tout bonnement emporté et volé, y compris les caisses d’argent. Des carcasses de voiture brûlaient encore un peu partout, libérant une fumée noire des plus désagréables. On aurait cru qu’une tornade géante venait de ravager le village Toko tout entier, sans rien épargner.
Dans les rues, des habitants déambulaient, hagards, sous le choc de cette attaque d’une violence extrême. Les commerçants sanglotaient presque sur les ruines de leurs magasins pillés et détruits alors que des Dresseurs de passage ou des voyageurs se tenaient la tête entre les mains, abattus, sans doute parce que tous leurs Pokémon ou leurs affaires avaient été dérobés.
- « Mais c’est horrible… on dirait une scène de guerre… » s’étrangla Chrys.
Même le Centre Pokémon n’avait pas été épargné… Devant les portes défoncées du Centre, l’infirmière tentait de réconforter du mieux qu’elle le pouvait les Dresseurs qui avaient vu leurs Pokémon volés. Cette odieuse Team Skull n’avait pas, non plus, hésité à s’en prendre à un lieu de soins, ni de scrupules à voler des Pokémon déjà blessés et incapables de se défendre.
Dans toute cette scène d’apocalypse, je remarquai enfin les silhouettes de Tili et de Lilie. Alors que Margie et Chrys étaient venus aux nouvelles auprès de l’infirmière du Centre, je me précipitai vers mes deux amis pour m’assurer qu’ils n’avaient rien.
- « Tili ? Ça ne va pas ? Ils t’ont volés tes Pokémon, à toi aussi ? » m’inquiétai-je.
Tili était assis sur un bloc de béton, le dos courbé dans une posture de défaite et le regard complètement vide. Il leva vers moi des yeux hébétés, comme s’il me voyait pour la première fois, avant de secouer la tête négativement.
- « Je… Je suis… un lâche… murmura-t-il.
- Pourquoi tu dis ça ? »
Il se frotta un moment le visage avant de pousser un long soupir.
- « Je… Je n’ai rien fait… Je me suis… caché, comme un lâche… Je me dégoûte… »
Je lui posai une main réconfortante sur son épaule. Pas la peine pour lui d’en dire plus, je pouvais aisément deviner ce qui s’était produit : Tili n’avait pas osé s’opposer à la Team Skull et s’était, simplement, caché en attendant qu’ils s’en aillent.
- « Tu n’aurais rien pu faire de toute façon, au vu de leur nombre. Ça ne sert à rien de jouer les héros, si c’est pour te faire également voler, à coup sûr, tes Pokémon. Il n’y a rien de honteux d’éviter un combat perdu d’avance, pour protéger ses Pokémon. »
Ne le voyant pas réagir, je haussai le ton pour m’assurer de le secouer.
- « À supposer que tu étais intervenu et que tu les aurais affrontés, seul contre tous, il se serait passé quoi ? Tout ce que tu aurais réussi à faire, c’est de te faire, toi aussi, passer à tabac et dérober tous tes Pokémon. »
Le laissant réfléchir sur sa décision, je me tournai vers Lilie qui en tremblait encore de tous ses membres, visiblement en état de choc.
- « Et toi, ça va ? Rien de cassé ?
- N… Non… Dou… Doudou n’a fait aucun bruit, heureusement, sinon… »
Nous fûmes interrompues par Margie qui venait dans ma direction, le visage fermé et sombre. Elle, qui d’ordinaire aimait rire et taquiner autrui, n’avait plus du tout l’air de vouloir plaisanter, au vu de la gravité de la situation.
- « Luna, on ne peut pas laisser ces agissements impunis, m’annonça-t-elle. Il faut qu’ils comprennent qu’ils ne peuvent pas, ainsi, piller un village entier et s’en sortir indemnes avec la liberté de pouvoir recommencer, quand bon les semble.
- Je suis d’accord, mais qu’est-ce que tu proposes ? Tu as un plan d’action ?
- D’après les dires de l’infirmière, elle a entendu des sbires prononcer le nom de la ville de Kokohio, qu’ils désignaient comme étant le lieu de leur quartier général, » m’apprit-elle.
Je demeurai un moment silencieuse, faisant mine de réfléchir mais, en réalité, ce fut surtout pour reprendre mes esprits aux abois. Tout ça venait de nous tomber dessus à toute vitesse, sans crier gare, que je ne pouvais même pas prendre le temps pour analyser la situation… Je compris pourquoi tous ces pauvres gens tiraient une tête sur laquelle on pouvait y lire le choc, la peur et l’incrédulité.
- « Tu veux qu’on aille… infiltrer leur base ? Tu te rends compte du danger ? Ce n’est pas de l’inconscience ? fis-je.
- Ils sont peut-être beaucoup plus nombreux que nous… mais nous sommes de bien meilleures Dresseuses qu’ils ne le seront jamais, rétorqua Margie. Alors, tu marches ?
- Si je dis non, je suppose que tu vas quand même y aller en solo… Bon, je ne peux pas te laisser seule, hors de question.
- Merci, sœurette ! Je savais que je pouvais compter sur toi ! » me sourit-elle.
L’idée de nous rendre dans le quartier général de la Team Skull ne me plaisait pas du tout, mais pour des raisons de sécurité, je ne pouvais pas laisser Margie tenter le diable, seule. Celle-ci passa au magasin d’objets, ou du moins ce qu’il en restait, afin de remplir nos réserves. Malheureusement, il ne restait plus grand-chose de disponible après le pillage et nos achats se limitèrent à quelques Potions et quelques sandwiches.
- « Ah, vous êtes là ! s’écria Chrys en nous rejoignant. Je viens avec vous !
- Tiens ? Te voilà soudain brave ! le taquina Margie.
- J’ai peut-être peur des fantômes, mais pas de la Team Skull. Comme tu l’as dit, je suis aussi un Capitaine d’Ula-Ula, et je dois assumer cette fonction quand notre île est attaquée. »
Margie et moi, nous nous regardâmes un moment, avant que la Capitaine des spectres ne se tourne vers son ami, tout en hochant la tête négativement, d’un air triste.
- « Désolée, Chrys. C’est non, tu ne peux pas venir. »
CHAPITRE 54
- « Si c’est une blague, elle n’est pas drôle du tout. »
Chrys n’en crut pas ses oreilles quand Margie lui avait, tout simplement, refusé le droit de nous accompagner dans notre périlleuse mission vers la ville de Kokohio, repaire de la Team Skull.
- « Est-ce que j’ai l’air de blaguer ? » rétorqua Margie avec une expression qui indiquait clairement qu’elle n’était pas en train de rigoler.
Pris au dépourvu, Chrys se mit à balbutier de surprise avant de se tourner vers moi, en quête de soutien.
- « Mais qu’est-ce qui lui prend, tout à coup ? Luna, tu peux lui dire d’arrêter de péter les plombs ?
- Euh… Chrys, en fait… je suis plutôt d’accord avec elle, m’excusai-je. Il vaut mieux que tu restes ici. Ça peut être dangereux.
- Comment ça, dangereux ? Vous pensez que je suis trop faible pour me défendre, c’est ça ? riposta-t-il. Margie ! Tu sais très bien à quel point je maîtrise mes Pokémon électriques.
- Cyborg, ne le prend pas mal mais… je ne parle pas de tes compétences de Dresseur, mais de tes compétences physiques… soupira Margie. Je suis désolée si mes mots sont crus, mais je ne te crois pas capable de ramper, de grimper, de te cacher ou de courir en cas d’urgence là-bas. »
Le pauvre Chrys ouvrit la bouche pour protester et se rebiffer… mais ses mots se bloquèrent dans sa gorge. Mieux que quiconque, il savait qu’il ne disposait pas de la meilleure condition physique avec son surpoids et son endurance limitée par le manque de sport.
- « Alors, c’est comme ça… Pour vous, je suis trop gros et trop mou, c’est ça ?
- Ce n’est pas ce qu’on a dit, m’excusai-je. On pense surtout à ta sécurité, tu comprends ? Que se passerait-il si, pour une raison ou pour une autre, nous devrions gravir un mur de deux mètres de hauteur avec des sbires Skull à nos trousses et que tu sois bloqué en bas ?
- Ce n’est pas pour te blesser, Cyborg, ajouta Margie. Au contraire, c’est pour ton bien, je suis désolée. »
Chrys ne répondit pas mais je pouvais mesurer toute l’étendue de sa déception. Je savais qu’il voulait nous prouver que nous pouvions compter sur lui, tout en se prouvant également, à lui-même, qu’il était capable de prouesses physiques. S’il avait, certes, réussi à franchir une montagne sans se rompre le cou, le baptême du feu dans le repaire de la Team Skull serait une toute autre paire de manches. Ce qui fut regrettable pour nous également, car les talents de Chrys avec ses Pokémon auraient pu être d’une grande aide.
- « Autant se mettre en route tout de suite, tu ne penses pas ? proposai-je. Tu sais où se trouve cette ville de Kokohio ?
- En effet, ce ne serait pas trop tôt que d’y aller de suite, admit Margie. Il nous faudra bien compter des jours de marche jusque là, c’est tout au nord-ouest d’Ula-Ula. »
J’examinai un moment la carte de mon Pokédex pour découvrir que le trajet ne pouvait pas être pire et allait nous forcer à traverser la grande diagonale de cette île, déjà immense.
- « Non mais… On en a pour des centaines de kilomètres, m’étouffai-je.
- Eh oui… soupira Margie. Mais il nous faut frapper à la racine du mal de cette Team Skull. »
Difficile de ne pas se sentir découragée à l’idée de devoir faire un tour complet de l’île, tout ça pour se retrouver aux prises avec cette fichue Team Skull. Je sentis que si nous traînions davantage à tergiverser, toute notre motivation fondrait comme neige au soleil, ainsi nous prîmes aussitôt la route avant de changer d’avis.
La Route 15, qui longeait la baie, remontait légèrement vers le nord tout en se dirigeant vers l’ouest. Et dire que si cette Team Skull n’existait pas, nous serions, en ce moment, au chaud en train de dormir, à côté de notre feu de camp au lieu de faire les zouaves sur la route en pleine nuit. Je me forçai à ne pas y penser pour ne pas me démoraliser et pour rester positive.
Nous marchâmes pendant de longues heures sur les routes montagneuses. Si les plaines étaient agréables à franchir, ce ne fut pas le cas de ces maudites pentes escarpées, couvertes de cailloux prêts à entrer dans nos chaussures. Chrys devait sans doute ignorer ce qui lui avait été épargné, lui qui était loin d’apprécier les joies de la randonnée.
- « Marre, marre, marre… se plaignit Margie. Marre de ces cailloux dans mes sandales et marre de cette maudite Team Skull !
- Viens, on fait une pause, il faut dormir un peu, » soufflai-je.
Moi-même, je ne me sentais plus d’humeur à avancer davantage. Mes yeux tombaient de fatigue et mes jambes avaient du mal à supporter mon propre poids. Je m’assis sur le bord de la route, cherchant un petit coin d’herbe afin de ne pas me prendre des courbatures le lendemain.
- « Pff… J’ai des ampoules aux pieds à cause de ces rochers de… Tu peux m’aider, Luna ? » grommela Margie.
À la seule lueur de la lune, cachée derrière des nuages, j’aidai Margie à bander ses pieds avec un rouleau de sparadrap. Je me fis également un bandage aux mains afin de pouvoir me saisir des cailloux pour déblayer notre abri de fortune, sans risquer de m’écorcher les paumes.
Comble de malheur, alors que nous étions sur le point de défaire nos sacs de couchage, la pluie se mit à tomber sur nos têtes. Décidément, rien ne nous aura été épargné cette nuit.
- « Oh non, la pluie maintenant ? Pourquoi tant de haine, ô destin ? » se demanda Margie.
Trempées jusqu’aux os, impossible de fermer l’œil et encore moins de rester allongées plus longtemps. La mort dans l’âme, nous fûmes contraintes de reprendre notre chemin, sans la moindre minute de sommeil au compteur.
- « Ça, c’est ce que j’appelle boire le calice jusqu’à la lie ! » rigolai-je.
Notre situation fut tellement pitoyable que nous en fûmes réduites à rire. Margie me proposa alors de parier sur la prochaine catastrophe qui nous tombera dessus, pour faire la totale.
- « Et allons-y, parachevons le travail, tant qu’on y est ! » gloussa-t-elle en sautant à pieds joints dans une grosse flaque de boue pour nous éclabousser.
Suivant la route principale malgré les trombes d’eau qui nous tombaient dessus, la pluie et le vent commençaient à se faire désagréable. Par chance, le climat tropical de l’île laissait la température à un degré relativement élevé, sinon, nous étions bien parties pour une bonne semaine de grippe ou de rhume.
- « Oh là là, qu’est-ce que je ne donnerai pas pour un bon lit et une bonne douche, me dit Margie.
- Un bon lit, d’accord. Mais une bonne douche ? Sérieusement ? On est en-dessous depuis plus d’une heure ! fis-je remarquer.
- Ah oui… En fait, on est tellement trempées que j’ai presque oublié la sensation que cela faisait ! »
Même les Pokémon sauvages s’étaient abrités au vu des averses qui ne s’arrêtaient pas. Quant aux Dresseurs, il fallait être aussi fou que nous pour songer à sortir à cette heure et par ce temps. Ce qui rendait la route assez monotone, sans aucune rencontre.
Heureusement que Margie fut à mes côtés, sans quoi je serai sérieusement tombée en dépression. La réciproque devait être également vraie. Malgré le fait que nous étions jeunes et en très bonne forme physique, marcher ainsi des heures sur des chemins escarpés, sans avoir fermé l’œil une seule seconde et sous une pluie battante avait vite fait de saper notre énergie.
- « Il faut vraiment songer à faire quelque chose, on ne peut pas continuer comme ça, sinon on va finir six pieds sous terre avant d’arriver à Kokohio ! soufflai-je.
- Ça évitera toujours les frais d’enterrement, » ricana Margie, faisant à nouveau étalage de son humour noir.
Je regardai notre position sur la fonction GPS de mon Pokédex pour voir, à notre grand désarroi, que nous n’avions parcouru que trente kilomètres depuis le village Toko. Autrement dit, nous n’avions même pas encore fait un dixième de la distance qui nous séparait du nord de l’île.
Alors que nous étions en train de nous plaindre et de maudire la Team Skull, mon sac à main se mit à vibrer. Je pensai d’abord que quelque chose s’était renversé à l’intérieur mais les secousses reprirent de plus belle. J’eus un cri de surprise quand je réalisai qu’il s’agissait de mon Œuf de Pokémon, remis par Elsa-Mina. C’est qu’il était resté si longtemps dans mon sac que je l’avais presque oublié.
- « Margie, je crois que mon Œuf va éclore ! m’exclamai-je.
- Waouh ! Super, pose-le vite par terre ! »
Enfin une nouvelle joyeuse, une éclaircie, au milieu de cette nuit de galère. J’ouvris mon sac et en sortis l’Œuf, dont la coquille commençait, doucement mais sûrement, à craqueler.
Margie et moi, nous avions toutes les deux les yeux rivées sur lui, impatientes de découvrir ce qui se cachait à l’intérieur, oubliant même le fait que nous étions toujours au beau milieu d’une averse qui nous tombait dessus.
- « Il éclot enfin… » murmurai-je.
La coquille de l’Œuf se brisa alors dans un flash de lumière… laissant apparaître une sorte de petit dragon gris, dont la peau était écailleuse. Le Pokémon nouveau-né ouvrit les yeux et se mit à bâiller en ouvrant en grand sa gueule.
- « Oooooh, c’est un Bébécaille ! » s’enthousiasma Margie.
Le Bébécaille avait choisi un moment particulier pour naître puisqu’il se mit à grelotter quand l’averse s’abattit sur lui. Encore fragile, il se roula en boule dans l’espoir de se protéger par ces rideaux de pluie.
- « Qu’il est mignon, constatai-je.
- Luna, capture-le vite dans une Pokéball avant qu’il ne prenne froid, les bébés ne sont pas très résistants, » me conseilla Margie.
Bébécaille se laissa faire quand je le pris dans mes bras avant de poser une Pokéball vide sur son front. Il éternua un coup avant d’être aspiré à l’intérieur, sans que la balle ne remue.
- « La nuit n’a pas été si mauvaise que ça, finalement, dit Margie. Les Bébécailles sont des Pokémons dragon assez rares et propre à la région d’Alola, tu en as de la chance.
- Oui, souris-je. En plus, ça fait d’un coup, beaucoup plus de place libre dans mon sac ! En y repensant, c’est quand même ironique que les Pokémon sont plus faciles à transporter une fois adultes dans leurs Pokéballs que dans leurs Œufs avant qu’ils ne naissent ! »
Requinquées moralement après avoir assisté à l’éclosion de Bébécaille, nous eûmes plus de courage à poursuivre notre marche malgré la fatigue et le sommeil. Au point où nous en étions, nous étions conscientes que nous ferions une nuit blanche.
- « Luna, tu ne vois pas une sorte d’hôtel, là ? »
Margie me montra, du doigt, un bâtiment au loin dont nous pouvions distinguer l’éclairage électrique à travers les gouttes de pluie. Un hôtel ? Pas sûr. Un endroit où s’abriter ? Sûrement.
- « Je ne sais pas. En tout cas, quoi que ça puisse être, ça devrait être plus confortable qu’ici, » répondis-je.
Ni une, ni deux, nous accélérâmes le pas et courûmes en direction de ce refuge, songeant que, dans le pire des cas, nous pourrions toujours nous mettre à l’abri jusqu’à la fin de l’averse.
Ce fut en nous approchant que nous découvrîmes de quoi il s’agissait. Une station service pour automobiles. À l’extérieur, se trouvaient des pompes afin de faire le plein et, à l’intérieur, une petite boutique où l’on pouvait s’arrêter pour faire une pause, aller aux toilettes, grignoter un sandwich, boire un café ou acheter un magazine.
Bien entendu, à cette heure plus que tardive, il n’y avait strictement personne, mis à part une voiture isolée garée sur le parking. Notre première priorité fut de nous mettre au chaud et nous poussâmes la porte d’entrée afin d’entrer à l’intérieur. Au comptoir, un employé de la station-service semblait s’ennuyer ferme et fut alors, d’autant plus ravi, de voir enfin du monde arriver. Toutefois, il changea rapidement d’avis quand il nous vit éclabousser tout son magasin avec nos corps, nos affaires et nos vêtements gorgés d’eau.
- « Deux cafés allongés brûlants, s’il vous plaît, commanda Margie pendant que j’essorai presque mes cheveux complètement trempés.
- Dites, les filles, ce n’est pas que ça me regarde… mais vous étiez en train de faire de la randonnée, à pied, en pleine nuit et par ce temps ? hallucina le vendeur.
- Aucune loi n’interdit au citoyen d’Alola de prendre l’air pendant la nuit et les averses, non ? » souris-je.
L’homme cligna des yeux en nous regardant comme si nous étions deux extra-terrestres. Puis, comprenant qu’il avait affaire à des énergumènes peu normales, il se contenta de nous servir nos boissons chaudes.
- « Eh bien… C’est un festival de filles tarées pas nettes, cette nuit, commenta-t-il. Déjà l’autre qui prend la route avec une voiture sans faire le plein et maintenant, vous deux.
- Pardon ? L’autre ? » m’enquis-je.
Le vendeur nous désigna d’un signe de la tête une jeune femme assise près d’une table, à moitié endormie sur son gobelet de café, que nous n’avions pas remarquée en entrant. Mes yeux s’écarquillèrent quand je reconnus cette personne que je n’imaginai pas revoir dans de telles conditions.
Avec ses longs cheveux blonds tâchés de peinture et son tee-shirt trop large pour elle, il s’agissait de cette peintre tête en l’air qui m’avait indiquée le chemin pour me rendre à Malié, lorsque je venais de mettre les pieds à Ula-Ula avec Tili.
La team Skull qui se fait enfin respecter, contrairement au jeu
Bébécaille
Bordel le trio de malade que ça va donner le Luna+Margie+Oléa Go asile et cure de désintox
Ohmondieuohmondieuohmondieu la suiiiiiiiite
Oléa est dans la place
Là si elles se font pas choper par la police
Pauvre Chrys Oléa qui arrive en force
Super chapitres !
Pour les fans de Chrys (il doit bien en avoir quand même ), vous pensez qu'il va rester sagement assis, les bras croisés à obéir quand on lui interdit de venir ?
Là si elles se font pas choper par la police
Il y aura effectivement de quoi se faire arrêter avec ces trois-là mais no spoiler
Le 25 janvier 2017 à 21:43:11 RamPaige a écrit :
Pour les fans de Chrys (il doit bien en avoir quand même ), vous pensez qu'il va rester sagement assis, les bras croisés à obéir quand on lui interdit de venir ?
Bah non Mais Luna et Margie l'ont sèchement remballé le pauvre (Même si elles avaient raison )
Pour les fans de Chrys (il doit bien en avoir quand même ), vous pensez qu'il va rester sagement assis, les bras croisés à obéir quand on lui interdit de venir ?
Présent (Quoi ? Je suis le seul ?)
Le 25 janvier 2017 à 21:57:08 Yoshi59[JV] a écrit :
Pour les fans de Chrys (il doit bien en avoir quand même ), vous pensez qu'il va rester sagement assis, les bras croisés à obéir quand on lui interdit de venir ?
Présent (Quoi ? Je suis le seul ?)
Je suis avec toi Yoshi
Oh génial.
Comme dirait un certain forumeur :" Super chapitre "
Le 25 janvier 2017 à 22:23:48 Victory_fire a écrit :
Oh génial.Comme dirait un certain forumeur :" Super chapitre "
Mais arrêtez de me copier !
Le 26 janvier 2017 à 10:49:15 neo46378 a écrit :
Le 25 janvier 2017 à 22:23:48 Victory_fire a écrit :
Comme dirait un certain forumeur :" Super chapitre "Mais arrêtez de me copier !
Stop le plagiat
CHAPITRE 55
Cette étrange fille devait passer sa vie entière, la tête dans les nuages puisque son attitude n’avait pas changé d’un pouce depuis la première fois où je l’avais croisée sur le port de Malié. Avachie sur la table, elle s’était quasiment endormie, le visage posé sur un de ses dessins qui fit office d’oreiller de fortune.
- « Oh, salut ! fis-je en m’approchant. Ça, pour une surprise. »
Elle cligna des yeux et leva la tête vers moi, d’un air hébété. Sa joue droite était couverte de traces de couleur vive puisqu’elle avait eu la mauvaise idée de se servir d’un dessin à base de pastel à l’huile comme support pour sa tête.
- « Le parc de Malié, ce n’est pas ici, m’annonça-t-elle. Je t’avais pourtant dit de prendre la deuxième à droite à partir du port, tu t’es un peu éloignée du centre-ville, là.
- Euh… Merci, mais ça doit faire un mois que je ne cherche plus le centre-ville de Malié, » souris-je.
La peintre jeta un œil à son poignet comme pour vérifier la date et l’heure avant de se rendre compte qu’elle ne portait pas de montre.
- « Ah bon ? On est quel jour, aujourd’hui ?
- Dans la nuit entre lundi et mardi, répondis-je.
- Ah ? Voilà qui explique pourquoi j’ai encore raté le ferry pour l’île de Poni hier, je pensais qu’on était vendredi… »
Elle se redressa légèrement, se frotta la joue couverte de pastel mais ne parvint qu’à l’étaler davantage avant de jeter son gobelet à la poubelle… alors qu’il était encore à moitié plein, renversant au passage une flaque de café au sol, au grand dam du vendeur qui allait devoir repasser la serpillère.
- « Oups… Je croyais l’avoir fini, pourtant…
- D’ailleurs, je crois que nous ne nous sommes pas présentées, encore. Je m’appelle Luna. »
Margie, qui était occupée à farfouiller le rayon librairie, se décolla également de ses magazines pour venir la saluer d’un geste de la main.
- « Moi, c’est Margie, enchantée !
- Excuse-moi, j’étais persuadée que je t’avais donné mon nom… Ah mais oui, j’étais occupée à essayer de retrouver mon feutre bleu. C’est Oléa, du coup.
- Que faisais-tu dans ce trou perdu ? s’enquit Margie. Je croyais que Luna et moi, nous étions les deux seules illuminées à nous promener la nuit par ce temps de cochon.
- Hmm ? Je suis juste tombée en panne d’essence, j’ai oublié de faire le plein. »
Margie se mit à pouffer de rire et me donna un léger coup de coude.
- « Ça fait plaisir de savoir que nous ne sommes pas les seules à être en déficience mentale, plaisanta-t-elle.
- Elle est à toi, la voiture, dehors ? demandai-je.
- C’est une bagnole de location, je ne suis pas d’Ula-Ula, répondit-elle. Maintenant que tu le dis, il va falloir que je songe à la rendre, je crois bien que j’ai dépassé le délai. »
Soudainement, le calme de la nuit fut interrompu lorsque les deux portes d’entrées de la boutique s’ouvrirent à la volée. Quatre membres de la Team Skull, avec leur comportement de sauvages, claquèrent violemment la porte, au point d’en fissurer les vitres.
- « Oush, file de la bouffe et la caisse aussi tant que t’y es ! » ordonna un des Skulls en direction de l’employé de nuit.
Le vendeur, voyant ces bandits s’approcher d’un air menaçant, se mit à reculer par réflexe tout en commençant à trembler. La Team Skull ne se fit par prier à piller le magasin comme s’ils étaient chez eux, en se servant allègrement dans les étalages.
Pendant que ses complices étaient occupés à intimider le vendeur afin de le forcer à ouvrir la caisse d’argent, un des membres du gang remarqua notre présence et, comme on pouvait s’y attendre, s’avança vers nous pour nous dépouiller de nos biens.
- « Oush, les gonzesses, faites tourner les Poké… »
Cependant, avant qu’il ne puisse finir son ordre, je me redressai d’un bond et retournai la table autour de laquelle nous étions assises pour la lui envoyer à la figure. Pris par surprise, le Skull reçut le plat du meuble en plein torse, lui coupant le souffle.
Au même moment, Margie s’était, à son tour, saisie d’une chaise pour le frapper en pleine tête avec. Le bois se brisa au contact de son crâne, lui ouvrant l’arcade sourcilière et faisant gicler le sang. À moitié assommé après reçu ces deux coups, le Skull se courba de douleur, penché en avant, en se tenant l’abdomen.
En le voyant dans cette position courbée, je saisis l’occasion, prit mon élan, effectuai un bond en avant tout en appliquant mon talon sur la nuque du sbire, avant de lui écraser la tête sous mon pied lors de ma retombée. Un bruit de craquement sinistre résonna dans tout le magasin quand mon talon abattit la nuque et la tête de ma cible contre le sol à pleine vitesse.
Les trois sbires restants délaissèrent la caisse du magasin pour se tourner vers nous, les yeux presque écarquillés en voyant leur camarade se faire littéralement massacrer. Je respirai par saccades, moi-même choquée de ma propre violence alors que ma victime, qui gisait au sol face contre terre, ne bougeait plus du tout.
Margie, elle, se moqua royalement de l’état du sbire, lui marcha carrément dessus avant de faire face aux trois autres complices et se saisit d’une Pokéball, ne comptant pas faire de prisonniers.
- « Trépassable, en avant ! appela-t-elle. Lance ta Ball’Ombre contre ces sales types ! »
Le Pokémon spectre, en forme de château de sable, fit son apparition et, après avoir poussé un cri fantomatique, commença à mitrailler les sbires Skulls avec une rafale de Ball’Ombre, causant au passage d’énormes dégâts dans la boutique en renversant toutes les étagères.
- « Mais ce sont des psychopathes, ces deux tarées ? Que fait la police quand on a besoin d’elle ? s’alarma un Skull.
- Miasmax ! Viens nous aider, oush ! »
Un sbire, qui avait plongé derrière un rayon de boissons pour se mettre à l’abri du Trépassable, libéra son Miasmax afin qu’il le protège de la fureur de Margie qui attaquait sans la moindre retenue.
- « Écoutez-moi bien, bande d’abrutis, fulmina la Capitaine des spectres. À cause de vous et de votre pillage honteux au village Toko, je me retrouve sur les routes, en pleine nuit, par temps de pluie… alors j’ai drôlement envie de faire payer chaque ampoule sur mes pieds au centuple à chaque membre de votre Team ! »
Oléa, quant à elle, demeurait désespérément perdue dans son petit monde. Malgré la bataille qui faisait rage, elle se dirigea tranquillement vers la machine à café derrière le comptoir, déserté par l’employé qui s’était vite caché, afin de se saisir d’une casserole d’eau encore fumante.
- « Mais qu’est-ce que tu fais ? Ce n’est pas le moment pour préparer un café ! » demandai-je.
Pour toute réponse, la peintre attendit qu’un des trois Skulls passe juste devant elle pour lui renverser l’intégralité de la casserole d’eau bouillante sur la tête ! Un cri de douleur déchira le magasin quand le visage et le torse du malheureux prirent immédiatement une couleur rouge, comme une viande prête à cuire.
- « Miasmax, lance Détritus ! paniqua le Skull.
- Telluriforce, Trépassable ! » riposta Margie.
Mon amie n’avait que faire des dégâts qu’elle risquait de causer dans cette boutique puisqu’elle ordonna à son Pokémon de provoquer une éruption juste en dessous du Miasmax. Le carrelage se fissura comme une coquille d’œuf et le sol explosa sous le Pokémon poison, qui se vit offrir un vol plané pour s’écraser contre le plafond !
- « Oush, fuyons ces tarées ! Fuyons ! »
Les deux Skulls encore en état de fuir se saisirent de leurs camarades blessés avant de détaler à toute vitesse. Nous les vîmes quitter le magasin pour courir en direction de leur voiture, où une autre vaurienne de la Team les attendait au volant, les yeux écarquillés de stupeur en constatant ses complices revenir dans un tel état.
- « Hé, Margie ! S’ils s’enfuient, ils vont aller prévenir leur quartier général qu’on arrive ! m’exclamai-je soudainement.
- Mince, tu as raison ! Vite, il faut les rattraper et les empêcher de donner l’alerte ! Oléa, on peut emprunter ta voiture ?
- Hein ? Euh, oui, bien sûr. »
La Capitaine des spectres rappela son Trépassable et nous nous précipitâmes vers le véhicule d’Oléa. Margie s’installa directement au volant avant de faire gronder le moteur en appuyant sur l’accélérateur avant même d’enclencher le levier de vitesses.
- « Ah oui, on est au point mort. Première vitesse, c’est parti !
- Ah non, ah non ! criai-je. On va finir dans un ravin avec toi aux commandes ! »
Me souvenant de la catastrophe que cela avait été, la dernière fois que mon amie avait conduit, je n’avais pas réellement envie de retenter l’expérience. Mais Oléa semblait tellement à côté de la plaque qu’elle avait prit place à l’arrière, me laissant sur le siège passager avant.
Margie démarra plein pot et, pour bien commencer, percuta violemment une pompe à essence et la renversa, avant de rouler carrément à travers la baie vitrée du magasin pour prendre un raccourci.
- « Je me demande comment l’employé va expliquer à son patron l’état du magasin demain matin, commenta Oléa.
- Je crois que tu viens d’écraser tout le rayon librairie de la boutique, Margie, fis-je alors que notre voiture traversa la vitrine extérieure pour sortir rejoindre la route principale.
- Quelle idée aussi d’entreposer leurs bouquins à cet endroit, se défendit-elle. Il y a des bibliothèques pour ça, non ? »
Complètement inconsciente du danger, Margie actionna la cinquième vitesse sans même passer par la troisième ou la quatrième, et roula à pleine vitesse malgré la route complètement trempée et les dérapages incontrôlés dus à l’aquaplaning, à la poursuite de la voiture de la Team Skull.
- « Dis-moi, tu as appris à conduire dans un stand d’auto-tamponneuses ? s’enquit Oléa alors que nous faisions des zigzags à nous glacer le sang.
- Je n’ai jamais appris à conduire, sourit Margie.
- Ah bon ? Eh bien, il y a une petite règle… on rétrograde et on ne fait pas du 130 kilomètres par heure dans les virages serrés, comme celui-lààààà ! »
La voiture dérapa brutalement quand Margie donna un coup de volant incontrôlé, soulevant notre véhicule qui ne roula plus, pendant quelques secondes, que sur ses deux roues gauches, avant de se rétablir dans le bon sens, frôlant d’effectuer un tonneau au passage ou de sortir carrément de la route.
- « Oléa ! Prends-lui le volant ! criai-je en voyant ma vie défiler sous mes yeux à chaque manœuvre de Margie.
- Comment on allume les phares, au fait ? Je ne vois rien sur la route ! s’enquit la conductrice en appuyant sur tous les boutons du tableau de bord.
- Touche pas à cette commande, ça c’est l’airbag ! » s’exclama Oléa.
Trop tard, Margie actionna par mégarde l’airbag avant qui me plaqua aussitôt contre mon dossier, au moment où il se gonfla. Oléa fut alors obligée de sortir un cutter pour le faire éclater.
- « Oups, désolée, Luna ! s’excusa mon amie.
- Bon, viens sur mes genoux ou à l’arrière, toi ! Oléa, viens prendre le volant ! »
Je tirai Margie hors du poste de conduite avant qu’elle ne nous tue toutes, alors qu’Oléa prit le relais. Malgré son air complètement endormi, elle était, au moins, titulaire d’un permis de conduire. La peintre alluma les feux, se cala au milieu de la route, et commença à rattraper le véhicule de la Team Skull, désormais dans notre champ de vision.
CHAPITRE 56
Sentant qu’ils étaient suivis, la Team Skull se retrouva soudainement dans la peau du chassé et non plus du chasseur. En voyant notre voiture débouler vers la leur, ils se mirent à accélérer afin de nous semer, n’ayant aucune envie de poursuivre le combat alors que deux d’entre eux avaient déjà été grièvement blessés.
Oléa activa les feux de route, les phares les plus lumineux, et les dirigea sur la voiture de la Team Skull afin d’aveugler la conductrice. Une tactique plutôt payante puisque je vis leur véhicule commencer à slalomer afin d’éviter les rayons de lumière.
- « Rentre leur dedans, s’écria Margie. Fais-les sortir de la route !
- Hein ? Mais c’est une caisse de location, t’imagines le prix de la franchise et de l’assurance si je leur rentre dedans ? protesta Oléa.
- Ça va aller, essaye d’arriver à leur hauteur, » tempérai-je.
Accélérant légèrement, nous nous déportâmes sur la voie de gauche afin de rattraper et de dépasser les Skulls. Ceux-ci manquèrent d’halluciner en réalisant que nous avions bien l’intention de ne pas les laisser fuir, quitte à les tamponner avec notre véhicule.
En nous voyant commencer à entreprendre le dépassement, un des Skulls assis sur la banquette arrière descendit sa fenêtre et commença à nous caillasser en nous jetant des pavés dessus !
Nous fûmes forcées de ralentir tout en nous baissant quand les pierres explosèrent nos vitres, le pare-brise tout en détériorant le toit et le capot sous ses chocs. Les éclats de verre nous tombèrent dessus, écorchant notre peau, alors que nous nous protégeâmes du mieux que nous le pouvions, tandis que nos portières s’enfoncèrent sous les lancers de rochers.
- « Aïe ! Vandales ! s’exclama Oléa en constatant les dégâts. Mais qu’est-ce que je vais leur raconter, moi, au service location de voitures ?
- Dis-leur qu’une averse de grêlons t’est tombée dessus, répondit Margie. Hé, j’ai une idée ! T’as de la peinture sur toi, Oléa ?
- Oui, dans le coffre, pourquoi ? »
Margie se leva de mes genoux pour se pencher au-dessus des sièges arrière et prendre un seau de peinture rouge. Je compris immédiatement ce qu’elle avait en tête et ouvrit la fenêtre arrière, ou du moins ce qu’il en restait après le caillassage.
- « OK, à ta droite, Margie ! Attends d’être bien alignée au niveau de leur pare-brise ! conseillai-je.
- Je sais, fais-moi confiance. Je ne les raterai pas ! »
La Team Skull comprit qu’il en fallait beaucoup plus pour nous faire abandonner la poursuite. Au volant, leur conductrice tenta de nous faire sortir de la route en nous infligeant plusieurs queues de poisson mais Oléa parvint à maintenir sa trajectoire, malgré quelques difficultés tandis que Margie avait les yeux fixés sur son objectif, les mains serrées sur son pot de peinture.
- « Vas-y, Oléa. Dépasse-les franchement, lui demandai-je.
- Ça roule ! acquiesça-t-elle. Mais c’est un veau, cette caisse ! C’est quoi cette accélération lamentable ? »
La peintre écrasa la pédale d’accélération à fond, tout en se collant au côté gauche de la chaussée afin de passer devant le véhicule des Skulls qui avaient préparés d’autres projectiles pour nous les jeter dessus. Mais cette fois, Margie fut plus rapide et leur brandit un magnifique doigt d’honneur à travers la fenêtre, avant de les interpeller.
- « Salut, bande de nuls ! » s’exclama-t-elle.
Sans hésiter, elle ouvrit le pot de peinture et le jeta sur le pare-brise de la voiture ennemie afin de les aveugler complètement. Et ce qui devait arriver, arriva. Les Skulls tentèrent d’activer les balais d’essuie-glaces mais ceux-ci ne firent qu’étaler davantage la peinture dessus ! Sans la moindre visibilité, la conductrice ne sut plus du tout comment maîtriser son véhicule qui freina dangereusement afin d’éviter de sortir de la route.
- « Maintenant ! criai-je.
- Accrochez-vous, ça va secouer ! » alerta Oléa.
Nous attachâmes rapidement nos ceintures de sécurité tout en nous mettant en position défensive, puis Oléa braqua son volant en direction de la voiture des Skulls, avant d’accélérer ! Le choc fut terrible quand elle les percuta à pleine vitesse sur le côté. Ne pouvant réagir car ils n’y voyaient plus rien, leur voiture se fit retourner et sortir de la route !
Après avoir repris nos esprits, nous pûmes entendre un concert de cris de terreur quand leur véhicule enchaîna les tonneaux en tombant dans un fossé. Quant à la nôtre, le choc frontal avait totalement liquidé le capot, complètement défoncé tout comme le pare-brise, alors que le moteur avait rendu l’âme, bien que notre situation fût largement préférable à celle de la Team Skull.
- « Waouh, ça c’est un terrible accident de compétition ! Huit tonneaux et demi, record battu ! ricana Margie.
- Presque aussi terrible que la facture que l’entreprise de location va me mettre sous le nez quand ils verront l’état de leur caisse, » ajouta Oléa, d’une voix presque amusée comme si elle venait de raconter une bonne blague.
Nous descendîmes pour vérifier les dégâts. La voiture des sbires était retournée sur le toit, les quatre roues en l’air, et tout le flanc gauche enfoncé. Quant à leurs occupants, ils étaient tous assommés quand nous les tirâmes hors de la carcasse de leur véhicule.
- « Au moins, dans cet état, ils ne nuiront plus, fis-je.
- Ce qui est sûr, c’est qu’ils ne préviendront personne, ajouta Margie. Le temps qu’ils sortent de l’hôpital, on sera loin… »
Oléa en profita pour leur faire les poches et récupérer quelques billets, sûrement issus d’un précédent braquage ou racket, alors que Margie et moi, nous les éloignâmes de la carcasse de leur véhicule, au cas où celui-ci prendrait feu.
- « Je prends ça, et il me faut encore le double pour payer cette satanée franchise. Je vais me faire blacklister par toutes les agences de location de bagnoles d’Ula-Ula, désormais !
- Désolée de t’avoir embarquée là-dedans et pour la voiture, m’excusai-je. Je t’aiderai à régler la facture, ne t’en fais pas.
- Oui, s’il te manque quelque chose, je rajouterai, moi aussi, la différence, ajouta Margie.
- Hmm ? Pas grave, cette course-poursuite m’a donné quelques inspirations pour mes prochaines peintures. Elles se vendent bien, vous savez ? Je n’ai pas trop de soucis à me faire d’un point de vue financier, ne vous inquiétez pas pour moi. »
Elle se mit à étouffer un léger rire avant d’ajouter.
- « Et c’était fun, je ne me suis jamais autant amusée depuis mon arrivée à Ula-Ula ! Pour la bagnole, c’est certes regrettable, mais dans ce cas, on appelle ça des dommages collatéraux, je ne regrette rien. »
À l’image de son personnage et avec son caractère épicurien qui vivait sans se soucier de ce qui l’entoure et du lendemain, elle n’était pas du genre à s’inquiéter sur des détails triviaux, du moment qu’elle puisse faire ce qu’elle aime. Un peu comme tous les artistes, rigolai-je intérieurement.
Laissant les Skulls allongés au sol, bien en évidence, afin que les secours puissent les trouver facilement pour les conduire à l’hôpital, nous remontâmes sur la route pour constater que notre voiture n’était plus du tout en état de rouler. Ce qui fut vraiment dommage puisqu’elle aurait pu nous épargner de longues journées de marche éreintantes.
Oléa fit un tour de l’épave pour s’en assurer, haussa les épaules en remarquant que ce fut bien le cas, puis porta une cigarette roulée à ses lèvres et tira une longue bouffée.
- « Elle est HS, nous annonça-t-elle. Impossible de la remettre en état, même pour un garagiste professionnel.
- On récupère ce qu’on peut et on continue à pied ? proposa Margie. Il y a encore de l’eau dans la voiture ?
- Euh… non. Mais, par contre, il reste du liquide de frein, répondit Oléa. Quelqu’un en veut ? »
Apparemment, ce qu’elle devait fumer de devait pas contenir que du simple tabac, m’amusai-je en la voyant péter les plombs et sortir le récipient contenant le liquide de frein du capot de la voiture.
- « Bon, vous comptez aller où, maintenant ? » demanda-t-elle en expirant un nuage de fumée en direction du ciel.
Je pris quelques secondes afin de consulter la carte de mon Pokédex avant de répondre. La bonne nouvelle, ce fut que ce petit passage en voiture nous avait permis d’avaler rapidement de nombreux kilomètres en direction de notre destination, le repaire de la Team Skull.
- « Margie et moi, on va continuer jusqu’à Kokohio. Mais je ne te conseille pas de venir, c’est le QG des Skulls et ce sera forcément dangereux. »
Avait-elle seulement compris ? Je la vis hausser les sourcils tout en aspirant la fumée de sa cigarette, si du moins il s’agissait de tabac classique, ce dont j’en doutais, alors qu’elle secoua la tête négativement.
- « Bah, je n’ai rien à faire en attendant le ferry pour Poni dans une semaine. Du coup, je cherche l’inspiration et le feeling en faisant le tour d’Ula-Ula, ça me dérange pas de venir avec vous vers le nord.
- Ahem… T’es au courant que ce ne sera pas une promenade ? précisa Margie.
- Mais oui, mais oui… répondit-elle avant de repartir dans son monde. Qu’est-ce que ça peut m’inspirer ? Des Skulls représentés dans des corps de vieillards pour illustrer l’ironie de leur propre sort qui touche à sa fin ? Comme c’est poétique… »
Et nous voilà, de nouveau, à pied sur la Route 16 que nous quittâmes très rapidement. Selon la carte, pour progresser en direction du nord, nous allions devoir traverser le jardin d’Ula-Ula.
- « Ça fait plaisir de marcher sur autre chose que des gravats, » annonça Margie.
En effet, le sol était beaucoup plus meuble et praticable au fur et à mesure que nous nous approchâmes des abords du jardin. Entretemps, nous ne l’avions pas remarqué mais le soleil matinal s’était levé, preuve que nous avions veillé la nuit entière.
Je ne fus pas vexée de sentir les doux rayons du soleil nous caresser le visage et le corps, nous permettant de nous sécher et de nous réchauffer, après toutes ces averses encaissées. La vie avait également repris son cours normal, et nous découvrîmes quelques Dresseurs qui s’entraînaient non loin du jardin ou qui étaient à la recherche de Pokémon sauvages.
- « N’empêche, on a tellement vu de Skulls ces dernières heures que j’ai presque oublié ce que cela faisait de rencontrer des gens normaux, » fis-je remarquer.
Oléa semblait trop occupée à griffonner quelques dessins de paysage qu’elle ne remarqua pas la présence d’humains. Margie, quant à elle, étira ses deux bras et se mit à bâiller.
- « Oui, c’est tellement calme ici… Tellement calme que je pourrai m’endormir tout de suite.
- Ça ne nous fera pas de mal, en effet, » admis-je.
Le jardin d’Ula-Ula était couvert de fleurs de couleur rouge : des roses, des amaryllis, des pétunias, des azalées et plein d’autres. Un doux parfum tiède et sucré voletait dans les airs, nous procurant aussitôt une sensation de bien-être et de confort, au point de faire tomber nos paupières. Margie et moi, nous croisâmes nos regards et nous devinâmes immédiatement à quoi nous pensions, toutes les deux.
- « Pause sommeil ? proposai-je.
- Pause sommeil, acquiesça-t-elle.
- Je ne suis pas contre, non plus, » ajouta Oléa.
Devant les difficultés et les dangers futurs qui nous attendaient, nous savions que nous devrions profiter de tout moment opportun pour nous reposer, dormir et refaire le plein d’énergie. Car un endroit aussi paisible et cosy que le jardin d’Ula-Ula n’apparaîtra plus, d’ici à Kokohio.
Nous nous trouvâmes un endroit tranquille, sur un gazon frais et à l’ombre d’un grand arbre pour poser nos affaires. Avec toute la fatigue accumulée et l’adrénaline qui était retombée, le sol me parut presque aussi confortable qu’un matelas douillet et je m’endormis à la seconde où je fermai les yeux.
Et même le bruit des Pokémon insectes qui nous voletaient autour et qui butinaient le pollen des nombreuses fleurs ne nous empêcha pas de sombrer dans le pays des rêves.
Il y aura effectivement de quoi se faire arrêter avec ces trois-là
Bel exemple que ce chapitre
« Mais ce sont des psychopathes, ces deux tarées ? Que fait la police quand on a besoin d’elle ? s’alarma un Skull.
Luna et Margie ces psychopathes
- « Vas-y, Oléa. Dépasse-les franchement, lui demandai-je.
- Ça roule ! acquiesça-t-elle. Mais c’est un veau, cette caisse ! C’est quoi cette accélération lamentable ? »
C'était un jeu de mot, ça roule, la voiture, toussa toussa ?
Super chapitres ! (Sous copyright, 5€ pour utiliser cette phrase )
J'avais dit go asile mais ce serait plutôt go prison
Luna et Margie qui sont encore plus dangereuses que la team Skull et Zéroid réunis
Mais, par contre, il reste du liquide de frein, répondit Oléa. Quelqu’un en veut ?
Et l'autre qui veut boire du liquide de frein, mais go en cure de désintox à tout prix
Donc si on récapitule, on a deux psychopathes et une junkie, chaud le trio de malades
Vivement la suite
C'était un jeu de mot, ça roule, la voiture, toussa toussa ?
Oui, c'est fort possible effectivement, comme quoi Oléa peut réfléchir quand elle n'est pas sous l'effet de ses produits
Donc si on récapitule, on a deux psychopathes et une junkie, chaud le trio de malades
N’exagérons pas, disons qu'on a affaire à trois filles un peu plus originales que la moyenne