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2023 (S6), Chapitre 35 (n°243) : Dérapage non contrôlé
Vendredi 28 juillet 2023, Hockenheim
Qui dit vendredi dit jour de roulage, pas vrai ? Ce n’est pas mon cas ici. Pas pour le moment du moins puisqu’Anthony Planz est au volant de ma voiture, devant sa famille et ses amis. C’était un moment cool pour lui mais, très honnêtement, je me moque de ça. Je sais juste que la décision de l’équipe a été encouragée par mon comportement et je trouve dommage de voir qu’on essaie de m’handicaper autant que possible alors que je montre un bien meilleur visage que Seb au championnat.
De retour au volant l’après-midi, je retrouve un Hockenheimring que je connais bien, à force d’y piloter en monoplace depuis mon année de F4 allemande en 2014. Mon adaptation n’est pas longue et, au terme de la séance, je me situe au quatrième rang derrière Gasly, Verstappen et Vettel.
Samedi 29 juillet 2023, Hockenheimring, Hockenheim
Avant la qualif, quelques journalistes m’interceptent dans le paddock sur mon absence en essais hier matin, je botte rapidement en touche pour me concentrer sur l’essentiel : la séance. Les ingénieurs m’attendent de pied ferme, ils ont fait leur job depuis le début du week-end, à moi de faire le mien et ça commence dès Q1.
La séance se déroule sans encombre et s’arrête même cinq minutes avant terme à cause de la fine pluie attendue pour aujourd’hui et qui s’abat désormais sur nos casques. Cette pluie a pour résultat l’élimination de Sainz, décevant sur l’Aston, qui permet à Maini d’atteindre le deuxième tiers de la séance, chose peu courante pour lui cette saison.
Pour Q2, n’étant jamais trop sûr de comment les conditions vont évoluer, je décide de prendre la piste d’emblée et en slicks, car la minuscule averse n’a pas réellement duré. Alors que tout le monde s’accorde pour dire que la piste est sèche, j’ai l’occasion de confirmer que ça n’est pas le cas : arrivé au virage 7, celui qui suit l’épingle, une mauvaise flaque me surprend. L’arrière part et, à ce moment-là, plus rien de contrôlable. Je tape le mur sur la droite de la piste de face, l’avant de la voiture est éventré. Session finie, seizième place.
Niki : Je me suis planté...P*****...Désolé les gars.
Steven : Tout va bien ?
Niki : Oui…
La déception est immense car je n'ai pas droit à ce genre d'erreurs. J'aime dire que j'ai changé de dimension récemment mais cette course montre que j'ai encore des progrès à faire. C'est là une magnifique occasion pour George et Seb de me reprendre de gros points. Encore casqué, je suis ramené dans le paddock par un commissaire en scooter et, alors qu’un caméraman me suit, je ne laisse rien transparaître.
Steven : Qu’est-ce qui s’est passé Niki ?
Niki : Je ne sais pas, j’ai perdu l’arrière à l’extérieur du 7, sur le vibreur peut-être. Ou alors une flaque, je ne sais pas...
Steven : Je ne parle pas de ça, ça je l’ai vu. Je veux dire, qu’est-ce qui t’a poussé à faire cette erreur ? Tu ne fais pas ce genre d’erreurs d’habitude…
Je n’ai rien trouvé à répondre à Steven, même si je crois qu’il dit vrai. Les négociations contractuelles que je mène avec McLaren et Red Bull sont au centre de mon attention et j’ai peut-être consacré trop d’énergie à des choses qui ne revêtent qu’une maigre importance une fois que la visière est baissée. Avant cette saison, je me serai réfugié derrière le prétexte des récents événements mais, maintenant, je ne peux plus car Stefan m’a appris à passer au-dessus de ça et car j’ai enduré bien pire par le passé. Juste avant de me couler dans mon baquet, peu avant quatorze heures, je n’avais que le pilotage à l’esprit, alors il est vrai que l’erreur est peu caractéristique de ma part.
Grille de départ :
1 Gasly (REN) 2 Vandoorne (REN)
3 Vettel (AUD) 4 Russell (MCL)
5 Ticktum (RBR) 6 de Vries (MCL)
7 Leclerc (FER) 8 Verstappen (RBR)
9 Ricciardo (FER) 10 Ráfaga (SAU)
11 Sette Câmara (WIL) 12 Zoranovic (AMR)
13 Ocon (SAU) 14 Bottas (WIL)
15 Maini (HAA) 16 Kofler (AUD)
17 Gunther (CHR) 18 Sainz (AMR)
19 Pérez (HAA) 20 Ghiotto (DAL)
21 Schumacher (DAL) 22 Zhou (CHR)
Journaliste : Niki, quand on parle championnat comme vous le faites, c’est une erreur qui est lourde de conséquences, pas vrai ?
Niki : Oui et non. Oui car c’est une erreur et que, comme toutes les erreurs, elle est handicapante, mais d’un autre côté, il vaut mieux la faire le samedi plutôt que le dimanche. Les points se marquent demain et je ferai tout pour en marquer le plus possible et limiter les dégâts.
Journaliste : Qu’est-ce qui s’est passé, exactement ?
Niki : J’ai perdu le train arrière sur une flaque, la piste était trop mouillée pour les slicks, surtout à l’Est du circuit. L’épingle était horrible à passer en pneus slicks, j’imagine que j’ai dû mettre une roue sur une partie plus humide que la trajectoire et la voiture est devenue incontrôlable, c’est comme ça.
Journaliste : Est-ce vous pensez que la pression de cette lutte pour le titre vous rend nerveux ?
Niki : Pas du tout, c’est une erreur comme tout humain normalement constitué peut en faire. Bien sûr que chacun réagit différemment à sa première chasse du titre mondial, il y en a qui ont craqué mais il y en a aussi qui ont tenu bon. Ce n’est pas une erreur qui va me faire basculer dans l’autre camp. La dynamique récente est en ma faveur et je ne vois pas pourquoi, soudainement, je serai rongé par la pression.