J'ai l'immunité banlieue dans ma promo, ça me permet d'être aussi raciste que je veux et de me réfugier derrière l'excuse du "j'ai grandi avec / les communautés se parlent comme ça", ce qui est totalement vrai au demeurant.
Sinon non j'ai pas senti d'évolution je dois dire, surtout que le milieu des candidats à l'agrégation dans lequel j'évolue sur ces deux dernières années est assez argenté et élitiste donc facilement bourgeois-droitard.
A la fac globalement ça a souvent été de la gauche un peu molle, les lettres ça politise pas beaucoup ces derniers temps j'ai l'impression. Tu peux choquer les gens mais jamais ils vont avoir envie de te foutre un taquet, lire des morts à dose industrielle ça amortit les cerveaux dans une espèce d'ataraxie d'Arcadie, ça distance des problèmes pour des cimes de branlette qui peinent à s'incarner.
Moi-même j'ai l'impression d'avoir énormément perdu en conviction dans l'autre sens. Je rechigne presque à me définir comme "de droite" aujourd'hui tellement je m'en bats les couilles, la pratique de la littérature a souvent tendance quel que soit son bord à provoquer une fuite du monde, presque au sens biblique du terme.
Tu passes ton temps à te dire que tu prends du recul, et un jour tu finis par te rendre compte que tu regardes le monde depuis la terrasse d'une tour d'argent chiasseuse que tu t'es bâtie sans bien t'en rendre compte et ça te fait un peu chier mais t'as pris le vertige entre temps.
On verra.
Bonsoir, c'est quoi la source principale concernant Jeanne d'Arc ?
Les minutes de ses 2 procès retranscrites par le Père Manchon.
http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/jeanne/#_Toc514897338
C'est correct ça ?
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8458433p/f1.image
Celui là est un peu plus chaud à décrypter, même pour comparer avec ton lien
Le 15 avril 2019 à 16:30:21 Bierce a écrit :
Pas plus tard que samedi dernier, je me suis embrouillé avec une fille de mon cercle social qui date de l'époque où je faisais des études de cinéma. J'ai malencontreusement placé la remarque "Je ne suis pas un trisomique" dans la conversation de façon ironique ce qui m'a valu un "Alors je vais t'eduquer et te demander de sortir de la pièce" etc. Elle m'a sorti tous les éléments de langage de Twitter, j'étais clairement pas prêt pour ce niveau de connerie surtout que j'étais complètement bourré.
Oui, il faut songer à renouveler son répertoire d'insultes, on m'a jamais rien dit mais on m'a déjà fait comprendre que c'était choquant. Bon, soit, ça peut se défendre après tout...
Le 15 avril 2019 à 19:11:10 Teichoscopie a écrit :
J'ai l'immunité banlieue dans ma promo, ça me permet d'être aussi raciste que je veux et de me réfugier derrière l'excuse du "j'ai grandi avec / les communautés se parlent comme ça", ce qui est totalement vrai au demeurant.Sinon non j'ai pas senti d'évolution je dois dire, surtout que le milieu des candidats à l'agrégation dans lequel j'évolue sur ces deux dernières années est assez argenté et élitiste donc facilement bourgeois-droitard.
A la fac globalement ça a souvent été de la gauche un peu molle, les lettres ça politise pas beaucoup ces derniers temps j'ai l'impression. Tu peux choquer les gens mais jamais ils vont avoir envie de te foutre un taquet, lire des morts à dose industrielle ça amortit les cerveaux dans une espèce d'ataraxie d'Arcadie, ça distance des problèmes pour des cimes de branlette qui peinent à s'incarner.
Moi-même j'ai l'impression d'avoir énormément perdu en conviction dans l'autre sens. Je rechigne presque à me définir comme "de droite" aujourd'hui tellement je m'en bats les couilles, la pratique de la littérature a souvent tendance quel que soit son bord à provoquer une fuite du monde, presque au sens biblique du terme.
Tu passes ton temps à te dire que tu prends du recul, et un jour tu finis par te rendre compte que tu regardes le monde depuis la terrasse d'une tour d'argent chiasseuse que tu t'es bâtie sans bien t'en rendre compte et ça te fait un peu chier mais t'as pris le vertige entre temps.
On verra.
D'accord, j'ai déjà remarqué cette tendance. Il y a ( eu ) quelques littéraires au sein des élites politiques mais c'est plus des hauts fonctionnaires que des militants acharnés, en effet.
Bon, les facs de lettres ne semblent pas particulièrement touchées par ce phénomène, tant mieux, merci de ton témoignage !
Il n'y en a pas tant que ça en plus et c'est des vieux souvent, à la Bayrou.
Aujourd'hui vaut mieux se branler dans des structures associatives d'escroc ou faire du droit comme la racaille cosmopolite pour grimper les échelons.
"elle se termine aussi vite qu'elle a commencée"
j'ai un doute, c'est bien ée ?
commencé*, plutôt !
Le 17 avril 2019 à 01:11:35 Bierce a écrit :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8458433p/f1.imageCelui là est un peu plus chaud à décrypter, même pour comparer avec ton lien
Je crois que ce n'est pas de mon niveau, malgré mes cours sur les manuscrits.
Le 17 avril 2019 à 15:15:06 PrinceArkadi a écrit :
commencé*, plutôt !
merci
"Nous nous sommes fondés sur des traductions" ou "fondé" ?
Je dirais "Nous nous sommes fondés sur des traductions". Construction réfléchie + le pronom "nous" est COD ("sur des traductions" n'est pas COD), le sujet fait l'action sur lui-même, donc il y a accord.
Fais plutôt l'accord, mais ça fait partie des cas-limites du point de vue sémantique.
Qu'appelles-tu plus exactement cas limites ? A cause du verbe employé ou de la construction (avec le "sur des traductions" qui suit) ? "Nous nous sommes fondés" uniquement, sans complément, ne semblerait pas poser autant problème.
Je pose la question car je me faisais quelquefois la réflexion à propos de certaines constructions, lorsque ces constructions réclament l'accord, selon les règles grammaticales établies, mais qu'on sent une espèce de gêne à faire cet accord. Par exemple j'aurais également hésité avec la phrase donnée ici par PrinceArkadi : "nous" est le COD, antéposé, donc il y a officiellement accord, et pourtant cet accord peut nous sembler contraint, peu naturel.
Dernièrement je m'étais fait la remarque avec "joindre, se joindre". Sur une carte d'anniversaire j'avais lu "elle nous a rejoint", et je me suis dit, tiens il y a une erreur : tout bêtement le COD ("nous") est antéposé au verbe, il devrait y avoir accord (donc "elle nous a rejoints"), et cependant cet accord me semblait gênant, un peu comme si le COD de rejoindre n'en était pas tout à fait un, et était un complément situé entre COD et COI, quelque chose dans le genre (quand on dit qu'on rejoint quelqu'un, on n'a pas l'impression d'exercer vraiment une action sur ce quelqu'un). Dans la même construction fondée sur d'autres verbes, on ne rencontre pas ce souci, l'accord nous semble plus naturel : "nous nous sommes lavés", "elle s'est coupée", "elle nous a mordus", etc. Et cela me semble encore plus étrange lorsqu'on accorde au féminin : "elle nous a rejointes", comme si le masculin, de par l'homophonie singulier-pluriel (rejoint-rejoints), donnait un laissez-passer, mais avec l'accord au féminin on se heurte quand même à la question.
Des avis les kheys ?
Le critère sémantique est important pour les pronominaux pour savoir si le pronom réfléchi est COD ou pas. Je me lève, le pronom réfléchi "me" est pas COD malgré la construction directe. En gros je me demande si du point de vue du sens on peut rapprocher "se fonder" des autocausatifs.
Merci pour la réponse et pour vos explications.
J'ai pratiquement fini mon mémoire, manque plus que la correction et la conclusion. J'espère que ma directrice va apprécier ce que j'ai fait.
Est-ce que c'est vraiment gênant le fait que je n'ai que deux parties (trois sous-parties chacune), malgré le fait que j'ai l'impression d'avoir plus ou moins tout dit ? Je vais perdre des points ou c'est au bon vouloir de ma directrice ?
C'est qu'au bon vouloir.
Après c'est pas une dissertation, ça arrive fréquemment de voir des bouquins critiques qui sont pensés selon une logique binaire - immédiatement je pense au livre de castex sur le fantastique - ou autre que ternaire donc y a pas de raison que ce soit en soi un critère discriminant.
Cette obsession complètement artificielle de la tripartition c'est de la daube.
Merci pour ta réponse qui me rassure.
Sinon je réfléchis déjà un peu au M2 mais tu penses que c'est envisageable un mémoire sur La Règle du jeu ?
Honnêtement j'ai absolument aucune idée d'où en est la recherche sur Leiris, je crois pas en avoir jamais parlé en fac à part pour faire des commentaires de hors programme à l'agreg.
Le texte est très riche, donc ça m'étonnerait un peu que tout ait été balisé dessus, après à part ça...