Bonsoir les kheys 
La dernière fois on s’était intéressé à la prise de pouvoir des Song et leur conquête de la Chine, ce soir on va parler de l’organisation administrative du nouveau pouvoir en place.
Des réformes institutionnelles
Comme on l’a vu, les Song finissent l’unification de la Chine en 979. Or Taizu, le premier empereur de la dynastie, meurt en 976. C’est donc son frère cadet, Taizong, qui devient fils du ciel et qui pose les bases institutionnelles du nouvel empire.
Premier signe du renforcement du pouvoir de l’empereur, la complexe administration centrale des Tang est largement simplifiée. Elle est désormais divisée en 3 ministères : économie (sansi), armée (shumiyan)et justice/fonctionnariat (zhongshumenxia).
Un conseil d’état est par ailleurs créé. Il est présidé par l’empereur et décide de l’ensemble de la politique générale de l’empire. Les textes de lois sont rédigés par la Cour des académiciens (xueshiyuan), institution qui perdurera jusqu’à la fin de l’empire.
Pour contrebalancer le pouvoir du conseil d’état et s’assurer du bon fonctionnement de l’administration, les trois ministères étaient totalement indépendants les uns des autres, et leurs membres jouissaient d’une sorte « d’immunité parlementaire », ce qui était censé empêcher les conflits d’intérêts.
Le territoire est lui aussi redécoupé en préfectures et districts. Les gouverneurs de provinces ne possèdent pas un grand pouvoir pour deux raisons : Premièrement, l’administration centrale est surtout représentée par des commissaires impériaux, chargées par les ministères de missions précises et temporaires à accomplir. Deuxièmement, ils doivent compter sur l’influence de la bourgeoisie locale, qui gère en grande partie les affaires de la région.
Cet appareil administratif est entretenu par un système de recrutement par concours efficace, qui trie le mandarinat sur le volet : la dynastie Song représente l’âge d’or de cette fameuse spécificité chinoise
Le système des concours
En effet, le système de recrutement par concours, inventé par les Tang, est remit à jour par les Song à la fin du Xe siècle. Proposant auparavant trois type de concours différent, le système est simplifié et seulement un concours est conservé. Par ailleurs les copies deviennent anonymes, et elles font l’objet d’une triple correction.
Le concours, extrêmement compliqué, est ouvert à toute la population, et fait véritablement office d’ascenseur social. Il ne faut pas s’y tromper, c’est plus simple pour un fils de bourgeois qui passe son enfance à étudier de réussir qu’un fils de paysan dont les parents ont besoin pour travailler aux champs. Toujours est-il que les exemples de petites gens devenant des fonctionnaires importants ne manquent pas. La réussite est le fruit d’une jeunesse entièrement vouée à l’étude, et l’obtention du diplôme garantit un grand prestige social. Il est l’objectif d’une vie de nombreuses personnes, et plusieurs milliers de candidats par province se présentent chaque année.
Le concours peut s’effectuer à trois niveaux (concours de préfecture, concours à la capitale et concours au palais en présence de l’empereur), et le candidat choisit une « matière » à passer parmi les cinq disponibles (lettres, droit, histoire, rites, études classiques). Le doctorat de lettres et le plus prestigieux parmi les cinq, tout comme obtenir le concours du palais est plus prestigieux qu’obtenir le concours de préfecture. Sortir parmi les premiers du concours du palais assure un prestige immense et présage une carrière brillante. Cependant, cette dernière n’est pas acquise.
Ainsi, quelque soit le type de concours obtenu, chaque nouveau fonctionnaire commence sa carrière dans un petit poste de province, et doit gravir les échelons vers l’administration centrale. Ces promotions sont faites au mérite. Chaque fonctionnaire à son dossier à la capitale, qui récapitule son expérience, les rapports sur son travail, son caractère, ses mérites et ses fautes. L’administration centrale se base sur ces dossier pour décider de la promotion ou non d’un fonctionnaire, et des critères objectifs et précis doivent être validés pour être promu.
Cependant, ce système à son envers, et un système de recommandation existe. Officiellement instauré pour promouvoir rapidement les grands talents, il est en réalité utilisé par les hauts placés pour nommer les personnes qu’ils veulent, et entretenir une clientèle.
Conclusion
Voilà pour aujourd’hui !
Je pense avoir réussi à résumer l’essentiel de l’administration sous les Song, et le système de concours efficace, qui est véritablement une des spécificités de la dynastie, et, on le verra dans les prochains pavés, eut un impact fort sur la société et la culture de cette époque.
Je n’ai néanmoins pas pu tout évoquer, donc n’hésitez pas à poser vos questions. Si les Song vous intéressent, je vous conseille fortement la lecture de La vie quotidienne en chine à la veille de l'invasion mongole 1250-1276 de Jacques Gernet (encore lui !), qui est un ouvrage passionnant et très agréable à lire (Ah ! L’époque où l’on voyait encore l’Histoire comme une discipline littéraire… 
).
La prochaine fois on abordera l’armée et les innovations militaires. On parlera d’ailleurs encore d’administration, parce que l’armée eu un impact direct sur l’organisation administrative des Song !
Merci d’avoir lu, vous savez maintenant que je réponds à toutes les questions, et si parfois j’en manque une ou deux, n’ayez crainte, j’en prends connaissance. Et merci beaucoup et à la prochaine. 
)
![Macedoine[du]62](https://image.jeuxvideo.com/avatar-sm/m/a/macedoine_du_62-1604115536-927091af2f2a658358b33b2f32f00734.jpg){kind=avatar}
