Le 23 août 2024 à 18:33:34 :
C'est un peu naïf de ta part, Ostramus, de dire que les gens ne sont pas publiés car ils manquent de talent, non ?
Je n'ai jamais prétendu chose pareille. En revanche, je suis convaincu que nombre de manuscrits ne sont pas retenus parce qu'insuffisamment travaillés. Le pire étant justement ceux avec du talent, qui ont en conscience, et qui croit qu'il suffit de pisser du texte sans rien remanier. Je ne sors pas ça de mon chapeau, j'ai un proche qui a été au comité de lecture de Grasset pendant plusieurs années et j'ai eu l'occasion d'échanger avec pas mal d'éditeurs du milieu depuis que je fais des salons. Au contraire, je pense que le travail permet de compenser un moindre talent, et certains y arrivent très bien.
Entre certains opinions qui te releguent à la corbeille, la taille du texte toujours trop grande, les thématiques recherchées, le copinage...
Développe.
D'ailleurs tu dis toi-même que des auteurs publiés sont mauvais.
Je dis surtout qu'il y a des logiques commerciales pour toucher un certain type de lectorat ou pour se constituer un catalogue. Et puis il y a aussi une donnée toute simple, à savoir que l'offre n'est pas spécialement pléthorique. Les auteurs visent d'abord les maisons d'éditions reconnues, sinon bien installées, qui captent les bons manuscrits. Les autres maisons récupèrent ce qu'il reste et parfois, ou très souvent, ce n'est pas spécialement transcendant.
Autrement dit, les manuscrits qui ne trouvent pas preneur, soit ils sont vraiment impubliables, soit ils n'ont pas été adressé à la bonne maison d'édition.
Mais heureusement qu'il existe désormais une maison d'édition qui se chargera de publier les textes refusés partout ailleurs qui saura trouver les perles qui méritent d'être portées à la connaissance du monde entier. Nul doute qu'ils arriveront à tordre le cou à des faquins de mon espèce.
Mais heureusement qu'il existe désormais une maison d'édition qui se chargera de publier les textes refusés partout ailleurs
J'ai l'impression de louper une private joke. Ostra fait allusion à quelle maison d'édition ?
Le 24 août 2024 à 20:44:03 :
J'ai l'impression de louper une private joke. Ostra fait allusion à quelle maison d'édition ?
Il était un fois un discord d'écriture.
Des êtres merveilleux peuplaient ce magnifique royaume. Chacun avait sa vision de la littérature. Certains, adepte de Kundera, partageaient la même approche qu'il serait possible de qualifier sinon de célinienne, du moins vaguement punk. Selon eux, l'écriture ne s'apprend pas, sinon empiriquement, par la lecture, et doit faire l'objet d'une approche sensible, pour capter et retranscrire toutes les aspérités de l'âme humaine, pour rendre compte de la vérité de notre condition tantôt grandiose tantôt misérable, le style devant être assujetti aux aspirations profondes de l'auteur. Un texte qui ne prend pas aux tripes ne vaut pas la peine d'être écrit, encore moins d'être lu. Plus le récit ne va nul part, plus le protagoniste s'apitoie sur son sort, plus c'est sale, mieux c'est, car cela fait plus authentique. Et si possible, un petit sous-texte politique révolutionnaire, teinté de contestation sociale, pour faire mouiller les zadistes.
Cette magnifique école comptait une majorité de dépressifs n'ayant rien publié, souvent incapable de boucler un roman, persuadés de détenir une vision singulière de la littérature, et plus généralement de l'art, à la marge des codes établis et des conventions stylistiques. Ils frôlaient l'apoplexie à l'idée qu'il puisse exister des techniques d'écriture, et qu'elles puissent être enseignées, voire que certaines se montrent efficaces dans certaines circonstances. Toujours en train de répéter en boucle que les techniques d'écriture standardiseraient les textes et tireraient la qualité vers le bas. Que diable, Dostoïevski n'a jamais utilisé de livre de techniques d'écriture !
Leur principale occupation consistait à traiter de misomuse quiconque avait l'outrecuidance de ne pas souscrire à cette ligne. Sauf que cette riche et intense activité intellectuelle présente quelques limites. Un arbitre des élégances nourrit d'autres ambitions, pardon... d'autres prétentions. Adoncques, certains représentants de cette frange ont pris l'initiative de lancer leur propre maison d'édition.
https://zero-edition.fr/
Existe-t-il meilleur ôde à la création que la photographie d'un cadavre en première page ?
L’objectif de Zéro Édition est de publier des œuvres littéraires de qualité qui ne trouvent pas leur place ailleurs.
Traduction : "Nous sommes meilleurs que toutes les autres maisons d'édition pour identifier les chefs d'oeuvre que tout le monde a rejeté"
Si les textes sont de qualité, ils trouveront forcément une place ailleurs, donc ce qu'ils publieront ne le sera forcément pas.
Cette maison, conçue par des auteurs et pour des auteurs, a d’abord pour ambition de court-circuiter le milieu de l’édition, bouché et rempli de fausses promesses, et de permettre aux textes qui le méritent d’accéder à la publication.
"Court-circuiter le milieu de l'édition" ça ne veut rien dire. Il n'y a que trois façons de vendre des livres, sur Internet, en librairie et en salon. Ils ne vont pas réinventer l'eau tiède. Le milieu est bouché parce qu'il y a surproduction de titres, justement à cause de maisons d'édition qui explorent des marchés de niche, soit exactement ce qu'ils comptent faire. Quant aux fausses promesses, ils avancent une rémunération de 30 %. Quiconque connaît un minimum l'économie du livre sait que c'est proprement délirant. Même les éditions Projet Silex ont essayé mais ils devaient tout le temps faire appel à des campagnes de financement pour faire marcher leur projet qui, donc de fait, n'étaient pas viables.
Notre ligne éditoriale est simple : nous recherchons des manuscrits de qualité, peu vendeurs, ovnis littéraires, trans-courants ou impossibles à classer ; une œuvre dans laquelle l’auteur a mis toutes ses tripes sans pour autant réussir à le faire publier.
Traduction : "Nous allons vendre ce qui est invendable". Mais à part ça, ils ne font pas de fausses promesses.
Si vous espérez devenir riche ou célèbre, ne nous envoyez rien.
Traduction : "Ne comptez pas avoir un tirage de plus de 100 exemplaires".
Si vous écrivez du feel-good, de la littérature jeunesse, ou du Young-Adult, ne nous envoyez rien.
Traduction : "Nous ne voulons pas que le lecteur se divertisse et oublie son quotidien morose grâce à la lecture, nous voulons qu'il se sente misérable et qu'il perçoive toute la futilité de l'existence".
Notre logique n’est ni commerciale, ni mercantile, mais esthétique.
Sauf qu'à un moment donné, s'ils se prétendent éditeurs, ils vont bien devoir les vendre leurs trucs invendables. Les imprimeurs ne vont pas les fabriquer à l'oeil leurs bouquins.
Nous nous gardons, bien sûr, le droit de refuser tout manuscrit qui ne correspondrait pas à notre ligne éditoriale, mais au moins, nous jetterons un œil à son contenu, ce qui est déjà beaucoup.
Tous les éditeurs jettent un oeil à ce qu'ils reçoivent. Ils ne demandent que ça d'avoir un jour quelque chose qui se détachent de l'océan de merde qu'ils reçoivent.
Notre équipe travaillera bénévolement et ne visera aucune rentabilité personnelle.
Sans un petit billet au bout du compte, tôt ou tard, ils vont quitter le navire chacun leur tour car ça n'en vaudra pas la peine de perdre autant d'heures à lire autant de manuscrits et d'investir autant de temps pour vendre si peu.
Le marché est écrasé par les têtes de gondole, par les mêmes sortes de romans qui sont publiés en boucle, et une certaine littérature ne peut plus exister car non rentable.
C'est justement parce qu'ils sont rentables que certains titres sont en tête de gondole.
Notre maison d’édition, par son caractère associatif, sera financée par tous les moyens à notre disposition, que ce soit le crowdfunding, les subventions, les évènements littéraires que nous organiserons (soirée, concours d’écriture, etc.).
Pour du crowdfunding, il faut une base très large de prospects pour les solliciter, ce qui demande beaucoup de temps et d'énergie pour s'en constituer une. Et ensuite, les prospects ne peuvent pas être sollicités à répétition, au bout d'un moment ils se lassent. Donc c'est souvent un fusil à un ou deux coup. Ou alors il faut un projet exceptionnel ou un figure qui rassemble énormément de monde. Ce qu'ils n'ont pas.
Les subventions, c'est mort d'avance. Au passage, on reconnaît bien là l'hypocrisie consistant à avoir un discours décalé, en marge de la société, à contre-courant, pour au final espérer obtenir trois fifrelins de l'État. Pathétique.
Les soirées, ils ne pourront pas en faire tous les quatre matin pour la simple et bonne raison que tout le monde n'habite pas Paris et ne pourra pas se déplacer sur commande, surtout pour venir boire un verre dans un obscur local prêté par une connaissance en présence au mieux d'une dizaine de curieux.
Quant aux concours, ça ne draine jamais d'argent. Même en faisant payer les participants, ça ne sera jamais suffisant pour payer un tirage complet.
Le mode d’impression sera choisi pour être au plus proche de nos capacités et de nos objectifs, cela pourra être l’impression à la demande pour une gestion optimale du flux, ou une impression classique si nous disposons des moyens nécessaires.
Ça va leur faire drôle quand ils recevront leurs premiers devis.
La recherche d’un distributeur sera une priorité pour Zéro Édition afin d’envisager la meilleure logistique possible pour nos publications, en plus des référencements habituels sur le catalogue des grandes librairies classiques (Fnac, Cultura, etc.).
HAHAHAHAHAhahahahahahahaha !
Actu SF, maison d'édition spécialisée dans l'imaginaire, reconnue, avec un large catalogue et un volume de ventes honorable, a failli couler à cause de leur distributeur. Ce sont des requins qui imposent des conditions extraordinairement contraignantes et coûteuses. Ils ne sont jamais demandés pourquoi toutes ces petites maisons d'édition présentes dans les festivals ne figuraient jamais dans les rayons de la Fnac ou de Cultura ? Ils croient quoi, quelles se tournent les pouces ou qu'elles n'ont jamais essayé ?
Les éditions 1115, ça fait des années qu'ils préparent leur arrivé en librairie. Ils écument les festivals et construisent leur catalogue pour pouvoir avoir les reins solides et la notoriété suffisantes avant de faire appel à un distributeur. Ça ne se fait pas comme ça. C'est une stratégie de long terme. D'autant que les distributeurs, ils ne prennent pas tout le monde. Ils sont impitoyables. Des gens qui font des petits tirages, ça ne les intéressent absolument pas.
Les droits d’auteurs devraient pouvoir ainsi atteindre 30 % à leur maximum, et 20 % au minimum.
En matière de fausses promesses, en voici une de taille. S'ils veulent être présents en librairie, ces montants sont absolument irréalisables.
Ces chiffres seront précisés ultérieurement en fonction de notre mode d’impression, et des formats publiés, mais actés lors de la signature du contrat.
Ils feraient mieux de cesser de lire Kundera et de s'intéresser au droit des obligations pour leur éviter de très mauvaises surprises.
Permettre l’envoi d’un maximum d’exemplaires en Service Presse.
Les SP réclament presque systématiquement des copies papier. S'ils envoient rien qu'à une trentaine de personnes, ça commence à vite chiffrer car ce sont autant d'exemplaires à fabriquer et à envoyer en pure perte.
Réaliser des campagnes publicitaires sur mesure, et en collaboration avec l’auteur (distribution de flyers, etc.). Notre objectif sera aussi d’accompagner l’auteur à des événements littéraires (salons, concours, etc.).
Quand il va falloir payer les frais de transport, d'hébergement, de nourriture, l'emplacement en salon, le matériel, les objets promotionnels, ils vont rapidement s'apercevoir qu'ils ne pourront jamais tenir une rémunération à 30 % car ils ne pourront jamais marger suffisamment pour couvrir leurs frais. Et puis j'attends vraiment de voir la fine équipe sacrifier week-ends sur week-ends pour aller d'un bout à l'autre de la France pour assister aux salons sans en tirer aucune rémunération par ailleurs.
J'avoue être sincèrement curieux de voir à combien de temps leurs nobles idéaux artistiques les feront tenir avant que la réalité et la dureté du métier ne les rattrapent.
Permettre à l’auteur d’aller voir ailleurs si une offre plus intéressante s’offre à lui (nos contrats nous donneront l’exclusivité de publication pendant deux ans, suivi d’une reconduction tacite chaque année).
HAHAHAHAHAhahahahahahahaha !
Bonjour Monsieur le Distributeur, notre catalogue comprend des titres pour lesquels nous avons une exclusivité limitée à deux ans. Nous sachons gérer notre affaire et sommes tout à fait capable de faire un prévisionnel avec des livres dont nous risquons de perdre les droits.
Leur page de soumission de manuscrits mérite le détour.
Nous sommes juges de ce qui est bon ou mauvais et vous n’avez aucune marge de négociation pour infléchir ce jugement.
Chevilles, melon, toussa toussa.
Pour conclure, leur projet n'est absolument pas motivé par de porter un certain type de littérature, de proposer des titres originaux et de mettre en avant des talents méconnus : ils veulent avoir raison. La seule chose qui les anime est la croyance qu'ils possède un goût esthétique supérieur au reste du monde. C'est la pire des idées de lancer une activité soit par revanche, pour rabaisser le caquet à ceux ayant critiqué par le passé leurs positions ou leurs créations, soit par ego, pour faire la démonstration qu'ils sont plus malins que tout le monde en dénichant la pépite que personne d'autre n'a vu. Quand bien même serait-ce le cas que sans prospects, sans contacts dans le milieu et sans capital de départ pour se lancer, ils vont ramer d'une force dont ils ne peuvent même pas imaginer...
Eux qui ont une sainte horreur de la technique, ils vont bien devoir se mettre à apprendre et à appliquer certaines en matière de comptabilité, de gestion et de marketing s'ils comptent durer.
En revanche, je suis convaincu que nombre de manuscrits ne sont pas retenus parce qu'insuffisamment travaillés. Le pire étant justement ceux avec du talent, qui ont en conscience, et qui croit qu'il suffit de pisser du texte sans rien remanier. Je ne sors pas ça de mon chapeau, j'ai un proche qui a été au comité de lecture de Grasset pendant plusieurs années et j'ai eu l'occasion d'échanger avec pas mal d'éditeurs du milieu depuis que je fais des salons.
J'ai une vision un peu différente. C'est beaucoup de Product Market Feetent. Si le style est bon et le thème bien choisi avec une histoire complète, c'est un fit. Le manuscrit est de toute façon remanié avec l'éditeur.
Le modèle français est juste une méthode pour forcer les auteurs à perdre le plus de temps possible -- parce qu'il y a moins d'opportunités donc il faut appliquer un critère de sélection élevé.
Dans le modèle anglais, c'est le synopsis + un extrait de style qui est jugé, pas la peine d'avoir un manuscrit. J'ai une connaissance qui a eu le Man Booker Prize en écrivant un truc très dans l'air du temps (féministe tout ça), il avait des accords des agents, c'est pour ça qu'il a quitté son job pour terminer le bouquin.
Je pense que le remaniement c'est le 80-20%. Il faut évidemment que ça soit propre et net. Mais ce n'est pas de trouver le mot juste en page 72 qui fera que ça soit publié ou non.
Mais c'est une question de degré, notre différence n'est pas si idéologique que ça.
Le 25 août 2024 à 01:59:41 :
J'ai une vision un peu différente. C'est beaucoup de Product Market Feetent. Si le style est bon et le thème bien choisi avec une histoire complète, c'est un fit. Le manuscrit est de toute façon remanié avec l'éditeur.Le modèle français est juste une méthode pour forcer les auteurs à perdre le plus de temps possible -- parce qu'il y a moins d'opportunités donc il faut appliquer un critère de sélection élevé.
Dans le modèle anglais, c'est le synopsis + un extrait de style qui est jugé, pas la peine d'avoir un manuscrit. J'ai une connaissance qui a eu le Man Booker Prize en écrivant un truc très dans l'air du temps (féministe tout ça), il avait des accords des agents, c'est pour ça qu'il a quitté son job pour terminer le bouquin.
J'aimerais tellement qu'on adopte cette façon de faire en France. Je trouve les éditeurs français tellement hypocrites à ce sujet. D'un côté presque tous de disent qu'il leur suffit de lire quelques pages, voire la seule note d'intention ou le mail d'envoi, pour se faire une idée de la maîtrise de la langue par l'auteur. De l'autre, ils réclament systématiquement un manuscrit complet. Ça force les auteurs à perdre des mois, des années, à écrire leur bouquin alors qu'ils auraient pu passer à autre chose s'ils avaient dès le début un retour informant la viabilité du projet. Et puis pour les éditeurs ce serait plus pratique de pouvoir suivre la création d'un roman en donnant des inflexions au cours de l'écriture plutôt que de devoir tout reprendre en amont.
Je pense que le remaniement c'est le 80-20%. Il faut évidemment que ça soit propre et net. Mais ce n'est pas de trouver le mot juste en page 72 qui fera que ça soit publié ou non.
Propre et net, c'est exactement ça. Le problème étant que nombre de manuscrits ne le sont pas. En France, on privilégie malheureusement plus le style que l'intrigue et on attache trop d'importance à la psychologie qu'à l'action. Sans compter cette maladie de vouloir faire passer des messages.
Mais c'est une question de degré, notre différence n'est pas si idéologique que ça.
L'idéologie est le fléau de notre littérature.
Le 24 août 2024 à 23:11:34 :
Le 24 août 2024 à 20:44:03 :
J'ai l'impression de louper une private joke. Ostra fait allusion à quelle maison d'édition ?Cette maison, conçue par des auteurs et pour des auteurs, a d’abord pour ambition de court-circuiter le milieu de l’édition, bouché et rempli de fausses promesses, et de permettre aux textes qui le méritent d’accéder à la publication.
[...] Le milieu est bouché parce qu'il y a surproduction de titres, justement à cause de maisons d'édition qui explorent des marchés de niche, soit exactement ce qu'ils comptent faire.
C'est encore pire que ça, ils font remarquer que le milieu de l'édition est bouché justement pour faire valoir, non pas leur intérêt pour un marché de niche, déjà parce que sans logique commerciale/mercantile, ils ne sont censés s'intéresser à aucun, mais leur intérêt pour la niche en soi. Faut arrêter les conneries, les têtes de gondole sont pas les feel-good, livres pour la jeunesse ou les young adults. "Matures et tristes", c'est pas une niche, c'est pas ce "qui ne trouv[e] pas [sa] place ailleurs". Donc ils affichent de vouloir promouvoir des raretés quelconques, de sorte que ce seraient moins des raretés, que d'autres raretés quelconques se développeraient... que le marché du livre serait, indifféremment, toujours et toujours plus bouché/saturé... et que les vrais livres de qualité seraient toujours et toujours plus rarement publiés.
"Nos contrats nous donneront l’exclusivité de publication pendant deux ans."
Putain, même au lit, je l'amour dure plus longtemps.
Je relève pas toutes les autres portes ouvertes que tu enfonces dans ton post d'hier soir. J'ajouterai juste qu'à ce qui me semble, c'est la première et la dernière fois qu'on me parlera d'eux et que je parlerai d'eux.
J'aimerais tellement qu'on adopte cette façon de faire en France. Je trouve les éditeurs français tellement hypocrites à ce sujet. D'un côté presque tous de disent qu'il leur suffit de lire quelques pages, voire la seule note d'intention ou le mail d'envoi, pour se faire une idée de la maîtrise de la langue par l'auteur. De l'autre, ils réclament systématiquement un manuscrit complet. Ça force les auteurs à perdre des mois, des années, à écrire leur bouquin alors qu'ils auraient pu passer à autre chose s'ils avaient dès le début un retour informant la viabilité du projet. Et puis pour les éditeurs ce serait plus pratique de pouvoir suivre la création d'un roman en donnant des inflexions au cours de l'écriture plutôt que de devoir tout reprendre en amont.
C'est la cascade du mépris française Le comité de lecture est bien content d'avoir le pouvoir de vie et de mort, c'est grisant. C'est aussi le cas dans le monde anglophone, n'exagérons rien, mais là bas l'appât du profit -- car les agents à succès sont richissimes -- remplace celui du pouvoir un peu sadique.
Au cas où certains d'ici sachent :
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