Bonsoir à tous \o
Je vous conseille d'emblée de ne pas lire ce qui suit si vous n'avez pas terminé le jeu : gros spoilers en vue!
Comme beaucoup je me suis penché sur Sanitarium après avoir vu sa respectable place n°52 dans le classement de jv.com
(http://www.jeuxvideo.com/dossiers/00014196/les-10
0-meilleurs-jeux-de-tous-les-temps-52eme-sanitariu
m-pc-1998-049.htm). Je n'ai rien contre les jeux datés, bien au contraire, j'ai toujours été un peu old school -et puis les intrigues fouillées et les ambiances glauques m'ont toujours plues.
Mais voilà, quelle ne fut pas ma déception, après avoir terminé le jeu d'une traite. Je ne reviendrais pas sur le plaisir que l'on a a parcourir chaque tableau : je ne le nierai pas, je me suis régalé de bout en bout, arpentant les décors torturés et vagabondant avec les fous, avançant dans la brume d'un mystère épais à couper au couteau. Je m'attendais à un final grandiose, à quelque chose de percutant, de révélateur, d'inattendu, tel "le twist le plus mémorable de l'histoire des jeux vidéo" annoncé par le dossier.
Leur rédacteur s'est un peu emporté à mon goût -ou alors, il n'a simplement pas l'habitude des scénarios bien ficelés. Sanitarium est un bon jeu, à n'en pas douter. Dérangeant, beau, prenant, intrigant, immersif : il a toutes les qualités pour lui. Mais comment vous expliquer ma déception à la vue de l'ultime cinématique ? Ma réaction se résume à à peu près ceci : "Déjà ? C'est tout ?"
J'ai été sensiblement irrité par cette ultime cinématique, courte et peu édifiante par rapport à toutes les attentes que j'avais d'un "final complètement inattendu". Si je comprends bien, tout le chemin parcouru par Max n'était en réalité qu'un songe, une vaste farce né de son esprit embrumé par les poisons de Morgan. Morgan qui a cherché à le tuer parce que son meilleur élève avait trouvé le remède à quelque maladie bizarre dont on ignore presque tout (elle est juste nommée par un acronyme dont la signification n'est jamais révélée.)
Ces songes et ces hallucinations étaient nées de son esprit confus, qui superposait des images de rêves à la réalité se dessinant autour de lui : le grand méchant de chaque "dimension" étant une image de Morgan. De Gromnar le traître (Gromnar est d'ailleurs l'anagramme de Morgan) à Quetzalcoatl l'assassin.) Les enfants morts autour de lui symbolisant sa petite soeur disparue (si j'ai bien compris.) L'asile-prison étant le reflet de l'état comateux dans lequel l'accident l'a plongé.
Le final n'apportant aucune vraie révélation, si ce n'est celle que Max et sa femme attend un enfant (mais est-ce vraiment utile au scénario.) Tout était si prévisible, déterminé et joué d'avance. Morgan dans le rôle du grand méchant sans pitié, du premier jusqu'au dernier chapitre. Max dans son rôle de gentil à la recherche de la vérité vraiment vraie, sur qui le destin (ou plutôt un scientifique un peu fou) s'acharne.
Voilà, c'était une 'petite' critique, non pas du jeu dans son ensemble (je le répète, je l'ai savouré de bout en bout, à l'exception du dernier défi que j'ai trouvé totalement bidon), mais de la fin. Une fin qui n'en est pas une, qui n'apporte rien d'une fin digne de ce nom, et qui se contente juste de boucler hâtivement -maladroitement- une intrigue qui aurait mérité bien mieux. Elle pose plus de questions qu'elle n'en résout. Seul point positive : elle incite au moins à réfléchir sur ce qui a été vu, et pousse le joueur à reconstituer le puzzle lui-même. Ce qui est peu convainquant pour un final dont j'ai entendu autant d'éloges (et c'est peut-être d'ailleurs parce que je m'attendais à quelque chose de grand que j'ai été déçu.)
Merci de m'avoir lu ; n'hésitez pas à partager votre avis sur la question, le sujet restant largement ouvert, et bonne soirée