_ D... Deux semaines ?!
_ C’est bien ça. Tu as l’air surpris, fit la jeune fille en haussant les sourcils.
_ Mais... La tempête s’est terminée hier...
Eleor souffla, désespérée.
_ Non elle s’est terminée il y a cinq semaines.
_ Je... Je suis sorti hier et ça venait juste de se finir.
_ Tu sais, si tu répètes toujours la même chose, ça va finir par me lasser.
Elle prit une bouchée de fromage puis continua :
_ La tempête a duré un mois et trois semaines, c’est à dire une semaine de moins que prévu. C’est tout.
Je ne trouvai rien à dire de plus. Qu’est ce que c’était que cette histoire ? Avais-je été victime d’une illusion ? Pourtant la tempête s’était arrêté hier, j’en étais sûr et certains. A moins que je n’eus dormi plus d’une semaine, fis-je en riant intérieurement, ce n’était pas possible que je ne me sois pas rendu compte avant que les intempéries étaient terminées pour de bon. Non... La seule explication était que, dans cette montagne, la tempête avait duré beaucoup plus longtemps. Du moins c’était la seule qui me venait à l’esprit. Je pensai soudain à ma mère. Si ce qu’avait dit Eleor était vrai, alors elle avait dû nous attendre, moi et papa, au moins trois semaines sans que l’on ne revienne. Elle devait être morte d’inquiétude. Mais il ne fallait pas qu’elle s’en fasse. J’allais revenir. J’allais rentrer chez moi. On allait reprendre une vie normale. Du moins on allait essayer, sans papa... Les larmes me montèrent aux yeux une énième fois. Je m’efforçai de cacher ma tristesse. J’avais l’impression qu’Eleor était en train de m’analyser, comme si elle voulait jauger si j’étais apte ou non à parler avec elle. Cela me pesait plus qu’autre chose. Je me levai de ma chaise, pour aller dans un coin tranquille de la roulotte, essayant d’ignorer le regard d’Eleor qui me suivait. Mon ventre gargouillait toujours, mais je n’y fis pas attention. La caravane tremblait sous les irrégularités du chemin tandis que je m’asseillais dans l’ombre.
Luni attendait à l’entrée de l’ancien bureau du maître de la guilde. Il n’avait pas l’air nerveux pour un sous. Il baillait, parfaitement détendu. Il était assez beau. Ses traits étaient fins, comme ceux d’une femme. Ses cheveux longs et noirs arrivaient jusqu’à sa nuque. Des cernes ornaient ses yeux. Il avait l’air fatigué. Pourtant son regard pétillait de vie. Ses yeux verts étaient fixés sur les tableaux qui représentaient la lignée de tous les Maîtres. Le tout premier, fondateur, le dévisageait d’un air confiant et supérieur. Sa longue barbe blanche tombait sur son torse musclé. Luni passa en revu le deuxième Maître. Celui-ci s’était fait faire son portrait très vieux, apparemment. Ses rides flasques pendaient et il semblait sur le point de tomber raide mort. Luni eut un sourire. Il se demandait si lui aussi serait comme ça, quand il serait à la limite de la mort. Il reporta son regard sur la porte, ayant déjà examiné ces tableaux des dizaines de fois. L’attente était interminable. Quand est-ce que ce prétendant au titre de Maître allait-il sortir ? Luni voulait lui aussi passer l’examen. Les autres n’étaient pas restés aussi longuement dans la salle. Cela signifiait-il que celui qui était entré était le bon ? Qu’il n’avait plus de raison de rester plus longtemps à attendre, puisque de toutes façons il ne serait pas choisi comme successeur ? Luni secoua la tête. Allons... Il s’inquiétait pour rien. L’examinateur passait en revu tout le monde avant de faire son choix. Il l’avait très bien spécifié, quand lui même et ses concurrents s’étaient rassemblés dans la salle principale. Maintenant Luni n’avait plus qu’à attendre... Oui, et qu’il soit stressé ou bien détendu, l’attente serait la même. Il passa ses mains derrière sa tête et s’affaissa sur le dossier de sa chaise. Il ferma les yeux et se demanda comment le dernier Maître avait pu mourir. Les journaux avaient seulement rapporté qu’il était décédé, mais n’avaient pas dit comment, ni en quelle circonstance. Enfin, ce n’était pas si grave, après tout. Ce qui comptait c’était que la place était libre. Devenir Maître était une occasion inespérée. D’ordinaire on choisissait parmi le héros le plus puissant dans la guilde, mais cette fois-ci, ils avaient voulu procéder autrement. Pourquoi ? Il n’en savait rien. Mais il ne se posait pas beaucoup de question. L’occasion était trop belle. La porte s’ouvrit soudainement. Il sursauta et vit l’examinateur qui se tenait devant lui. Il parlait au concurrent qui venait de passer l’épreuve.
_ Très bien, je vous informerais des résultat par courrier. Vous pouvez disposer.
L’homme s’en alla le long du couloir. L’examinateur fit signe d’entrer à Luni. Il pénétra dans une pièce plutôt chaleureuse. Un feu crépitait dans une cheminée, et de nombreuses armoires et autres étagères étaient disposées le long des murs. Un tapis moelleux trônait au centre de la pièce ainsi qu’un bureau. L’examinateur s’y assit et l’engagea à faire de même.
Une fois qu’ils furent tous les deux installées, l’examinateur prit la parole :
_ Eh bien, eh bien, vous êtes le dernier à ce que vois... Commençons donc par les formalités, si vous voulez bien.
Il sortit une fiche d’un tiroir et commença à lire ce qui y était marqué :
_ Nom ?
_ Arx.
_ D’accord. Prénom... ?
_ Luni.
_ Mmh.
Son stylo s’agita.
_ Age ?
_ Vingt-cinq ans.
_ Profession ?
_ Euh... je ne sais pas si l’on peut appeler ça une profession... Disons que je suis un genre d’aventurier, fit-il en riant.
_ Très bien, fit l’examinateur, sans l’once d’un sourire, en grattant avec vitesse. Ce sera tout. Passons maintenant à l’examen.
Il rouvrit le tiroir pour y ranger la fiche et en sortir autre chose. Il en retira une sorte de boule, pas plus grosse qu’un oeuf. Il joua avec elle en la faisant passer de main en main et en me regardant étrangement.
_ Savez-vous ce que c’est ?
_ Euh... Non.
_ C’est un canalisateur de magie. Vous en avez déjà entendu parler je suppose ?
Luni mit un temps avant de se prononcer. Oui il en avait déjà entendu parler. Beaucoup de héros haïssaient ces pierre qui hissaient le peuple à leur niveau. Luni, quant à lui, n’avait pas vraiment d’avis sur la question. Si ça permettait aux gens qui ne pouvaient pas faire de magie d’en utiliser, eh bien c’était tant mieux pour eux. Il n’était du genre à vouloir garder ses privilèges jalousement et à se vanter de ses dons. Mais en même temps cela signifiait à long terme qu’il risquait de ne plus avoir de travail. Si les gens pouvaient se protéger avec un canalisateur, les héros n’auraient plus personne à sauver. C’était à double tranchant.
_ Oui, j’en ai entendu parler, fit-il simplement.
_ Bien, très bien... En fait celle-ci n’est pas comme les autres. Elle est capable de garder l’énergie en elle, mais pas de la ressortir. Disons que c’est une pierre magique à sens unique.
Il hocha la tête, en attendant la suite.
_ Et, poursuivit l’examinateur, sa particularité est qu’elle change de couleur.
_ Qu’elle change de couleur ?
_ Exactement. Voyez-vous, la magie est on ne peut plus différente selon les personnes. En effet, elle reflète sa personnalité, sa façon de penser, ses tics, etc... Et elle reflète même sa capacité à devenir maître de la guilde... Le problème que nous avions c’est que nous ne pouvions pas analyser cette magie correctement.
_ Mais grâce à cette pierre...
_ Grâce à cette pierre nous pourrons tout savoir sur vous. Pas besoin de tests d’adresse, de force ou de quoi que ce soit d’autre, vu que nous avons tout là dedans, fit il en montrant du doigt la pierre. Selon la couleur qu’elle affiche après une utilisation de la magie, nous savons à quoi nous en tenir.
_ Oui, je vois... Mais comment savez vous quelle couleur correspond à quoi ?
_ Nous avons... nos critères. Bien ! Commençons l’examen, vous voulez bien ?
_ D’accord. Euh... Comment est ce que je m’y prends ?
_ Vous concentrez votre magie, tout simplement.
_ Sur la pierre ?
_ Sur la pierre.
Bon... Ca avait le mérite d’être clair. Il ne s’était pas attendu à ce genre d’examen, mais ce n’était pas plus mal. Il concentra le maximum d’énergie dans son index. Une minuscule boule de feu se forma au bout de son doigt. L’examinateur le regarda faire, sans laisser paraître la moindre émotion. Luni prit une inspiration puis pointa son sort sur la pierre. Aussitôt la minuscule flammèche devint la source d’une véritable colonne de feu. Il concentra ainsi sa magie sur le canalisateur pendant quelques secondes, remarquant avec surprise que la pierre l’engloutissait littéralement. Pas la moindre trace de brûlure ne se forma aux alentours. Tous les flux magiques étaient déviés pour alimenter la pierre. Il stoppa sa magie. Il regarda l’examinateur. Son visage était lisse. Il ne pouvait voir si sa performance l’avait impressionné. Puis il se re-concentra sur la pierre. Celle-ci prenait une légère teinte orangée. Un halo se forma, comme si une flamme brûlait à l’intérieur du canalisateur. Au bout de quelques secondes l’orange devint rouge. Un rouge éclatant. L’examinateur regarda le phénomène en hochant la tête. Il fixa ensuite Luni, toujours aussi impassible. Celui-ci se demanda avec inquiétude ce que pouvait bien signifier le rouge. Un rouge aussi pur et aussi ardent pouvait soit être très mauvais, soit très bon. Luni espérait de tout coeur que ce soit cette dernière solution. Si il réussissait il serait Maître de la guilde. Et il voulait absolument l’être. Il avait des choses à prouver à une certaine personne.
_ Bien, fit soudain l’examinateur, coupant Luni dans ses pensées.
Il se dirigea vers la porte en l’ouvrant et le pria de sortir.
_ Je vous informerai des résultats par courrier. Vous pouvez disposer.
Il ne dit rien d’autre, même pas une seule phrase pour lui dire comment il avait été. Devait-il prendre cela comme un signe qu’il avait raté l’examen ? Pour toute réponse, l’examinateur referma la porte sur Luni.
J'ai pas d'argument mais sa reste super 
. Dans mes bras *SMAC* !
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... Désolé, j'arrive pas à bien écrire... Vous aurez pas la suite ce soir. Encore désolé...
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. Cependant je crois que j'ai quand même moins bien écrit sur ce chapitre, même si il n'y a peut être que moi qui le voit 
. Et Bewst, en fait pour les underscores, je peux pas faire autrement, c'te saleté de Pages me met des tirets à chaque lignes si j'en mets une seule fois, et je sais pas comment arranger ça