Chapitre XXI, Galaxie de la Voie Lactée, près du monde natal des humains.
17 Novembre 2552
Je fus pris de vertiges car le vaisseau sortait du sous-espace. Les caméras se remplirent d'étoiles et d'une planète semblable à celle de Sanghelios.
Cette planète était très bleue et verte, contrairement à Sanghelios qui, elle, était beaucoup plus désertique.
Les continents étaient donc verts et d'autres bruns. Les pôles, eux, étaient blancs. Nous n'avions pas de régions froides sur Sanghelios, mais nous, nous avions deux lunes. Eux n'en avaient qu'une, blanche, avec des cratères qui recouvraient la totalité de sa surface ainsi que quelques petites structures inintéressantes à son bord.
Des dizaines de vaisseaux humains flottaient sur leur monde, tous en route vers un même point de rendez-vous. Ils se retournèrent soudainement vers nous et prirent une formation de combat.
-Je capte une centaine de contacts... déclara l'officier de navigation d'une voix calme.
Il s'arrêta une seconde.
-Ils nous verrouillent.
-Humains, vous savez ce qu'il vous reste à faire, annonça Rtas en faisant pivoter son siège flottant pour pouvoir voir les humains présents sur la passerelle droit dans les yeux.
Le Commandant Miranda Keyes acquiesça en se dirigeant vers l'officier de communication. L'officier appuya sur un hologramme et fit un signe de tête à l'humaine.
-Ici le Commandant Miranda Keyes et le Sergent Avery Johnson, ne tirez pas ! Je répète, ne tirez pas !
Plusieurs secondes passèrent. Les vaisseaux ne réagissaient pas. Des parasites émettaient des grésillements dans la radio.
-Allez... Faites pas de conneries... marmonna le Sergent Johnson.
Il sembla que quelqu'un l'avait entendu. Les parasites cessèrent et une voix avec un accent que je ne connaissais pas se fit entendre (accent anglais).
-Ici l'Amiral Hood. Bon sang Miranda, qu'est-ce que vous foutez dans ce Destroyer covenant ?
-Permission de parler, mon Amiral, déclara le Sergent.
-Accordée, répondit l'Amiral.
-Nous ne sommes pas avec les covenants. Nous sommes avec des séparatistes.
-Quoi ? lui répondit l'Amiral sans comprendre.
-Laissez-nous passer et nous vous expliquerons, annonça Keyes, lassée de parler.
-Je vous préviens, Commandant, nous avons déjà assez de covenants sur le dos en ce moment.
Plusieurs personnes échangèrent un regard dans la passerelle.
-Ici le Commandant Rtas 'Vadumee. Nous vous offrons notre aide.
-Et comment puis-je avoir la garantie que je puisse vous faire confiance ? gloussa Hood.
-Disons que nous avons besoin de vous et que vous avez besoin de nous, répondit calmement Rtas.
Quelques secondes interminables passèrent, puis les vaisseaux humains s'écartèrent sans pour autant rompre la formation de combat.
-Très bien, nous acceptons votre aide. Miranda, Johnson, cela nous fait du bien de vous entendre.
-Merci, répondit Keyes.
-C'est bon de vous entendre également, Amiral, remercia Johnson.
-Sachez que nous vous remercions et que vous avez toute notre reconnai...
L'officier humain interrompit Rtas en mitraillant ces paroles :
-Sachez que je me contrefous complètement de vos remerciements. Vous ne méritez même pas notre aide après tout le mal que vous nous avez fait subir... Sachez aussi que si je n'avais pas besoin de vous et que le Commandant et le Sergent n'étaient pas présents, je vous aurais déjà tous envoyés en enfer.
La radio se coupa net.
Rtas grogna après cette remarque, mais au fond de lui, il savait que l'humain n'avait pas tort. Il ravala cette légère colère et maintint son calme.
Le Destroyer Shadow of Intent se dirigea lentement et prudemment vers la planète.
Pendant que nous voyagions jusqu'à notre destination, personne ne dit un mot. Nous étions tous inquiets et angoissés de ce qu'il pourrait nous arriver.
Et si la rage qui animait le Commandant Hood lui faisait changer d'avis... ? Cette rage passerait-elle au-dessus de la vie de ses frères humains ?
Cette pensée me hérissa le dos. Nos vies ne tenaient qu'à un fil et les humains pouvaient à tout moment le couper.
Pour finir, nous nous stoppâmes en orbite au dessus d'un grand continent brun (l'Afrique).
-Affichez la projection holographique de ce monde, ordonna le Commandant Rtas.
Une grande sphère apparut au milieu de la salle. Elle correspondait parfaitement au monde natal des humains.
Certains lieux du continent presque désertique étaient en flammes, mais notre attention était dirigée vers autre chose. Intrigué, Rtas zooma sur le sud du continent.
Une immense fouille visible avec des dizaines de croiseurs au-dessus se présenta plus nettement. Une espèce de triangle était également visible au milieu d'un grand trou creusé dans la roche...
Après réflexion, je me rendis compte que ce triangle n'était que le vaisseau forerunner qui avait été présent autrefois dans Grande Bonté, ce qui voulait dire que Vérité était bien...
La liaison de communication grésilla et interrompit mes pensées.
-Un colis très spécial a sauté d'un vaisseau non-identifié d'ici à environ trois heures, expliqua Hood. Ce vaisseau s'est posé près des ruines de New Mombasa. Nous pensons que ce drôle d'oiseau était commandé par l'un de vos hauts Prophètes.
-Vérité... murmura Rtas en serrant les poings.
-C'est ça, continua l'officier humain. Votre aide va donc pouvoir porter ses fruits. Vous irez escorter ce colis très important jusqu'à l'une de nos bases. Je vous envoie les cordonnées.
Un point vert s'alluma sur le projecteur holographique de la Terre et montra l'emplacement de la base sur le bas du continent attaqué.
-Commandant Keyes, nous vous attendons dans cette base. Veuillez y arriver le plus tôt possible. Sergent Johnson, je vous nomme chef de cette opération de sauvetage.
-À vos ordres, mon Amiral ! répondirent Keyes et Johnson en chœur.
Johnson se dirigea vers Rtas pour discuter d'un éventuel plan quand il s'arrêta soudainement en repensant au dernier mot de l'Amiral Hood.
-Permission de parler, mon Amiral ?
-Accordée Sergent, répondit l'Amiral.
-Vous avez bien dit une opération de « sauvetage » ?
Un soupir se fit entendre dans les hauts-parleurs de la passerelle.
-Exact Johnson. Ce colis... il s'agit du Spartan 117.
Magnifique !
Arbiter ! 
