Quelqu'un a pris la collection de spiderman de chez carrefour ?
Hello la communauté,
Je viens de terminer la lecture du fameux « Shadowland » de Diggle et je suis loin d’avoir trouvé ça aussi degueux qu’on le dit .
Je pense qu’un certains nombre d’élément jouent en la défaveur de cette arc narratif, à commencer par les excellents runs consécutifs de Bendis et Brubaker qui contrastent instantanément avec cette conclusion.
Pour autant je ne trouve pas l’aventure si mauvaise que ça, bien au contraire c’est même une belle surprise par rapport à la réputation du titre.
Alors oui, on va commencer par ce qui fait très mal : Daredevil en leader de la main ça aurait pu être autre chose. Plus complexe, plus ambigüe, etc etc. Maintenant pour les lecteurs des runs susmentionnés n’oublions pas que l’arc « daredevil prend la place du méchant pour améliorer les choses » à déjà été proposé par Bendis dans son Run et le lecteur sait que ce que donne un DD totalitaire. La position du diable de Hell’s Kitchen au côté de la main, les ressources mise à part, ne pouvait que s’enfoncer dans une réflexion analogue.
En bref : conclure le run de Brubaker sur un DD qui se donne à la main c’est fort et puissant d’un point de vue diégétique, mais sur une continuité organique c’était pratiquement certain que rien de grandiose ne serait fait avec ce genre de chose dans un comics estampillé Marvel.
Pour nourrir mon propos, si ce type de récit était un jour proposé en série ou en trilogie cinématographique, Le Run de Bendis serait le premier film, le basculement du héros vers le côté obscure représenterait indubitablement le twist du second volet (Run de Brubaker donc), et ce Shadowland (les héros urbains se regroupe pour résoudre la situation) serait la conclusion attendue à toute fin de trilogie consensuel qui se respecte.
Ça ne fait certes pas plaisir mais ça fait sens dans une approche rationnel et capitaliste du personnage. Attention je ne dis pas que capitalisme et rationalisme vont de pairs ni que c’était la meilleur chose à faire avec Murdock, je dis juste que ça fait sens. C’est organique et cohérent selon moi.
Pour les fameux problèmes d’écriture régulièrement avancé, encore une fois je rappelle que Daredevil a toujours baigné dans une ambiance ésotérique/mystique. C’est pas du docteur Strange mais sur Smith ou Miller le délire ninja a toujours été intrinsèquement lié au monde urbain du héros.
Le pitch est certe simpliste mais il est fonctionnel. J’ai trop souvent lu des commentaires comme quoi « on assume pas jusqu’au bout le basculement du héros et on le masque avec un démon qui le contrôlait ». Oui mais non. Je ne suis profondément pas d’accord.
Murdock le dit lui même à la fin et je l’avais compris dès le début : le meurtre de Bullseye est uniquement de son fait. C’est d’ailleurs (avec le fait de devenir leader de la main sans doute) la brèche dans laquelle s’engouffre le démon. Une péripétie singulièrement catholique si elle en est (consubstantielle au personnage également rappelons le svp) qui va être l’élément déclencheur du « deus ex machina moral » que représente par la suite l’entité derrière tout ça. Mais le choix de Murdock de tuer est un choix libre et éclairé. C’est le faux pas qu’attendaient les moines japonais et c’est le renoncement de soit qui appel la créature à corrompre l’âme de DD conformément à sa volonté d’occuper un hôte initialement pure. Tout cela est tellement véridique que Murdock décide lui même de quitter New York à la fin du titre pour faire pénitence et expier son péché initial.
Si on peut s’étonner de la forme et d’un lore douteux (il ne me gêne pas personnellement) le fond est profondément en phase avec tout ce que j’ai compris du personnage depuis le run de Miller.
Pour le hordel autour de la main et la facilité présumée avec laquelle DD bascule. Pardon mais on fait un petit résumé de ces dernières tragédie svp ?
-divulgation de son identité secret
-échec à sauver un héros de seconde zone qui se fait abattre par la police lors de son procès
-Prend littéralement la place du caïd
-Va en prison un certain temps
-Évasion de prison
-Deviens fugitif
-« Meurtre » de Foggy
-Tombe amoureux
-Vie de sa compagne brisé par une drogue d’un Villain
-Milla internée en HP
-Trompe sa femme
-Doit cesser d’exercer son activité professionnelle
-Harcelé par la main et prend sa direction pour ne pas la laisser à ce même caïd.
Et je suis sûre que j’ai oublié un peu moins de la moitié de ce qu’il se prend dans la gueule avant d’en arriver à devenir le leader d’une organisation terroriste et à imposer une loi totalitaire.
On rappelle qu’en parallèle de tout ce que j’ai exposé le Bullseye a flingué non pas une mais DEUX des plus grands amours de sa vie. Ce même Bullseye qui menace de tuer tout les gens que Matt aiment alors que DD est plus vulnérable qu’il ne l’a jamais été ?
Faut prendre aussi tout ça en compte avant d’estimer que le basculement est trop rapide.
Shadowland c’est les abysses que dissimule un fond que DD pensait palpable à la fin du run de Brubaker.
Sur l’exécution c’est sure que c’est pas ce que la série a pondu de plus fin, mais encore une fois : on sort de 2 (voir 3 avec Smith) travaux assez ouf.
Voir tout l’univers urbain (Wolverine, Spidey, Moonknight, Cage etc) s’engager dans une lutte façon au diable de Hell’s Kitchen a quelque chose de jubilatoire.
C’est simple, c’est facile, c’est superficiel. Mais franchement ça marche selon moi.
Peut être que le projet est un peu trop dépendant de ses arcs précédents. Je veux bien admettre que lire Shadowland en débutant le héros peut être assez catastrophique en matière de vision du personnage, mais prit au sein de son microcosme c’est pas brillant mais c’est pas la purge que je redoutais.
C’est efficace et divertissant.
C’est sucré, c’est cheesy, c’est kikoo dark, mais c’est pas une conclusion déshonorante à l’ère amorcé par Bendis.
Comme expliqué plus haut dans mon développement Shadowland c’est la nécessaire bataille final à chaque fin de trilogie quoi.
Et pour rester sur l’analogie cinématographique le truc est plus efficace que 99% des merdes pondus sous l’ère Marvel Disney donc à la rigueur je serais très curieux de voir ce que donnerais une adaptation de cette arc au cinéma ou en série, sans oublier que la taille du casting, finalement assez réduite, peuvent laisser espérer une adaptation nettement plus fidèle au matériel originel qu’un civil War ciné par exemple…
Persoent Je recommande le titre SI et seulement SI vous avez consommé les deux runs dont il est la conclusion !
Le 27 août 2024 à 11:09:32 :
Le 27 août 2024 à 09:14:02 Doomknifer29 a écrit :
Je viens à l'instant d'avoir un numéro de suivi pour le tome 1 de la collection Ultimates, il est partie le 23 mais a été pris en charge par la poste hier pour info.Je vous invite à vérifier si des fois que ce serait pas un lancement groupé et que vous avez aussi un numéro de suivi.
Reçu ce matin, expédié le 23 aussi
Reçu ce jour, enfin
J’ai acheté mon tome 1 en magasin mais je me suis abonné par la suite. Le 21 août précisément.
Je dois m’inquiéter de ne pas avoir reçu les tome 2 et 3?
Le 28 août 2024 à 19:26:01 :
J’ai acheté mon tome 1 en magasin mais je me suis abonné par la suite. Le 21 août précisément.Je dois m’inquiéter de ne pas avoir reçu les tome 2 et 3?
Y a 3 semaines d'attentes entre le moment où tu t'abonne et où il l'expédie.
Ah quand même. Merci Doom
Le 28 août 2024 à 21:45:33 :
Ah quand même. Merci Doom
Ouais c'est super long, perso ça a mis un petit plus de temps mais je suppose que c'était pour un lancement groupé.
Finito Monica, qui est le dernier Daniel Clowes en date si je me trompe pas publié l'an dernier.
Il va falloir que je laisse un peu la chose décanter mais globalement je pense que j'aurais un avis assez similaire à celui que j'avais eu à l'époque sur Patience, qui avait aussi pour caractéristique de mélanger de la tranche de vie existentielle à de la littérature de genre, de la SF en l'occurrence, qui se ramenait dans les marges.
Monica, c'est un portrait de femme déracinée qu'on va suivre de son enfance jusqu'à sa vieillesse. Sa mère est une espèce de hippie un peu déglinguée qui passe d'homme en homme sans jamais s'en satisfaire mais sans pouvoir être seule, Monica sera quant à elle davantage en personnage en recherche de racines (elle ne connaît pas son père) par essence vaporeuses, voire inaccessibles.
Le tout est prétexte à l'exploration des dérives des mouvements New Age et notamment des sectes avec un discours eschatologique. A deux reprises, du fantastique vient nettement exploser le cadre réaliste du récit et il est un peu difficile de bien saisir pourquoi.
C'est un beau portrait de femme, c'est nettement plus sombre et triste que le Clowes auquel certains peuvent être habitués (mais en vieillissant il perd de son côté agressif et grimaçant, sardonique), chaque situation posée l'est de façon intéressante mais le patchwork d'ensemble m'a pas trop parlé, a pas tellement fait sens pour moi même étant habitué au côté fragmentaire d'un mec qui a eu une écriture du petit morceau très fréquente.
Je trouve pas ça aussi fort et original que beaucoup de ses boulots, et le discours que ça porte sur une Amérique fatiguée de ses difficultés identitaires m'a l'air d'être un thème un peu trop rabâché dans le ciné, depuis la fin des années 60 déjà.
Il y a quelque chose qui marche bien dans les ellipses fortes, les alternances d'ambiances qui peuvent faire douter parfois qu'on suivra une histoire continue centrée sur un personnage, le chaud froid bien dosé pour cette quête de positionnement mais je sais pas, ça m'a quelque peu échappé, il faudra le relire.
C’est quoi ses boulots que tu trouves les plus forts et originaux ?
Pas encore lu celui là mais il est dans ma pile à lire.
J'ai pas tout lu mais je suis plus Wilson et Eightball, des petits morceaux de sarcasmes ou des pots pourris d'histoires absurdes, que Parience et Monica.
Pour ce que j'ai lu d'avant de lui faudrait que je check sa biblio. Si c'est bien lui Ghost World mais je confonds toujours j'aime pas trop, l'antipathie que j'ai pour les perso (en partie voulue) prend le pas.
Je suis presque sûr d'avoir lu un morceau de Death Ray aussi mais plus de souvenirs.
J'ai un rapport bizarre à Clowes. J'adore son trait souvent pop art alors que c'est un mouvement que je déteste, notamment pour ses vols à Kirby et Ditko.
Son taf dégage un mood que je trouve fin, attractif, un peu cliché indé ricain certes mais qui me parle.
Et quand je pense à ses taf globaux, je suis mitigé. C'est sûrement pour ça que c'est le stripeur, le cartoonist presque de 8-ball qui me fait l'aimer.
Mais rien que sa petite histoire en dix quinze pages où il raconte sa vie en fac d'arts, je me roule par terre à chaque fois et je repense constamment à mes cours d'écriture à la Sorbonne.
Le seul truc que je lui reproche c'est qu'il parle trop mal des Blues Brothers (il a une espèce de délire maladif contre une certaine image de Chicago).
Merci.
Tu fais référence à quoi pour le pop art qui vole Kirby Ditko ?
Toute la clique a trempé dedans mais le pire c'était Lichtenstein, il a littéralement produit des centaines de tableaux qui sont des copies directes de cases de comics. J'ai cité Ditko et Kirby en figures représentatives mais ça concerne des dizaines d'articles, y a des bouquins et des documentaires qui ont été produits sur la longue entreprise que c'est de compiler tous ces plagiats.
Alors on me dira gneu gneu les ready made les sérigraphies ou toutes les boîtes en carton à la con avaient aussi été produites par des designers. Mais y a une différence entre poser le geste une fois et faire sa carrière entière sur des copies par dizaines d'oeuvres (les comics) qui sont un médium artistique bien que de divertissement à la base.
Que les pop artistes se soient appropriés toutes les techniques de ces dessinateurs et coloristes qu'on aime, c'est pas ouf mais c'est le jeu de l'art ; par contre voler intégralement une composition, un séquençage, un trait, c'est autre chose.
Et sans vouloir faire le populiste à deux balles quand tu vois la misère dans laquelle ont fini un certain nombre de ces artistes, pendant que de simples plagiats souvent plus laids sont cotés des dizaines de millions de dollars, ça fout le seum.
Ha ouais ok merci, je connaissais pas du tout ces histoires (je connais rien en pop art), si je comprend bien il reprend des cases pour se moquer du produit d’origine quoi.
En cherchant un peu, je suis tombé sur ça (ça donne un petit aperçu) : http://davidbarsalou.homestead.com/LICHTENSTEINPROJECT.html
Mais oui c’est un peu la tragédie du machin, leur travail aura engendré de l’argent de 150 manières différentes, les seuls à pas en avoir vu la couleur c’est eux.
Vous conseillez quoi comme comics Alien vs predator ?
J'ai lu que la mini War, j'ai pas souvenir d'un truc extraordinaire. Ca me rappelais pas mal le jeu AvP de rebellion de 2010, sympathoche mais un peu générique d'un truc de SF à monstres.
Merci.
(je compte pas la Superman & Batman vs Alien & Predator de Schultz et Olivetti, c'est de la grosse merde par contre. Espèce de dessin numérique moche avec zéro décor, c'est chiant, je me rappelle même plus pourquoi Clark et Bruce sont en train de trekker dans la pampa en Bolivie ou j'sais pas où)
Alien Vs Predator il faut lire la série originale avec Machiko Noguchi en personnage principal. Elle est suivie de War, puis éventuellement conclure avec Three World War qui reprend le personnage mais est plus récente et techniquement liée à d'autres comics Aliens et Predator (mais clairement pas indispensables pour comprendre). Le petit One-shot Duel est sympa aussi, de mémoire il est inclus dans la VF de Dark Horse France mais j'ai un doute. Essaie de chopper les Omnibus Dark Horse en VO tant qu'à faire, tu auras tout dedans je pense (peut-être pas Three World War qui est potentiellement sorti après).
Plus anecdotique mais assez sympa et bien dessiné, il y a le one-shot Thicker Than Blood aussi qui est de mémoire le dernier truc a avoir été publié par Dark Horse avant la cession des droits à Disney. Y a moins de World Building dedans, ça ne reprend pas l'univers de la série originale mais ça reste OK.
La mini série Xenogenesis par contre c'est pas bon, et le truc écrit par Clarement (Dealiest of the species?) a très mauvaise presse même si certains adorent, mais apparemment il a poussé le délire assez loin (des aliens qui font de l'escrime, etc.). La série Eternal avec Alex Maleev aux dessins a bonne presse mais je ne l'ai pas lue.
Si tu aimes bien le délire Prometheus la saga comics Fire and Stone + Life and Death est à priori pas mal et fait intervenir des Aliens et des Predators également.