Bon, il est grand temps que je parle de Malicia moi. Sauf que je sais plus trop où je vous avais laissé concernant cette affaire.
Malicia, donc, est une fille (jusque là ça va). Je sais même pas son année de naissance, tiens. Probablement 92. Ou 91. Je sais pas. 'fin bref.
Celle en maths, qui joue aux cartes, et qui a un côté un peu sombre.
C'est l'auteur de la réponse la plus positive que j'ai jamais reçue : « Je sais pas ». À la question, « Est-ce qu'il pourrait que je te plaise ? »
Sauf qu'elle devait partir pour un an à l'autre bout du continent, le surlendemain ou éventuellement une semaine plus tard. Je lui envoya un sms anodin, genre « bon voyag » et quelques autres souhaits du style. Aucune réponse. Je me dis « boarf, maintenant qu'elle doit être là bas, elle doit être surtaxée, ça vaut pas la peine d'y répondre ». Sauf que j'apprenais un peu plus tard qu'en fait elle était restée une semaine de plus en Suisse. Donc elle me répond pas, me prévient pas qu'elle est encore là. Déjà là ça m'avait énervé.
Plus tellement de nouvelles, et genre un ou deux mois plus tard, contre toute attente, un mail. J'y réponds, elle y répond, et ainsi de suite. Ryo en sait quelque chose. Petite avalanche de mails, et d'un coup, pouf, ça retombe, et plus rien.
Ensuite, il y a eu Macha. Et je me rendis compte que c'était d'elle que j'étais vraiment amoureux. Je me prenais un râteau, mais en plus, je me sentais relativement coupable vis-à-vis de Malicia. Je lui écrivis donc un des mails les plus horribles que j'aie jamais eu à écrire. Juste histoire qu'elle puisse tourner la page, si tant est qu'il y ait quoi que ce soit à tourner, parce que si les rôles avaient été inversés, j'aurais aimé qu'elle en fasse autant. Et pourtant, que ce fut horrible... Bien sûr, je ne recevais aucune réponse.
Néanmoins, je repense régulièrement à elle, quand je fais le point sur le désastre qu'est ma vie. Elle y tient une place de choix au chapitre des amours, certes pas le plus oppressant de tous, mais dont le bilan est particulièrement apocalyptique. Et dans ce chapitre elle est donc un peu l'exception. Avant elle, il y avait eu quelques pseudo bizarreries, deux, dont Aliénor, en fait. Mais rien de bien sérieux, je me demande si ce n'était pas avant tout de la moquerie. Enfin bref.
Forcément, je savais qu'elle serait sans doute de retour en Suisse pour ce semestre. Par contre, je ne m'attendais pas à la voir vendredi.
Je remontais les escaliers qui mènent à la cafét avec l'ami qui m'accompagnait. Et là un groupe de gens qui jouent aux cartes. Elle y est. Sur le moment, je leur ai dit bonjour de loin, et je suis allé aux toilettes. Faut dire, j'avais besoin de faire caca. Et puis j'étais un peu stressé aussi. Elle était souriante. Je m'étais souvent demandé comment elle réagirait quand on se recroiserait. Je m'attendais à de la tension, à un truc distant, à des silences. Là c'était l'inverse, de son côté. C'était l'effervescence incarnée. Moi j'étais perdu. Finalement, j'y retournai. Bah oui, j'allais pas rester sur le trône éternellement, et puis j'avais envie de jouer aux cartes aussi. Et j'arrive, me tient debout à la table. Elle se lève, se rapproche de moi, souriante, en me reprochant de pas lui avoir dit bonjour convenablement. Sa tête s'approche de moi. Je me demande encore si elle voulait vraiment me faire la bise ou si c'étaient mes lèvres qu'elle visait. C'est pas la première fois qu'elle me fait le coup, mais là, j'avais vraiment un gros doute. Elle pose sa main sur mon flanc, le pseudo-caresse quelque peu. Je me souviens plus exactement de tout ses faits et gestes. Mais en résumé, elle était bien tactile. Personne n'est tactile avec moi, normalement. Je fais peur. Ou je pue, je sais pas. Là non. Là j'étais déboussolé.
Et puis on a joué aux cartes. Et puis elle est partie précipitamment, sans qu'on ait jamais été seuls. Je ne savais pas quand elle reviendrait. J'ai attendu un peu, et puis au bout de deux heures, je devais partir, si je ne voulais pas rater Isis. Alors je lui envoyai un sms pour l'en informer et lui souhaiter une bonne soirée. Inutile de dire que, comme à son habitude, elle n'y répondait pas.
J'arrive vraiment pas à suivre cette fille. Et surtout, je ne sais pas ce que je veux.
Ce qu'il faut savoir, c'est qu'une fois à l'autre bout du continent, elle a eu cette idée débile de se couper les cheveux hyper courts, cheveux qu'elle avait bien longs. Certes, c'étaient pas les plus beaux cheveux qui soient. Raides, sans boucles, sans âme... Mais maintenant c'est juste dégueulasse. Enfin bref. Donc autant dire que physiquement, il y a pas de quoi se relever la nuit. (D'ailleurs, j'ai parfois l'impression de me Ryoliser. Le visage me semble vachement plus important que d'antan. Enfin, le visage + les cheveux. Tout est dans les cheveux... Même si les cheveux ont toujours été relativement importants) Mais de toute façon, ça a jamais été ça sa force. Sa force, c'est d'avoir été l'exception. Et plus je repense à ce qui m'a fait être attiré par elle, plus j'en reviens à ce point-ci. Elle m'a allumé et ça a marché. Bien sûr, le fait de m'allumer en lui seul témoigne d'une certain grandeur intérieure. Mais, voilà. Elle m'allume aussi souvent qu'elle m'éteint.
Et puis surtout, j'en étais arrivé à un stade où mes amours étaient devenus un second plan. Tout bouleversé par la perte de Pauline que j'étais, et le sentiment de solitude qui peut en découler. Bien sûr je continuais à fantasmer sur la première belle paire de fesses venue. Mais je m'attachais moins. Je sais pas ce que je veux. Et j'ai l'impression qu'elle non plus. Enfin, c'est surtout que j'aurais besoin de me retrouver une Pauline.
Perdu, disais-je ?
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Tu veux dire que tu ne te considères pas comme influent sur le forum 
?
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. Ne cherche pas à comprendre x) .
