Je poste ici le début de ce qui pourrait etre une fic entière, j´aimerais juste savoir si, selon vous, ca peut donner quelque chose ou si je ferais mieux d´oublier l´écriture un petit moment ^^
A savoir que je n´ai aucun plan en tete pour la suite du scénario, mais que ca risque d´etre assez court, 4 ou 5 chapitres, tout au plus.
Bon, voili voilou :
Elle passa sa main sur ses yeux pour en chasser les gouttes d’eau qui s’y trouvaient, puis les ouvrit. Au bout de quelques secondes, sa vision redevint normale. Sa volonté se renforça également. Elle allait le faire. On peut toujours repousser ses limites…
Elle prit sa respiration, puis s’immergea à nouveau. Cette fois ci, elle allait battre son record. Elle s’était entrainée depuis une heure pour s’habituer aux sensations de l’apnée. Elle savait qu’elle pouvait le faire. Elle voulait atteindre les profondeurs aquatiques qui la narguaient depuis trop longtemps.
Ca y est, elle sentait le sol sous ses pieds. Elle se forca à ouvrir les yeux et regarda au-dessus d’elle, malgré les picotements que cela provoquait. Au-dessus, elle voyait clairement la lumière du soleil. Mais on était si bien, sous l’eau… Loin du bruit et du perpétuel mouvement…
A bout de souffle, elle remonta. Euphorique, elle regarda la pancarte qui tronait au-dessus d’elle, et qui allait bientôt immortaliser son exploit.
« Grand Bassin – 1 m 80 »
La fillette se précipita tout d’abord vers sa mère, qui nageait tranquillement en essayant d’éviter les enfants qui se précipitaient dans l’eau à tout bout de champ. Elle lui raconta tout ce qui lui était arrivé, dans les moindres détails. Elle était si fière de son exploit !
Sa mère sourit, amusée par l’attirance innée de sa fille pour l’élément aquatique. Depuis sa naissance, celle-ci semblait n’être heureuse que lorsque l’eau la baignait. La faire sortir de son bain, chaque jour, était devenu une épreuve pour ses parents. Une épreuve d’autant plus difficile à réussir que le père de la petite fille en avait une peur bleue, lui qui descendait d’une lignée de montagnards endurcis.
Avec une telle progéniture, impossible de passer à coté des trois heures de piscine hebdomadaires qui rendaient la petite si heureuse. Et, à vrai dire, la voir jouer comme un dauphin dans ce liquide chloré l’attendrissait également.
A présent, elle la voyait se diriger, à un rythme régulier mais rapide, étant donné sa petite taille, vers les plongeoirs du fond, là où la profondeur était maximale. Sa fille n’avait que 7 ans, mais elle savait déjà nager mieux que n’importe quel adulte : l’impact de ses leçons étaient en effet renforcé par le long entrainement que la passion de la fillette ne manquait pas de provoquer. Et, depuis six ou sept mois, elle s’était tournée vers l’apnée. A des profondeurs évidemment très raisonnables, mais avec beaucoup d’ambition…
*
« Ca y est, j’y suis ! », pensa t’elle. Deux mètres vingt de profondeur. Jusqu’à aujourd’hui, c’était un défi irréalisable. Mais maintenant, elle se sentait capable de réussir n’importe quoi, portée par l’excitation que lui procuraient ses réussites.
Elle remplit ses poumons une dernière fois, puis l’expira lentement. Elle sentait son corps devenir plus lourd, et s’immerger de plus en plus. Une douleur s’installa au niveau de ses oreilles, mais elle n’y fit même pas attention. Au bout d’un certain temps, elle bascula sur elle-même, et se dirigea, tete en avant, vers le sol. Elle finit par l’effleurer de ses doigts. Elle exulta intérieurement, étant dans l’impossibilité de crier de joie.
Au même moment, elle vit que quelqu’un avait décidé de l’imiter. Tout d’abord très fière d’avoir ses propres disciples, elle s’apercut rapidement que l’homme, maintenant allongé sur le carrelage, la surpassait, et de très loin.
Elle manquait d’air. Un coup de talon, une expiration, on inspire, et on y retourne. A toute vitesse. Elle ne fit même pas attention aux cris qui résonnaient à présent, trop excitée pour s’en rendre compte. Elle n’entendit même pas la voix de sa mère, qui la hélait depuis le petit bassin.
Il était toujours en dessous, dans la même position, et ne semblant pas souffrir du manque d’air. Ne voyant aucune bulle se former au-dessus de son nez, elle pensa qu’il n’avait pas besoin de vider ses poumons pour descendre dans les profondeurs. Elle aimerait bien savoir pourquoi, d’ailleurs…
A la surface, vite. Ses poumons, à elle, sont bien vides. Il faut les remplir.
Là-haut, pour une fois, tout est silencieux. C’est bien, ca prouve qu’elle n’a pas rêvé. Quelque chose de spécial est en train de se dérouler, et tout le monde retient son souffle. Sept minutes déjà qu’il est sous l’eau. Incroyable !
Elle y retourne. Une tache rouge s’étend maintenant autour de lui, vite attirée par le filtre.
Que se passe t’il ? Elle remonte.
La piscine est vide…
La fillette remonte sur le bord, effrayée. Elle se mit à courir. Tant pis pour le règlement, c’est pas le moment. Les cheveux dégoulinants d’eau, elle se précipite vers la sortie. Où sont-ils tous passés ?
La porte est fermée…
On n’entend rien, excepté le bruit de sa propre respiration. Elle est seule, comme abandonnée.
Tant pis, elle attendra. Elle retourne dans le bassin. Les autres finiront bien par revenir…