bon, le chapitre 37 est plutôt relax mais . . . voilà du gore ! Chapitre 38 !
Chapitre 38 : « macabre découverte »
À présent, Colette, Raine, Génis et Lloyd marchaient de front. Ils papotaient et riaient. Loin devant, Kratos leur annonça que la prochaine ville n’était plus qu’à 1 km environ.
- Youpi ! se réjoui Génis.
- Je vais enfin pouvoir acheter une canne, ajouta Raine.
- Et moi je vais pouvoir manger, renchérit Lloyd.
Son estomac l’approuva d’un grondement. Colette, amusée, sourit.
- Dépêchez-vous un peu, leur cria Kratos, si vous continuez à aller à cette vitesse, un escargot finira par vous dépasser.
- Aucun risque, plaisanta Lloyd, il n’y a pas d’escargot sur cette route.
Malgré sa plaisanterie, il courut rejoindre Kratos en compagnie de ses amis. Les cinq compagnons marchaient à présent de front.
- Mais, au fait, demanda Colette, comment sais-tu que nous sommes proches d’une ville, Kratos ?
- La végétation se fait de plus en plus abondante, répondit celui-ci, et, où il y a des plantes, il y a de l’eau. Et, où il y a de l’eau, il y a des gens.
- De l’eau, il y en a depuis que nous avons quitté Tissyur, corrigea Colette.
- Ah oui ? s’étonna Kratos, et où ça ?
- Juste là, dit Colette en montrant le sol à quelques mètres de là.
Kratos baissa la tête. L’endroit que montrait Colette n’était qu’une partie du chemin de terre, parsemé de cailloux de-ci de-là. Mais rien de plus.
- Tu rêves, déclara-t-il en secouant la tête, il n’y a pas d’eau !
- Mais si ! insista Colette, un ruisseau ! Tu ne vois pas ce ruisseau ?! !
Elle montra le sol avec fermeté. Cette fois, Kratos s’inquiéta. Il s’arrêta de marcher. Colette fit de même.
- On vous rattrape, dit-elle à ses amis.
Kratos se baissa pour être face à Colette. Il la regarda bien dans les yeux. Sa main se posa sur le front de la jeune fille.
- Tu dois avoir une insolation, conclut-il.
Il se redressa et reprit sa route. Colette mit quelques secondes à réaliser les paroles de Kratos. Elle fixa intensément le sol. Il y avait bien un ruisseau. Très étroit, certes, mais un ruisseau était un ruisseau. Colette y trempa le bout de ses doigts. L’eau était bien fraîche. Fraîche et réelle.
- Oh, après tout, ce n’est pas grave s’il ne voit pas ce que je vois, songea Colette, je suis un Ange. Peut-être que je suis en train de rêver . . .
Elle se releva.
Quelques instants plus tard, elle avait rattrapé ses amis. Kratos l’observa d’un regard inquiet. Il allait ouvrir la bouche pour dire quelque chose mais un cri l’interrompit. C’était Raine. À sa droite, Lloyd se cramponnait à la manche de sa veste. À sa gauche, Génis faisait de même. Colette lâcha un cri de surprise à son tour. Kratos grommela quelque chose d’incompréhensible.
Les cinq aventuriers restèrent paralysés pendant plusieurs secondes. Du sang coula jusqu’à leurs pieds. La terre était devenue boueuse. Au bout de cette mer de sang, une bête gisait au sol. Une plaie béante était ouverte sur son flanc. Couché sur le coté, l’animal couina. Une larme coula sur la joue de Lloyd.
- Noïshe . . . ! gémit-il.
Cette fois, l’animal releva la tête. Lloyd courut vers lui, dérapa au sol et enlaça son cou. Son visage ruisselait de larmes. Le chien aboya très faiblement et lécha la le nez de son maître. Colette s’approcha de Lloyd. Elle posa sa main sur l’épaule de son ami. Kratos vint s’asseoir près de Noïshe. Il lui palpa délicatement le ventre. Le sang ne s’arrêtait pas de couler. Finalement, Raine et Génis arrivèrent à leur tour. Génis se dirigea vers Lloyd pour le consoler. Il était secoué par des sanglots irréguliers. Quand son ami souffrait il souffrait aussi.
- Lloyd . . ., commença Génis.
Il se tu. Que pouvait-il bien dire ? Dans de telles circonstances, la seule chose que Génis pouvait apporter à Lloyd, c’était son amitié et son soutien.
Raine s’assit aux côtés de Kratos. Ils échangèrent un regard furtif. Raine comprit aussitôt que l’état de Noïshe n’était pas très rassurant. Elle l’ ausculta.
- C’est sûrement le résultat d’un coup de poignard, diagnostiqua-t-elle.
- Et ? demanda Kratos.
- Et, reprit Raine, sans canne magique, je suis incapable de le soigner. Je ne peux même pas atténuer ses douleurs.
La phrase que Raine venait de prononcer était dure, très dure. Mais le pire, c’est que c’était la vérité.
Une nouvelle vague de larmes déferla. Lloyd enfoui sa tête dans les poils de Noïshe. L’animal couina, comme pour s’excuser. Raine le caressa derrière l’oreille. Noïshe ronronna de plaisir. Soudain, la mine de Raine devint pensive.
- Qu’est-ce qui se passe ? s’inquiéta Génis.
Raine se rapprocha de la tête de Noïshe. Elle retourna doucement l’oreille de Noïshe. Juste dans le pli que formaient l’oreille et la tête de Noïshe, apparut un petit point vert émeraude.
Raine secoua l’épaule de Lloyd :
- Lloyd ! Lloyd !
Le jeune garçon releva péniblement la tête.
- Sais-tu d’où ça vient ? demanda-t-elle.
Lloyd ne répondit pas tout de suite. Il passa la main derrière l’oreille de Noïshe. Il sentit la petite boule froide et lisse, comme à chaque fois.
- Noïshe a ça depuis très longtemps, finit-il par dire, je ne sais pas si c’est normal pour la race de Noïshe. Je n’ai jamais eu l’occasion de le comparer à un autre « chien » . . .
- Je vois, répondit Raine.
Génis s’approcha lui aussi de l’oreille de Noïshe.
- Bizarre, constata-t-il, on dirait une exsphère !
Il passa son doigt dessus :
- Oui, confirma-t-il, on dirait vraiment une exsphère ! En plus petit, évidemment.
Raine fronça les sourcils et observa l’oreille de Noïshe plus intensivement.
- Mais . . . Mais c’est vrai !
Elle sortit une loupe de sa poche. Décidément, Raine emportait toujours son matériel d’archéologie !
- C’est un morceau d’exsphère, dit-elle.
À ce moment, une lumière brilla. On se tourna vers Colette, croyant qu’elle avait déployé ses ailes. La lumière se fit plus forte.
- L’exsphère, prévint Kratos.
En effet, la petite boule verte scintilla. Une forme apparut et une voix résonna :
- Lloyd, . . . Mon Lloyd . . .