Sujet :
Fanfic : Evil project, 250 ans après.
et PAN ! D´où son nom 
cherchez pas à comprendre, lisez plutôt XD
Chapitre 72 : Une vieille connaissance.
64 regardait le ciel étoilé qui s’étendait au dessus d’Ozette. Cela lui rappelait sa première nuit de liberté. Ce jour-là, il avait rencontré Drilaz et Philis. Le demi-elfe pensa avec nostalgie au moment où les deux compagnons avaient failli s’entretuer à cause d’un simple malentendu. Jamais à cette période il n’aurait pensé un seul instant que Drilaz était en réalité son frère et qu’il finirait par tomber amoureux de Philis. Lui qui avait au départ prévu de s’attacher le moins possible aux autres afin de se concentrer sur son objectif premier…
Cinq minutes plus tard, sept ombres entraient silencieusement dans le village. Elles se déplacèrent toutes dans la même direction et entrèrent dans un bâtiment situé sur la place principale. Les visiteurs nocturnes continuèrent d’avancer dans les couloirs qui s’offraient à eux et arrivèrent devant une porte blindée. L’un d’eux posa sa main sur la paroi métallique. Une étrange lumière se dégagea de la main de l’individu et s’étendit sur la surface que ce dernier touchait. Malgré l’intense éclairage que produisait cette technique, aucun des visages des étrangers ne devenait visible. C’était comme si un étrange voile d’ombre les recouvrait sans laisser passer le moindre rayon lumineux, masquant ainsi le moindre détail qui aurait permis de les reconnaître.
Lorsque la lumière cessa d’éclairer le couloir, la porte avait laissé place à un énorme trou béant dans lequel les ombres s’infiltrèrent.
Situé dans un compartiment placé en hauteur dans le hangar à ptéroplans, un garde surveillait des écrans de contrôle. Seuls deux points clignotaient sur l’un d’eux. Le garde savait qu’il s’agissait de ses collègues patrouillant en bas.
Subitement, les deux points clignotèrent avec moins d’intensité et disparurent. Le garde fronça les sourcils. Pourquoi les détecteurs de mana ne les identifiaient plus ? A peine s’était-il posé cette question qu’une flèche lui traversa le crâne, mettant ainsi fin à ses jours.
Une des sept ombres avait décoché cette flèche après s’être glissée derrière le garde. L’individu s’approcha du panneau de contrôle et s’empressa de désactiver les systèmes de sécurité.
Lorsqu’elle eut terminé de couper les alarmes, Philis dissipa le voile d’ombre qui l’encerclait. Au même instant, les autres ombres qui masquaient ses compagnons se dissipèrent à leur tour.
« Plutôt intéressant comme sort, fit remarquer Zack en cherchant des appareils du regard, je n’ai jamais entendu parler d’une technique aussi avancée. Tromper des détecteurs de mana, ce n’est pas rien…
- Probablement le résultat d’une longue exposition à un sous-esprit de l’ombre » supposa Xenora.
64 avait déjà rejoint Philis dans la cabine du gardien et l’aidait à chercher des ptéroplans précis grâce aux écrans de contrôle.
« Il nous faut trois ptéroplans de combat et deux biplaces, dit-il, Drilaz ne sait pas piloter et dans son état actuel Vharley en sera incapable. Sa main droite est devenue bien trop volumineuse et pas assez agile.
- Pour ce qui est des trois de combat, on irait bien plus vite si on les remplaçait par des ptéroplans de course, fit remarquer l’archère, il doit bien y avoir des bourgeois assez stupides pour en entreposer dans ce hangar….
- Les biplaces ne pourraient pas suivre, il vaut mieux prendre ceux de combat pour pouvoir les défendre en cas de poursuite…
- Tu n’as pas prévu quelque chose pour pallier à ça ? demanda l’ange.
- Il faudra d’abord s’éloigner du village pour pouvoir compter là-dessus » affirma 64.
Face à cet argument, Philis fut finalement convaincue et pointa du doigt un point de l’écran pour indiquer au demi-elfe la position des ptéroplans de combat. Le sans nom partit alors rejoindre les autres tandis que l’archère cherchait la commande pour ouvrir les portes des pistes de décollage.
Sur le chemin, il croisa Drilaz. Ce dernier tenait la tête de l’un des gardiens, laissant traîner par terre la colonne vertébrale de ce dernier, encore reliée au crâne. 64 essaya alors d’ignorer la désagréable sensation qu’il éprouvait : il était persuadé d’avoir senti que son frère était à l’autre bout du village l’instant d’avant…
Les ptéroplans étaient tous équipés de systèmes empêchant quiconque de les utiliser sans en être le propriétaire. Mais ces gadgets ne résistèrent pas longtemps face au savoir-faire de Zeratos et le groupe put enfin embarquer sur les appareils. L’épéiste grimpa dans un biplace avec Vharley comme passager. 64, lui, grimpa avec Drilaz. Quant à Zack et Xenora, ils avaient chacun un ptéroplan de combat. Ces derniers étaient plus effilés que la moyenne, au point qu’il fallait se coucher sur l’appareil pour le piloter. De plus, ils étaient pourvus de canons sous les ailes.
Les portes commencèrent à s’ouvrir et Philis arriva pour s’emparer du dernier appareil. Tous démarrèrent en même temps et s’envolèrent en direction de Néocosta.
Le soleil se levait à l’horizon. Le vent leur sifflait dans les oreilles, à tel point qu’il leur était impossible de communiquer autrement que par des signes. Lorsqu’ils se mirent à survoler une région aride couverte de canyons divers et autres chaînes de montagnes, ils ralentirent la cadence pour arriver à s’entendre…
« A partir de maintenant on peut se permettre d’aller plus lentement, on est assez loin du village pour mettre le plan à exécution en cas de poursuite ! cria 64 pour couvrir le bruit des appareils.
- Il était temps parce qu’il y a pas moins de cinq ptéroplans de combat à dix kilomètres derrière nous, fit remarquer Zack, apparemment ils appartiennent à l’armée. Vu la vitesse à laquelle ils volent, ils nous auront rattrapés d’ici une dizaine de minutes »
Le sans nom esquissa un sourire sous son foulard. Puis il tourna la tête pour s’adresser à Drilaz.
« C’est le moment… »
Sur ces mots, le lézard se mit à respirer profondément, concentrant peu à peu une importante quantité de mana au niveau de sa gorge.
« Je vous conseille de vous boucher les oreilles ! » lança alors 64 pendant que son frère prenait une profonde inspiration…
A l’écoute du cri que poussa Drilaz, le demi-elfe se dit alors que le fait de se boucher les oreilles était loin d’être suffisant face à une telle amplitude sonore. Pour une fois, il regretta même d’avoir la bête à ses côtés tellement ses tympans souffraient. Qui aurait pu croire que le mana pouvait amplifier le son à ce point ?
Malgré le bruit des appareils, 64 put entendre le cri résonner dans toute la région. Puis, il augmenta la vitesse de son ptéroplan, très vite imité par ses compagnons.
Peu de temps après, plusieurs hordes de dragons et wyvernes sortirent des montagnes et attendirent patiemment que les ptéroplans de l’armée se manifestent…
Le voyage se fit sans encombre et en quelques heures le groupe arriva au port de plaisance de Néocosta. Ils cachèrent leurs appareils dans une petite forêt située à quelques kilomètres de la ville, préférant arriver à pied pour ne pas attirer l’attention. Une fois de plus, ils entrèrent par petits groupes séparés en utilisant les techniques de Zack pour changer leur apparence.
Une fois encore, 64 avait choisi d’être avec Philis. Il avait de plus en plus de mal à se séparer d’elle, même pour un court instant. L’archère ne semblait pas s’en plaindre, bien au contraire. Mais très vite le demi-elfe remarqua que quelque chose la tracassait.
« Ne t’inquiète pas, personne ne nous reconnaîtra, assura-t-il alors qu’ils passaient devant une série d’avis de recherche, et puis personne ne prête attention bien longtemps à ces affiches. Tiens, la récompense pour Drilaz a augmenté, mais je reste toujours le plus cher…
- Et si Will me voyait ? s’inquiéta l’ange, c’est quand même mon frère. Il ne se laissera pas abuser par ces méthodes de déguisement… »
Elle regarda un instant une mèche de cheveux qui lui tombait devant l’œil droit.
« Même s’il ne m’a certainement encore jamais vue avec des cheveux roses, ajouta-t-elle avec un air dépité.
- Oui d’ailleurs dépêchons-nous de trouver une auberge tranquille pour enlever ce truc, répondit le sans nom, je les préfère de loin avec ta couleur naturelle. Et pour ce qui est de Will et les deux autres demeurés qu’il a pour compagnons, si tu as vraiment peur de les croiser il te suffira de ne pas sortir trop souvent. Ça tombe bien, j’avais prévu de ne pas trop me montrer à l’extérieur moi non plus… »
L’archère esquissa un sourire. 64 avait toujours cette manie de tout prendre à la légère, comme si tout était vraiment simple, ce qui avait le don de la rassurer…
Philis emmena alors le demi-elfe devant une vieille auberge située dans une ruelle un peu en retrait de l’agitation de la ville. Elle connaissait très bien cet endroit, ayant été forcée de s’y abriter à de nombreuses reprises. De plus, c’était dans cette même auberge que son père se rendait pour trouver les contrats les mieux payés que les mercenaires pouvaient obtenir.
L’endroit était poussiéreux, il n’y avait pas le moindre client. Philis s’approcha du comptoir sur lequel était endormi celui qui semblait être le propriétaire. Ce dernier était couvert d’une couche de poussière au moins aussi importante que celle qui recouvrait le comptoir sur lequel il dormait, si ce n’était plus encore. Le plancher grinçait énormément, à tel point que 64 se demanda comment le propriétaire avait fait pour ne pas se réveiller.
Philis s’arrêta à deux mètres de l’homme et sortit une bourse de sa poche. Puis, délicatement, elle l’agita, provoquant un léger tintement, quasi-inaudible, de l’argent qu’elle contenait.
La réaction fut immédiate, le propriétaire se réveilla aussi brusquement que si on avait frappé du poing sur le comptoir, soulevant un nuage de poussière.
L’homme était plutôt âgé, chauve, les yeux marrons, portant une vieille toge grisâtre que 64 soupçonnait être blanche à l’origine. A en juger par les marques de saleté qui le couvraient jusqu’à son crâne, le vieillard ne se préoccupait visiblement pas de la notion d’hygiène.
« Philis ? » murmura-t-il en voyant l’archère qui lui souriait.
64 s’inquiéta, il avait reconnu l’ange. Etait-il digne de confiance ? Ou risquait-il de les dénoncer ?
« Oui, affirma l’homme en s’approchant de la jeune fille pour la prendre dans ses bras, avec un sourire pareil ça ne peut être que toi ! Mais qu’est-ce que tu as fait à tes cheveux ? »
Le demi-elfe se détendit un peu devant la scène, il s’agissait visiblement d’une vieille connaissance…
« Ne t’inquiète pas Gib, ce n’est que provisoire, assura l’archère, j’étais de passage dans le coin et il faut que je reste quelques jours alors…
- Alors t’as pensé au bon vieux Gib pour t’aider et t’as eu raison, coupa le vieil homme, je vois que tu t’es fait un ami. Ça fait bizarre de te voir accompagnée… Il y en a d’autres ? Il faut que je sache combien de chambres je dois préparer… »
Le vieux Gib s’interrompit soudainement, le sourire sur son visage disparut tandis qu’il regardait par-dessus l’épaule de Philis.
« Peut-on savoir ce que l’armée me veut ? » lança-t-il d’un ton beaucoup moins amical.
64 se retourna pour voir à qui l’homme s’adressait. Il s’agissait en fait de Zack, qui avait modifié son apparence, ainsi que le reste du groupe. Le vieil homme avait certainement cru que l’alchimiste faisait encore partie de l’armée à cause des galons cousus sur son manteau.
« Il est digne de confiance, adressa Philis au nouvel arrivant, tu peux nous rendre nos apparences. »
Sur ses mots, une lumière se répandit dans la pièce et disparut aussitôt. Le vieux Gib regarda alors attentivement les personnes qui se trouvaient dans la pièce. Puis, il jeta un regard par-dessus son épaule afin de vérifier certains avis de recherche qui étaient affichés sur un mur.
« Je vois, dit-il, je ne vous connais que de réputation mais si Philis vous fait confiance, j’en déduis que beaucoup de rumeurs vous concernant son fausses. Installez-vous et faites comme chez vous, je vais préparer les chambres… »
Puis, il s’interrompit dans son avancée et regarda de nouveau les clients qu’il venait d’avoir…
« Le demi-elfe aux cheveux blancs, je ne connais pas son nom, commença-t-il, le jeune elfe là-bas au fond doit être Zeratos Nettuo, accompagné de sa sœur adoptive, Xenora Vénusy. Le faux militaire ne peut-être que Zachary Nigvir, et celui couvert d’une cape doit être la chose qu’on nomme Drilaz… Avec Philis ça fait six, vous n’êtes pas sept habituellement ? Le manquant est Vharley Trigger si je ne me trompe.
- Sa carrure ne pouvait être cachée aussi facilement que celle de Drilaz, expliqua Zack, et même en modifiant son apparence il attirerait trop l’attention. Il a décidé de rester à s’entraîner dans les environs. L’un de nous ira le chercher cette nuit pour lui indiquer le chemin…
- Tu ne leur as pas parlé du souterrain ? adressa le vieillard à Philis.
- Je ne savais pas si tu aurais accepté que je leur montre sans te l’avoir demandé, répondit l’archère.
- Et tu attends quoi pour aller chercher ton ami ? Fripouille ! » lança Gib avec un grand sourire.
Philis assura qu’elle serait de retour dans une dizaine de minutes et ouvrit une trappe dissimulée sous une table. De son côté, le vieil homme monta à l’étage pour préparer les chambres.
Tous commencèrent à s’installer autour d’une table située dans un coin de la pièce. Chacun observait l’endroit en détail, essayant de s’y habituer. Après tout, cet endroit était le premier dans lequel ils passeraient plusieurs jours d’affilée depuis un long moment…
Une seule question leur trottait dans la tête désormais… Kratos serait-il au rendez-vous ?
Pan, Dieu grec dont on criait le nom au départ des jeux helléniques xD
On a ici un bon chapitre de transition, comme d´hab
Alors, 64 ne peut pas se détacher de Phillis... Très bien... Je déteste les histoires d´amour qui se passent bien >_<
Et on a un peu du passé de Phillis j´imagine. M´enfin, rien ne peut être dit, ou beaucoup de choses, c´est comme tu veux, tu es maître de l´histoire, comme toujours ^^
Juste une chose que je me demandais... Vharley a toujours le bras qui augmente de volume, ou ça s´est arrêté à une taille assez impressionnante?
Oh bah merde alors, je n´ait même pas eu le temps de te poster mon commentaire sur le dernier chapitre que tu en postes un nouveau 
! C´est pas très gentil ça !! !
Bon,à part ça, honnêtement, je trouve ton chapitre très....bien 
(tu t´attendais pas à cette réponse hein ?) . Le vol des ptéroplans est très bien décrit, la porte et les systèmes de détection, le garde, l´intrusion...Je me demandais quand même si c´était pas un peu superflu pour de simples ptéroplans, m´enfin bon ....
L´arrivée à Néocosta est sympa aussi, même si ils prennent de plus en plus de précautions pour éviter de se faire choper .
Et enfin, les (quelques) défauts (bah oui hein, la perfection n´existe pas ....pas taper, pas taper .) :
-C´est quand même dommage que t´ait pas fait intervenir la "pauvre orpheline" (très jeune, d´ailleurs, ma main que c´est la petite soeur de 64 .....Oui bon, je risque de perdre mon appendice, mais ce n´est qu´une expression hein ...)d´Ozette .
-.....
...Et ah oui, c´était tout pour aujourd´hui niveau défaut (je vois déja Kirb s´autocongratuler à la lecture de ces mots ...) .
Ciel, comme je n´attends pas le moins du monde le chapitre 73 !! !
Normalement, il y a trois smileys clown répartis dans les deux dernières phrases .....
Non mais je rêve là ! Quand je poste lentement on se plaint d´une absence de chapitres et quand enfin j´en poste plusieurs on se plaint que je les poste trop vite ! Faudrait savoir
Puisque c´est comme ça, chapitre 73 imminent, ça vous apprendra à être aussi indécis que des femmes faisant du shopping dans un grand magasin de vêtements 
Et en plus, ya même des révélations. Ah, qu´est-ce qu´on ne ferait pas par amour pour ses lecteurs, je vous jure
"Le message est trop long."
qu´à celà ne tienne, je le met au suivant !
Misha 
pour la simple et bonne raison que, lorsque Lloyd et ses compagnons ont combattu Mythos, ce dernier n´avait plus le moindre esprit originel à ses côté. Alors qu´à l´époque de la période que raconte Kratos, Mythos avait pratiquement tous les esprits originels, dont Origin (et donc l´épée éternelle) ce qui fait sérieusement pencher la balance à son avantage.
Kirby Moui, j´avais pas pensé à ça en fait... C´est vrai qu´il avait quand même 9 esprits originels à ses côtés, ça fait vraiment une balance assez penchée ^^
"mais quand va-t-il s´arrêter de poster ?"
la réponse : jamais !
Chapitre 74 : Fatale erreur
« Alors comme ça, il reste donc un séraphin qui fait des siennes, conclut Xenora avec un air dépité.
- Et d’après ce qu’on sait, il est de loin le moins scrupuleux de tous, ajouta Zack, ça ne va pas nous faciliter la tâche tout ça…
- Entraînez-moi ! » lança 64.
Tout le monde se tut. A qui le demi-elfe venait-il de parler ? Il fixait Kratos avec une incroyable détermination dans le regard. Etait-il sérieux ? Voulait-il s’entraîner avec le légendaire séraphin ?
L’ange mit un certain temps à répondre. Il était difficile de deviner s’il réfléchissait à la réponse qu’il allait donner ou s’il cherchait des arguments pour justifier une décision prise d’avance…
« Non, répondit-t-il finalement.
- Je ne pourrai pas vaincre Arminas si je ne deviens pas plus fort ! s’emporta le sans nom.
- Qui te dit que tu le combattras ? questionna Kratos, il y a de nombreuses personnes bien plus qualifiées que toi pour cette tâche.
- Alors pourquoi nous avoir donné toutes ces informations ? interrogea le demi-elfe.
- J’ai mes raisons d’avoir fait cela et tu n’as pas à les connaître, répondit l’humain, en revanche pour ce qui est de mon refus de t’entrainer je peux te donner des explications. Les deux seuls élèves que j’ai eus ont fini par devenir bien plus forts que moi. J’ai fait une erreur avec Mithos, mais je fermais les yeux parce qu’il était prometteur. C’était un élève dont n’importe quel maître d’armes aurait pu être fier, un génie comme on en voyait qu’une fois par décennie, je ne voulais laisser passer cette chance. Puis il y a eu Lloyd, qui a vaincu Mithos, non pas parce qu’il avait de meilleures capacités, mais parce que lui et ses amis avaient travaillé avec acharnement.
C’est alors que j’ai compris la différence entre les génies et les travailleurs acharnés : leurs raisons de vouloir combattre. Au fur et à mesure que les génies se rendent compte de la force qu’ils renferment, ils deviennent de plus en plus ambitieux et en arrivent à la conclusion suivante : pour atteindre leurs objectifs, ils doivent obtenir plus de pouvoir. Ils se mettent alors à rechercher cette puissance, à l’obtenir par tous les moyens. Au final ils en veulent toujours plus et leur quête du pouvoir vient petit à petit avant leurs objectifs de départ.
Les travailleurs acharnés, eux, veulent juste prouver qu’ils sont capables de faire quelque chose, d’atteindre des objectifs. Pour cela ils ne cherchent pas la gloire, juste la reconnaissance de leurs possibilités. Ils restent sur terre et prennent en compte qu’il y a d’autres personnes qu’eux sur cette planète. C’est pour cette raison que d’une certaine façon, les génies ont toujours tendance à se mettre du côté de la facilité, celle qu’ils ont toujours connue dans ce qu’ils entreprenaient, alors que les travailleurs ont toujours eu tendance à se mettre du côté du bien, parce qu’ils respectent les efforts des autres autant que les leurs.
En ce qui te concerne, tu as des capacités que personne ne possède. Des capacités qui pourraient faire de toi un redoutable combattant. Tu te places donc du côté de ceux qu’on appelle les génies du combat. La meilleure des preuves de ce que j’affirme, ce sont tes motivations. Tu ne cherches pas à combattre Arminas à cause des atrocités qu’il commet ni du danger qu’il représente. Tu veux juste obtenir quelque chose de lui. N’ai-je pas raison ? »
Le discours de Kratos permit au silence de s’installer, 64 ne sut quoi répondre à cela. Il se contentait alors de rager intérieurement.
Le séraphin estimait qu’il avait eu une très bonne raison d’avoir refusé. Surtout avec ce qu’il savait… Il se souvint de ce qu’avait écrit Genis dans la lettre qu’il lui avait donnée. Si ce qu’il prétendait était vrai, alors il fallait arrêter Arminas avant que 64 ne décide de s’en charger. C’était peut-être le seul moyen qu’il restait pour modifier l’avenir…
L’ancien héros se leva en récupérant le collier en forme de croix qu’il avait déposé sur la table. Durant cette action, il frôla Xenora qui eut un sursaut…
En un instant, l’elfe se retrouva à l’extérieur. Elle regarda autour d’elle et vit avec surprise qu’elle se trouvait devant la forteresse de cristal. Ainsi sa vision l’avait emmenée tout droit dans l’autre monde. Mais pour quelle raison ?
Elle réalisa quelques mouvements pour vérifier si elle était dans le corps de quelqu’un d’autre ou si elle était là en tant que spectatrice externe à la scène. Visiblement elle avait le contrôle de ses mouvements, elle n’était donc dans le corps de personne. C’était la deuxième fois qu’elle avait ce type de vision, la première ayant été provoquée par un contact avec Genis. Etait-ce son don qui s’améliorait ou seulement une réaction différente avec les personnes plus fortes que la moyenne ?
Elle cessa de se poser cette question lorsqu’elle vit Kratos. Ce dernier fixait la forteresse avec une grande détermination dans le regard. Etrangement, elle arrivait à lire de l’anxiété dans son regard.
Le décor se déforma soudainement et ils se retrouvèrent devant une immense porte à double battant. Xenora connaissait bien cet endroit, Arminas était plus proche que jamais…
Kratos ouvrit la porte et entra dans la pièce, suivi par la magicienne. Les pas de l’ex-séraphin résonnaient dans la grande pièce sombre, contrairement à ceux de l’elfe qui n’émettaient pas le moindre son. Cela paraissait logique après tout, puisqu’elle n’était pas physiquement présente sur les lieux. Mais l’impression de n’être qu’un simple fantôme restait tout de même assez déstabilisante.
Kratos s’arrêta juste devant un voile d’ombre, prenant la forme d’un épais gaz noirâtre, et attendit. Subitement, la porte de sortie se referma.
« Je me doutais bien que l’un de vous quatre finirait par comprendre que j’étais encore en vie » résonna une voix dans l’ombre.
Le voile s’écarta, révélant une pièce dont l’architecture était incroyablement complexe. Tout semblait être fait de pierres précieuses. Visiblement Arminas éprouvait une certaine obsession pour les matériaux rares. Au pied du mur faisant face à la porte se trouvait une émeraude plus grosse encore que tout ce que Xenora aurait pu imaginer. La pierre faisait facilement le double de la taille d’un humain, prenant la forme d’un énorme bloc qui dégageait une étrange lueur verdâtre.
L’émeraude se déforma légèrement et un bras sembla en sortir, un bras au bout duquel se trouvaient des doigts dotés de griffes acérées. Puis, ce fut au tour d’une jambe, une fine jambe avec de grossières serres d’aigle faisant office de pied. Petit à petit, Arminas prenait forme face à son ancien compagnon, sortant du magnifique bloc vert transparent.
« Tu n’as pas changé d’un pouce Kratos, lança-t-il lorsqu’il eut formé complètement son corps.
- On ne peut pas en dire autant de toi, rétorqua l’humain, j’espérais pourtant que Mithos se serait définitivement débarrassé de ton cas. Mais visiblement je vais devoir terminer le travail…
- Ce serait plutôt à moi de terminer ce que je n’ai pas réussi à accomplir la dernière fois, répliqua le monstre cristallin de sa voix rauque, j’aurais dû tous vous rendre victime de cette maladie. De cette façon vous n’auriez plus été en état de récupérer les ingrédients pour vous sauver et Mithos n’aurait jamais pu conclure de pacte avec Origin. La guerre aurait continué et j’aurais pu continuer mes expériences… Mais d’une certaine façon, je dois vous remercier. Si la menace d’une mort quasi-certaine ne m’avait pas poussé à accélérer mes recherches, je n’aurais certainement pas pu me fabriquer ce corps. J’étais déjà immortel à l’époque, et maintenant je suis également invulnérable.
- C’est ce que nous allons voir » lança Kratos en sortant ses deux épées de leurs fourreaux.
Il y eut une intense lumière violette et l’épée éternelle apparut entre les mains du séraphin. Arminas observa l’objet, puis se mit à rire.
« Je te pensais plus malin que ça Kratos, avoua le faux dieu, tu sembles oublier que ce monde n’a plus le moindre lien de mana avec le tien. Origin ne pourra pas intervenir ici. Dans ces lieux, c’est moi qui dicte les règles, pas les esprits. Ici l’épée éternelle n’est rien d’autre qu’une arme. Une arme très puissante certes, mais bien loin d’égaler l’objet exauçant les souhaits qu’elle représente dans ton monde. Tu aurais mieux fait de venir les mains vides, au moins je ne t’aurais rien volé après t’avoir tué. Mais maintenant, je pourrai prendre possession de ton petit jouet violet. Ça tombe plutôt bien d’ailleurs, il me sera très utile pour ce que je compte faire…
- N’espère pas trop obtenir quelque chose de ma part, commença l’humain, j’ai équipé tout ce qui était susceptible d’être volé d’un système de téléportation. Dès que je ne serai plus en état de combattre, ces objets se retrouveront à des kilomètres de là, bien au chaud entre les mains de quelques sous-esprits qui les ramèneront alors dans l’autre monde.
- Je vois, dans ce cas plus rien ne nous retient, fit remarquer Arminas, qu’attendons-nous pour commencer ?
- Avant j’ai une question à te poser, expliqua Kratos, quel ordre as-tu donné à tes agents il y a cinq ans ?
- Oh, comme ça tombe bien que tu me poses cette question, déclara le squelette difforme, il y a justement quelques zones d’ombre dans cette histoire que j’aimerais également éclaircir. Je leur ai demandé de capturer les descendants de ceux qui dirigeaient ton monde, ceux qui avaient le plus d’influence et un pouvoir dépassant l’imagination. Il me semble que la description vous correspondait plutôt bien, non ? Mais j’ai appris récemment qu’ils avaient en fait tenté de capturer des enfants complètement différents. Tous portaient des noms qui m’étaient totalement inconnus. Mithos a-t-il été renversé ou le nombre de séraphins a-t-il tout simplement augmenté ?
- Mithos est mort, répondit l’ange, mon fils et ses compagnons l’ont vaincu il y a de cela deux siècles et demi. Ce sont eux qui avaient le plus d’influence dans le monde suite à cela. Tes gardiens n’ont commis aucune erreur, c’est toi qui leur as indiqué la mauvaise cible.
- Je vois, tout ceci n’est qu’un vulgaire quiproquo, conclut Arminas, quel dommage. Je ne pourrai donc pas me venger de Mithos… Qu’en est-il de Martel et de Yuan ?
- Yuan a disparu peu de temps après avoir trahi Mithos, expliqua Kratos, et Martel est désormais une partie de l’esprit qui garde l’arbre géant créateur de mana. »
Il y eut un moment de silence durant lequel chacun fixait l’autre sans la moindre baisse d’attention. Puis, sans raison apparente, Arminas se remit à rire. Kratos serra les dents, il savait que toute marque de joie chez son ancien compagnon ne laissait en général rien présager de bon…
« Bien, reprit le monstre après s’être calmé, commençons ! »
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