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Tales of Symphonia

Sujet : Fanfic : Evil project, 250 ans après.
Dark-Alchemist
Niveau 10
22 février 2007 à 13:17:15

Chapitre 116 : Les dernières armes

Le bruit était assourdissant et la douleur insoutenable. Orion était complètement bloqué, se faisait déchiqueter de toutes parts sans vraiment comprendre pourquoi. Il avait envie de hurler, mais dès qu’il ouvrait la bouche il se mettait à suffoquer. Tout semblait trouble autour de lui, mais il parvenait tout de même à voir 64, situé à un mètre à peine de lui, tournoyant à une vitesse folle. Était-ce lui qui provoquait ce phénomène ?
Le combattant n’y croyait pas. Il était si proche du but… Il n’avait rien pu faire : la nouvelle technique du tyran l’avait littéralement bloqué avant même qu’il ne puisse porter le moindre coup. De ce fait, aucun champ de force ne pouvait s’être créé. En ce moment même, Artémis devait probablement être à terre, hurlant à la mort à cause de son sang bouillonnant.

Soudain, le demi-elfe cessa son mouvement infernal. Le leader du S-56 se sentit alors propulsé en arrière. Durant son bref vol, il put voir que les tuyaux fixés au niveau de ses épaules avaient été sectionnés par l’attaque de son adversaire. Jamais une telle chose n’était arrivée auparavant… c’était une véritable catastrophe ! Dans de telles conditions, non seulement il ne pourrait plus générer de champ de force, mais en plus il se viderait peu à peu de son sang par les tuyaux.
Orion tomba sur le dos, incapable de se relever pour l’instant. Il toussota un moment, puis pencha sa tête sur le côté pour vomir. A chaque régurgitation, ses poumons lui faisaient souffrir le martyre. Mais quelque chose n’allait pas : tout ce qui sortait de sa bouche était parfaitement transparent…
« De l’eau ? pensa-t-il, il a fait ça avec seulement… de l’eau ? »
L’humain n’en revenait pas. 64 était bien plus fort encore qu’il ne l’avait imaginé. Au départ, il s’était attendu à quelqu’un se contentant de lancer des sorts dévastateurs en tous sens pour détruire jusqu’au moindre petit osselet de son ennemi. Mais en réalité, le tyran possédait des techniques bien plus réfléchies. Il utilisait son énorme potentiel pour augmenter sa force, sa vitesse ou même sa défense, il employait des sorts au corps à corps et à distance dans le seul et unique but de se créer des ouvertures pour ensuite infliger de lourds dommages. Et lorsqu’on était sur le point de l’atteindre directement, il se créait une défense impénétrable qui retournait complètement la situation.

Le chef rebelle ne pouvait plus créer de bouclier, il se vidait de son sang. Il était blessé, épuisé, démoralisé. Et pour couronner le tout, son adversaire était intouchable en plus de posséder une incroyable capacité de régénération. Jamais il ne pourrait gagner dans ces conditions. Si seulement Artémis n’était pas aussi limitée par les incessantes morts du phénix auquel elle était liée…
« Artémis ! » pensa-t-il en se mettant en position assise.
Il jeta des regards frénétiques partout dans la salle jusqu’à trouver sa fiancée. Celle-ci se trouvait à l’autre bout de la pièce, à terre. Le souffle court, elle tourna son regard vers Orion, puis le porta à nouveau en direction de la cage où se trouvait le phénix.
C’est alors que le chef rebelle réalisa quelque chose d’anormal : la cage avait été détruite. Apparemment, le dragon avait mis tellement de force dans son geste qu’il avait accidentellement libéré le phénix en rabattant ses griffes sur l’oiseau. Mais quelque chose n’allait pas… Si l’animal n’était plus dans sa cage, où était-il ? Sa renaissance devait avoir eu lieu depuis trop peu de temps, il était impossible qu’il se soit déjà envolé. Il ne devait même pas être encore doté de plumes. De plus, un autre détail intriguait Orion : si le phénix avait été tué, où étaient les cendres ? Il n’y avait aucune trace des cendres de sa dernière mort, ni même des précédentes d’ailleurs. Que se passait-il ?
Encore trop épuisé pour se relever tout de suite, le combattant regarda à nouveau sa compagne. Il se rendit alors compte que ce n’étaient pas les restes de la cage qu’elle fixait avec tant d’insistance, mais quelque chose d’autre. Quelque chose qui se trouvait juste à côté : le dragon.
Pensant alors comprendre ce qu’il s’était passé pendant qu’il était bloqué par l’attaque de 64, Orion sentit ses entrailles se contracter. Se pouvait-il que…
« Sais-tu pourquoi les phénix se font si rares malgré leur immortalité ? » questionna calmement le demi-elfe en s’approchant.
Le leader du S-56 ne répondit pas. Il n’avait pas la réponse à cette question. Mais il se doutait bien que le simple fait que le tyran évoque ce sujet n’annonçait rien de bon. Allait-il confirmer ses craintes ?
« Premièrement parce qu’ils ne se reproduisent que très rarement, continua le maître du monde, si mes souvenirs sont exacts ils ne le font que lors des éclipses solaires. Mais ce simple détail ne suffit pas à expliquer le fait que leur population soit décroissante. Normalement, des êtres éternels ne peuvent pas diminuer en nombre, ce qui nous amène au deuxième point : les phénix ne sont pas éternels. »
64 s’accroupit pour rapprocher son visage de celui d’Orion. Cependant, il fut suffisamment prudent pour garder ses griffes sorties, bien que l’humain ne fût pas en mesure de faire quoi que ce soit. Il avait également laissé apparaître quelques écailles noirâtres sur son cou.
« Vois-tu, expliqua-t-il, les phénix possèdent la faculté de renaître de leurs cendres. L’avantage de ce procédé est qu’il est à priori impossible de les détruire puisque leurs corps se consument dès leur mort. On a même recensé des cas de combustions sous-marines lors de noyades. De plus, leurs cendres sont assez compactes pour ne pas être emportées par le vent. De cette façon, ils en ont toujours en quantité suffisante à disposition au moment de renaître.
Cependant, s’il n’y a pas suffisamment de cendres pour permettre leur résurrection, alors ils ne renaissent pas, ce qui met définitivement fin à leurs jours. C’est pour ça que si un phénix meurt en étant trop jeune, alors son corps ne produira pas assez de cendres au moment de sa combustion, et il ne pourra pas revenir à la vie, sauf s’il y a d’autres cendres autour. Dans le cas présent, la quantité ne posait aucun problème puisque votre « ami » utilisait les cendres de ses précédents décès pour assurer sa survie. »
Orion sentait son cœur accélérer ses battements. Plus 64 avançait dans ses explications, plus il en redoutait la suite.
« Il faut que je me calme, se força-t-il à penser, plus mon rythme cardiaque sera élevé et plus vite je me viderai de mon sang. »

« Mais il existe un autre moyen de se débarrasser d’un phénix, reprit le tyran, et le secret se situe encore au niveau des cendres : il suffit de les détruire. »
En entendant ces mots, le combattant porta à nouveau son regard vers l’énorme dragon qui se trouvait à quelques mètres à peine.
« Oui… tu as deviné, lui souffla le demi-elfe avec satisfaction, les dragons se nourrissent justement de cendres. Ce sont les seules créatures à pouvoir les digérer sans le moindre problème. Seulement, la quantité de mana contenue dans les restes de phénix est telle que seuls les mâles peuvent s’en nourrir sans être détruits de l’intérieur. Tu comprends maintenant pourquoi c’est un mâle que j’ai choisi pour servir de monture à ma femme… »
Orion se mordit discrètement la lèvre pour essayer de ne pas se laisser emporter par la colère. Il devait absolument rester le plus calme possible, sinon il se condamnait à mort.
Ainsi, les dirigeants de Fléau avaient vraiment tout prévu. La diversion pour se débarrasser de la bombe, le moyen de percer la défense d’Orion, la mort définitive du phénix pour rendre Artémis vulnérable… rien n’avait été laissé au hasard.
Une vampire affamée et affaiblie par de multiples séances de torture accompagnée d’un simple humain blessé, épuisé et forcé de rester calme pour retarder l’heure de sa mort. Et en face, une archère maniant les ténèbres à la perfection et un être surhumain capable de commander aux dragons, de se régénérer et de balayer une ville d’un simple sort. Quelle que soit la façon dont il regardait les choses, le rebelle ne parvenait pas à se voir vainqueur. Bon sang, mais que faisait-il ici ? Pourquoi avait-il accepté ce suicide ?
Alors que 64 s’éloignait tranquillement pour retourner aux côtés du dragon et de sa compagne, Orion sentit une main se poser sur son torse. C’était Artémis, elle avait rampé sur une dizaine de mètres pour arriver jusqu’à lui. Avait-elle une idée en tête, ou voulait-elle simplement être aux côtés de celui qu’elle aimait lors de ses derniers instants ?
« Je ne pensais pas devoir faire ça un jour, murmura-t-elle, mais vu la situation… disons que ce sera le baiser de la dernière chance. »
Sur ces mots, elle posa ses lèvres sur celles d’Orion. Le combattant n’en revenait pas, jamais elle ne l’avait embrassé comme ça. Tout indiquait que c’était bel et bien la fin, même le comportement de sa fiancée.

« On ne devrait pas en finir maintenant ? demanda Philis avec un léger sourire, avant qu’ils ne deviennent indécents.
- Laisse-les encore un peu, répondit 64 qui tournait le dos à la scène, ils en auraient probablement fait de même pour nous.
- … Tu as raison, acquiesça l’ange après un moment d’hésitation, au pire nous les tueront lorsqu’ils tenteront de revenir à la charge. Vu leur état, ça ne sera pas bien diffici... »
Mais elle ne termina pas sa phrase, soudain interrompue par un effroyable hurlement. Intrigués par ces cris, les dirigeants de Fléau regardèrent en direction de leurs adversaires.

Orion souffrait le martyre. Ses muscles se contractaient au point d’en devenir aussi durs que de la pierre, son cerveau lui donnait l’impression d’avoir été mis dans un étau qui se resserrait de plus en plus. Son sang semblait se geler, puis bouillonner, pour se geler à nouveau. Le combattant ne savait même pas comment il trouvait la force de hurler avec ce qu’il était en train de subir. Il avait l’impression que son cœur s’était arrêté. Plus rien n’existait pour lui, à part cette douleur insoutenable. Il ne désirait plus qu’une chose désormais : mourir, mourir pour que ses souffrances trouvent un terme. Mais peut-être était-il justement en train de perdre la vie…
Brusquement, tout cessa, la douleur comme les cris. Puis un silence pesant s’installa dans la pièce. Artémis, qui était restée penchée au dessus de son fiancé, s’écarta légèrement avant de se relever, un sourire aux lèvres. 64 remarqua alors qu’elle avait du sang autour de la bouche, probablement celui d’Orion, puisque ce dernier s’était mordu la lèvre peu avant.
Soudain, le demi-elfe sembla réaliser quelque chose de particulièrement important.
« Philis, toi qui a regardé la scène, est-ce qu’elle s’est mordue la lèvre avant de l’embrasser ? demanda-t-il.
- Pardon ? s’étonna l’archère qui ne comprenait pas pourquoi son mari lui posait une telle question.
- Je te demande si elle s’est mordue la lèvre ou la langue avant de l’embrasser ! répéta précipitamment le demi-elfe.
- Je… je n’en sais rien, avoua l’ange, je n’ai pas vraiment fait attention.
- Essaye de te souvenir, insista le tyran en saisissant sa femme par les épaules, est-ce qu’elle était blessée au niveau de la bouche ? Est-ce qu’elle saignait ?
- M… mais pourquoi tu me demandes ç…, bégaya Philis.
- Est-ce qu’il a bu de son sang ?! » hurla brusquement 64.
Le visage du tyran s’était entièrement couvert d’écailles au moment où il avait prononcé ces mots. Sa femme parut à la fois effrayée et choquée de le voir s’adresser à elle avec autant de violence. A tel point qu’elle resta bouche bée, essayant d’articuler une réponse sans pour autant arriver à faire sortir le moindre son de sa bouche.

Soudain, un bruit d’impact retentit dans la pièce. 64 sembla alors comme paralysé, n’osant plus lâcher Philis du regard. Lentement, les écailles qui couvraient son visage disparurent pour laisser place à de la peau humaine. Puis, les pupilles de ses yeux se dilatèrent jusqu’à reprendre une forme normale, juste avant que la couleur rouge ne disparaisse de son regard.
Après un bref moment d’hésitation, le demi-elfe se décida alors à regarder à nouveau en direction d’Orion.
Ce dernier était toujours allongé, son bras droit étrangement tendu sur le côté, la paume de sa main face au sol, dont la surface était désormais craquelée. Visiblement, le bruit d’impact entendu plus tôt était celui du bras du combattant heurtant le sol avec une violence rare.
L’humain plia alors le bras et prit appui dessus pour se relever. L’homme se leva tout en prenant son temps, comme s’il économisait son énergie pour la suite des évènements. Une fois debout, il resta immobile quelques secondes, les bras ballotant au même rythme que ses tuyaux sectionnés. A aucun moment il n’avait levé les yeux vers 64, prenant soin de toujours fixer le sol, soucieux de cacher la majeure partie de son visage. Mais Le demi-elfe n’avait pas besoin de voir le visage de son adversaire pour savoir ce qu’il s’était passé…

Du sang continuait de s’écouler depuis les tuyaux qui pendaient le long des bras d’Orion, mais ce dernier ne semblait plus s’en soucier désormais. En voyant l’étrange attitude qu’avait subitement adoptée le combattant, ainsi que l’étrange sourire sur le visage de la vampire, Philis se sentit particulièrement mal à l’aise. Et l’inquiétude dans le regard hésitant de 64 ne faisait vraiment rien pour arranger la chose. Que se passait-il à la fin ?
Soudain, l’ange repensa à la question que lui avait posée son mari juste avant. Il avait cherché à savoir si Orion avait bu du sang d’Artémis…
L’archère écarquilla des yeux en réalisant ce qui avait poussé 64 à poser cette question. Bon sang, mais pourquoi n’y avait-elle pas pensé plus tôt ? Mais alors, cela voulait dire que…

« Dis, commença Orion chez qui on pouvait sentir la colère monter, tu sais ce qu’on dit d’un vampire qui s’est vidé de son sang ? »

Le tyran ne répondit pas. Il se contenta de serrer les dents derrière son foulard. Visiblement, ce qu’il redoutait s’était produit.
Le chef rebelle se décida enfin à lever la tête pour regarder son ennemi en face, montrant ainsi son visage. Du sang dégoulinait autour de sa bouche, il avait légèrement retroussé ses lèvres pour exhiber son impressionnante dentition, dont les canines s’étaient anormalement rallongées. Il fixait 64 avec une haine manifeste dans le regard. Le demi-elfe put d’ailleurs constater la présence d’une lueur rougeâtre au fin fond de sa rétine. Une lueur grandissante qui s’étendait peu à peu dans ses yeux pour les teindre en rouge.
Il n’y avait plus aucun doute possible désormais : Orion avait bu du sang d’Artémis et s’était transformé. A partir de maintenant, les dirigeants de Fléau n’avaient plus qu’un seul vampire à affronter, mais deux.

« On dit qu’il a les crocs ! » ajouta l’ex-humain avec colère.

Maitre-Misha
Niveau 10
22 février 2007 à 13:42:59

"Mais Le demi-elfe"

Bouahahaha, une majuscule en trop, il y a une faute, euh :o))

Bref, les retournements de situation dans ce dernier combat sont bien plus nombreux que ce que je pensais... Il a du y en avoir 5 pour l´instant il me semble... C´est tout bonnement très bien :o))

Celui-là est particulièrement sympa, puisque sans phoenix, La pauvre Artémis est particulèrement vulnérable, et Orion n´en possédant pas, de sang de phoenix, il est facilement butable également... Mais ses capacités doivent être multipliées... Enfin bon, je me demande bien ce que tu nous trouveras (ou nous as trouvé :o)) ) pour la suite, un nouveau retournement, ou l´épilogue, en Happy end bien sûr xD

Dark-Alchemist
Niveau 10
22 février 2007 à 13:51:23

Misha :d la prochaine fois, donne un plus grand morceau de la phrase, parce que là j´arrive même pas à la localiser cette majuscule ><

Maitre-Misha
Niveau 10
22 février 2007 à 13:54:27

"L’humain plia alors le bras et prit appui dessus pour se relever. L’homme se leva tout en prenant son temps, comme s’il économisait son énergie pour la suite des évènements. Une fois debout, il resta immobile quelques secondes, les bras ballotant au même rythme que ses tuyaux sectionnés. A aucun moment il n’avait levé les yeux vers 64, prenant soin de toujours fixer le sol, soucieux de cacher la majeure partie de son visage. ""Mais Le demi-elfe"" n’avait pas besoin de voir le visage de son adversaire pour savoir ce qu’il s’était passé… "

Autre chose? :o))

Dark-Alchemist
Niveau 10
22 février 2007 à 17:28:21

Chapitre 117 : La haine dans le sang

Orion semblait prêt à se jeter sur 64 à tout moment. Il ne paraissait même plus humain. On aurait dit une sorte de bête sanguinaire, dressée pour tuer et n’ayant que la volonté d’accomplir ce pourquoi on l’avait élevée. A côté Artémis, dont la nature était pourtant devinable grâce à certains détails, paraissait être une humaine des plus normales.
Soudain, la femme vampire ouvrit légèrement la bouche, montrant ainsi qu’elle avait l’intention de prendre la parole...

« Toujours des humains tu devras te nourrir
Et jamais le soleil tu ne pourras voir.
Si des fidèles compagnons tu désires,
Alors un peu de ton sang ils devront boire… »

Le demi-elfe sembla perdre patience. Il n’avait que faire de ces petites comptines que se transmettaient les vampires entre eux. Il savait déjà comment un vampire pouvait donner naissance à un autre. Et il savait également comment s’en débarrasser.
Les yeux du tyran devinrent rouges et ses pupilles prirent la forme de fentes verticales. A ce moment là, Orion ouvrit de grands yeux, comme si ce changement était une sorte de signal qu’il attendait avec impatience.
L’instant d’après, le nouveau vampire avait disparu pour réapparaître juste devant 64. Ce dernier n’eut même pas le temps de réaliser ce qu’il s’était passé et se prit un coup d’une force surhumaine en plein torse. La seconde qui suivit, il se retrouva encastré dans un mur, entouré de guivres qui s’étaient écartées de justesse pour éviter l’impact.
Le demi-elfe avait le souffle coupé. Lorsqu’il recommença à respirer, ce ne fut pas sans douleur.

« Il m’a réduit au moins trois côtes en miettes, songea-t-il, ce n’est pas normal. Les vampires ne sont censés acquérir de la force qu’en se nourrissant. Mais lui, il vient à peine de se transformer et il est déjà plus fort que sa compagne. »

« Mais sache que, dès lors, une heure durant
La haine ils auront dans le sang » reprit Artémis à haute-voix.
64 fronça des sourcils, que voulait-elle dire ?
« Tes connaissances sur les vampires m’ont impressionnées tout à l’heure, admit la fiancée d’Orion, tu sembles d’ailleurs bien renseigné sur pas mal de choses, surtout les monstres et autres créatures. Mais en ce qui concerne mon espèce, il y a un détail que tu ignores sans doute, pour la simple et bonne raison que seuls les vampires le connaissent. Lorsqu’une personne se transforme, son corps meurt, entraînant d’atroces souffrances. L’espace d’un instant, le cerveau et le cœur cessent de fonctionner avant de se remettre en marche. Lors de ce processus, tout le système nerveux est excité, ce qui entraîne cette douleur qu’Orion a ressentie tout à l’heure.
Mais ce n’est pas la seule chose à savoir à ce sujet, un autre détail est à prendre en compte : toutes les facultés du cerveau ne se réactivent pas d’un seul coup. Tout d’abord, c’est le cerveau végétalien qui se réanime, celui qui génère les instincts primitifs. En l’état actuel, l’homme que vous avez en face de vous n’est plus qu’une bête sanguinaire aux sens surdéveloppés qui se laissera guider par ses émotions. Peu à peu il va retrouver ses facultés mentales et sa capacité à raisonner, mais ça prendra tout de même quelques minutes. »
Le demi-elfe commença à s’extirper de la paroi dans laquelle il était enfoncé, sans lâcher le nouveau vampire des yeux. Artémis venait de lui donner la raison de son agressivité, mais pas de sa force. Il ne devait pas riposter avant d’en savoir plus... et peut-être trouverait-il alors un moyen de gérer l’ennemi plus facilement.
« Mais ce dérèglement du cerveau entraîne un autre changement, continua la vampire, les limites imposées par le cerveau sont momentanément désactivées. Habituellement, nous ne pouvons pas exploiter nos muscles à cent pour cent de leurs capacités car notre cerveau nous impose une limite qui est physiquement impossible à dépasser. Il s’agit d’une sorte de ligne infranchissable qui nous permet d’éviter le déchirement musculaire. Cependant, chez le jeune vampire, cette ligne n’existe pas. En ce moment, Orion est donc en mesure d’utiliser son corps au maximum de son potentiel. Bien entendu, il se blessera en quasi-permanence de l’intérieur. Mais il s’en fiche complètement puisque, non seulement il se régénérera aussitôt, mais en plus il ne ressent plus la douleur. »
Le tyran avait appris ce qu’il voulait savoir, mais cela ne l’aidait guère à régler le problème. Il avait espéré qu’une quelconque énergie fût mise en jeu dans cette situation, mais rien. Tout se situait au niveau du fonctionnement du cerveau. La seule chose que le sans nom pouvait faire, c’était résister à une véritable machine à tuer durant une heure… ou l’éliminer avant.

Sans prévenir, Orion disparut à nouveau. Par réflexe, 64 se protégea le corps à l’aide de ses bras. Il prit alors un violent coup de la part du jeune vampire et s’enfonça à nouveau dans le mur qui se trouvait derrière lui. Le combattant continua ainsi de donner une série de coups avec toute sa hargne, faisant preuve à la fois de force et de rapidité. A aucun moment il ne laissait le temps à 64 de riposter. Ce dernier était donc réduit à se protéger des coups du mieux qu’il le pouvait.
Philis voulut intervenir en tirant une flèche dans le dos d’Orion. Mais Artémis s’interposa et prit le projectile dans l’épaule.
« Je n’en ai pas fini avec toi, dit-elle sans se soucier de sa blessure, et si nous les laissions entre eux sans interférer ? Cela nous permettra de régler nos affaires en attendant… »
L’archère grinça des dents. L’idée de laisser son mari combattre seul le monstre qu’était devenu Orion ne lui plaisait guère, mais elle n’avait visiblement pas le choix.

« Je ne pensais pas qu’une simple limite imposée par le cerveau pouvait faire une si grande différence, pensa 64 qui continuait d’encaisser, dès son premier coup il m’a démis les deux épaules. Si je n’avais pas le dos encastré dans le mur, ma garde se serait déjà baissé toute seule. Et qui sait ce que ce monstre aurait pu me faire le temps que je me régénère ? »
Soudain, Orion cessa de donner des coups directs et opta pour un coup ascendant. Par chance, le sans nom eut le réflexe de serrer les coudes pour bloquer l’attaque. Les phalanges du nouveau vampire heurtèrent les pointes des articulations du demi-elfe de plein fouet.
Malgré le fait qu’il fût enfoncé profondément dans le mur, 64 décolla tout de même dans les airs, creusant un long sillage vertical dans la paroi. Il s’immobilisa à une dizaine de mètres au dessus du sol, le dos toujours ancré dans le décor, puis il baissa les bras.
« Voilà que mes tendons me lâchent maintenant, s’inquiéta le tyran, il faut que je gagne du temps pour me soigner. Dans cette position, je suis bien trop vulnérable pour résister à ses assauts. Un seul coup de poing au visage de sa part, et c’en est fini… »
La main d’Orion avait souffert du choc également. La peau de ses phalanges s’était complètement arrachée avec la puissance de l’impact et un de ses os traversait sa chair pour sortir de son poignet.
Le combattant leva les yeux vers 64. Puis, sans la moindre hésitation, frappa le mur pour y enfoncer son poing. Il en fit de même avec l’autre main, malgré sa blessure, puis les pieds, et commença ainsi à escalader la paroi…
« Qu’est-ce que vous attendez ?! paniqua le demi-elfe en s’adressant aux dragons qui l’entouraient, occupez-vous de lui ! Empêchez-le d’arriver jusqu’à moi ! »
Ne sachant de qui avoir le plus peur entre 64 et Orion, certains reptiles hésitèrent. Malgré tout, les plus téméraires se lancèrent à l’assaut du jeune vampire. L’instant d’après, ceux qui ne s’étaient pas décidés s’avancèrent à leur tour, probablement rassurés par la confiance de leurs semblables.
Les créatures avaient beau être nombreuses, elles ne faisaient que ralentir la progression du chef rebelle. Le créateur de Fléau regardait son adversaire se frayer un chemin au milieu des wyvernes et autres reptiles volants avec une aisance des plus inquiétantes. Finalement, le demi-elfe commença à remuer légèrement ses bras, imitant une sorte de tremblement. Il savait que la chaleur accélérait ses facultés de régénération, mais il ne pouvait se permettre de gâcher trop de mana en créant des flammes autour de ses bras. Il devait donc se résigner à s’échauffer les muscles au maximum pour guérir légèrement plus vite.
Arrivé à mi-chemin, Orion cessa d’enfoncer ses bras dans le mur et posa simplement son pied droit sur la paroi. Puis, il fit de même avec son pied gauche, avant de se lever. Il était désormais debout sur le mur, comme si ce dernier se trouvait être le sol. Il se remit ensuite à avancer, progressant bien plus vite que précédemment.
« C’est mauvais, songea 64, il commence déjà à maîtriser la manipulation de son centre de gravité. Si ça continue comme ça, il sera bientôt capable de se maintenir dans les airs. Et en plus, maintenant il a les mains libres lorsqu’il combat sur des parois verticales, contrairement à moi qui suis obligé de m’accrocher… »

Soudain, le combattant réalisa une brusque accélération. L’instant d’après, il était nez à nez avec le sans nom. Ce dernier poussa sur ses bras afin de se sortir de la paroi, puis roula sur le côté en se servant de ses griffes pour rester fixé au mur. Il évita ainsi de justesse le coup porté par son adversaire, dont le poing s’enfonça dans la solide surface verticale.
Orion tourna son regard vers 64 et resta immobile l’espace d’une seconde. La vue du demi-elfe, apparemment indemne, semblait profondément l’énerver. Il prit une profonde inspiration, montrant à nouveau ses crocs sanguinolents, fixant son ennemi avec hargne, les yeux désormais injectés de sang, puis lui porta un nouveau coup.
Le tyran ne se protégea que d’un bras, étant obligé de garder l’autre pour se maintenir contre le mur à l’aide de ses griffes. Sous la puissance de l’adversaire, le demi-elfe recula de plusieurs mètres, laissant trois petits sillages derrière lui, ceux des lames de son gantelet.
« J’aurais peut-être dû trouver un moyen de bloquer l’attaque avec mes deux bras, pensa-t-il en voyant le membre avec lequel il venait de parer le coup ballotter le long de son corps, il m’a encore démis l’épaule… »
A nouveau le jeune vampire chargea. Cette fois-ci, le sans nom rangea ses griffes et se laissa tomber dans le vide. Son adversaire changea alors de direction et se jeta à son tour dans les airs, entamant une descente en piqué pour le rattraper et l’avoir en plein vol.
Sous son foulard, 64 sourit : Orion venait de faire exactement ce qu’il voulait. Le demi-elfe se mit à tourner sur lui-même, concentrant son mana au niveau de ses mains. Et lorsque l’ennemi fut assez proche, il créa de nouveau sa protection aqueuse. Avec la vitesse qu’il avait prise, le jeune vampire ne serait pas arrêté, mais ce n’était pas l’effet désiré par le demi-elfe…
Emporté par le courant aquatique et sa propre vitesse, la trajectoire du combattant dévia légèrement et il passa à côté de sa cible. Il doubla donc 64, qui se retrouva alors au dessus de lui et lui envoya une sphère de vent. La chute du combattant fut alors accélérée et il heurta le sol de plein fouet, soulevant un important nuage de poussière…

De leur côté, Philis et Artémis ne cessaient d’intercepter leurs attaques respectives. Les deux femmes semblaient avoir renoncé au combat aérien et se contentaient de raser le sol lors de leurs déplacements. L’ange ne se servait de ses ailes que pour accélérer ses mouvements. Et elle en avait d’ailleurs grandement besoin étant donné la vitesse de son adversaire. En effet, Artémis semblait plus rapide encore au sol que dans les airs. C’était à se demander de quels animaux elle avait bien pu se nourrir pour acquérir une telle vivacité.
La vampire évita une flèche de justesse, puis fonça sur son ennemie, résignée à ne plus attaquer à distance. Par sécurité, elle se pencha en avant, utilisant ses épaules pour masquer son cœur à la ligne de mire de l’archère.
« Idiote ! songea Philis en bandant son arc, j’ai toujours plusieurs points mortels à toucher ! »
L’ange lâcha la corde de son arc et une flèche alla se planter dans la clavicule d’Artémis. Cependant, cela ne sembla pas l’arrêter pour autant. Supposant qu’elle devait avoir raté sa cible de peu, l’archère sortit deux nouvelles flèches et les décocha si vite qu’elle sembla les avoir tirées en même temps. L’une se planta au milieu du front de la cible, forçant cette dernière à hocher légèrement la tête à cause de la force de l’impact. Ceci eut pour effet de mettre en évidence le larynx de la victime, dans lequel vint se planter le deuxième projectile.
Malgré cela, Artémis n’arrêta pas sa course. Philis en fut d’ailleurs si surprise qu’elle n’évita le coup de griffes ennemi que de justesse. Mais l’instant d’après, elle fut tout de même saisie à la gorge par son adversaire.
« C…comment peux-tu encore…, articula l’ange.
- Être en vie ? compléta la femme aux yeux rouges, je ne le suis plus. Tu étais tellement obsédée par le fait que je n’avais plus de sang de phénix dans les veines que tu sembles avoir oublié un détail : je reste un vampire malgré tout. Avec tes petites flèches, la seule façon que tu avais de me tuer réellement était de viser le cœur. Manque de chance, c’est justement l’un des seuls points que je protégeais en mettant mes épaules en avant. »
Éprouvant de plus en plus de difficultés à respirer, Philis se décida à claquer des doigts. Artémis jeta alors un coup d’œil par-dessus son épaule et vit que le dragon n’avait pas bougé. Il se contentait de regarder dans leur direction, ne sachant quoi faire.
« Quel dommage, fit remarquer la femme vampire, il n’a plus de phénix à tuer pour me neutraliser à chaque fois que tu siffles ou claques des doigts. C’est fini les petites séances de torture, tu ne peux plus rien pour m’arrêter maintenant. Apparemment, ces reptiles sont dressés pour t’obéir, mais ils n’ont visiblement pas cet instinct maternel, qui les pousse à protéger 64, envers ta petite personne. Si tu veux qu’ils te sauvent, il va falloir que tu leur en donnes l’ordre… »
Artémis approcha alors son visage de celui de sa victime.
« Mais j’oubliais, lui murmura-t-elle, je te serre la gorge si fort que tu n’arrives même plus à prononcer un mot… »

Orion chargea une fois encore. Sa vitesse était telle qu’il devenait presque invisible à l’œil nu. Mais 64 n’avait pas besoin de voir son adversaire pour savoir de quel côté il arriverait. Il avait déjà affronté un ennemi bien plus rapide par le passé, et à chaque fois il était arrivé à prévoir le côté d’où provenait l’attaque. De plus, il avait toujours sa défense absolue…
Le demi-elfe tournoya sur lui-même, créant une véritable barrière aquatique autour de lui. L’instant d’après, le combattant réapparut, bloqué par la protection du sans nom. Il se faisait découper de toutes parts, mais ne semblait pas s’en soucier pour autant. Il continuait d’avancer, essayant de passer au travers de cette terrible technique.

Au bout de quelques instants de lutte acharnée, il parvint enfin à passer un bras, puis une jambe. La seconde d’après, le jeune vampire avait complètement traversé la barrière, pourtant réputée infranchissable.
64 fut si surpris de sentir la présence de son adversaire aussi proche de lui qu’il s’arrêta de tourner. Il se retrouva alors nez-à-nez avec Orion, ce dernier ayant déjà levé le poing pour le frapper au visage de toutes ses forces.

Le demi-elfe n’eut même pas le temps d’esquiver, ni même de se protéger, et se prit le coup de plein fouet…

Dark-Alchemist
Niveau 10
24 février 2007 à 22:06:05

Chapitre 118 : Équation

Les dernières gouttes d’eau qui avaient constitué le bouclier de 64 touchèrent le sol, suivies de près par quelques gouttes de sang. Orion, le poing toujours tendu, le corps presque intégralement recouvert de coupures, ne lâchait pas son adversaire des yeux. Quant au tyran, il était toujours debout, immobile, défiant le combattant du regard. Le poing de ce dernier l’avait touché en plein milieu du front, mais cela ne paraissait guère le déranger.
Le jeune vampire ne semblait pas en revenir. Il était tellement abasourdi qu’il n’avait pas diminué la pression de son poing contre le visage de 64.
« J’ai senti les os de mon bras se fissurer sous la force du choc, pensa l’ex-humain avec stupeur, comment peut-il encore tenir debout après un tel coup ? Sa boite crânienne aurait dû exploser ! »
Pourtant, le demi-elfe semblait bel et bien indemne, même si plusieurs choses avaient changé chez lui. Tout d’abord, l’inquiétude dans son regard s’était totalement dissipée pour laisser place à un mélange de colère et de détermination. Ensuite, un léger filet de sang coulait depuis son front. Et pour finir, son visage s’était complètement couvert d’écailles noires…

Orion continua de fixer son adversaire avec des yeux hagards, pendant que ses cicatrices se refermaient. Il sentait une puissance grandir à l’intérieur du sans nom, mais d’où provenait-elle ?
« J’espère que tu n’avais pas prévu avoir une longue vie, annonça 64, parce que c’est fini. »
Sur ces mots, les gantelets du tyran devinrent plus grands, puis glissèrent de ses mains. Le combattant, intrigué par le son des armes tombant sur le sol, lâcha le demi-elfe du regard et baissa légèrement les yeux. A cet instant, ce dernier tourna brusquement la tête sur le côté, éloignant ainsi la main d’Orion qui était collée à son visage.
L’espace d’un instant, le jeune vampire crut rêver : d’un simple mouvement de la tête, 64 était parvenu à lui écarter le bras avec une force peu commune. Le chef rebelle avait le bras littéralement tendu sur le côté. Dans une telle position, même s’il n’avait pas été figé de stupeur, jamais il n’aurait eut le temps de se protéger de l’attaque suivante : un coup de poing à l’estomac.
Le nouveau vampire vola jusqu’à heurter un mur, qui se fissura sous la puissance de l’impact, juste avant de tomber à genoux sur le sol. Orion eut de légers vertiges. Sa tête avait heurté la paroi si violemment qu’il devait s’être fracturé le crâne. Mais peu lui importait, d’ici peu il serait guéri. En revanche, la blessure qu’il avait au ventre mettrait sans doute plus de temps à cicatriser…
Ce n’était pas que du sang qui sortait de l’endroit où avait frappé 64, mais aussi des boyaux. Orion avait littéralement ses tripes à l’air. Il pouvait voir de ses propres yeux que le coup porté par le tyran avait endommagé la majorité de ses organes internes.
« Heureusement que je suis un vampire et que je ne ressens pas non plus la douleur, songea l’ex-humain, sinon je serais mort ou je souffrirais le martyre. »
Le demi-elfe s’avançait lentement vers son adversaire. Des fissures serpentaient à ses pieds, comme si le sol attendait son passage pour se disloquer. Alors qu’il guérissait, bien que trop lentement à son goût, Orion jeta un coup d’œil au bras droit de son adversaire. Celui-ci dégoulinait de sang. Il en était couvert jusqu’au coude. Voyant cela, le combattant n’avait pas besoin de se tâter le dos pour vérifier s’il n’y avait pas un autre trou. Aucun doute n’était possible à ce sujet : le bras de 64 l’avait traversé juste avant qu’il ne soit repoussé en arrière.

Le tyran n’était plus qu’à un mètre, le mur commençait à se fissurer à son tour.
« Inutile d’essayer de fuir pour l’instant, lança-t-il sur un ton anormalement calme, il te faudra encore quelques secondes de plus pour que la vertèbre que j’ai détruite en frappant ne soit reconstituée. En l’état actuel des choses, tu n’es même pas en mesure de te relever, ni même de te servir de tes jambes. »
Le chef rebelle grinça des dents en constatant que 64 disait vrai. Il avait beau y mettre toute la volonté dont il disposait, ses jambes ne répondaient pas.
« Ma prochaine cible est ton cœur, annonça le créateur de Fléau en levant le poing, tu peux essayer de te protéger avec tes bras mais ça serait vain : avec ma force, ma main atteindra sans problème le mur qui se trouve derrière toi, même si tu portais une armure. »

Les deux adversaires se défièrent du regard durant un bref moment. Puis un gémissement étouffé vint briser le silence.

64 se raidit en entendant ce son. Il en était certain, c’était la voix de Philis. Il jeta immédiatement un coup d’œil par-dessus son épaule, et vit sa femme en train de se faire étrangler par Artémis. Cette dernière soulevait l’archère d’une seule main et resserrait progressivement l’étreinte de ses doigts autour du cou de sa victime.
Voyant la scène, le demi-elfe oublia complètement Orion et se mit à courir en direction de la femme vampire avec une seule idée en tête : lui infliger de terribles souffrances pour lui faire payer le fait d’avoir osé mettre Philis en danger.
L’ange suffoquait, ses forces la quittaient. Même si elle l’avait particulièrement bien caché jusque là, ses réserves de mana étaient presque vides. Il lui en restait tout juste assez pour utiliser un sort autour de sa main. Mais dans la situation actuelle, elle ne parvenait même plus à concentrer son mana de façon correcte. Tant qu’elle n’aurait pas trouvé un moyen de se libérer, elle ne pourrait pas utiliser la magie pour se défendre…
Soudain, une bourrasque emporta Artémis, la forçant ainsi à lâcher l’archère. La vampire fut violemment plaquée contre un mur, à deux mètres du sol. Le vent était si fort que, petit à petit, un cratère commençait à se former dans la paroi. Des entailles se mirent à apparaître sur la peau de la fiancée d’Orion. Ces dernières cicatrisaient presque aussitôt, mais de nouvelles apparaissaient plus vite que les premières ne guérissaient. Artémis ne pouvait même pas bouger le petit doigt, elle sentait sa peau s’arracher en divers endroits de son corps sans pouvoir réagir. Elle n’osait même pas ouvrir les yeux de peur que ceux-ci soient également victimes de la puissance de cette véritable tempête. Et même si elle les avait ouverts, elle n’aurait certainement pas vu grand-chose avec une telle bourrasque. Qui diable pouvait générer un tel vent de façon continue ?

Le tyran marchait tranquillement vers Artémis, la main gauche tendue vers elle. Une véritable tornade horizontale s’était formée entre son bras et la vampire, et il ne semblait pas avoir besoin de forcer pour maintenir son sort à pleine puissance. Lorsqu’il arriva au niveau de Philis, qui se tenait à genoux le temps de reprendre son souffle, il s’arrêta. Sans lui demander comment elle allait, il porta sa main droite en dessous du menton de l’ange. Une faible lueur jaunâtre émana de la main du demi-elfe, puis s’éteignit. Lorsqu’il la retira, les rougeurs autour du cou de l’archère, provoquées par l’étreinte d’Artémis, avaient disparu.
De la même façon, 64 soigna la brûlure que sa femme s’était faite à l’épaule durant le combat. Une goutte de sang coula depuis le front du tyran, puis il reprit son chemin en direction de la vampire…
Plus le créateur de Fléau s’approchait et plus les coupures qui se formaient sur le corps d’Artémis se faisaient profondes. Lorsque le sans nom cessa de s’avancer, la plupart des entailles arrivaient jusqu’aux os de la femme. Il maintint son sort ainsi durant une dizaine de secondes encore, puis le dissipa.
L’unité 67 recommença à respirer. Elle aurait aimé pouvoir hurler durant le supplice qu’elle venait de subir, mais la pression s’était montrée tellement forte qu’elle n’avait pu prendre la moindre inspiration. Ses jambes tremblaient et elle mettait de plus en plus de temps avant de se régénérer. Elle aussi commençait à manquer de mana, ce qui semblait être le cas de tout le monde, à l’exception de 64. Ce dernier paraissait au contraire au sommet de sa forme. Il pouvait lancer de puissants sorts et porter des coups mortels sans fournir le moindre effort… Mais qui était-il à la fin ?

« Cette douleur que tu ressens n’est rien comparé à ce que je vais te faire subir pour avoir osé blesser Philis » adressa-t-il à celle qu’il venait de torturer.
Sur ces mots, il leva son autre bras en direction de sa victime.
« Je vais t’arracher les membres avec mon sort, annonça-t-il, et je prendrais suffisamment mon temps pour que tu puisses sentir chacun de tes nerfs céder sous le poids de ma puissance…
- Hé ! » intervint la voix d’Orion.
Le demi-elfe regarda par-dessus son épaule, puis ses yeux s’écarquillèrent. Le combattant était déjà suffisamment guéri pour tenir à nouveau debout, mais ce n’était pas là le plus inquiétant : Philis était à sa droite, tenue par le vampire au niveau de la nuque. Apparemment, le chef rebelle était parvenu à se glisser dans son dos afin de la prendre en otage, il lui avait même retiré son arc et son carquois pour les jeter à l’autre bout de la salle.
Voyant la scène, 64 se précipita aux côtés d’Artémis et la saisit à son tour par la nuque. Les adversaires placèrent tout deux leur main libre devant le cœur de leur otage respectif.
« Si tu lui fais le moindre mal, lança l’ex-humain, je brise une côte de ta femme pour lui percer le cœur avec !
- Et j’en ferai de même avec ta fiancée, menaça calmement le sans nom, puis je t’éliminerai.
- Relâche-là ! ordonna Orion.
- A toi l’honneur, lança 64.
- Toi d’abord, répondit le combattant, j’insiste !
- Moi de même » rétorqua le demi-elfe.

Discrètement, l’ange cacha sa main droite dans son dos. En la mettant ainsi en arrière, elle la sortait du champ de vision d’Orion, qui se trouvait juste à côté d’elle. Le sans nom remarqua ce mouvement et eut un léger sourire sous son foulard. Il savait que, si elle prenait son temps, Philis était capable de lancer un sort sans même que l’ennemi ne puisse sentir les variations de mana. 64 n’avait plus qu’à gagner du temps, et l’archère pourrait se débarrasser elle-même du combattant en lui perçant le cœur.
Mais un problème persistait : de l’endroit où elle se trouvait, Artémis pourrait apercevoir le sort en préparation et prévenir son fiancé. De plus, se déplacer était trop risqué, Orion pourrait très bien voir les éclairs se former dans la main de Philis par accident si on le poussait à regarder dans une autre direction…
« Un mot, un seul, murmura 64 pour que seule Artémis l’entende, et tu peux dire adieu à la vie ainsi qu’à celle de ton compagnon. »
La vampire essaya de garder son calme. Elle devait absolument trouver une solution pour se libérer, mais laquelle ?
« J’aimerais comprendre quelque chose, adressa subitement le sans nom au combattant, pourquoi me combattre avec autant d’ardeur ? Est-ce vraiment la seule option qui se propose à toi ? »
Orion fronça des sourcils. Où voulait-il en venir ?
« Si tu ne luttais pas, commença le créateur de Fléau, si tu rejoignais ceux qui ont été assez intelligents pour se mettre à mon service, tes conditions de vies seraient bien meilleures. Toi, ta famille, tes proches, ne veux-tu pas les mettre à l’abri du danger ? Pourquoi vouloir autant me renverser ?
- Parce que ce que tu fais est mal, répondit l’ex-humain, tu détruis la vie de nombreuses autres personnes pour améliorer la tienne.
- Parce que ce que tu fais est différent peut-être ? » lança 64.
Le combattant ouvrit la bouche, mais aucune réponse ne lui vint à l’esprit.
« Tu n’es pas différent de moi, reprit le tyran, si tu me combats c’est pour améliorer ton existence ainsi que celles des personnes que tu aimes. Les personnes qui t’ont envoyé ici veulent elles aussi que leur vie s’améliore. Nous voulons chacun une existence plus agréable, et pour cela nous sommes prêts à détruire celles des autres si nécessaire. Mais maintenant, je t’offre une opportunité de protéger ta vie ainsi que celles de tes proches sans avoir à détruire la mienne ou celles de mes amis. Tout ce que tu as à faire, c’est de rejoindre mes troupes. Avec tes compétences tu parviendrais très vite à obtenir le commandement de nombre de mes troupes… »
Le jeune vampire serra légèrement le poing sous l’effet de l’émotion, tentant de se retenir pour ne pas briser la nuque de Philis. L’archère sentit que les puissants bras du combattant commençaient à trembler.

« Des gens comptent sur moi, commença ce dernier, je ne peux pas les laisser tomber. Je sais que ce que je fais est juste. Le bien est destiné à repousser le mal, quels qu’en soient les sacrifices… C’est pourquoi je vais mettre fin à ton règne dès ce soir ! »
Orion s’était laissé envahir par l’émotion et avait hurlé la dernière phrase en fixant 64, comme pour être certain que ce dernier l’avait bien entendue, comme si le simple fait de prononcer cette phrase allait avoir un impact sur l’issue du combat.
Quant au sans nom, il se contenta de soutenir le regard que lui lançait son adversaire avant de lancer un rire sardonique.
« Quel beau discours nous avons là, ironisa-t-il, décidément vous ne comprendrez jamais. Le bien, le mal, la justice, le destin… tout ceci n’existe pas. Les seules choses qui comptent, ce sont nous, les choix que nous faisons et les conséquences qu’ils entraînent. Si le monde est tel qu’il est aujourd’hui, c’est parce que j’ai fait les choix qui m’ont permis d’obtenir le pouvoir. Et la conséquence que ça entraîne, c’est que je décide de tout ce qu’il se passe sur cette planète ou presque. Par exemple… »
Son regard se tourna vers l’énorme dragon qui, jusque là, s’était contenté de regarder la scène. Voyant que son maître la regardait, la bête se leva et attendit que 64 lui donne des instructions.
« Maintenant qu’aucun de nous deux n’est en mesure d’intervenir, reprit le demi-elfe, je pourrais très bien ordonner à mes dragons de pourchasser tous tes amis et de m’apporter leurs corps calcinés. Qu’est-ce qui m’en empêcherait ?
- Le fait que j’ai ta femme en otage, menaça Orion.
- Et qu’en contrepartie j’ai ta fiancée, rétorqua 64, donc si je donne cet ordre tu te retrouveras dans une impasse. Si tu me laisses faire, mes dragons remueront ciel et terre pour retrouver tes proches qui finiront inévitablement par périr. Mais si tu veux intervenir, tu devras tuer Philis et en représailles je tuerai ta fiancée pour ensuite m’attaquer à toi. Tu ne seras alors plus en mesure d’empêcher les dragons de partir chasser, et tes amis périront aussi. Tu pourrais aussi tout simplement relâcher Philis pour mieux les retenir. Mais dans ce cas, qui m’empêcherait de tuer ta fiancée la seconde suivante ? De plus, nous serions alors deux face à toi et nous prendrions inévitablement l’avantage. Dans tous les cas, tes amis deviendront les proies de mes dragons. Tu peux sauver cette vampire que je tiens en otage, mais eux, qui les sauvera ? Ta justice peut-être ? Les notions de bien et de mal auxquelles tu t’attaches ? Le destin ? Certainement pas. La seule chose qui pourrait les épargner, ce serait un choix de ta part, celui de cesser le combat pour te rendre. Celui de te joindre à moi. »

Le nouveau vampire ne trouvait rien à répondre au discours que tenait le demi-elfe. Il avait raison sur de nombreux points… Mais était-il vraiment sérieux dans sa proposition ? Cela paraissait bien trop gros, y avait-il un piège ?

Maitre-Misha
Niveau 10
24 février 2007 à 22:18:48

« J’espère que tu n’avais pas prévu avoir une longue vie, annonça 64, parce que c’est fini. »

Sais-tu que j´adore cette phrase, et que je comptais l´utiliser dans une de mes productions?T_T
Sadique :o))

Enfin bref, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles, encore deux hapitres pour un retournement de situation exceptionnel (xD), et puis la fin... 120 chapitres, ça nous fait un bon livre de 35 pages environ...

C´est bon, tu peux terminer :o))

Maitre-Misha
Niveau 10
24 février 2007 à 22:21:53

350 pages*

Sinon, c´est réellement minable xD

Sinon, je me demandais juste un petit truc... 64... Il craint quoi? :o))

Dans cette "transformation", il donne une impression de toute puissance... Si Xenora était présente également, on aurait vraiment pu le prendre pour un Dieu ^^

Dark-Alchemist
Niveau 10
24 février 2007 à 22:26:00

Misha :d) je te conseilel de ne jamais croiser ma route IRL... ><

Tu viens de prendre le premier message de la page ! celui réservé à la MaJ ! :fou:

Dark-Alchemist
Niveau 10
24 février 2007 à 22:28:55

~¤~¤~¤~¤~¤~¤~¤~¤~ Index : Evil Project, 250 Ans Après ~¤~¤~¤~¤~¤~¤~¤~¤~

Page 1 :
Introduction
Chapitre 1 : La peur de l´oubli
Chapitre 2 (partie 1) : La violence gratuite
Chapitre 2 (partie 2) : Les accidentés
Chapitre 3 : Choc émotionnel
Chapitre 4 : Evénements tragiques
Chapitre 5 : Sombre coïncidence
Chapitre 6 : Séparation
Chapitre 7 : Le début du cauchemar
Chapitre 8 : 11 ans après...
Chapitre 9 : De nouvelles connaissances
Chapitre 10 : Deux jours, deux duels
Chapitre 11 : Vharley
Chapitre 12 : Première mission, deuxième duel
Chapitre 13 : Retour à la case départ
Chapitre 14 (partie 1) : Libération
Chapitre 14 (partie 2) : Naissance
Chapitre 15 : Retrouvailles mouvementées
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-1-0-1-0-0.htm

Page 2 :
Chapitre 16 : Une nuit étoilée
Chapitre 17 : Une victime de plus
Chapitre 18 : Deuxième évasion
Chapitre 19 : La perforeuse d´émeraude
Chapitre 20 : Inscriptions
Chapitre 21 : Un jeu clandestin
Chapitre 22 : Que le combat commence !
Chapitre 23 : Les deux boucliers invincibles
Chapitre 24 : La joie et la colère
Chapitre 25 : Nouvelle crise
Chapitre 26 : Perforeuse d´émeraude et tueuse d´opale
Chapitre 27 (Partie 1) : Capture
Chapitre 27 (Partie 2) : Poursuite
Chapitre 28 : Vengeance
Chapitre 29 : Rêves étranges
Chapitre 30 : Opposition
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-2-0-1-0-0.htm

Page 15 :
Chapitre 31 : Pacte avec le diable
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-15-0-1-0-0.htm

Page 18 :
Chapitre 32 : Les explications
Chapitre 33 : P.P.
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-18-0-1-0-0.htm

Page 21 :
Chapitre 34 : Entre rêve et réalité
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-21-0-1-0-0.htm

Page 22 :
Chapitre 35 : Danger futur, ennemi présent
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-22-0-1-0-0.htm

Page 24 :
Chapitre 36 : Changements
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-24-0-1-0-0.htm

Page 29 :
Chapitre 37 : Transmutation Resurectionelle
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-29-0-1-0-0.htm

Page 30 :
Chapitre 38 : Menace sans nom
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-30-0-1-0-0.htm

Page 31 :
Chapitre 39 (Partie 1) : Les apparences sont toujours trompeuses
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-31-0-1-0-0.htm

Page 36 :
Chapitre 39 (Partie 2) : Préjugés
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-36-0-1-0-0.htm

Page 37 :
Chapitre 40 : D´étonnement en surprises
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-37-0-1-0-0.htm

Page 41 :
Chapitre 41 : Rattrapage
Chapitre 42 : La cité céleste
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-41-0-1-0-0.htm

Page 42 :
Chapitre 43 : Irréversible
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-42-0-1-0-0.htm

Page 44 :
Chapitre 44 : Tout n´est pas parfait
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-44-0-1-0-0.htm

Page 45 :
Chapitre 45 : Dans l´antre du diable
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-45-0-1-0-0.htm

Page 46 :
Chapitre 46 (Partie 1) : Unité 35
Chapitre 46 (Partie 2) : 35, 47, 64, 78
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-46-0-1-0-0.htm

Page 48 :
Chapitre 47 : Solitude
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-48-0-1-0-0.htm

Page 50 :
Chapitre 48 (Partie 1) : Intouchable
Chapitre 48 (Partie 2) : Sept heures passées
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https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-50-0-1-0-0.htm

Page 53 :
Chapitre 49 : Tragédie
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-53-0-1-0-0.htm

Page 54 :
Chapitre 50 : La terrible louche vengeresse du démon sans ombre
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-54-0-1-0-0.htm

Page 55 :
Chapitre 51 : Famille brisée
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-55-0-1-0-0.htm

Page 56 :
Chapitre 52 : Visite imprévue
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-56-0-1-0-0.htm

Page 57 :
Chapitre 53 (Partie 1) : Echange de connaissances
Chapitre 53 (Partie 2) : La tragédie recommence
Chapitre 54 (Partie 1) : Colère et bonne volonté
Chapitre 54 (Partie 2) : Prisonniers
Chapitre 55 : Beauté glaciale et sang glacé
Chapitre 56 : Prisonnier des glaces
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-57-0-1-0-0.htm

Page 58 :
Chapitre 57 : Réunion de famille
Chapitre 58 : 15 miles plus loin
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-58-0-1-0-0.htm

Page 60 :
Chapitre 59 : Règles de vie
Chapitre 60 (Partie 1) : Vayoleth
Chapitre 60 (Partie 2) : Le vrai duel
Chapitre 61 : La gardienne première
Chapitre 62 : Une victoire, cinq défaites
Chapitre 63 : Les sciences perdues
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-60-0-1-0-0.htm

Page 61 :
Chapitre 64 : Mère et Père
Chapitre 65 : Chiens errants
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-61-0-1-0-0.htm

Page 63 :
Chapitre 66 : Secours
Chapitre 67 : Altaïr
Chapitre 68 : Invincibles
Chapitre 69 : L´ange à la lame de feu
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-63-0-1-0-0.htm

Page 64 :
Chapitre 70 : Emotions
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-64-0-1-0-0.htm

Page 65 :
Chapitre 71 (Partie 1) : Petites faiblesses
Chapitre 71 (Partie 2) : Dérèglement
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-65-0-1-0-0.htm

Page 66 :
Chapitre 72 : Une vieille connaissance
Chapitre 73 : Les quatre Séraphins du Cruxis
Chapitre 74 : Fatale erreur
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-66-0-1-0-0.htm

Page 67 :
Chapitre 75 : Sous la pluie battante
Chapitre 76 (Partie 1) : Duel à trois
Chapitre 76 (Partie 2) : Ennemi ou allié ?
Chapitre 76 (Partie 3) : Trois parties, quatre combattants
Chapitre 77 : Echec
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-67-0-1-0-0.htm

Page 68 :
Chapitre 78 : La noble lignée Yggdrasil
Chapitre 79 : Paradoxe
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-68-0-1-0-0.htm

Page 69 :
Chapitre 80 : Le plus fort vaincra
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-69-0-1-0-0.htm

Page 70 :
Chapitre 81 : Le début de la tempête
Chapitre 82 : Les quatre haches
Chapitre 83 : Combat apparent
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-70-0-1-0-0.htm

Page 71 :
Chapitre 84 : Retournement de situation
Chapitre 85 : Une défense impénétrable
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-71-0-1-0-0.htm

Page 72 :
Chapitre 86 : Revirement
Chapitre 87 : La puissance de la volonté
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-72-0-1-0-0.htm

Page 73 :
Chapitre 88 : Complications
Chapitre 89 : Des questions sans réponses
Chapitre 90 : Les cicatrices qui ne guérissent jamais
Chapitre 91 : Le jour de la tempête
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-73-0-1-0-0.htm

Page 74 :
Chapitre 92 : L´ombre qui dévorait la lumière
Chapitre 93 : Lien de sang
Lien :
https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-74-0-1-0-0.htm

Page 75 :
Chapitre 94 : Série 56
Chapitre 95 (Partie 1) : Fléau
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Page 76 :
Chapitre 95 (Partie 2) : Le septième homme
Chapitre 96 : Répartition
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Page 77 :
Chapitre 97 : Lumière Vacillante
Chapitre 98 : L´avenir en marche
Chapitre 99 : Mortelle ironie
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Page 78 :
Chapitre 100 : L´immortalité meurtrière
Chapitre 101 : Suspicions
Chapitre 102 : Le génie du mort
Chapitre 103 : Le chasseur et la proie
Chapitre 104 : Redondance
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Page 79 :
Chapitre 105 : Traque infernale
Chapitre 106 : Thermodynamique
Chapitre 107 : Compte à rebours
Chapitre 108 : Rendez-vous avez la mort
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Page 80 :
Chapitre 110 : 64
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Page 81 :
Chapitre 111 (Parties 1 et 2) : Fins
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https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-81-0-1-0-0.htm

Page 82 :
Chapitre 112 : L’ange, le phénix, le dragon, le vampire et le héros
Chapitre 113 : Neuf points et demi
Chapitre 114 : Les griffes du dragon
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https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-82-0-1-0-0.htm

Page 83 :
Chapitre 115 : L´ultime technique du tyran
Chapitre 116 : Les dernières armes
Chapitre 117 : La haine dans le sang
Chapitre 118 : Équation
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https://www.jeuxvideo.com/forums/1-8674-3559453-83-0-1-0-0.htm

Extras :
Dessin De 64 :
http://artpad.art.com/gallery/?ig6neha6o2s
Dessin De Philis (couleur) :
http://artpad.art.com/gallery/?ihewog1gu6e8
Dessin de Philis (noir/blanc) :
http://img164.imageshack.us/full.php?image=philis0013fs.jpg
Dessin De Génis Adulte :
http://img495.imageshack.us/full.php?image=genisep3mu.jpg

Version imprimable de la fic (chapitres 1 à 115) :
http://kingdom-of-tales.net/fanfics.php

Chapitre 119 :
¤ AVANCEMENT : 0%

Maitre-Misha
Niveau 10
24 février 2007 à 22:29:24

C´est la faute à Laya >_<

Et puis, j´ai appuyé sur tab, et puis, j´ai eternué, j´ai pas fait exprès xD

Sans rire, je compte pas si il y a 20 messages sur la page avant que je poste :o))

(Sinon, le chapitre est bon xD)

Dark-Alchemist
Niveau 10
24 février 2007 à 22:35:38

Misha :d) suffit de regarder sur la page des sujets, lorsque les deux derniers chiffres forment un nombre précédent d´un multiple de 20 (ici c´était 59 qui précède 60 :o)) ) alors c´est que le message suivant sera en début de page ! :fou:

Et puis mon oeil que t´as pas fait exprès :monoeil:

Maitre-Misha
Niveau 10
25 février 2007 à 01:26:17

Alors là, sauf le respect que je te dois et qui me tient à coeur, tu te goures complètement, je n´ai pas du tout fait exprès de foirer la MàJ ^^´

Je dis pas qu´après, ça m´a pas fait marrer, mais sur le coup j´y pensais pas :o))

Dark-Alchemist
Niveau 10
26 février 2007 à 15:40:31

Chapitre 119 : La fin d’un combat

De petits éclairs noirs entouraient la main droite de Philis. Au fur et à mesure que le temps s’écoulait, une sphère d’énergie sombre grandissait dans le creux de sa main.
« Doucement, songea l’archère, si je me presse trop il pourra sentir les variations. C’est ma seule chance, je ne dois pas la gâcher par précipitation… »
De son côté, 64 continuait de soutenir le regard d’Orion, même si en réalité il surveillait l’ange du coin de l’œil. Cette dernière gardait les yeux baissés, fixant le sol, comme perdue dans ses pensées.
« Tu mets trop de temps Philis, pensa le tyran, d’habitude tu es plus rapide. Ne sois pas trop lente, je ne pourrai pas continuer à détourner son attention très longtemps… »
En face, le leader du S-56 avait toujours du mal à réaliser que son ennemi venait de lui proposer une alliance. Il n’était tout de même pas sérieux ! Cela ne lui ressemblait pas. Depuis le début, le créateur de Fléau se comportait comme s’il allait remporter la victoire en les tuant, Artémis et lui. Pourquoi changerait-il d’avis subitement ? Cela cachait quelque chose…
Le sans nom ne le lâchait pas des yeux, ses yeux rouges dont les pupilles étaient aussi fines que celles d’un chat. D’après ce qu’Orion avait compris, l’apparence de son adversaire avait tendance à évoluer vers celle d’un dragon lorsqu’il se mettait en colère. Si tel était le cas, alors 64 bouillonnait au fond de lui-même, contrairement à ce qu’il laissait croire.
« Il n’a pas l’intention de me pardonner, conclut le combattant dans sa tête, il fait semblant d’être prêt à me pardonner pour que je le rejoigne. Mais dès que j’aurai libéré Philis, il tuera Artémis et se jettera sur moi. Je ne peux pas me permettre de la relâcher, mais je n’ai aucun moyen de pression sur lui. Tout ce que je fais en restant ainsi, c’est lui faire perdre patience. Je dois vite trouver quelque chose… »
Le jeune vampire chercha un moyen de passer en position de force. Il fallait trouver une faille dans le discours de 64, quelque chose qui détruirait toute son argumentation pour les déstabiliser, ne serait-ce qu’un instant. Peut-être que si le chef rebelle y parvenait, le tyran se mettrait à hésiter, ou commettrait une erreur quelconque dont il pourrait profiter.
« Rappelle-moi ce qui devrait me pousser à te rejoindre ? demanda-t-il soudainement au demi-elfe.
- Probablement le fait que la vie de tes proches dépende de ta décision, lança le dirigeant de Fléau, à moins que tu ne leur accordes pas une grande importance évidemment.
- C’est le cas » répondit Orion.
Le sans nom parut surpris. Visiblement, il ne s’attendait pas à une telle réponse. Quant à Artémis, elle eut un léger sourire au coin des lèvres avant de reprendre son sérieux. Son fiancé mentait, elle le sentait d’ici. Il essayait juste de déstabiliser 64, et sa méthode semblait plutôt efficace. S’il continuait sur cette voie, le tyran deviendrait certainement moins vigilant l’espace de quelques secondes, et la vampire pourrait s’échapper.

« Tu t’attendais à tomber face à un saint ? reprit Orion, si j’ai accepté cette mission c’est uniquement pour prouver que je suis plus fort que toi et prendre ta place sur le trône. Je ne laisse les autres m’accompagner que parce qu’ils me sont utiles, non parce que je les apprécie ou quoi que ce soit. Quant à cette vampire, je me suis contenté de la séduire dans l’espoir qu’elle me transforme à mon tour et me rende immortel. J’ai eu ce que je voulais, maintenant tu peux faire d’elle ce que tu veux. En revanche, tu vas gentiment te rendre si tu tiens à ce que ta femme vive. Comme ça je ne t’aurai plus dans les pattes lorsque démarrera mon propre règne… »
64 n’en revenait pas. Étaient-ce les effets secondaires de sa récente transformation qui poussaient le combattant à parler de la sorte ? Ou était-il cruel de nature ? Non, il devait y avoir autre chose.
Soudain, le sans nom sourit sous son foulard, il venait de comprendre…
« Si tu voulais uniquement qu’elle te change en vampire, commença-t-il, dans ce cas je peux la tuer sans risques de représailles. Après tout, elle ne t’est plus d’aucune utilité. Je vais donc la réduire en poussière avant de me rendre, si c’est tout ce que tu souhaites…
- Non ! » intervint l’ex-humain.
Le demi-elfe, qui s’était préparé à percer le cœur d’Artémis à main nue, interrompit son mouvement.
« Non ? répéta-t-il en feignant l’incompréhension, il me semblait pourtant qu’elle n’avait plus aucune valeur à tes yeux. Tout ceci n’était donc que du bluff ? »
Le nouveau vampire serra des dents. Le créateur de Fléau s’était ressaisi bien trop vite et avait compris que tout ceci n’était qu’un mensonge. Pendant ce temps, Philis avait levé les yeux et regardait désormais son mari. Celui-ci comprit ainsi qu’elle avait fini de charger son sort. Artémis, quant à elle, voyait que la zone située derrière l’archère s’était étrangement assombrie. Mais elle ne savait quoi faire pour prévenir Orion du danger. Si elle disait quoi que ce soit, 64 la tuerait et se jetterait ensuite sur le jeune vampire, à condition que Philis ne l’ait pas tué avant…
« Ce genre de manœuvres désespérées pour tenter de retourner la situation me désole, reprit le sans nom, je m’attendais à mieux de ta part honnêtement. Mais maintenant, quelle que soit l´importance que tu peux accorder à cette femme : son heure a sonné ! »
Sur ces mots, il leva son bras gauche, prêt à perforer le cœur d’Artémis.
« Et la tienne aussi, par la même occasion » songea-t-il avant de frapper de toutes ses forces…

Le bras du demi-elfe s’était enfoncé dans la poitrine de la vampire jusqu’au niveau du coude. Le visage de cette dernière s’était figé, tout comme le reste de son corps. Petit à petit, le cadavre se durcirait. Bientôt, il serait réduit à un simple tas de poussière.
Mais quelque chose n’allait pas, et 64 le voyait bien : pourquoi le bras droit d’Artémis était-il tendu devant elle ? Pourquoi le corps pointait-il une direction du doigt ?
Le tyran hésita, puis il se décida à regarder la chose, ou plutôt la personne, qu’indiquait le corps de la vampire. Lorsqu’il vit ce qu’il s’était passé, le sans nom reprit instantanément son apparence d’origine, juste avant d’être parcouru d’un frisson qui lui glaça le sang.
Philis était encore debout, tenue par Orion qui ne l’avait toujours pas lâchée à cause de la surprise. Le sort qu’elle avait préparé se dissipait avant même qu’elle ne l’ait utilisé. Elle eut un haut-le-cœur qui amena du sang dans sa bouche, puis elle regarda sa poitrine. Un énorme trou était situé à l’emplacement où se trouvait son cristal du Cruxis auparavant. Son cœur et ses poumons étaient touchés, elle n’avait plus beaucoup de temps à vivre : vingt secondes, tout au plus. Tout ça parce qu’elle n’avait pas été assez rapide…
Juste avant de recevoir le coup qui lui fut mortel, Artémis avait lancé une flèche enflammée en direction de Philis, probablement pour sauver son fiancé. Le projectile avait touché l’ange au niveau de son cristal, puis avait explosé.
Les deux survivants regardèrent leurs compagnes respectives avec un air horrifié. Encore sous le choc, ils restèrent tous deux silencieux et immobiles l’espace d’une seconde.

« Non ! » hurlèrent-ils à l’unisson, avant de se jeter en direction de celles qu’ils aimaient.
Chacun arriva à temps pour rattraper sa femme avant qu’elle ne tombe à terre. 64 avait déjà allongé Philis sur le sol pour soigner sa blessure, alors qu’Orion ne pouvait que regarder Artémis se désintégrer, impuissant.
« Je… n’ai… pas été assez… rapide, hoqueta l’archère.
- Ne dis pas de bêtises, répondit le demi-elfe qui recommençait à saigner du front, tout est de ma faute. J’aurais dû faire plus attention à son bras.
- Mais…, tenta l’ange.
- Ne dis rien, coupa le sans nom, économise tes forces pour le moment. Tout va très bien se passer… »
Le demi-elfe avait prononcé ces derniers mots avec l’intention de rassurer Philis sur son état de santé. Mais honnêtement, il se doutait bien qu’il essayait de se rassurer lui-même plus qu’autre chose.
Plus la blessure de l’archère se refermait, et plus le corps de 64 s’endommageait. Chacune des blessures qu’il s’était fait durant l’affrontement face à Orion ressurgissait une à une. Fractures, déchirements musculaires, contusions… pourquoi y avait-il fallu que le combat soit si violent ?
Soudain, il sentit six trous se former au niveau de son estomac, cadeau laissé par le fils aîné de Richard Yggdrasil. Puis, des coupures se mirent à apparaître sur son corps, en souvenir du deuxième combat face à Vayoleth. Il s’en suivit de l’impact d’une balle, infligé par Rick.
« Ainsi ça ne s’arrêtera pas au dernier combat, songea le demi-elfe, tant qu’elle ne sera pas guérie, toutes mes blessures vont y passer… »
Philis se sentait partir. Son regard se faisait de plus en plus vague. Elle allait bientôt perdre connaissance.
« 64 je…, commença-t-elle, je t’aime…
- Ne dis pas ça comme des adieux ! supplia le sans nom au bord des larmes, moi aussi je t’aime ! Et c’est pour ça que tu dois rester en vie jusqu’à ce que je t’aie soignée, tu m’entends ? »
L’ange ferma lentement ses yeux et perdit conscience. Cependant, le sort du demi-elfe continua de faire effet. Tout n’était pas perdu, elle n’était pas encore morte.
« Je t’en prie, pensa 64, ne meurt pas… Pas maintenant, pas de cette façon… Bats-toi encore un peu, ne laisse pas l’histoire se répéter… Ne finis pas comme Millie. »

La poussière glissa entre les doigts d’Orion et s’écoula jusque sur le sol. Aux pieds du combattant, il n’y avait plus qu’un petit tas de poudre grisâtre. C’était tout ce qu’il restait d’Artémis…
Le combattant plongea sa main dans les restes de celle qu’il aimait, et en retira un petit objet. Il s’agissait de la bague de fiançailles qu’il avait offerte à la vampire lors de sa demande en mariage. Le leader du S-56 referma son poing autour de l’anneau, laissa s’échapper quelques larmes, puis se tourna vers son adversaire. Il aurait aimé le tuer, lui faire payer pour ce qu’il venait de faire, mais il avait perdu toute volonté de combattre. De plus, le demi-elfe était également en train de perdre celle qu’il aimait. Il s’infligeait d’atroces souffrances pour tenter de la ramener.
Le chef rebelle ne comprenait pas pourquoi le corps de son ennemi se couvrait de blessures tandis qu’il soignait Philis, mais peu lui importait. Vu l’état dans lequel il se trouvait actuellement, 64 ne pourrait plus lutter, qu’il parvienne à ramener l’archère ou non. Par amour pour l’ange, il s’était condamné à mort d’avance.
Curieusement, au fond de lui, Orion espérait au moins que ce sacrifice ne serait pas vain… même si Philis serait faite prisonnière avant d’être condamnée à mort plus tard de toute façon.
« Si elle meurt, lui adressa soudainement 64, crois-moi que tu seras le prochain à la rejoindre.
- Tu ne crois pas qu’il y a eu déjà assez de morts comme ça ? » répondit le jeune vampire d’une voix cassée.
Le demi-elfe ne prononça pas un mot de plus, préférant se concentrer sur les soins qu’il prodiguait à sa femme. Alors qu’une cicatrice se formait autour de son œil, marque de son deuxième combat face à Zack, qui était à l’époque sous les ordres de Reivac, le sans nom se mit à ressasser le passé. Évidemment qu’il y avait eu trop de morts, beaucoup trop même. Mais s’il s’arrêtait maintenant, s’il baissait les bras et qu’il abandonnait ses idéaux, à quoi auraient servi tous ces sacrifices ? Tant de morts, tant de souffrances… tout ceci pour rien ? Non, 64 ne pouvait se résigner à une telle idée.
Après des blessures plus nombreuses les unes que les autres, le tyran sentit une légère douleur au niveau de son bras droit, comme si quelqu’un avait appuyé avec son pouce suffisamment fort pour provoquer un petit saignement. Le demi-elfe se souvenait de cette sensation, bien qu’il ne l’ait ressentie que bien des années auparavant. Il était lui-même surpris d’avoir des souvenirs aussi lointains…
Cette blessure était la première qu’il s’était faite depuis qu’il était devenu un cobaye du MSI. A l’époque, il avait été réveillé par Joshua, le savant qui s’occupait de lui. Après avoir tenté de s’enfuir, il avait été intercepté par un dénommé Vinsey, un elfe plutôt antipathique. Ce dernier lui avait serré le bras si fort qu’il l’avait fait saigner. Ce fut quelques secondes après que 64 avait découvert qu’il guérissait plus vite que la moyenne… bien plus vite.

« C’est la première blessure que je me suis faite depuis que le MSI m’a transformé, songea le demi-elfe, que se passera-t-il si je continue ? »
Le sans nom n’était jamais allé si loin avec l’utilisation de ce sort de guérison, il n’avait aucune idée de ce qui l’attendait. Peu à peu, la lumière qui émanait de ses mains faiblissait : apparemment, il avait atteint ses limites…
« Non ! pensa 64, sa blessure est guérie mais son cœur s’est arrêté ! Je dois le faire repartir ! »
La lumière regagna en intensité, à tel point que le créateur de Fléau fut aveuglé l’espace d’une seconde. Puis, tout s’arrêta.
Les bras du demi-elfe étaient bien trop blessés pour tenir une seconde de plus. Ses mains glissèrent jusqu’à toucher le sol. Il était exténué, à tel point qu’il ne sentait même plus la douleur. Il se demandait comment il parvenait encore à tenir debout, entre les blessures et la fatigue. Il aurait aimé pouvoir vérifier le pouls de Philis, s’assurer qu’il l’avait sauvée, mais il n’arrivait plus à lever les bras.
Soudain, ses mains se mirent à trembler et d’étranges gouttes en tombèrent. La curieuse substance multicolore s’évapora juste après avoir touché le sol.
« Du mana, songea 64 dont l’esprit commençait à s’embrumer, je perds mon mana. J’ai récupéré ma maladie, celle pour laquelle ma mère m’avait amené à l’hôpital. Celle dont le MSI m’a guéri en me transformant en sujet d’expérience. Je suppose que je suis également redevenu normal, ce qui veut dire que mes blessures ne guériront pas cette fois-ci… »
L’espace d’un instant, sa vue vacilla. Sans s’en rendre compte, il avait perdu l’équilibre et était tombé à terre. Désormais, sa tête se trouvait près de celle de Philis.

Tant qu’il le pouvait encore, le demi-elfe admira le visage de celle qu’il aimait. Celle-ci semblait dormir paisiblement, comme si tous les soucis qu’elle avait eus par le passé, toutes les épreuves qu’elle avait endurées, toutes les souffrances qu’elle avait ressenties, avaient cessé d’exister. Comme si de rien n’était…
64 trouva que jamais elle n’avait été aussi belle qu’à cet instant précis. Peut-être était-ce parce que c’était la dernière fois qu’il la voyait de son vivant. Avait-il seulement réussi à la sauver ? Ou est-ce que ses efforts avaient été vains ? Peu importait, il avait fait ce qu’il fallait, c’était l’essentiel.
« Ça fera au moins une chose que je n’aurai pas faite pour qu’elle me soit utile » songea le demi-elfe qui baignait dans son propre mana, pendant que ce dernier continuait de s’évaporer.

Réunissant ses dernières forces, il traîna son bras sur le sol jusqu’à prendre la main de Philis, puis la contempla une dernière fois avant que sa vie ne le quitte...

Dark-Alchemist
Niveau 10
26 février 2007 à 16:49:01

et hop ! la suite :p)

Chapitre 120 : Lever de soleil

Des bruits de pas retentissaient aux alentours. Des voix se faisaient entendre sans pour autant être compréhensibles. Tout paraissait à la fois si proche et si lointain… Mais pourquoi y avait-il autant de bruit ?
Philis entrouvrit un œil, puis l’autre. Tout était flou, mais elle y voyait assez pour deviner que des hommes marchaient un peu partout dans la pièce. Pourquoi y avait-il autant de monde ? Pourquoi les dragons ne défendaient-il pas la forteresse ?
L’archère, qui ne voyait que les jambes des étrangers pour l’instant, tourna légèrement la tête afin de voir ce qu’il se passait un peu plus haut. Petit à petit, sa vue revint à la normale. Elle put alors constater que les murs de la salle du trône étaient vierges. Pas une seule wyverne, pas une seule guivre, tous les reptiles étaient partis.
Le jeune femme se redressa jusqu’à être en position assise et essaya de comprendre ce qu’il se passait. Son esprit était encore un peu embrumé, elle avait du mal à se concentrer. Des hommes armés s’agitaient en tous sens, comme pour sécuriser les lieux. Aucun ne semblait prêter attention à Philis. Était-elle morte ? Elle se sentait pourtant bien vivante…

Cependant, un doute subsistait en elle. Elle se souvenait d’avoir été frappée par un sort d’Artémis. L’attaque lui avait infligé une blessure mortelle. Si elle était encore en vie, alors cela voulait dire que le moment qu’elle avait cru être celui de sa mort n’était qu’un rêve. Tout avait semblé si réel pourtant…
La descendante de Pronyma posa sa main un peu au dessus de sa poitrine, comme pour vérifier quelque chose. Son cristal du Cruxis avait disparu.
« Ce n’était pas un rêve, conclut-elle dans sa tête, j’ai vraiment été touchée par le sort, et il a détruit mon cristal. 64 a dû parvenir à me soigner… »
Soudain, Philis se mit à jeter des regards frénétiques dans toutes les directions, cherchant son mari des yeux. Puis elle s’arrêta, fixant quelqu’un au milieu d’inconnus, quelqu’un qu’elle connaissait.
Xenora avait beau être de dos, elle était tout de même parfaitement reconnaissable. Mais que faisait-elle ici ? L’elfe s’était penchée sur le corps de quelqu’un que l’archère ne put reconnaître en raison de la toile blanche qui le recouvrait. Lorsqu’elle se releva, la magicienne se tourna légèrement de côté et regarda par-dessus son épaule pour voir Philis. Cette dernière remarqua alors un détail particulièrement troublant : Xenora avait des fers aux poignets.
Avant même que l’archère n’ait le temps de comprendre, des soldats l’avaient encerclée…

« Philis Pronyma, vous êtes arrêtée pour avoir activement soutenu, dirigé et participé aux méfaits orchestrés par l’organisation, considérée comme criminelle, du nom de Fléau. Vous serez enfermée dans un cachot, sans aucune forme de procès, pour une période d’une semaine. Durée au bout de laquelle vous serez exécutée pour génocide, ainsi que de nombreux autres crimes divers et variés. »

Menottée, escortée, ce fut dans ces conditions que la femme entendit ces mots. Les paroles que venait de lui réciter le soldat, avec la simplicité d’un enfant donnant telle quelle une leçon apprise par cœur, sans émotion ni quelconque mesure de la portée de ses mots, avaient plongé Philis dans un état second. Elle n’arrivait même plus à penser tellement le choc était grand. Elle se contentait d’avancer, non pas parce qu’elle devait le faire, mais parce qu’on l’obligeait à le faire. L’archère se laissait pousser par le garde qui la surveillait, trop perturbée pour opposer la moindre résistance. Elle allait mourir dans une semaine parce que d’autres en avaient décidé ainsi ? Était-ce vraiment aussi simple que ça ?

« Moi aussi ça m’a fait un choc lorsque j’ai deviné ce qu’ils avaient l’intention de nous faire. Mais toi encore, tu as la chance de ne pas avoir eu une vision de la scène à venir… »
L’ex-ange sembla revenir à la réalité et se rendit compte que Xenora venait de lui adresser la parole. Sans qu’elle ne s’en rende compte, on l’avait amenée juste à côté de la magicienne. Cette dernière la regardait avec un air rassurant. Comment pouvait-elle être si sereine dans une telle situation ?
« Ça ira pour toi, assura-t-elle avec un sourire, par contre j’aurais un service à te demander. Peux-tu me passer ton alliance ? Elle me sera utile. De plus, je pense que tu préfères garder celle que je viens de récupérer, et que je te donne en échange. »
Philis avait du mal à suivre les intentions de Xenora, surtout que sa demande était des plus étranges. Même si l’idée ne lui plaisait pas vraiment, l’archère retira de son doigt la bague que lui avait offert 64 lors de sa demande en mariage : un petit anneau argenté à l’intérieur duquel se trouvaient de minuscules gravures. La Perforeuse d’émeraude hésita, puis tendit son alliance à la magicienne. Dans le pire des cas, elle n’aurait qu’à lui demander de la lui rendre juste avant qu’on ne les sépare. De plus, Xenora n’était pas du genre à perdre les objets qu’elle savait importants.

L’elfe prit la bague, puis en déposa une autre au creux de la main de Philis, exactement identique. L’archère fronça des sourcils. Il n’y avait que deux exemplaires de cette bague sur toute la planète : la sienne et celle que portait 64 au doigt. Si elle venait de donner la sienne à Xenora, alors celle que la magicienne lui avait passée en échange ne pouvait être que…
Le regard de la jeune femme se posa sur la toile blanche qui se trouvait à ses pieds. En dessous, on pouvait deviner la présence d’un corps, placé sur un brancard. C’était sur ce même corps que l’elfe s’était penchée peu avant. Elle avait donc probablement récupéré l’alliance sous cette toile…
« Il est dans un sale état, expliqua Xenora, je ne pense pas que tu aurais aimé le voir ainsi. C’est pour ça que j’ai préféré prendre son alliance moi-même, afin de t’éviter cette corvée. Au moins, ça te fera un souvenir. Comme si une partie de lui restait présente auprès de toi. Unis jusqu’à la mort et au-delà… c’est bien ce que vous vous étiez promis, non ? »
Philis serra le poing autour de l’alliance de 64 et le posa contre sa poitrine. Puis elle regarda le brancard s’éloigner, les yeux à la fois rouges et humides, les lèvres tremblantes. Elle avait l’impression que son cœur s’était arrêté de battre. Et cette fois-ci, son mari ne serait pas là pour le relancer… Xenora lui murmura alors quelque chose à l’oreille, probablement pour essayer de la consoler.

La magicienne s’éloigna, accompagnée du mystérieux chevalier en armure. Ce dernier traînait toujours le caisson contenant Psyché à la force de son bras.
« Merci d’avoir accepté de m’amener jusqu’ici, commença l’elfe alors qu’ils s’avançaient dans un couloir, beaucoup auraient préféré me ramener directement dans mon cachot, ou m’auraient tuée. »
L’inconnu ne répondit pas. Il était vrai qu’il aurait été préférable de mener Xenora directement à la base rebelle, où se trouvait une cellule qui lui était réservée. Mais curieusement, l’homme avait préféré prendre le risque de lui accorder ce qu’il considérait être une dernière volonté.
Soudain, l’étranger remarqua qu’un flot de larmes incessant coulait le long des joues de l’elfe.
« Elles ne viennent pas de moi, assura-t-elle sans même que le chevalier ne fasse la moindre remarque, seulement il faut bien que quelqu’un le fasse à sa place. « Elle » a toujours été du genre à tout garder pour elle, à tel point qu’à une époque j’avais moi-même du mal à ressentir ses émotions. »
L’homme en armure jeta un coup d’œil par-dessus son épaule. Au loin, il aperçut Philis, qui retenait toujours ses larmes. Celle-ci n’était même pas sûre de savoir pourquoi elle s’empêchait de pleurer. 64 non plus n’avait jamais pleuré devant d’autres personnes. Peut-être une façon pour l’archère de rendre hommage à son défunt mari…

« Je croyais que votre don d’empathie était neutralisé par la présence de Psyché, fit alors remarquer le chevalier, dans ce cas pourquoi ressentez-vous la peine de votre amie ?
- Le rapport du MSI que Genis possède précise que l’unité 51, rebaptisée Psyché, expliqua Xenora, brouillait effectivement les ondes psychiques aux alentours. Ceci avait pour effet de neutraliser certaines capacités, telles que la télépathie, la télékinésie, l’empathie ou la clairvoyance. Ce que le rapport ne précise pas, pour la simple et bonne raison que j’ai retiré ce passage des données il y a des années de cela, c’est que Psyché a été créé dans une stase à l’intérieur de laquelle on injectait de nombreux sédatifs. Cette unité ne trouve pas le sommeil de façon naturelle, elle ne dort que si on lui donne des tranquillisants. Or, il ne brouille les ondes psychiques que lorsqu’il n’est pas conscient.
- Mais alors, ça veux dire que…
- Qu’il était inutile de l’amener étant donné qu’il n’entravait aucune de mes capacités » coupa Xenora.
L’homme en armure s’arrêta en entendant ces mots. La présence de Psyché n’avait pas eu le moindre effet sur la magicienne ? Mais dans ce cas, pourquoi ne s’était-elle pas défendue ? Pourquoi n’avait-elle pas aidé son frère adoptif ? Pourquoi avoir fait semblant de ne rien pouvoir faire ?
« Vous auriez pu me prendre par surprise et me tuer sans le moindre problème à Luin, signala l’inconnu.
- Zeratos et moi-même aurions pu alors prêter main forte aux autres, ajouta Xenora sans regarder l’homme qui l’escortait, ce qui aurait donné une victoire totale à Fléau, sans perdre un seul dirigeant. Inutile de me le faire remarquer, je le sais déjà depuis bien longtemps.
- Dans ce cas, pourquoi avoir…
- Trahi mes amis ? coupa l’elfe dont les yeux redevenaient humides, c’est un mal pour un bien. De plus, cette fin est préférable à l’autre. Fléau se serait effondré tôt ou tard, et il valait mieux que ce soit maintenant… pour tout le monde. »
Habituellement, l’homme ne s’intéressait guère aux autres personnes. Il avait vu et vécu tellement de choses qu’il comprenait seul, sans avoir besoin de la moindre explication. Mais pour une fois depuis très longtemps, quelqu’un parvenait à éveiller sa curiosité. Il ne s’était pas attendu à ce que ce soit une jeune femme, ce qui était d’autant plus déstabilisant. Sacrifier ses amis… qui ferait une chose pareille ? Qu’avait-elle vu pour prendre une telle décision ?
« S’il vous plaît, intervint Xenora, cessez de vous interroger sur mon compte. Vous êtes perplexe et je le suis par la même occasion. Je trouve ça plutôt désagréable. Ne pouvez-vous pas simplement me considérer comme une jeune femme ayant perdu la raison ? Je préfère de loin être vue comme une folle que comme un mystère… »

Il y eut un bref moment de silence. L’elfe regarda alors par-dessus son épaule et lança un léger sourire au chevalier.
« C’est mieux comme ça, dit-elle, merci. »
Puis, ses yeux se posèrent sur le caisson qui contenait Psyché.
« Maintenant que vous n’en avez plus besoin, reprit-elle, je viens de me souvenir d’une chose : pouvez-vous demander à un de ces hommes de l’envoyer quelque part ? Quelqu’un ayant besoin de compagnie l’attend. »
L’inconnu fronça des sourcils. Que voulait-elle faire encore ?
« Ce n’est pas grave, soupira la femme, je vais le faire moi-même. Monsieur Rax ? »
Elle avait appelé au hasard l’un des soldats qui passaient par là. Il s’agissait d’un jeune homme brun aux yeux jaunes, ce qui lui donnait un air particulièrement agressif. Cependant, la surprise d’entendre son nom prononcé par une personne qu’il n’avait jamais vue de sa vie effaça toute trace d’antipathie de son visage.
« Auriez-vous l’obligeance de vous rendre au bout du couloir qui se trouve derrière vous ? demanda la magicienne, vous y trouverez un téléporteur : empruntez-le. J’aimerais également que vous ameniez ce caisson avec vous. Il est assez lourd, alors n’hésitez pas à demander de l’aide à quelques uns de vos collègues. Et surtout, ne le faites pas tomber. »
Le dénommé Rax sembla hésiter à obéir. Il se tourna alors vers l’homme en armure, attendant son autorisation. Ce dernier hocha la tête, et le soldat s’exécuta. Deux autres hommes vinrent lui prêter main forte. Visiblement, seul le mystérieux chevalier semblait suffisamment fort pour se déplacer en traînant le caisson d’une seule main.
Xenora regarda attentivement les deux autres soldats. L’un était blond avec les cheveux courts, alors que l’autre avait une longue chevelure rousse.
« William ? » s’aventura-t-elle.
Le rouquin, qui s’était penché sur le caisson afin de le soulever, leva les yeux vers la magicienne.
« Inutile de revenir après avoir fait cette commission, annonça l’elfe, votre sœur ne sera déjà plus là. Et ne soyez pas triste, je doute que vous auriez aimé la voir dans l’état où elle se trouve actuellement. De plus, elle a besoin d’être un peu seule en ce moment, contrairement à ce qu’on pourrait penser. Mais vous devez vous en douter, après tout vous savez bien qu’elle a toujours été solitaire. »
Sur ces mots, elle commença à s’éloigner en direction de la sortie, laissant les trois soldats seuls avec l’homme en armure. Le rouquin prénommé William regarda la femme avec un air d’incompréhension. Comment pouvait-elle savoir qu’il était venu ici pour tenter de voir sa sœur une dernière fois ? Et comment connaissait-elle son identité ?

Quant à l’étranger en armure, il ne comprenait pas vraiment le message que venait de faire passer Xenora au jeune homme. Elle avait parlé d’une sœur qui ne serait plus là d’ici peu de temps… Il ne s’agissait tout de même pas de Philis Pronyma ! Elle avait donc un frère ? Pourquoi Genis ne l’avait pas évoqué lors du briefing ? Était-il seulement au courant ?
Quelqu’un se racla la gorge, comme pour signaler sa présence. L’inconnu se tourna alors pour voir de qui il s’agissait. C’était simplement Xenora, qui semblait s’impatienter de l’attendre. L’homme à l’armure étincelante s’avança tranquillement vers elle. Lorsqu’il arriva à son niveau, elle se remit également en marche.
« Où mène le téléporteur dont vous avez parlé ? demanda le chevalier.
- Auprès des seules personnes à s’être attachées à Psyché malgré son apparence, répondit la magicienne, les seules à pouvoir s’occuper de lui comme il se doit.
- Et cet homme, William, continua l’étranger, est-il vraiment…
- Et si vous arrêtiez de poser des questions auxquelles vous avez déjà les réponses ? coupa Xenora, au lieu de traîner en discutant nous ferions mieux de nous dépêcher. Je vous rappelle que nous sommes attendus.
- Vous semblez bien hâtive, fit remarquer l’inconnu, êtes-vous si pressée que cela de vous faire enfermer dans une cellule ?
- Disons que j’ai quelques petites choses à faire avant de m’en aller de ce monde, expliqua la magicienne, et j’aimerais avoir le plus de temps possible à ma disposition pour ça. Est-ce vraiment un mal que d’être pressée dans ces conditions ? »
L’homme ne répondit pas. Ils se contentèrent donc de marcher encore quelques minutes, jusqu’à sortir de la base. Le soleil se levait à l’horizon. Finalement, la prédiction de l’elfe était juste : elle était encore en vie au lever du jour.

« De plus mon cher Noïshe, ajouta subitement Xenora, vous savez tout comme moi que l’avenir n’attend pas… »

MeTaLGrAyFoXD
Niveau 10
26 février 2007 à 17:24:23

Sa va sortir en livre ? XD

Dark-Alchemist
Niveau 10
26 février 2007 à 17:29:24

Laya :d) alors...

Le cousp des alliances, c´est pour une raison toute particulière : Xenora veut en conserver une comme preuve de ce qu´elle va avancer plus tard. En effet, tu noteras qu´il y a de minuscules gravures à l´intérieur de cet anneau. Ces gravures auront leur importance plus tard dans la fic.
Cependant, il s´agit quand même de la bague de fiançailles de Philis. Même si les deux bagues sont identiques, à mons avis il est préférable que Philis garde celle de 64, plutôt que ça ne soit Xenora.
De plus, ce petit détail de l´inversion des anneaux aura lui aussi sont importance plus tard.

Ce qu´elle a pu voir de si terrible ? Peut-être les membres de Fléau, des années plus tard, se déchirant les uns les autres, et que tout ne se finisse par une flèche décochée par Philis sans doute...

Quant à la destination de Psyché, tu la connaîtra bien assez vite va :-p

Alors, on attaque la partie la plus intéressantes, celles où je démonte mes propres arguments ayant servit à démonter vos théories :p)

Noïshe est effectivement passé sous une forme humaine. Comme tout protozoaire qui se respecte, il est alors devenu un justicier qui lutte contre le mal donc.
Et c´est là que réside tout le subterfuge que j´ai mis en place : Noïshe ne s´oppose uniquement à ce qui est mauvais. Il ne choisira d´affronter quelqu´un que lorsque cette personne aura complètement basculé du mauvais côté.

Or, avant la destruction d´Ozette, pouviez-vous dire avec précision quel camp était le plus mauvais de tous ?
Entre Genis, qui utilisait les esprits originels à son profit personnel et n´hésitait pas à user de méthodes peu orthodoxes...
... le MSI, sans commentaire, on ne pouvait pas non plus les qualifier d´enfants de choeur...
... Kratos, qui venait de commettre un véritable massacre lorsque Noïshe s´était permit de le critiquer...
... et enfin 64 et son groupe, des hors-la-loi en fuite dont avait récemment tué un savant, il faut admettre que le choix n´était pas évident.

Aucun d´entre eux n´avait de mauvaises intentions (sauf le MSI, mais là c´est une autre histoire XD) mais aucun d´netre eux n´était non plus un modèle de morale. Pour combattre le mal et défendre la justice, Noïshe ne pouvait que se ranger du côté du bien. Mais où était le bien à ce moment là ? Du côté de Genis ? de Kratos ? de 64 ? C´était impossible à savoir.

Et c´est seulement après la destruction d´Ozette, lorsque "les camps étaient clairement désignés" (selon les mots employés par Noïshe lui-même) que le chevalier avait enfin un ennemi à combattre, et donc des alliés à soutenir.

Mouhahaha ! Alors ? Qui a l´esprit le plus tordu ? hein ? :fou:
Lorsque je vous disai de regarder les choses sous un autre angle pour découvrir la vérité, c´est de cette faille dont je parlais, celle qu´il fallait trouver :-p

Quant à la tristesse et les regrets de Xenora, c´est évident qu´elle ne pouvait qu´en avoir : elle a quand même aidé au meurtre de tous ses proches. Mais même si elle tenait encore à eux, elle sait que cette situation est préférable à une autre. Si c´était à refaire, elle le referait :oui:

Dark-Alchemist
Niveau 10
26 février 2007 à 17:49:46

Alors, ce qui aurait dû amener Philis à tuer 64 sera évoqué par Xenora un peu plus tard. Mais elle n´entrera pas non plus dans les détails, n´oublions pas que c´est devenu la reine des réponses évasives :o))

Pour ce qui est de ma remarque sur les protozoaire... Je te conseille simplement de rejouer un peu à ToS. Lorsque l´un des elfes à Heimdall explique que Noïshe est un protozoaire (sous la forme d´Arshis pour être précis dans les termes), il explique les différentes évolutions qui se déroulent au cours d´une vie de protozoaire.
Il révèle aussi que la dernière forme est celle d´un humain, mais pas n´importe quel humain : un justicier dont le rôle est de lutter contre le mal. En luttant pour défendre le bien et la justice, Noïshe n´a donc fait que respecter sa nature : celle d´un protozoaire au stade final de son évolution :oui:

Quasy
Niveau 10
26 février 2007 à 20:54:18

Alors là je dis joli coup de maître.
Plusieurs choses à dire :

1) JE LE SAVAIS!!!
Je savais pour Noïshe. Okay c´est vrait tu m´avais convaincu à firce de persuasion mais je le savais que c´était lui dès que j´ai eu des détails sur la description du soit-disant "mystérieux" chevalier j´ai su que c´était lui. Même si tu as démonté mon argumentation je le savais.

2) La mort de 64 :
Disons que je m´y attendais dès le moment ou il a commencé à soigné Philis, et curieusement moi qui l´aimais tant en gentil ça m´a fait bizare mais ça m´a pas Tellement atristé. Disons que c´est un juste retour des choses, il "paye" pour tout ce qu´il a fait. Et puis il devait bien se douté qu´il finirait ainsi s´il commencait à soigner sa femme...

Bon okay j´avoue ça me fait quand même un peu bizare qu´il soit plus là, il va quand même me manquer.

3) Xenora, folle ou mystère?
Qu´elle ait trahi ses amis ne m´étonne même pas car tu avais anoncé il y a quelques chapitres déjà qu´il y avait un taupe, et si ce n´était pas Philis comme tout le monde le pensait (en tout cas je le pensais à un moment :o)) ) alors ça ne pouvait être qu´elle, c´est la seule qui pouvait les trahir sans se faire repérer par son don d´empathie même s´ils en étaient globalement imunisés.
Ils ne se seraient jamais méfié de la seule qui leur avait toujours été fidèle (surtout 64 qui connaissait je pense son attirance pour lui).
Sa tristesse? rien d´étonant non plus car elle l´a toujours aimé et ça doit lui faire quelque chose d´avoir aidé à tuer le seul homme qu´elle a aimé et puis n´oublions pas ses frères (adoptif ou demi frère), ça doit pas la laisser de marbre le fait de les perdre, mais d´un autre côté comme elle dit mieux vaut que ça finisse comme ça, surtout si tu dis qu´ils auraient fini par se déchirer les uns les autres et que Philis aurait tué 64 (ce que tout le monde croyait arrivé avant cette période là et croyait être la vérité jusqu´à y´a pas si longtemps).
Pour la bague c´est vrai que ça m´intrigue, j´ai pas encore très bien compris son but.

4) Derniers mystères de la fic :
Il ne reste maintenant plus que quelques mystères :
- la raison de la trahison de Xenora
- ce qu´elle compte faire de la bague
- la destination de Psyché
- ce que va devenir le monde et ses nouveaux héros
- et le plus gros de tous : l´identité de 64

(j´en oublis sûrement)

Bon sinon un commentaire global sur les 2 chapitres : génialissime!!
J´ai vraiment adoré.
Comme d´habitude il y a tous les ingrédients nécéssaires pour faire une bonne fic (bon je les cite pas on les connais tous :o)) ).
La fic la plus populaire du forum arrive bientôt à sa fin :snif2:
C´est dommage j´adorais moi, ça va me manquer ma ptite pause "histoire fantastique".
Juste une question : il reste beaucoup de chapitres encore? (combien?)
Et je repose la question de MeTaLGrAyFoXD : t´as déjà pensé à en faire un livre?
En introduisant la situation de départ (un gros résumé du jeu quoi, qui ne devrait, je pense, te poser aucun problème) je suis certain que ça pourrait être un énorme succés.
En tout cas bravo t´as un talent incontestable pour l´écriture d´invention : dialogues bien pensés, écriture et narration impécables, malgrés quelques petites répétitions et coquilles : style très fluide et facile à suivre, histoire riche en rebondissements et en émotion. Franchement bravo.

Bon je sais que c´est pas encore fini mais au nom de tous tes nombreux lecteurs : :merci: et Félicitations.
:merci: de nous avoir émmerveillés.
Et félicitaions pour le chef d´oeuvre que tu as créé.
Voila je vais te laisser lire ce commentaire, le plus complet que j´ai jamais fait je pense (je peux me tromper), et j´espère avoir mes réponses (ou au moins quelques unes).

:ok:

Maitre-Misha
Niveau 10
27 février 2007 à 12:34:01

Moui, c´est pas mal... M´enfin, c´est une fic quoi, y a pas de quoi en faire tout un plat xD

Sujet : Fanfic : Evil project, 250 ans après.
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