Les échanges sur Rambo sont à mourir de rire.
Le propos du film est profondément politique. Le problème est justement qu'il s'agit d'un film (et d'un roman) désespéré, et à ce titre, particulièrement critique sous tous ses aspects.
Si le film fait une critique de la guerre du Viet Nam (et par extension de la guerre en général, le roman s'inspirant surtout des phénomènes de stress post traumatique et l'auteur s'est inspiré d'un héros de la seconde guerre mondial en général), il critique aussi justement l'absence de considération envers les soldats, qu'il dépeint comme des victimes, mais des victimes de la guerre et des politiques de l'Etat.
Si en conséquence l'impérialisme prend pour son grade, il va de soi que les phénomènes pacifistes, en premier lieu hippies, en prennent aussi plein la gueule. C'est typiquement un film qui déconstruit la guerre elle-même en s'intéressant à des conséquences ignorées qui aboutissent à un véritable n'importe quoi, issu avant tout d'un angle mort. Mais sans apporter de réponses toutes faites, le film comme le roman en sont totalement incapables. C'est un film qui, avant tout, dénonce un mal être profond qu'on a souhaité ignorer. Et il fait justement bien de se garder des réponses, car tout le but est moins d'apporter une réponse qui ne pourrait être que prémachée que, d'avant tout, montrer à chaque camp ses erreurs dont ils doivent faire repentance.
D'ailleurs si dans le film Stallone est dépeint comme une sorte de soldat parfait dans l'apparence, il en est autrement dans le roman où Rambo est dépeint comme un homme à l'apparence juvénile ressemblant à un hippie. C'est pas par hasard, tout est fait pour brouiller les préconçus. Il ressemble à un hippie, mais c'est une machine à tuer. Il est arrêté pour l'un mais doit être arrêté (dans tous les sens du terme) pour l'autre. C'est un jeu constant de contraste et d'apparence.
Rambo est donc profondément politique, car il montre un mal-être de la société américaine, et manière très intelligente.
Il est, en revanche, inclassable politiquement. Et c'est justement toute sa force.
D'autant que le film est très loin de glorifier Rambo dans le premier, je suis désolé. Il ressemble de prime abord à rien, le premier acte du film consiste à le victimiser et tout le deuxième acte le montre davantage comme étant, justement, beaucoup trop violent. Quant au troisième acte, on se rend compte qu'en réalité, c'est un homme complètement ravagé mentalement qui n'a plus un seul point d'appui. Ni de l'armée, ni des civils, ni de l'Etat, ni de ses proches. C'est un américain parti contre son gré qui revient en se rendant compte qu'en son absence, on lui a tout prix et on lui rendra rien.
Rambo est donc profondément politique, car il montre un mal-être de la société américaine, et manière très intelligente. Il est, en revanche, inclassable politiquement. Et c'est justement toute sa force.
Très bien vu
C'est en effet la différence avec Rocky 1.
Par contre, les suites des 2 sagas sont de +en+ marquées politiquement.
Et au demeurant, le Fujitsu peut dire ce qu'il veut, il sera pas difficile de lui montrer tous ses CSC.
Moi qui ai fait du droit, je me contenterai d'une question rhétorique: "Qu'est ce que la police ?" et d'y répondre en montrant le ridicule du propos.
Déjà, je pourrai me contenter de répondre qu'il est totalement faux de prétendre que l'armée ne peut pas régler des questions internes au pays. Elle le peut évidemment, même en temps de paix. On l'a vu en France avec le contexte terroriste, mais surtout, on le voit tous les jours avec la gendarmerie. Ce sont littéralement des militaires, chargés d'une mission de police judiciaire. Ce sont des OPJ, au même titre d'ailleurs que le maire d'une ville.
En aucun cas l'armée n'est pas "roi" en intérieur. C'est faux en France, comme aux Etats-Unis.
Mais même au-delà de cela, il faut préciser que le terme de "police" en droit est très large. Et si on inclut dès lors les missions de préservation de l'ordre public, on s'éloigne de loin de la police judiciaire tel qu'on l'entend, avec des individus en bleu armé d'une matraque et occasionnellement d'un pistolet. C'est une vision qui, aujourd'hui, apparaît paradoxalement de plus en plus fausse. Cela fait un bon moment que l'Etat ne réprime plus qu'à coup de matraque et de pistolet. Il le fait par la prohibition, par les textes, par la parole et la criminalisation.
Un vrai symbole d'oppression ignoré par la population, c'est le préfet. Y'a pas une semaine sans arrêté préfectoral témoignant d'une véritable dinguerie policière (et n'importe quel fan de foot pourra le confirmer).
Et en conséquence, qu'est ce qui distingue substantiellement un OPJ de, par exemple, les agents de l'ARCOM ? Rien, les missions sont quasiment les mêmes, hormis que l'ARCOM l'assume pas et qu'ils peuvent pas tirer.
Pourtant, et sans raison, la droite valorise l'un en méprisant l'autre, sans que ça n'ait le moindre sens, autre qu'électoral et partiellement politique (arrêter des délinquants, c'est viril ; l'ARCOM, ça reste de la "bureaucratie").
Quelle cohérence on en trouve ? Aucune, quasiment, sauf en s'inspirant des grands auteurs comme Papacito. Ca en dit long.
Et jamais la métaphore du "roi" est ici validé. Jamais un policier ne peut être considéré comme un roi. Justement car il est soumis à une hiérarchie très stricte dont le moindre écart lui fait encourir une sanction disciplinaire. C'est tout sauf un roi vu qu'il se contente de suivre les ordres. Le seul flic qui peut se prétendre roi, c'est le premier, autrement dit le ministre de l'intérieur. Et en France, dans notre Ve République, ça fonctionnerait pas non plus, vu qu'il est complètement soumis à l'autorité de son premier ministre dans les faits, lui même soumis (toujours dans les faits) à l'autorité du chef de l'Etat.
Au demeurant, dire "il fait du zèle mais" en dit déjà sacrément long. Je sens comme une odeur de fantasme d'une dictature bleue où le policier car policier peut faire ce qu'il veut
Manque de bol, ça fonctionne pas ainsi. Si tu veux un régime de cet ordre, go en Russie et fais pas chier.
Le 13 mai 2024 à 13:53:16 :
Rambo est donc profondément politique, car il montre un mal-être de la société américaine, et manière très intelligente. Il est, en revanche, inclassable politiquement. Et c'est justement toute sa force.
Très bien vu
C'est en effet la différence avec Rocky 1.Par contre, les suites des 2 sagas sont de +en+ marquées politiquement.
Parce que ce sont des films de mouvance reaganienne. On peut discuter, à la rigueur, de Rocky 2 et 3 (que je qualifierai seulement, au contraire, de films immatures par un Stallone manquant encore d'expérience dans la réalisation et qui avait, selon moi, besoin de garde-fous).
C'est vrai, sans contestation, pour Rocky IV, Rambo 2 et 3. Pas encore vu Rambo 4 et 5, et ce serait faux pour les deux derniers Rocky et les Creed par contre.
Je viens de tenter le dernier Rambo, que j'ai trouvé à la médiathèque après Rambo 1. J'ai vite arrêté : c'est très mauvais, et très violent.
Rambo ne peut pas combattre tout seul un cartel mexicain, voilà