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Philosophie

Sujet : La révolte donne un sens à la vie.
-The[Flash]-
Niveau 10
06 juin 2020 à 14:33:20

Accélération pour les deux mais les réactionnaires parlent de revenir à une structure paternaliste, de parfois remettre la religion dans la politique, ils ne sont pas contre l'abandon de certaines voire de beaucoup voire de toutes les technologies... C'est ça revenir en arrière, c'est ça le réactionnaire. Genre, on change tout, je veux revenir exactement à l'an 1000 par exemple, ou l'an 100, etc.

Progressiste c'est "nan tout était nul avant et tout est nul maintenant" :rire:

En fait, le réac est plus souple, il dit plutot "tout est nul maintenant, faut revenir en arrière" Il a quand même trouvé un certain équilibre quelque part (selon lui).

Jung est toujours intéressant, car on dirait qu'il a un peu compris le mysticisme vers la fin de sa vie.

"Soi" ça dépend comment on le voit, on le définit. Parce que si on le prend sous toutes ses formes, en effet on en arrive au nihilisme.

La pulsion de mort, ça dépend de la mort de quoi. Tu dis toi même avant que c'est bon si c'est le retrait de ce qui est corrompu.

Pseudo supprimé
Niveau 10
06 juin 2020 à 15:06:51

Et le problème de la peur du passé qui caractérise une bonne partie de la gauche actuellement, c'est qu'elle interdit ET l'élimination du mal, ET le retour à soi, car comme le "soi" existait avant la phase nihiliste, ils considèrent qu'un retour à soi, même purgé de ses maux, serait une régression plutôt que l'aboutissement du voyage

Si la gauche moderne est possédée par la Négativité, et qu'elle n'envisage que rarement un retour à soi, ceux qui s'en réclament sont malgré tout, c'est à dire malgré eux, des agents du processus historique. S'ils ne font que nier, ils préparent ainsi, par ricochet, un retour à soi, c'est à dire une synthèse, une reconstruction. Le nihilisme apparent ne peut pas vraiment durer.

De même, le camps des conservateurs, souhaite rester toujours identique à soi-même et empêcher la négation, ce qui semble vain. Mais en se crispant, il oppose une force nécessaire au déploiement de la Négation. En un sens, on peut dire que les conservateurs sont également, malgré eux, les agents du processus historique.

Dans ce processus, Hegel fait part d'un double-danger : celui de s'immobiliser dans un état (le choix des conservateurs) et celui de s'enfermer dans la négation pour elle-même (le choix de la "Gauche"). Mais en même temps, le processus historique reste nécessaire : il se fera quoi qu'il arrive. Donc il faut comprendre ce double danger comme existant pour l'individu : certains vont rester sur le côté, immobilisés dans des états intermédiaires et ils seront dans l'erreur.

Donc l'athée est bien limité. Arbitrairement il nie l'absolu. Donc j'ai envie de dire, qu'arbitrairement il s'empêche d'accéder à une voie transcendante puisque le transcendant, ce qui est au-dessus c'est l'absolu.

Le religieux a besoin de l'extérieur, c'est à dire du suprasensible pour donner un sens au monde qu'il expérimente, et ce suprasensible lui apparaît sous la forme d'un dogme, d'une voie qui lui est donnée. L'athée sûr de lui-même n'en a pas besoin : il donne lui-même son sens au monde, il le crée. En un sens, on peut dire qu'il devient Dieu.

-The[Flash]-
Niveau 10
06 juin 2020 à 17:56:48

Le nihilisme apparent ne peut pas vraiment durer.

Ca c'est intéressant. C'est pour ça aussi que j'ai des connexions avec la philosophie libérale : vas-y, fais ! Voilà, tu échoues, tu peux réessayer, ah beh tu as encore échoué... Il y a un problème, mais où ?

Ainsi avec le nihilisme, par la négation de toute chose, on se retrouve à un moment devant le fait accompli que c'est pas la bonne voie.

Maintenant, je viens de parler la négation alors que je la prone parfois. C'est vrai que c'est justement devant la négation totale qu'on voit ce qui est, qu'on se rend compte enfin de la vérité. Mais ça doit demander la négation de la négation en elle-même. Ca peut alors avoir des similarités avec le scepticisme : ça non, ça non plus, ça encore moins, non pas ça non plus, etc. Du coup, tu arrêtes de poser des définitions, des concepts, tu abandonnes tout, tu contemples, tu vois, ok tu comprends, mais cela n'a pas de mot.

---

Le religieux, ça dépend à quel niveau je dirais. L'athée nie aussi donc il pose un dogme, pire il crée quelque chose d'hasardeux.

Le religieux, à la limite, je parle bien des ascètes pratiquants, pas des bêtes croyants (l'athée lui même s'ajoute des croyances), il cherche, il croit, mais il se dit un peu "Dieu où es-tu ?". Il peut se dire "je sais que tu es ici ou là haut, mais j'ai l'impression de te perdre", etc.

Et la foi en elle-même vient de soi, pas de l'extérieur. La foi est une "sensibilité" intérieure.

On ne croit pas parce que quelqu'un nous a dit de croire. Ou alors on est un faux croyant.

On croit parce qu'on a la foi, on a la foi que c'est bon, que c'est vrai.

L'athée, du coup, on peut dire qu'il a la foi dans le rien et donc se dit yolo et donc part dans tous les sens :(

-The[Flash]-
Niveau 10
06 juin 2020 à 18:14:29

Merde j'ai édité mais serveur dns machin. Je dois ajouter avec mon portable.

Je disais que l'athée en général use de la raison et de la science, mais le religieux va au-delà de la raison et de la science. L'athée pour moi nie la métaphysique. Je ne vois pas comment on peut fonder une métaphysique athée personnellement. Ou alors si on ne la nie pas, on doit plutôt se dire agnostique car si on suppose une métaphysique, on suppose une sorte de plan divin, divin dans le sens d'au delà du compréhensible, de la raison, de la logique, de la science. Attention on peut plus ou moins parler d'une métaphysique mais cela n'étant pas descriptive scientifiquement réellement, ça devient juste une représentation.

Je n'écris pas cela pour dire qu'il faut croire d'office en une métaphysique spécifique, ou que les religieux ont forcément raison, je veux dire que l'athée nie l'impossible, l'impensable. Maintenant, tiens, comme j'ai cité le libéralisme vaguement, je peux citer des libertarians qui disent en général qu'ils ne savent pas trop, ils sont sceptique agnostique et donc bah ils font leur vie. Puis l'avis des liberaux (qui sont pour beaucoup des croyants, enfin, originellement) c'est vrai que c'est un peu "bah moi je crois, et comme je crois qu'il est tout puissant, je crois que si je fais du mal je serai jugé par lui lors de ma mort, donc pas besoin d'essayer de me discréditer et de vouloir me faire croire que je fais le mal alors que je respecte les droits naturels).

(pas trop envie de tourner le sujet sur la politique ceci dit)

Pseudo supprimé
Niveau 10
06 juin 2020 à 19:37:16

L'athée nie aussi donc il pose un dogme, pire il crée quelque chose d'hasardeux.

Voilà qui sera difficile à défendre. Le religieux, en opposition à l'athée, défend l'existence d'une chose qui est suprasensible, c'est à dire non perçu par les sens. Partant de là, on peut raisonnablement dire que la religion se déploie à partir du Néant, en ce qu'elle ne repose sur rien qui fasse partie a proprement parler de l'expérience phénoménale de ce qu'est une vie humaine. Attendu donc que je n'ai jamais vu, touché, entendu, senti ni gouté Dieu, il est peut-être plus raisonnable de défendre qu'il n'existe pas et il est peut-être plus hasardeux de défendre qu'il existe.

On ne croit pas parce que quelqu'un nous a dit de croire. Ou alors on est un faux croyant.

On croit parce qu'on a la foi, on a la foi que c'est bon, que c'est vrai.

Assez d'accord, mais tu écartes volontairement le problème : le fait est que la plupart des religions actuelles se présentent comme des dogmes et que la plupart des croyants ne vivent pas vraiment leur religion, mais se contentent d'intégrer ce dogme, fourni comme un "prêt-à-penser" par des prêtres. C'est ce que Bergson appelle la religion "statique" qu'il oppose à la religion "dynamique" qui reste une recherche, un élan. C'est la même chose, bien entendu, pour les athées.

Je disais que l'athée en général use de la raison et de la science, mais le religieux va au-delà de la raison et de la science. L'athée pour moi nie la métaphysique.

Mais justement, pourquoi l'homme aurait besoin de métaphysique ? Pour l'athée, c'est précisément ça qui est source de l'aliénation de l'homme, car c'est ça qui l'empêche d'apprécier vraiment l'abîme dont parle Nietzsche, c'est à dire la liberté absolue.

Si je sais que je suis vraiment "seul" (pas d'arrière-monde, de création, de Dieu, de destin), alors bien sur je connais l'angoisse car je sens vraiment le vertige. Surmonter ce vertige là, c'est vraiment l'affaire du surhomme. Du moins c'est ce que dit Nietzsche. Mais sur ce coup, j'ai tendance à lui donner mon assentiment.

commando007
Niveau 25
06 juin 2020 à 19:58:32

Je vois ça à l'opposé.

Si il y a eu des témoins et que la seule façon d'en faire part aux générations futures était d'écrire des livres, alors les nier relève plus du hasard et du Néant que d'y croire. On a un échantillon de l'histoire entre les mains. Je n'ai peut-être jamais vu, touché, entendu, senti ni goûté Dieu (parce que je ne sais pas quoi chercher, où regarder. Je n'ai pas associer de goût à ce mots, même si il y a des mets que je considère divins.

La liberté absolue dans une communauté ça n'existe pas.

Si je sais que je suis vraiment "seul" (pas d'arrière-monde, de création, de Dieu, de destin), alors bien sur je connais l'angoisse car je sens vraiment le vertige. Surmonter ce vertige là, c'est vraiment l'affaire du surhomme. Du moins c'est ce que dit Nietzsche. Mais sur ce coup, j'ai tendance à lui donner mon assentiment.

Je ne suis pas d'accord, si je me saurais complètement seul, sans arrière-monde, de création, de Dieu, de destin. Que tout ce que je fais présentement ne sert à rien, n'a aucun incidence sur rien, que rien ne m'attend après la mort, que je ne dois rien à personne, aucune contrainte, liberté absolue, alors je me sentirais soulagé et en paix avec moi-même et les autres. Pourquoi s'en faire quand il n'y a pas de conséquences ou que les conséquences ne sont pas régis par un sens, sens élaboré pour une cause.

Amachos1
Niveau 10
06 juin 2020 à 20:05:07

Le 05 juin 2020 à 16:40:43 M-Le-Mot-Dit a écrit :

Le 04 juin 2020 à 16:22:24 Amachos1 a écrit :
la révolte ce peut être très beau; mais s'arc-bouter dans une lutte vaine est souvent épuisant et énergivore - le plus sage serait donc de dépasser la révolte ce qui ne doit pas non plus conduire au non-agir: ce qui pourrait donc correspondre à la culture d'un amour de l'altruisme : ne pas chercher à à soumettre celui qui est cause d'une injustice mais à relever celui qui en est victime ou quelque chose comme ça - du moins dans la mesure du possible car, après tout, tout ou presque nous échappe et le choix de vivre égoïstement dans l'aveuglement ou l'hypocrisie n'est peut-être pas si indigne que ça, tout du moins sur la question des grandes morales auxquelles on ne peut rien faire ; en gros, le révolté devrait concentrer son action sur son environnement direct plutôt que de lutter de plein front contre l'absurdité du monde

il y a là + un sentiment d'indignation que de révolte. Et oui il faut s'indigner de certaines choses...

Oui, il me semble, malgré tout, que le sentiment d'indignation est le fondement de l'acte de révolte. Après, le révolté est-il un révolutionnaire ? Il me semble que la révolte dans es effets est vaine si elle se veut trop générale et le fait est qu'il y a une injustice à chaque seconde dans le monde, on ne peut être un révolté constant: il est donc nécessaire de réduire son champ et de ne s'intéresser qu'aux injustices auxquelles on a une connaissance directe, sur lesquelles nous possédons véritablement un pouvoir: c'est du bon sens mais si je vois une personne se faire agressée dans la rue j'interviens, celle qui se ferait agressée à 15 000 km de là qui puis-je faire ? la révolte ne peut servir qu'à endiguer le mal présent; le mal déjà effectué autant l'oublier je pense ; et puis, comme j'ai dit, se sentir en colère pour des choses sur lesquelles on a aucun pouvoir peut bouffer notre vie

-The[Flash]-
Niveau 10
06 juin 2020 à 20:18:53

Je me suis relu, j'ai été un peu vite sur certaines parties :oui: Trop abrupt en tout cas !

Bergson je ne l'ai jamais lu mais j'ai cru comprendre sa démarche et aussi la voie qu'il demande.

En fait, la voie bergsonienne est plus proche de la voie spirituelle véritable. Encore une fois, les "religions" à la base ça n'existe pas. Ca s'est développé petit à petit et seulement en occident. Normalement un sage, un saint ne dit pas de Tu dois, ou n'impose aucun dogme.

Parfois il se peut que certains l'aient fait mais c'est parce que les gens qui venaient le voir n'avaient pas un assez haut niveau de compréhension du monde, donc ils étaient obligés de fonder des dogmes. Et sans religion, la société repose maintenant aussi sur des dogmes en quelque sorte. Et c'est ce que je viens de dire : tout le monde n'est pas capable de tout comprendre, il faut donner des enseignements plus simples au commun des mortels. Et en Occident, le fait d'avoir imposé une croyance pendant tout un temps est anti traditionnel. La tradition s'impose par elle-même.

Mais justement, pourquoi l'homme aurait besoin de métaphysique ? Pour l'athée, c'est précisément ça qui est source de l'aliénation de l'homme, car c'est ça qui l'empêche d'apprécier vraiment l'abîme dont parle Nietzsche, c'est à dire la liberté absolue.

Si je sais que je suis vraiment "seul" (pas d'arrière-monde, de création, de Dieu, de destin), alors bien sur je connais l'angoisse car je sens vraiment le vertige. Surmonter ce vertige là, c'est vraiment l'affaire du surhomme. Du moins c'est ce que dit Nietzsche. Mais sur ce coup, j'ai tendance à lui donner mon assentiment.

Je crois que c'est très difficile de nier la métaphysique. Car ça voudrait dire que nous sommes dans un système clos, fermé ? Après pourquoi pas... Mais même en admettant ça, je crois qu'on en arrive aux mêmes comportements que les religieux, les mêmes attitudes à avoir.

Et on peut aussi bien nier le transcendant et rester dans l'immanent pour garder une métaphysique mais si on nie la métaphysique même, on devient alors scientiste. Ou alors il faudrait nier la science aussi ? Où doit-on mettre le nihilisme ? Et sur quoi se fonde la certitude du nihilisme également ? Il n'est pas plus solvable. Il n'a lui même aucune preuve de négation. Il y a une certaine croyance au rien, une foi. Les nihilistes auraient alors eu un éveil au rien, c'est quand même ridicule quand on y pense. Genre je ne vois rien, OMG, en fait je sais tout : il n'y a rien. Beh déjà tu existes, etc. Le nihiliste n'a en fait rien vu de spécial, et oui c'est pour ça qu'il est nihiliste mais il ne peut pas infirmer un croyant, en fait :( Après, normalement, le croyant est très accueillant et s'en fout : si quelqu'un croit en rien et au rien, beh pourquoi pas, du moment qu'il n'impose pas sa doctrine à tout le monde.

En général, mais j'ai l'impression que les occidentaux ne comprennent pas ça, la liberté absolue c'est en général celui qui a atteint "l'éveil", l'illumination, etc. On ne connait pas beaucoup de gens qui ont atteint un sentiment de grande liberté par l'athéisme (j'ai failli dire qu'il n'y en avait aucun mais il y a eu certains atomistes assez heureux).

En fait, l'objectif accompli, le croyant atteint Dieu et est donc au niveau de l'Absolu. Soit il délire mais il a l'impression d'être dans l'absolu soit la liberté absolue, soit il délire pas et il est vraiment dans l' "incommensurable", l' "illimité" etc.

Je ne sais pas si un nihiliste a un jour fait des déclarations comme quoi il avait annihilé l'ensemble de ses souffrances, qu'il avait vaincu toutes les peurs, qu'il était au-delà de tout (principe du divin).

D'une certaine manière, d'ailleurs, Jésus, Bouddha, limite allez Mohammed, puis aussi je peux aller sur d'autres avec Laozi et Zhuangzi, disons que c'est n'importe quoi leurs croyances, c'était en eux-mêmes des surhommes. Si tout est faux, ils ont alors construit leur croyance, ils ont tracé leur chemin et ils sont redevenus enfant. (Julius Evola dit que Nietzsche retrace dans Ainsi parlait Zarathoustra la voie mystique quasiment mais... sans le divin.)

Pour le vertige, c'est pareil : as-tu plus de vertige devant un infini ou un sol à, allez mettons l'Everest, quasi 9 km de hauteur ?

En général, mais je sais pas vraiment si ce qu'ils disent est vrai car je n'ai pas encore ressenti de pareilles choses (et encore un jour c'était bizarre :( j'avais l'impression de tomber dans une méditation :( j'ai réouvert les yeux en sursautant alors que j'étais dans la même position depuis xx minutes :( ), les mystiques disent que les gens ont PEUR du vide cosmique et donc n'ose pas faire le pas, pour plonger dans ce vide éternel. (Le madhyamaka, philosophie voire voie bouddhiste avec le plus de négation est parfois dite nihiliste par ses détracteurs car le madhyamaka nie tout, même la "vacuité" : cette voie consiste comme j'ai déjà dit à tout nier, pour se trouver devant le fait accompli. Je crois que je t'avais cité Nagarjuna en mp ?)

Et c'est vrai que les mots que j'utilise font penser au nihilisme.

J'ai déjà mis cette vidéo je crois. Je ne sais pas si tu l'as déjà vu : https://www.youtube.com/watch?v=VhMad8nPmjg&fbclid=IwAR1NqQKCOm5OUGKXiYdvaOiZCuciPEDCeHlBDJ1fZN0EC0T0YS5gSTda1hs

Le youtuber je l'ai vu une fois sur le forum religion. Très sympa. Il commence toutes ces vidéos par une méditation, mais le contenu est juste après. C'est quand même assez court, faut arriver jusqu'au bout pour comprendre le rapport avec ce qu'on pourrait à tort penser comme du nihilisme. Le symbole en tout cas.

Mais donc, en fait, le but est de plonger dans le vertige pas de faire le dur "je reste ici". Si tu peux t'étendre à l'infini, c'est mieux que de rester bloquer sur terre.

Pseudo supprimé
Niveau 10
06 juin 2020 à 22:18:15

Encore une fois, les "religions" à la base ça n'existe pas. Ca s'est développé petit à petit et seulement en occident. Normalement un sage, un saint ne dit pas de Tu dois, ou n'impose aucun dogme.

Sans contredit, mais dans les faits, la religion "statique/dogmatique", c'est à dire donnée par une Eglise, a presque entièrement phagocyté l'élan mystique de son fondateur. Aussi, rendu à ce point, je pense qu'on est au moins d'accord pour attaquer la religion "statique", c'est à dire celle qui est "digérée par des prêtres" et donnée aux croyants comme un dogme. Mais je crois qu'on peut essayer d'aller plus loin et faire l'assaut aussi de la "religion dynamique", comme je l'indique dans la suite de ce commentaire.

Mais donc, en fait, le but est de plonger dans le vertige pas de faire le dur "je reste ici". Si tu peux t'étendre à l'infini, c'est mieux que de rester bloquer sur terre.

C'est pas dans ce sens là qu'il faut l'interpréter. On peut mobiliser Freud qui dit à peu près la même chose que Nietzsche sur ce sujet, à savoir que la religion correspond à un état d'enfance de l'humanité. Dieu, l'âme, le récit de la création, toutes ces constructions métaphysiques rassurent, consolent les hommes en donnant un sens aux phénomènes de la vie. Mais cet état doit être dépassé : l'homme doit s'émanciper de la religion comme l'enfant doit s'émanciper de ses parents. C'est alors qu'il est tout à fait libre et qu'il donne lui-même un sens à la vie, c'est à dire qu'il est devenu Dieu, qu'il l'a remplacé.

Et je ne suis pas nécessairement athée. Je pose juste là des considérations qui me semblent intéressantes.

Pseudo supprimé
Niveau 10
06 juin 2020 à 22:28:52

Le 06 juin 2020 à 20:05:07 Amachos1 a écrit :

Le 05 juin 2020 à 16:40:43 M-Le-Mot-Dit a écrit :

Le 04 juin 2020 à 16:22:24 Amachos1 a écrit :
la révolte ce peut être très beau; mais s'arc-bouter dans une lutte vaine est souvent épuisant et énergivore - le plus sage serait donc de dépasser la révolte ce qui ne doit pas non plus conduire au non-agir: ce qui pourrait donc correspondre à la culture d'un amour de l'altruisme : ne pas chercher à à soumettre celui qui est cause d'une injustice mais à relever celui qui en est victime ou quelque chose comme ça - du moins dans la mesure du possible car, après tout, tout ou presque nous échappe et le choix de vivre égoïstement dans l'aveuglement ou l'hypocrisie n'est peut-être pas si indigne que ça, tout du moins sur la question des grandes morales auxquelles on ne peut rien faire ; en gros, le révolté devrait concentrer son action sur son environnement direct plutôt que de lutter de plein front contre l'absurdité du monde

il y a là + un sentiment d'indignation que de révolte. Et oui il faut s'indigner de certaines choses...

Oui, il me semble, malgré tout, que le sentiment d'indignation est le fondement de l'acte de révolte. Après, le révolté est-il un révolutionnaire ? Il me semble que la révolte dans es effets est vaine si elle se veut trop générale et le fait est qu'il y a une injustice à chaque seconde dans le monde, on ne peut être un révolté constant: il est donc nécessaire de réduire son champ et de ne s'intéresser qu'aux injustices auxquelles on a une connaissance directe, sur lesquelles nous possédons véritablement un pouvoir: c'est du bon sens mais si je vois une personne se faire agressée dans la rue j'interviens, celle qui se ferait agressée à 15 000 km de là qui puis-je faire ? la révolte ne peut servir qu'à endiguer le mal présent; le mal déjà effectué autant l'oublier je pense ; et puis, comme j'ai dit, se sentir en colère pour des choses sur lesquelles on a aucun pouvoir peut bouffer notre vie

j'essaie de distinguer l'indignation de la colère. c'est pour ça que je n'ai pas rebondi sur le mot "révolte" . En effet la colère nous bouffe, que ce qui nous la procure soit près ou loin... après , il y a l'engagement, que ce soit social, politique ou spirituel, tu avis usé du terme "altruiste" . c'est ça que je retiens.

Amachos1
Niveau 10
06 juin 2020 à 23:05:12

Le 06 juin 2020 à 22:28:52 M-Le-Mot-Dit a écrit :

Le 06 juin 2020 à 20:05:07 Amachos1 a écrit :

Le 05 juin 2020 à 16:40:43 M-Le-Mot-Dit a écrit :

Le 04 juin 2020 à 16:22:24 Amachos1 a écrit :
la révolte ce peut être très beau; mais s'arc-bouter dans une lutte vaine est souvent épuisant et énergivore - le plus sage serait donc de dépasser la révolte ce qui ne doit pas non plus conduire au non-agir: ce qui pourrait donc correspondre à la culture d'un amour de l'altruisme : ne pas chercher à à soumettre celui qui est cause d'une injustice mais à relever celui qui en est victime ou quelque chose comme ça - du moins dans la mesure du possible car, après tout, tout ou presque nous échappe et le choix de vivre égoïstement dans l'aveuglement ou l'hypocrisie n'est peut-être pas si indigne que ça, tout du moins sur la question des grandes morales auxquelles on ne peut rien faire ; en gros, le révolté devrait concentrer son action sur son environnement direct plutôt que de lutter de plein front contre l'absurdité du monde

il y a là + un sentiment d'indignation que de révolte. Et oui il faut s'indigner de certaines choses...

Oui, il me semble, malgré tout, que le sentiment d'indignation est le fondement de l'acte de révolte. Après, le révolté est-il un révolutionnaire ? Il me semble que la révolte dans es effets est vaine si elle se veut trop générale et le fait est qu'il y a une injustice à chaque seconde dans le monde, on ne peut être un révolté constant: il est donc nécessaire de réduire son champ et de ne s'intéresser qu'aux injustices auxquelles on a une connaissance directe, sur lesquelles nous possédons véritablement un pouvoir: c'est du bon sens mais si je vois une personne se faire agressée dans la rue j'interviens, celle qui se ferait agressée à 15 000 km de là qui puis-je faire ? la révolte ne peut servir qu'à endiguer le mal présent; le mal déjà effectué autant l'oublier je pense ; et puis, comme j'ai dit, se sentir en colère pour des choses sur lesquelles on a aucun pouvoir peut bouffer notre vie

j'essaie de distinguer l'indignation de la colère. c'est pour ça que je n'ai pas rebondi sur le mot "révolte" . En effet la colère nous bouffe, que ce qui nous la procure soit près ou loin... après , il y a l'engagement, que ce soit social, politique ou spirituel, tu avis usé du terme "altruiste" . c'est ça que je retiens.

je ne sais pas si cela convient mais, selon moi, l'altruisme c'est l'orgueil de vouloir le monde heureux (au-delà des hypocrisies de ceux qui professent l'altruisme pour leurs seuls intérêts) : mais c'est la même pour tout chose: aimer la chose pour la chose elle-même, et non pour ce qu'on peut en tirer; c'est assez idéaliste je le conçois mais je ne suis pas parvenu à penser au-delà dans la justification de l'altruisme et autres choses du genre. je dois encore y réfléchir car, je pense, ce peut être contredit et , pourtant, je pense que c'est une bonne perspective mais nos présupposés sont tels...

Pseudo supprimé
Niveau 10
06 juin 2020 à 23:13:57

l'altruisme c'est l'orgueil de vouloir ...

c'est marrant toujours ce terme qui revient pour le qualifier...bon après je dis pas que la tâche est aisée...je sais pas comment le définir, j'avais déjà eu ce débat avec Alzaynor, je crois ...ou Matrisk...enfin bref. le seul mot qui me vient c'est "l'Aspiration à ...". Mais bon, sans doute un truc de Gaucho me diront certains...

Amachos1
Niveau 10
06 juin 2020 à 23:31:19

Le 06 juin 2020 à 23:13:57 M-Le-Mot-Dit a écrit :

l'altruisme c'est l'orgueil de vouloir ...

c'est marrant toujours ce terme qui revient pour le qualifier...bon après je dis pas que la tâche est aisée...je sais pas comment le définir, j'avais déjà eu ce débat avec Alzaynor, je crois ...ou Matrisk...enfin bref. le seul mot qui me vient c'est "l'Aspiration à ...". Mais bon, sans doute un truc de Gaucho me diront certains...

bah j'en sais rien je vote pas mais si tu aimes pas l'altruisme ne soit pas altruiste, faut pas se forcer: mes affirmations ne sous-entendes toujours qu'un "peut-être"; je parle généralement de mon expérience et d emon ressenti c'tout

Pseudo supprimé
Niveau 10
06 juin 2020 à 23:36:14

pas de soucis Amachos. :)
Merci pour l'échange

Enndof
Niveau 23
06 juin 2020 à 23:37:23

En parlant d'altruisme t'en a pensé quoi de mon manga sur l'autre topic Maudit ?

Pseudo supprimé
Niveau 10
06 juin 2020 à 23:45:49

celui dont tu m'a parlé y'a 1 mois, toujours pas vu , Endo...ou un nouveau ?

mais honêtement, je regarde plus la tv, et moins de film.....des fois 1 ciné /6mois...

Amachos1
Niveau 10
06 juin 2020 à 23:51:14

Le 06 juin 2020 à 23:36:14 M-Le-Mot-Dit a écrit :
pas de soucis Amachos. :)
Merci pour l'échange

ouais désolé si j'ai l'air un peu parano j'suis un peu bourré: c'est le sacro-saint weekend; du coup ma pensée est plus immédiate que réfléchie (mais, malgré tout, je fais confiance à ma pensée immédiate, parfois...)

Amachos1
Niveau 10
06 juin 2020 à 23:52:49

et puis je crois que j'aime juste répliquer à des trucs pour le plaisir même sir sur le fond on est plus ou moins d'accord ou un truc comme ça

Pseudo supprimé
Niveau 10
07 juin 2020 à 14:13:09

Le 06 juin 2020 à 23:52:49 Amachos1 a écrit :
et puis je crois que j'aime juste répliquer à des trucs pour le plaisir même sir sur le fond on est plus ou moins d'accord ou un truc comme ça

c'est ce qui m'a semblé comprendre , oui :)

Enndof
Niveau 23
07 juin 2020 à 14:39:42

Le 06 juin 2020 à 23:45:49 M-Le-Mot-Dit a écrit :
celui dont tu m'a parlé y'a 1 mois, toujours pas vu , Endo...ou un nouveau ?

mais honêtement, je regarde plus la tv, et moins de film.....des fois 1 ciné /6mois...

J'parle du topic "puisqu'il est impossible de réaliser le rêve des autres..."

J'y avais posté ce court passage d'un de mes mangas préférés. Les souvenirs d'un général conquérant.

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Sujet : La révolte donne un sens à la vie.
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