Dans la deuxième partie de son livre, l’auteur de “Dieu existe” développe un argument en faveur de l’existence de Dieu qui se fonde principalement sur l’argument de la contingence.
Supposons (cf. https://m.jeuxvideo.com/forums/42-68-68726578-1-0-1-0-la-metaphysique-apres-kant.htm) que nous puissions faire de la métaphysique au sens classique, par exemple en appliquant certains principes au-delà des phénomènes sensibles (principe de causalité, principe de raison suffisante etc.), voici son argument :
La nécessité d'un être incausé (cause première)
Les événements dans le monde nous apparaissent comme causés par d’autres événements (principe de causalité). Si chaque événement a lui-même une cause, alors nous aboutissons à une régression l’infini ce qui n’est pas satisfaisant.
Il ne serait pas non plus satisfaisant d’avoir une causalité circulaire, c’est-à-dire que la causalité entre les événements du monde serait une boucle au sein de laquelle les événements se causent entre eux. Si A cause B et B cause A, cela revient à ce que A cause A. Ce qui n’est pas non plus satisfaisant.
L’auteur en conclut alors que tout ce qui a une cause dépend en dernière instance d'un être incausé (cause première). [A ce stade, cette cause première peut être Dieu, l’univers ou autre chose]
Une cause première immatérielle
Tout ce qui existe a une raison d’être (principe de raison suffisante). Afin d’être incausée, cette cause première doit avoir en elle-même la raison de sa propre existence et ne peut pas dépendre d’un autre objet.
Or, l’univers aurait pu ne pas être ou bien l’univers aurait pu être différents avec des lois scientifiques différentes. Il semble donc que ce qui est matériel est métaphysiquement contingent. Autrement dit, l’univers est contingent et comme il est contingent il ne peut pas avoir la raison de sa propre existence en lui-même. Or, la cause première est métaphysiquement nécessaire. L’univers a donc une cause extérieur à lui-même qui n’est pas matérielle, ce qui nous amène à une cause première extérieure à l’univers immatérielle. [A ce stade, on ne sait pas quelles sont les caractéristiques de cette cause première immatérielle]
Caractéristiques de cette être incausé immatériel : spirituel et libre
L’auteur soutient qu’il y a plusieurs types de choses immatérielles : les abstractions et les esprits. L’auteur rejette le physicalisme à propos de la conscience en soutenant que le phénomène de la conscience n’est pas explicable par le physique (hard problem en philosophie de l’esprit). Or, une abstraction n'a pas de pouvoir causal. Donc la cause première qui est immatérielle est un être conscient. C'est un esprit.
Est-ce que cet esprit cause les événements de manière libre ?
En d’autres termes, est-ce que la cause première cause l’univers de manière mécanique/automatique/inévitable (ce serait dans la structure de la cause première de causer l’univers) ? Ou bien est-ce que la cause première est libre de causer ou non l’univers ?
En étant la raison même de son existence, la cause première ne souffre par essence d’aucune détermination qui viendrait de l’extérieur, donc d’aucune limite. Sa qualité, son essence, sont en fait infinies. S’il était inévitable/mécanique que l’univers soit causé par cette cause première, alors cela voudrait dire qu’il y a une règle interne à la cause première qui contraint la cause première à causer l’univers. Or ce serait contradictoire avec l’essence même de la cause première. La production d’un être contingent tel que l’univers ne peut s’expliquer que par un acte contingent (c’est-à-dire un acte libre où l’on décide de causer ou de ne pas causer l’univers), donc la cause première est libre.
Conclusion
La cause première est un être nécessaire par soi, non matériel distinct de l'univers, cause efficiente spirituelle et libre dont dépend l'existence du substrat matériel de l'univers. Et cette cause première, c’est ce qu’on appelle communément Dieu.
Dieu existe.