Chapitre 43: Un présent venu d'ailleurs - partie 2.
Je ne savais pas exactement combien de temps je passai ainsi à scruter cet anneau, envoutée par l'aura de mystère qu'il dégageait et à laquelle je n'avais prêté que très peu d'attention pour l'instant, malgré les évènements passé.
De fait, n'était-ce pas cet anneau qui s'était illuminé lors de notre descente dans les ruines Dwemer, arrachant une folie sans nom à Martin, Salmo et Arvin tout en nous épargnant Eraldil, Balsa, Davina et moi ?
Oh bien sur, nous avions subit notre part de traumatisme nous aussi, mais nous n'avions alors pas été victime des mêmes évènements que les hommes du groupe.
Les hommes du groupe...
Oui...Maintenant que j'y repensais plus précisément, seuls les hommes s'étaient effondrés en hurlant, laissant les femmes saines et sauves dans un premier temps, avant d'ensuite les plonger dans une profonde léthargie.
Une léthargie aux propriétés hallucinogènes d'ailleurs, en témoignaient les choses que j'avais vu par la suite...
Naturellement, ces dernières étaient désormais tellement lointaines, tellement diffuses dans mon esprit que je n'étais même plus sûre de les avoir vraiment vécu, le rêve s'étant tant mêlé avec le réel que je n'étais plus vraiment en mesure de les différencier l'un de l'autre...
Cela dit, la vraie question qui m'intéressait pour le moment était de savoir si la réaction de cet anneau, son illumination et les différents symboles qui y étaient alors apparu, étaient la cause ou plutôt la conséquence de cette crise générale...
N'avait-ce été qu'un signal d'alerte, nous prévenant de l'imminence d'un danger insaisissable, ou bien le danger lui même ?
Comment savoir...Pour l'heure, cet anneau me paraissait encore plus étrange que d'habitude...
Peut-être était-ce ma convalescence et ma relative immobilité qui me permettaient une telle contemplation, et donc une si longue réflexion. Toujours est-il que cet objet me paraissait soudain bien plus particulier qu'un simple bijou.
Non, lui était chargé d'une longue histoire, d'aventures et de récits oubliés de tous, et si je ne savais absolument pas d'où pouvait bien me venir cette étrange conviction, elle demeurait néanmoins absolue et inébranlable...
Oui, l'anneau de Miara n'était pas un anneau comme les autres. L'anneau de Miara était doté d'étranges pouvoir...
-L'anneau de Miara...Me répétai-je moi même à voix basse, contemplant l'objet dont les reflets n'étaient assurément pas ceux des bougies, mais plutôt une série d'ombres et d'éclats brillants bougeant selon une volonté propre.
L'anneau de Miara...Il était vivant...
-Non, pas mon anneau. Chuchota subitement une voix à mon oreille, m'arrachant un terrible sursaut dans la foulée.
Je me retournai aussitôt dans tous les sens, jetant des regards frénétiques tout autour de moi en vue d'apercevoir le détenteur de cet étrange murmure.
Personne...
Personne sous mon lit, personne dans mon dos, personne dans la pièce, et Balsa, de son côté, dormait toujours paisiblement...
Avais-je rêvé ? M'étais-je laissée abuser par mon imagination ?
L'anneau se mit soudain à vibrer doucement, m'arrachant à mes questions et attirant de nouveau mon attention dans une contemplation médusée.
Non, pas de doute possible, l'objet vibrait bel et bien...
Mais comment était-ce possible ? S'agissait-il là d'un anneau enchanté ? Mais alors, pourquoi réagissait-il seulement maintenant ? Avait-il été enchanté pendant sa confiscation par les Impériaux ?
A moins que...S'agissait-il d'autre chose encore ?
Et alors même qu'une foultitude de questions taraudaient mon esprit, de légers chuchotement s’élevèrent doucement de l'objet, attirant un peu plus encore mon attention sur sa propre personne.
Des chuchotement très légers, presque inaudibles, lancés dans une langue inconnue, mais qui étaient pourtant bien présents, un chouilla trop perceptibles que pour être le fruit de mon imagination.
Quelle était donc cette langue ? Je percevais de temps à autre des mots en Dunmeri, même si leur assemblage les uns aux autres, qui plus est mêlés à des mots d'une langue inconnue, ne signifiait absolument rien de concret...
Se pouvait-il que l'anneau tente de me communiquer quelque chose, animé de sa volonté propre ?
Hélas, et avant même que je ne me plonge d'avantage dans cette hypothèse, les vibrations émises par l'objet augmentèrent furieusement, me rendant bien vite incapable de le lâcher, mes mains littéralement aimantées par le bijou...
-Humpf !
Les vibrations augmentèrent encore, me piquant douloureusement les doigts sans toutefois me laisser le loisir de crier ou même de dire quoi que ce soit.
Non, c'était comme si...Comme si l'objet avait prit possession de mon corps, le forçant peu à peu à se plier à sa volonté.
Et alors que je tentais tant bien que mal de me débarrasser de cet artéfact devenu terriblement dangereux, des centaines d'images se mirent soudain à défiler devant mes yeux, comme autant de morceaux de vie qu'avait vu défiler l'anneau lui même.
Oui, il n'y avait pas de doute possible: cet objet, cette bague à l'allure pourtant si anodine, était en train de me recracher ses propres souvenirs au visage, m'invitant peu à peu, et bien malgré moi d'ailleurs, à les vivre moi même, me plongeant petit à petit dans l'une de ces nombreuses histoires que tous semblaient avoir oublié depuis bien longtemps.
Le décors changea subitement, l'anneau m'arrachant de force à la chambre du bastion des vigiles dans laquelle je résidais, avant de m'entrainer vers un monde insondable, un monde duquel je ne connaissais rien, ou du moins, que je n'avais jamais envisagé sous un tel angle...
Un anneau pour les amener tous et dans les ténèbres les lier ? 
(comprendra qui pourra 
