Hum, la trame me plais mais un je ne sais quoi me gêne, sans doute le fait que Giovanni et Sylvia accordent trop vite leurs confiance à Gabriel... Bon chapitre dans l'ensemble !
Ben c'est normal pour moi, d'ailleurs tu verras que plus tard ça aura son importance Je dirais que c'est normal que ça te gène, mais il y a une raison à tout ça
Les assassins ont pu à travers les siècles faire progresser leur confrèrie uniquement quand un des leurs se mettait à les guider, car il était plus fort, plus clairvoyant et sage. C'était le cas de Altair ou d'Ezio. Et la Sylvia et Giovanni essaient désespérément de retrouver cette flamme en Gabriel qui malheureusement pour eux, est complètement paumé
Mais ça avance vite ici
Chapitre 11
-Tu attends, et tu observes.
Gabriel obéissait à la demoiselle qui était son maître. Elle savait ce qu’elle disait et c’était sur ces mots que son propre frère sauta du toit. Il faisait nuit et le petit groupe avait pris position sur les toits faisant face à l’immense caserne de la garde qui surveillait la ville. Leurs beaux uniformes étaient impressionnants et largement décorés. Tous étaient issus de la bourgeoisie et de la petite noblesse. Ils n’aspiraient qu’a plus de reconnaissance et comptait prouver leur valeur en servant dans ce régiment si prestigieux. Du commandant au simple soldat, tous étaient plus malins les uns que les autres. Ils étaient très instruits, très érudits. Mais leur prétention n’avait d’égal que leur violence qu’ils destinaient à ceux qui osaient leur barrer la route. L’homme au tricorne ne le savait que trop bien, et son inquiétude grandissait au fur et à mesure que la confiance des autres faisait de même.
La Lune éclairait les rues, et l’éclairage public inexistant était parfaitement remplacé par les rayons du Soleil reflétés par cet astre. Une ombre blanche se faufilait jusqu'à la grille et passa par-dessus dans le plus grand silence. Giovanni rentrait en action.
-Il n’y a pas de sentinelles. Toutes les lumières sont éteintes.
- Tais-toi. Il ressortira d’ici très peu de temps, comme il l’a toujours fait. Nous n’agirons que s’il se trouve en danger.
Ils n’étaient que trois en renfort. La fine fleur des assassins de Paris était réunie, parée à l’action. Mais ce si petit nombre ne faisait que de rendre Gabriel encore plus anxieux. Il avait appris à craindre cette garde. Elle était plus rapide, plus adroite à la visée. Il se saisit de sa longue vue, et observa les fenêtres des bâtiments. Ceux-ci étaient immenses et encerclaient une grande coure qui servait de terrain d’exercice. La place semblait déserte.
-C’est trop facile. L’alerte aurait déjà du être donnée.
-Tu sous estimes mon Frère, assassin.
Le silence si inquiétant qui les accompagnait depuis le début de ces interminables secondes fut coupé par des cris et des bruits de sabots au loin. Ils étaient nombreux et étouffés. Sylvia, Gabriel, et le jeune assassin qui les accompagnait se retournèrent. Un incendie était nettement distinguable, se déplaçant de toit en toit. Les flammes étaient gigantesques, se perdant dans le noir. Leur crépitement était entendu dans tous les environs. Elle se leva, stupéfaite.
-Ce feu provient de notre repaire ! Il brûle !
Elle regardait dans sa longue vue, cachant ses yeux horrifiés. Les deux autres hommes s’étaient relevés aussi lentement qu’ils réalisaient l’ampleur de la catastrophe. Une explosion enleva une immense boule de feu dans les cieux. Elle se développait, gonflant, témoin du désastre qui apparaissait. Le fracas du bois pulvérisé arriva alors à leurs oreilles, ils sursautèrent sur l’instant. Gabriel se retourna pour observer et tenter de comprendre comment se débrouillait Giovanni. Ils devaient partir tout de suite, mais ils ne pouvaient pas non plus abandonner le frère du mentor. Un nouvel éclair perça le regard de Gabriel. Celui-ci était suivi d’un silence glacial.
-Les recrues étaient en train de dormir dans leurs chambres…puissent elles avoir eu le temps de sortir ! Je devrais aller les aider !
L’éclair inconnu n’était nul autre que celui de la lame secrète de l’assassin nouvellement intégré. Il l’avait discrètement sortie de sa manche, mais la lumière des flammes s’était sournoisement reflétée sur le métal meurtrier. Il s’approchait silencieusement du mentor, encore fascinée par ce spectacle surréaliste. Il leva sa main armée, prête à l’abattre sur la jeune femme.
-C’EST UN PIEGE !!
Aussitôt que ces mots furent hurlés par l’homme au tricorne, Sylvia fit un pas de coté et esquiva le coup meurtrier. Mais elle n’eu pas le temps de sortir son arme, et sentit l’acier pénétrer sa chaire à proximité du cou. Le jeune homme allait répéter l’opération, les flammes venaient de s’emparer de ses yeux déments. Son esprit vacillait et son corps n’avait plus de maitre.
-Le monde appartient AUX TEMPLIERS !! A mort les TRAITRES !!
Sa main fut stoppée en l’air, encerclée d’un anneau de métal. Le gant de fer de Gabriel s’en était emparé. Le jeune assassin s’en dégagea d’un salto arrière et se retrouva dans le dos de Gabriel. Il pivota sur lui-même, puis sortit son sabre. Sylvia était à terre mais était encore en vie, protégée par l’homme en noir. L’assassin avait toujours sa lame de sortie, prête à pourfendre toute vie se trouvant sur son chemin.
-Tous MOURRONT ! TOUS !!
-Traitre. Tu vas périr.
-TOUS !!
L’assassin sprinta vers son adversaire et s’élança dans les airs. Ses genoux bousculèrent les épaules de Gabriel qui tomba en arrière. Il s’agissait de la prise favorite souvent associée à la lame secrète. La victime tombait sur le dos avant de recevoir la pointe dans la gorge. Mais Gabriel retenait encore de toutes ses forces le pic qui se rapprochait lentement de sa jugulaire. Seule sa main gauche était en opposition, retenant les deux mains meurtrières qui venaient de s’associer pour tuer.
-Ton cœur bas vite, « Assassin ». HA ! Tu n’as jamais mérité ce titre. MEURS !!
Tandis qu’il continuait d’hurler ses paroles. Gabriel faiblissait. Tremblant, son bras allait lâcher prise d’un instant à l’autre. Son cuir se tordait et gémissait en même temps que lui. Pourtant, une lame plus longue que son bras s’immisçait entre les deux hommes. De sa main droite, son sabre remontait jusqu'à la gorge du jeune homme à peine dissimulé par sa capuche. Voyant ça, celui-ci commença à s’en saisir d’une main, mais se coupa profondément. Le sang coulait le long des inscriptions arabes et rejoignirent le gant de l’homme au tricorne. La pointe atteint le menton du jeune meurtrier et glissa le long de celui-ci. Il perdait tout contrôle.
-Attend !! Arrête !! Arrête ça ! Je… !
Celle-ci commença à doucement pénétrer sa chaire, sectionna muscles et ligaments, trancha l’artère et la peau en des secondes qui paraissaient des heures. Le flot de sang s’écoulait sur Gabriel, qui quand il le put, le repoussa. Le corps tomba des toits et se brisa sur la chaussée, dans un fracas d’os réduits en miettes. Essoufflé mais victorieux, Gabriel se releva aussi vite qu’il le pu. Sylvia n’avait pas bougé.
-Comment vas-tu ? Qu’est ce que je dois faire ?!
-Je vais bien ! Vas chercher Gio…Giovanni !
-Nous détenons votre ami, Assassins !
Gabriel fit volte face, se montrant à la coure. Elle était pleine de soldats, les armes à la main. Ils détenaient le frère de Sylvia. Il était à genoux, battu à mort. L’obscurité ne dévoilait que son sang gris qui tâchait sa cape. Sa tête baissée qui regardait le sol n’était pas un signe de soumission, mais montrait plutôt qu’il était complètement sonné. L’homme qui le menaçait de son pistolet doré pointait son canon sur sa tête, fier de sa prise. Il s’agissait du commandant de la garnison.
-Je sais que vous êtes la et nous observez ! Rendez vous et nous vous épargnerons ! Ceci sera ma seule proposition d’entente !
-Giovanni !!
Sylvia s’était levée d’un trait, comme si elle n’avait jamais été blessée, mais Gabriel la retint. Sans lui, elle aurait été capable de descendre voler à son secours à elle seule.
-Non ! Il ne tiendra pas parole !
- Laisse-moi ! Ils vont le tuer !!
-Et nous aussi si nous venons !! Il est déjà mort Sylvia ! C’est foutu tu m’entends ?!
Le coup de feu fit cesser toute dispute. Giovanni gisait sur le coté, abattu d’une balle dans la tête. Le commandant rechargeait pendant ce temps son arme dans une froideur terrifiante.
-Vous n’êtes pas aussi invulnérable que la populace le laissait entendre ! A l’heure où je vous parle, vous n’êtes plus qu’une poignée. Votre repaire est en cendres !! Vos partisans sont morts ! Vos élèves ont disparu dans les flammes !
Sylvia avait perdu trop de sang. Son visage était devenu blême. Mais ce ne fut pas ça qui la fit s’évanouir dans les bras de Gabriel. Ce soldat, leur ennemi, disait la vérité. Il n’avait fait que de tenter de tous les tuer en une nuit. Gabriel sentait son cœur s’accélérer. La goute de sueur qui coulait entre ses deux yeux était faite de sang. Le sang du traitre. Son odeur monta à ses narines. Un frisson remonta le long de son dos. Il se souvenait enfin…
up !
Mouarf, personne n'a commenté mais bon je vais continuer
Chapitre 12
Deux jours plus tard.
Caserne de la garde royale, au soir.
Le soleil se couchait après une longue journée d’été. Ses majestueux derniers rayons passaient entre les maisons en bois et éclairaient le visage des deux hommes qui siégeaient face à face. Le premier était habillé de manière très sobre et discrète, tout en dégageant une certaine prestance. Le second était un soldat, assis sur sa chaise et se tenait mal. Ses jambes remuaient et ses yeux ne cessaient de jeter un œil aux fenêtres, guettant la nuit qui arrivait. Le sang séché sur son visage n’avait jamais été épongé. Il était très nerveux, et observait son interlocuteur qui n’avait pour l’instant pas prononcé un mot. Le bureau était décoré à la manière du siècle dernier, et ses murs rouges étaient composés d’étagères de bois remplies de livres et de manuels militaires, ainsi que de cartes et de manuscrits. Tout ce qui était nécessaire pour instruire de bons officiers.
-Sergent Colombe, si je ne me trompe pas ?
-Oui, tout à fait. Cela fait des jours que l’on me pose les même questions…j’aimerai pouvoir me reposer !
L’homme si mystérieux ne cherchait pourtant pas à l’être et dévoilait son visage sans aucune gêne. C’était un homme plutôt âgé pour les fonctions auxquelles il était chargé. Les quelques cicatrices sur son front ne montraient toutefois qu’en partie la dangerosité du personnage. Il ne considéra même pas la demande du soldat, qui s’agitait de plus en plus. Dans sa main droite se trouvait une plume avec laquelle il s’apprêtait à écrire quelques notes sur un papier immaculé. Il était très organisé. Du haut de sa cinquantaine bien frappée, il prenait son temps et chacun de ses gestes minutieux captivait l’attention. Tout semblait calculé, rien ne semblait lui échapper. Il rendait mal à l’aise, ses yeux verts perçants donnaient l’impression de voir à travers l’esprit des gens sans la moindre difficulté.
-Je me présente, j’en oublie les bonnes manières. Je suis un envoyé spécial de sa majesté, et je ne rends de compte qu’à elle seule. Mes tâches sortent la plupart du temps…comment dire, de l’ordinaire ?
-Je sais qui vous êtes.
-Très bien ! Dans ce cas nous gagnerons du temps. Paris est peut être en proie à un grave fléau. Quelque chose qui semble intraitable, et qui est vous le savez déjà, très féroce. On m’a chargé d’y mettre fin. Pour toujours. Et pour commencer j’ai besoin de connaitre mon ennemi. Par chance…
Il s’approcha d’un coup du soldat, qui sursauta. Leur deux visages étaient très prêts l’un de l’autre. Cet homme avait des manières très originales, qui laissaient penser qu’il n’avait aucune idée de la manière de se comporter en société.
-…vous l’avez vu de très prêt. Dites moi exactement ce qu’il s’est passé. Comment ce fait il que des hommes si brillants et si aguerris se soient…fait surpasser ?
Le sergent, qui lui avait seulement les cheveux légèrement blanchit, déglutit. Ses mains sur ses genoux les serraient et ses phalanges blanchissaient. Il n’osait pas ouvrir la bouche. La peur lui serrait la gorge, et de plus, les mots qu’il cherchait à articuler n’allaient surement pas plaire.
- Combien étaient-ils ? Comment s’y sont ils pris ?
-Il…il…il était partout à la fois. A la foi devant et derrière, sur les toits, dans les dortoirs, parmi nous ! On ne le voyait jamais. Il était trop rapide ! Chacun de ses mouvements étaient nets et avaient un but ! Son efficacité me…nous…terrifiait. J’avais l’impression qu’il connaissait le moindre de nos mouvements avant même leur exécution.
L’homme qui l’interrogeait afficha d’abord une mine surprise, puis se rassit lentement sur sa chaise, affichant un léger sourire. D’une certaine manière, il attendait un discours qui ressemblerait à ça. Il écrivit quelques notes, bu quelques gorgées de vin dans un verre posé là et regarda attentivement le soldat qui suivait avec intérêt le moindre de ses gestes.
-Nous parlons donc « d’une seule » personne ?
Les yeux du sergent Colombe se figeaient, troublé par des visions arrivant à la vitesse de l’éclair. Elles le pétrifiaient. Il était toujours conscient, mais ses pensées l’arrachaient de force à la réalité. Des mains s’emparèrent de lui pour le faire quitter la pièce. C’étaient les sentinelles qui l’avaient interrogé toute la nuit. Il était épuisé, et avait répété sans cesse les mêmes mots à toutes les personnes qu’il croisait. Pendant qu’il passait la porte d’entrée du bureau, un homme le croisa. Il était grand et fier. Il s’agissait du commandant de la garde, le meurtrier de Giovanni. Habillé de violet et affublé d’une barbiche orgueilleuse, il alla s’adresser directement à l’homme resté assis dont on avait confisqué le témoin.
-Vous êtes un excellent chasseur Capitaine. Mais le gibier humain est une autre affaire. Je n’ai pourtant aucun doute sur vos capacités. Votre réputation vous précède. Si vous vous mêlez à cette sordide affaire j’ose espérer qu’elle se réglera très rapidement. On parle d’un « fantôme ». Celui de l’assassin que j’ai moi-même tué cette nuit la. Jusque la nous ne l’avons jamais retrouvé. Comment comptez-vous vous y prendre ?
L’homme se releva et porta rapidement son tricorne à sa tête, puis après s’être muni de gants de soie, plaça négligemment sa feuille de papier dans sa poche avant de quitter lentement la pièce. Il n’avait aucune considération pour le commandant et n’avait aucune envie répondre, et encore moins d’engager une conversation. Mais son appartenance à l’ancienne école, ainsi que son âge ne surpassait pas le respect des grades.
-Capitaine Leclerc ! J’attends ! dit-il d’une voix sévère.
L’homme s’arrêta un court instant avant de partir définitivement.
-Je ferais en sorte…que ce soit lui qui me trouve.
Deux nuits plus tôt.
Non loin du repaire en flammes.
Il était très tard cette nuit la mais pourtant certains petits commerçants avaient rouverts leurs portes pour assister au spectacle de l’incendie qui se mourrait. En effet, la pluie commençait à tomber à fortes gouttes et le feu se substituait à une fumée noire qui se perdait dans la nuit. Un vieux forgeron regardait ce spectacle qui s’offrait à lui, en chemise de nuit. Petit, un peu gros et portant une moustache blanche, il ne se doutait pas que cette nuit ci serait la première des rencontres qu’il eut avec ce curieux personnage. Tandis que tout le monde courrait dans la rue pour se mettre à l’abri, une ombre noire marchait à lui, d’un pas lent mais décidé. Des éclairs fendaient le ciel et les flashs de lumière dévoilaient un homme pesant lourd sous son cuir italien, dont ses bottes s’enfonçaient dans la boue parisienne. L’eau coulait le long de ses vêtements sans jamais l’atteindre, ce qui renforçait l’idée étrange qu’il se trouvait dans son élément. Il posa une bourse sur le comptoir, et fixait le vieil homme de ses yeux sombres et empreints de colère. Ceux-ci allèrent ensuite en direction de l’atelier. Sans dire un mot, il se fit comprendre du forgeron, qui tourna la tête.
-Vous les voulez ? Mais ce n’est qu’une ébauche ! En 20 ans je ne suis jamais parvenu à les vendre !
L’homme s’en alla aussi surement qu’il était arrivé. Sous une pluie battante, il s’équipait avec ce qu’il venait d’acheter. Le forgeron, qui avait cédé très rapidement à ses exigences, le regarda partir pendant de longues secondes. Il avait le sentiment de participer à quelque chose d’important, malgré la petitesse de son implication. Lorsque l’homme en noir, qui n’avait jamais prononcé un mot, disparu dans la tourmente du climat et des choses qu’il s’apprêtait à faire, il ferma boutique, très pensif.
-D’autres incendies vont éclater cette nuit.
La lune avait disparu et l’empire des ombres prit place sur la caserne de la garde. La pluie tombait à torrent et les sentinelles rechignaient à garder le portail somptueux de leur édifice. Pourtant, le plus jeune des soldats cherchait à montrer l’exemple. Il se tenait face à l’entrée, dans la rue, et tremblait de froid dans ses vêtements détrempés. Les images de l’exécution qu’avait orchestré son commandant lui trottaient dans la tête. Mais sa fierté en restait grandie, car ce fut grâce à lui que cette capture inespérée eut été possible. Il avait donné l’alerte. Les assassins devaient être éradiqués de la ville lumière. Pressé de prendre du galon, il ignorait les sermons de son supérieur qui se tenait à coté de lui.
-C’est du beau travail fiston, mais tu devrais te méfier. J’ai entendu des histoires sordides sur ces assassins. Tu en tues un, et il en sort dix ! Toutefois, je pense bien que tu t’es attiré les bonnes grâces du commandant !
Le sergent Colombe jeta un œil à cette recrue peu loquace. Elle était adossée aux barreaux du portail et semblait ne tenir debout qu’a l’aide de ses vêtements. Son fusil était à peine porté et la crosse touchait le sol. Le sous officier commença à froncer les sourcils et ne dit mot. Il avait de toute façon l’impression désagréable que sa voix ne portait pas sous cette pluie torrentielle. Le sol avait disparu et laissait place à d’immenses flaques d’eau. Paris se transformait en un lac géant sous un ciel déchainé.
-Petit, tu vas bien ?!
Colombe le toucha à l’épaule, puis vit le jeune homme s’écrouler sur place. Sa gorge était tranchée de long en large et Dieu seul savait depuis combien de temps il était mort. Les mains du sergent furent prises d’un tremblement de terreur et il lâcha son arme sans le vouloir. Il sentit dans la seconde la légendaire lame des assassins lui effleurer la nuque, mais celle-ci refusait de s’enfoncer dans sa chaire. Il se retourna pour faire face à l’assassin venu venger les siens. Leurs regards se croisèrent à la faveur de l’éclair qui fendit la nuit. La lame rentra doucement dans la manche de l’homme au tricorne. Il n’avait visiblement pas l’intention de tuer un homme désarmé et inoffensif. Colombe ferma les yeux et priait pour sa vie. La main gantée de fer se referma en un poing et vint s’abattre sur son visage. Le sergent tomba sur la sentinelle égorgée, meurtri et complètement sonné. Sa vue trouble ne l’empêcha pas de voir l’assassin sorti des ténèbres rentrer dans l’enceinte, toutes lames dehors. Il avançait dans la nuit pluvieuse, sans personne pour le voir.
T'en est déjà à la?
un chapitre tous les deux jours
Piouuuu plutôt pas mal ces deux derniers chapitre ! Gabriel devient un vrai tueur, j'espère qu'il va gagner en sagesse et en zenitude !
bah justement, non Le chapitre suivant te plaira, j'en suis sur, ce sera mon préféré d'ailleurs
A moi aussi d'ailleurs
DEN2OO7 Voir le profil de DEN2OO7
Posté le 19 avril 2012 à 10:35:59 Avertir un administrateur
bah justement, non Le chapitre suivant te plaira, j'en suis sur, ce sera mon préféré d'ailleurs
COME AT ME BRO !
Voila donc la suite tant attendue (par certains )
Chapitre 13 « Et l’eau se changea en sang »
Le sergent Colombe ne parvenait pas à se remettre debout, et sa mâchoire, qui venait d’encaisser la totalité du choc, lui faisait tellement mal qu’il ne parvenait pas à articuler le moindre mot. Il se trainait lamentablement vers les autres soldats qui se tenaient à l’abri de la pluie, prêt d’un feu improvisé. Ils discutaient en cercle autour des flammes, tandis que la mort venait les chercher. L’un d’eux se frottait les mains pour les réchauffer, et les porta à sa bouche pour y souffler. Il leva ses yeux au ciel déchainé et vit la silhouette de la sentinelle postée sur les toits. Elle se rapprochait du bord en titubant. Parvenant à peine à la distinguer, il ne dit mot. Elle marcha à demis pas jusqu'à trébucher et chuter inexorablement juste à coté du petit groupe de soldats. Des tuiles furent emportées et se brisèrent, mais le corps ne toucha jamais le sol. La sentinelle avait la corde au cou et se balançait lamentablement à la vue de tous, lentement, tout en tournant sur elle-même. Le bruit du cou brisé net attira tous les regards des soldats abasourdis.
-Qu’est ce que… ?
Le lieutenant de garde avait à peine prononcé ces mots qu’un bruit étrange se fit entendre, quelque chose fendait les airs à toute vitesse. Il regarda ses comparses pendant un court instant, puis se fit empaler contre le mur par une hache propulsée à à vive allure qui avait tournoyé sur une longue distance. La garde réagit enfin, et les soldats pointèrent leurs mousquets vers l’origine du tir. Un homme noir se dévoilait, tête baissée. Il marchait lentement vers le milieu de la cour, puis se tourna vers eux en écartant les bras. Il se livrait.
-Feu à volonté !! Tuez-moi ce fils de chienne !!
Tous pressèrent la détente et firent mouche malgré la distance. Gabriel chuta en arrière par la force des projectiles. Les soldats abaissèrent leurs fusils, satisfaits. Mais ils restaient sous le choc de l’agression. Après quelques secondes de silence, le sergent qui avait donné l’ordre de tir désigna un homme du regard pour aller voir la dépouille. Ce dernier déglutit en silence, et traversa la pluie pour aller voir l’assassin qui était venu les tuer. Arrivé à sa hauteur, il se pencha pour l’examiner. Gabriel rouvrit alors les yeux et lui tint fermement la gorge pour l’étrangler. La lame secrète se déclencha et s’enfonça de toute sa longueur à travers la trachée, précipitant des flots de sang dans les flaques d’eau qui baignaient la cour. L’homme en noir se releva, ressuscité, tandis que son ennemi s’écroula dans l’eau qui baignait l’enceinte la tête la première. Le sergent, qui vit cette scène avec horreur, leva haut son sabre pour redonner l’ordre de feu.
-A mon commandement !!
Les cinq soldats qui étaient à se cotés finissaient de recharger et se pressaient du mieux qu’ils le pouvaient. Certains voyaient Gabriel dans leur mire pointer son bras droit dans leur direction. Un coup de feu inattendu retentit. Le sous officier avait toujours la bouche ouverte et fut pris de court, il s’écroula, mort d’une balle dans la tête. Le mur qui se trouvait derrière eux était couvert d’une giclée rouge qui s’étalait en gouttelettes descendantes sur les plaques de bois mouillées. Gabriel pressa alors le pas et s’avançait vers le reste des soldats qui faisait feu sur lui sans effet. Ils reculèrent alors, et s’enfuirent dans la cour arrière. Les deux premiers fuyards s’écroulèrent à leur tour, avec une lame finement lancée juste entre leurs omoplates. Leurs amis les enjambèrent alors, pris de panique. Arrivés dans la fameuse deuxième cour encerclée par les bâtiments de la caserne, leur panique se dissipa. Elle fit place à une grande confiance. Le reste du peloton avait entendu les coups de feu et s’était massé la, en ligne sur deux rang, pointant le seul endroit d’où pouvait provenir Gabriel.
-Qu’est ce qui se passe ?! Ils sont combien ?!
-Un seul !! Il est tout seul !
-Vous vous fichez de moi ?!
-C’est un démon ! Les balles ne l’atteignent pas !
Le dernier officier de réserve était à peine habillé et sur son visage perlaient des dizaines de gouttes qui l’empêchaient de voir convenablement. La place était plongée dans l’obscurité, et seuls les rares éclairs permettaient de voir ce qu’il se passait pendant un trop court instant. Le sous lieutenant ne parvenait pas à croire les rares survivants de la fusillade, pensant que la peur leur faisait dire n’importe quoi. Habitué des mouvements de foule et des émeutes de cet été, il pensa naturellement à une nouvelle rébellion.
-Faites amener les canons près du portail !
Il se tourna vers la première pièce d’artillerie. Elle était entreposée à l’abri de la pluie elle aussi, et les prenait en enfilade. Un homme différent des siens était à coté et produisait des étincelles sur toute la longueur du bronze grâce à la pointe de son sabre. Elle allait atteindre le percuteur. Les rétines du sous lieutenant rétrécirent. Une brève décharge électrique parcouru son dos.
-TOUT LE MONDE A T… !!!
Il était déjà trop tard, et la bouche à feu chargée à la mitraille vomit ses tripes sur les soldats bien en rang face à elle. Tous furent fauchés sur le coup. La détonation fut entendue dans toute la capitale, mais se perdit dans le tonnerre. La plupart étaient seulement blessés, mais se vidaient de leur sang. Ils passaient leurs derniers instants à gémir. Gabriel les enjambait, posant ses bottes dans des marres de sang et de tripes qui se déversaient dans la boue. L’officier était aussi à terre mais moins touché, il dégaina son sabre et l’abattit sur Gabriel qui esquiva d’un pas de coté. Son pied gauche se posa sur la lame, empêchant son propriétaire de la soulever une seconde fois. L’homme en noir se pencha à la hauteur du jeune noble qui continuait d’essayer de soulever son sabre, malgré l’inutilité de la chose.
-Ou est le commandant ?
-Va au Diable !
Gabriel regarda un instant le ciel, laissant les goutes atteindre son visage. Les éléments étaient avec lui, et le poussaient à n’accorder aucune clémence. Il l’acheva en lui plantant l’une de ses lames rétractable dans le cœur. Cette mort restait très noble et le jeune homme s’en allait avec le peu d’honneur qu’il lui restait. Gabriel lui ferma les yeux et entra dans la caserne. Beaucoup de soldats s’y trouvaient encore. Le plancher tremblait à l’étage, et beaucoup s’activaient pour stopper net cet intrus. Il se cacha dans l’ombre et laissa passer une douzaine de soldats qui se précipitèrent dans la cour. Leurs cris de stupéfaction se perdaient dans le noir et le bruit de l’orage. Gabriel s’enfonçait dans les bâtiments. Il suivait une direction précise, se fiant aux panneaux d’indications qui lui dévoilaient le chemin à prendre pour trouver n’importe quel point clé de la caserne. Il évitait le combat autant qu’il le pouvait, mais au détour de certains couloirs empruntés à toute vitesse, il croisait régulièrement un soldat isolé. Il parvenait à leur ôter la vie après un bref combat d’une rare violence. Gabriel avait peu souvent l’avantage, mais ses lames secrètes le lui rendaient très vite, son adversaire se faisant surprendre à chaque fois.
Il laissait donc sur son chemin des hommes égorgés ou empalés à divers endroits, sans vie. Un seul objectif : les quartiers du commandant. Sa vie lui appartenait, et il venait chercher ce qui lui revenait, dans une marche effrénée.
Traversant l’armurerie, qui était très bien éclairée et vidée de toutes les armes disponibles, en rapprochant de son but. Il passait furtivement entre les étagères et s’apprêtait à quitter la pièce, mais tomba nez à nez avec une dizaine de soldats qui lui barraient la route. Chacun de leurs mousquets étaient braqués sur Gabriel. Les deux groupes se regardèrent en silence. Surpris, Gabriel fit un pas en arrière, mais l’un des soldats tira par réflexe et le projectile s’encastra dans son épaule gauche.
-HALTE AU FEU !! Nom de Dieu vous voulez nous faire tuer ?! gueula le sous officier.
Gabriel se trouvait au milieu des barils de poudre et s’en rendit très vite compte. Les soldats ne pouvaient faire feu sans risquer de tout faire exploser. L’assassin porta sa main gantée à son épaule et en sorti la bille de métal encore rougeoyante. Il la jeta à terre dans un geste ample qui dévoilait ce qu’il cachait sous son cuir. Il était protégé de tout coté par des plaques de fer qui paraient les balles. Il leva son index qu’il balança de droite à gauche en observant le tireur d’un sourire narquois, puis sortit son sabre. Il s’approcha des ses ennemis qui ne prenaient pas le temps de recharger et l’observaient, décontenancés.
-Vous me forcez à me tailler un passage, mes amis !
Le premier soldat se jeta sur lui baïonnette en avant, mais son fusil fut écarté d’un coup de sabre et son propriétaire fut achevé par la lame secrète enfoncée très rapidement dans un de ses orbites. Cette démonstration de violence effraya ses comparses qui s’enfuirent ensuite, laissant le champ libre a Gabriel qui essuyait ses lames sur les habits de ses ennemis.
Les meubles somptueux montraient qu’il se rapprochait, et très vite, il trouva le bureau du commandant. Il y avait des traces de lute, surement la dernière que Giovanni avait livré. Évidemment, le coffre ou devait se trouver « La Pomme » était vide. Mais le commandant avait quitté la pièce précipitamment, et sa lâcheté l’avait poussé à tout abandonner sur place. Notamment un feuillet marqué du sceaux royal, laissé sur son bureau.
« Son Altesse vous remercie des services que votre noble personne avez apporté pour la sauvegarde de la pérennité de la couronne de France. Toutefois, et vous en conviendrez j’en suis des plus sûrs, les événements aussi récents que déplorables poussent sa Majesté à récupérer son coffre, qui lui est si cher, dans les plus brefs délais. Il va sans dire que tout ceci doit se faire dans la plus stricte discrétion, afin que vous puissiez continuer votre mission de maintient de l’ordre, et de garder son Altesse au plus loin des ennemis à la fraternité. »
Gabriel froissa le papier d’une main, dégouté. La Pomme était donc partie pour Versailles. Il lui était impossible de la récupérer. Perdu dans ses pensés, et fatigué par ces longues minutes de combat, l’assassin au tricorne regardait à travers la fenêtre. Il l’ouvrit après quelques instants et s’échappa à toute vitesse de l’enceinte de la caserne.
Lorsqu’enfin il se perdit dans les rues tortueuses de la capitale, le ciel se découvrait. La Lune lui montrait le chemin à suivre. Mais ses gestes étaient lourds et les plaques de métal commençaient à le meurtrir à cause de leur rigidité.
Après quelques détours, il arriva la ou Sylvia l’attendait, à moitié inconsciente. Il la sortit d’un tas de paille sous un porche, puis la porta dans la rue sans savoir ou aller. Machinalement, dans la douleur et le froid, il revenait sur ses pas et se dirigeait vers le repère. Des ombres furtives apparaissaient sur les toits, pour finir par s’immobiliser.
Une haie d’honneur était formée petit à petit dans la rue. Gabriel leva les yeux et vit que tous les élèves assassins n’avaient pas péri. Beaucoup avait survécu et se tenaient la, l’observant en silence. Ils attendaient. Gabriel s’adressa alors à eux, redoublant d’efforts dans un moment crucial pour la confrérie des Assassins.
« Mes frères ! Mes sœurs ! Dans cette nuit d’horreur nous avons été trahis ! Nos ennemis de toujours ont profité de l’absence de vos Maitres pour vous attaquer dans votre sommeil, et votre mentor aurait périt de la main même de celui que nous avons accueilli il y a de ça peu de temps si je n’avais pas été la pour la sauver ! Cette nuit la, je n’ai pu vous venger. J’ai combattu corps et âme, mais la lâcheté des templiers n’a pas de limites ! L’instigateur de cette infamie a fuit ! Mais tous ensembles, mes frères et mes sœurs, NOUS VAINCRONS ! »
Tous crièrent leur rage avec Gabriel.
« Restez en vie. Restez alerte. Soyez continuellement dans le dos de notre ennemi mais frappez-le de face. Cet événement à achevé votre formation mais vous à apporté plus encore, il vous a uni à jamais. Peu importe le temps que cela prendra, mais TOUS TOMBERONT !! »
Les cris redoublèrent encore, et quelques assassins descendirent des toits pour l’aider à porter Sylvia. Elle avait tout suivit et était impressionnée par la ferveur du discours improvisé de Gabriel.
-Tu ne comptes tout de même pas tuer le Roi ?
« C’est une guerre totale qui a été déclarée !! Nous chasserons les templiers du pouvoir et le donnerons au peuple ! Nos actes traverseront les frontières comme ils ont traversé l’Atlantique auparavant ! Et ce sera toute l’Europe templière qui tombera ! S’ils résistent, nous amèneront de force la liberté jusqu’à MOSCOU S’IL LE FAUT !! »
Il est génial ce chapitre
remasterise si tu remarques bien
Vraiment bien cette histoire.