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Sujet : Fic : La cathédrale de Kridath
KaiM
Niveau 11
22 septembre 2005 à 20:08:34

Voilà voilà :

- Oui, mam´selle, je l´ai vu. Et je n´oublierai jamais son manteau rouge sang et son regard glacé... J´en tremble encore...
- Appelez-moi lieutenant. C´était il y a combien de temps ?
- Vingt minutes, à peu près, mam´selle.
- Lieutenant. Et vous a-t-il parlé ? Savez-vous où il allait ?
- Il m´a demandé le chemin des archives de la ville, mam´selle.
- LIEUTENANT, J´AI DIT !! ! C´EST PAS COMPLIQUE, QUAND MÊME !! !
Le tavernier se recroquevilla. Sylvia Kogard, elle, exultait. Après une nuit de traque acharnée, après l´échec de l´arrestation de Prince Alexandre, elle tenait enfin une piste. Seubal Artus.
La jeune femme fit signe aux quinze gardes qui l´accompagnaient et quitta la taverne. Si le magicien était allé à la tour des archives vingt minutes auparavant, il y avait de fortes chances pour qu´il y soit encore. Quelle chance de diriger la première capture de la nuit ! C´était pour elle l´occasion rêvée de faire ses preuves devant ses hommes. Et de montrer à son père de quoi elle était capable.
Bien sûr, Stall Kogard était déjà prêt à lui confier son poste, mais Sylvia ne voulait pas que ce soit par amour pour elle. Elle voulait se montrer digne de la charge de gouverneur. Son père aurait déjà assez de mal à la soutenir auprès des notables, sans qu´elle passe pour une jeune écervelée incapable de commander.
D´un autre côté, Sylvia ne voulait pas vraiment devenir gouverneur de Kridath, mais cela ferait tellement plaisir à son père ! En fait, songea-t-elle, le poste de lieutenant qu´il lui avait trouvé dans la milice lui convenait tout à fait.
La jeune femme vérifia la présence de ses longs poignards à sa ceinture tout en s´avançant vers l´entrée de la tour des archives. C´était un bâtiment de pierres à huit étages, haut et carré, percé de larges fenêtres, qui dressait vers le ciel son toit pointu orné d´une girouette. Il n´y avait que deux entrées. L´une était grande ouverte.
- Quatre hommes à chaque porte, lança Sylvia. Les autres avec moi. Lumière.
Elle prit la torche que lui tendait un garde, entra dans la bâtisse et chercha la sentinelle censée la surveiller pendant la nuit. Elle gisait dans un coin, immobile, son épée à la main.
- Va voir, ordonna la jeune femme à l´un de ses soldats.
Le garde s´avança et tâta le cou de l´homme inanimé.
- Vivant, dit-il.
Sylvia s´approcha de l´escalier et repéra de la lumière dans les étages.
- Qu´y a-t-il au cinquième niveau ? demanda-t-elle.
- Les archives du clergé, répondit un soldat.
- Passe devant, puisque tu connais les lieux.
- Quoi ?
- Obéis.
Le garde s´engagea dans l´escalier, suivi du reste du groupe, s´efforçant de faire le moins de bruit possible. Ils atteignirent rapidement le cinquième étage. Comme tous les autres, il se constituait d´un couloir rectangulaire avec, en son centre, l´escalier, et sur les côtés, des portes donnant sur diverses salles de travail. C´est de l´une de ces portes que s´échappait la lueur d´une flamme.
- Vas-y, commanda Sylvia à un autre des huit gardes.
- Pourquoi moi ?
- Ne discute pas. Obéis.
Le soldat préféra ne pas la contrarier et s´avança vers la salle suspecte. Il franchit la porte et fit quelques pas, serrant sa lance de toutes ses forces, prêt à frapper si nécessaire. Il se tourna soudain vers la gauche et Sylvia le perdit des yeux.
- Alors ? demanda-t-elle.
Le garde poussa une exclamation. Vite étouffée. Il y eut un bruit de chute, puis plus rien. Sylvia dégaina ses deux poignards.
- Il est là ! Allons-y !
Elle s´élança dans la pièce, suivie de ses hommes qui brandissaient leurs épées en hurlant, passa la porte et se mit en garde, prête à combattre...
Il n´y avait personne, mis à part le garde assommé, étendu sur une table à côté d´un chandelier.
La jeune femme entendit le claquement de la porte qui se refermait derrière elle, le cri de douleur d´un soldat qui avait reçu le battant dans le nez, puis le déclic de la serrure qui se verrouillait. Seuls deux de ses hommes étaient entrés avec elle. Les autres restaient bloqués à l´extérieur.
Sylvia observa la salle pendant que les gardes essayaient d´enfoncer la porte. Les étagères remplies de livres alignées sur les murs ne laissaient aucun endroit où se dissimuler. Seubal Artus n´était pas ici.
Soudain les coups qui ébranlaient la porte cessèrent, remplacés par des bruits de lutte. Puis ce fut à nouveau le silence.
- On fait quoi, maintenant ? demanda l´un des deux soldats restants en se tournant vers Sylvia.
- On passe par la fenêtre.
La jeune femme essayait de mettre le plus d´assurance possible dans sa voix, mais en réalité une peur panique s´était emparée d´elle. Que se passait-il ?
Elle monta sur le rebord de la fenêtre, adressa un petit signe aux hommes qui attendaient en bas, et scruta le mur. Entre les pierres, le mortier usé cédait la place à de larges interstices. Des prises faciles. Sylvia rangea ses dagues et se lança. Elle tendit la main, agrippa une de ces aspérités, posa le pied sur une autre et entama la traversée. Elle n´avait que quelques mètres à parcourir pour atteindre son objectif : la fenêtre de la salle voisine.
Sylvia s´efforçait de ne pas regarder en bas. Elle savait que le vertige, ajouté à son angoisse, la paralyserait complètement. Elle devait se concentrer sur ses gestes, pas sur les risques qu´elle courait.
La fenêtre se trouva enfin à sa portée. Sylvia la franchit, constata avec soulagement que cette nouvelle pièce de travail n´était pas fermée, et revint dans le couloir principal.
Cinq hommes gisaient là, inconscients, les cinq soldats qui n´avaient pas pu la suivre. Elle tenta de les ranimer, mais ils avaient visiblement pris des coups trop violents pour s´en remettre si vite. Sylvia appela les deux gardes restés dans la salle verrouillée. Elle n´obtint pas de réponse.
Un cri retentit au rez-de-chaussée. Terrifiée, la jeune femme dévala l´escalier quatre à quatre. En bas, devant les portes, six soldats se tordaient au sol en gémissant, comme écrasés par une main invisible.
- Fuyez, grogna l´un d´eux en apercevant Sylvia. Il est trop fort...
Elle ne l´écouta pas. Attrapant une torche, elle observa le hall. Pas d´Artus ici non plus. Elle sortit de la tour. L´aurore pointait déjà, colorant l´horizon de rose, tandis qu´une légère brise s´engouffrait dans les allées. Il n´y avait encore personne dans les rues.
Le glissement d´un manteau sur le sol fit sursauter la jeune femme. Elle lâcha sa torche et fit volte-face en un éclair, tirant ses poignards dans le même mouvement.
Seubal Artus se tenait au milieu des gardes cloués au sol, ses yeux bleus et perçants braqués sur Sylvia. Son manteau rouge se souleva et claqua dans une rafale de vent.
- Vous êtes en état d´arrestation, balbutia la jeune femme, la gorge nouée par la frayeur.
- Vraiment ? répondit le magicien d´un ton calme. Et c´est vous qui m´arrêtez ? Je crois que vous m´avez sous-estimé...
Sylvia prit conscience de son infériorité. Elle n´avait jamais imaginé qu´Artus fut puissant au point de mettre quinze hommes hors de combat en quelques minutes.
- Vous refusez de vous rendre ? parvint-elle à articuler.
- Tout à fait.
Soudain les peurs de la jeune femme furent balayées par une bouffée de colère. Elle tenait enfin, à portée de ses lames, celui qui avait anéanti toute son équipe ! Elle bondit sur lui et allongea le bras, l´une de ses dagues fendant l´air dans une parfaite ligne droite.
Artus sauta pour l´éviter, d´un geste presque négligent, et retomba dix mètres plus loin, le même air tranquille sur le visage. Sylvia se précipita à nouveau sur lui. Cette fois il n´essaya pas d´esquiver, se contentant de lever le bras.
La jeune femme entendit un sifflement derrière elle. Elle se pencha et évita tout juste une épée qui volait à travers la rue. L´arme poursuivit sa course jusqu´à se loger dans la main droite d´Artus.
- Vos hommes ne m´en voudront pas si j´emprunte leur matériel, j´espère ?
Le magicien avança et porta un coup d´estoc des plus classiques. Sylvia bloqua l´arme dans la garde incurvée d´un de ses poignards et frappa de l´autre. Son adversaire saisit son poignet et éloigna au dernier moment la lame qui filait vers sa gorge. Artus avait les bras écartés, rien pour protéger son corps. Sylvia en profita.
Tournoyant sur elle-même, elle décocha au magicien un coup de pied circulaire qui l´atteignit à la poitrine, le jeta sur les pavés et lui fit lâcher son épée. C´était l´occasion d´en finir. Elle bondit à nouveau, ses dagues s´abattant suivant deux courbes rapides. Artus tendit la main.
Un coup venant de nulle part enfonça le ventre de Sylvia. Un second la cueillit à la tête. Elle tomba par terre, sur le dos. Ses poignards s´échappèrent de ses mains. L´instant d´après, ils s´envolaient pour venir se poser sur sa gorge, prêt à s´enfoncer dans sa chair.
Artus s´approcha d´un pas nonchalant.
- J´ai gagné, je crois, dit-il. Conduisez-moi à votre père. J´ai un message pour lui, de la part du général Thul´lod.
Sylvia aurait sursauté sans les pointes qui menaçaient de la clouer au sol.
- Mais... fit-elle. Pourquoi n´être pas venu le voir tout de suite ? Pourquoi n´avez vous rien dit ?
- Avec notre arrivée dans cette ville, les événements se sont un peu précipités. J´ai dû affronter des nains, essayer d´empêcher le Prince de vous échapper, traquer des assassins... Il me fallait maintenant consulter les archives de toute urgence. Malheureusement, je n´ai rien trouvé.
- Et pourquoi nous avoir affrontés ? Pourquoi ne vous êtes-vous pas rendu ?
- D´abord, il m´eut été fort déplaisant de rencontrer votre père couvert de chaînes. Ensuite, vous aviez besoin d´une leçon. Ne sous-estimez jamais un magicien, et encore moins un mage de combat de Dümrist ! Vous auriez dû rester groupés ! Séparés comme ça, j´aurais pu tous vous tuer !
Sylvia déglutit avec peine. Il avait raison.
- Vous vous améliorerez, la rassura-t-il. Bon, nous avons perdu assez de temps.
Les dagues tombèrent. Les gardes, délivrés du sort, cessèrent de remuer et se redressèrent. Artus tendit la main à Sylvia pour l´aider à se relever.
- Vous me montrez le chemin ?

_Azerty777
Niveau 10
22 septembre 2005 à 20:42:11

Le petit enfoiré...j´suis sûr que Thul´lod prépare un mauvais coup, genre assassinat du Prince (ou tout du moins l´empêcher de se proclamer roi en le salissant par exemple) et celui du Roi, et hop le pouvoir. Satané tas d´graisse! :rire:

Heu...une suite demain? Allez.... :)

Grhyll
Niveau 7
22 septembre 2005 à 21:12:34

Bon bah comme d´hab, j´aime beaucoup ^^ Je pense juste que les gardes l´auraient vachement mauvaise, quand même... enfin bon :)

miss_allsunday
Niveau 7
23 septembre 2005 à 19:29:53

pfff...je suis blasée :honte:
comment tu arrive à écrire aussi bien????j´ai toujours des uper notes aux rédac en français et pourtant je t´arrive pasà la cheville :snif:

mais bravo pour la suite, j´adore!!! :ok:

KaiM
Niveau 11
24 septembre 2005 à 11:04:39

Aucun mérite, je suis moyennement doué pour pour ça, j´ai de la méthode et j´ai lu quelques autres livres et fics, c´est tout.

La suite arrive.

KaiM
Niveau 11
24 septembre 2005 à 11:07:17

- Ces boules de verre m´intriguent vraiment, murmura Alexandre. Je me demande si ça n´a pas un rapport avec votre bille...
Le Prince se trouvait avec Aladir, Katja, Adrien et Alice dans ce qui avait certainement été la pièce principale d´une habitation. Il n´y restait que quelques meubles, dont de lourds bancs de marbre et une table de pin rongée par le temps. S´il y avait des objets de valeur, les pillards étaient déjà passés. Les murs, taillés dans la roche et renforcés par l´étrange matière qui constituait la cité sous Kridath, étaient incrustés à des intervalles réguliers de boules translucides de dix centimètres, qu´Alexandre examinait inlassablement.
Après s´être enfoncés dans les ruines de l´ancienne ville, ils avaient marché pendant une demi-heure, dans un silence complet et inquiétant. Grâce à la lumière d´Aladir, ils avaient pu admirer de longs couloirs ornés de gravures, d´immenses salles circulaires couronnées de dômes gigantesques, des tunnels verticaux aux murs parcourus de nervures, des gouffres sans fond - d´anciennes mines, d´après Alexandre - et d´innombrables corridors qui semblaient interminables. Le Prince avait visité suffisamment de monuments pour s´en être lassé, mais ses compagnons s´émerveillaient à chaque instant, muet tant la cité les impressionnait.
Enfin ils avaient atteint ce qui paraissait être un quartier résidentiel, de nombreuses petites salles creusées dans la montagnes et reliées par un réseau de galeries. Ils avaient alors choisi l´une de ces habitations pour y prendre un peu de repos. Alexandre depuis s´intéressait aux murs.
Aladir tira un socle de bois de la poche accrochée à sa ceinture, le déposa sur la table et y installa sa bille de verre, qui brillait toujours de sa lumière blanche.
- C´est possible, répondit-il au Prince. Cet objet fonctionne grâce à un sort magique censé durer pendant des années, mais ces ruines sont abandonnées depuis plusieurs millénaires. On peut supposer que ces sphères constituaient un système d´éclairage qui parcourait toute la ville, et que la source d´énergie qui les alimentait a fini par s´épuiser.
- Possible, en effet, approuva Alexandre.
Et il se replongea dans la contemplation de la pièce. Visiblement, de nombreuses pensées se bousculaient dans son esprit, et il n´arrivait pas à décider par laquelle commencer.
Alice s´efforçait depuis bientôt une heure de ne pas se plaindre de la douleur à sa main gauche, qu´elle comprimait comme elle le pouvait. Katja jugea qu´il était temps d´intervenir.
- Fais-moi voir ça, dit-elle. Je vais mettre un pansement.
Alice s´accroupit à côté de sa soeur et releva la main qui cachait sa blessure. Aladir aussitôt lui tendit une fiole emplie d´un liquide rouge.
- Verses-en quelques gouttes sur la plaie. C´est pour éviter l´infection, bien que je ne pense pas qu´il y ait vraiment de risques.
Katja accepta de mauvaise grâce et commença à nettoyer l´estafilade. Apparemment, songea Alexandre, l´idée d´être aidée par un Elfe allié au hors-la-loi le plus recherché de Kridath lui déplaisait fortement. Elle n´était d´ailleurs venue que pour veiller sur son frère et sa soeur. Adrien, lui, semblait toujours d´accord avec Alice, ce qui expliquait sa présence. Aladir, d´après ce qu´il disait, jugeait qu´un Prince méritait plus son assistance qu´un gouverneur. Tout cela était logique. Finalement, il n´y avait qu´Alice dont la décision ne se justifiait pas. Pourquoi avait-elle choisi d´aider Alexandre ? Pourquoi se battre pour lui ? Voilà ce qui occupait l´esprit du Prince.
Katja acheva de poser son pansement. Alice la remercia et alla s´asseoir sur l´un des bancs.
- Qu´est-ce qu´on fait, maintenant ? demanda-t-elle.
La question ne s´adressait à personne en particulier, mais Alexandre estimait que les prises de décisions lui revenaient.
- Nous allons attendre le matin ici, annonça-t-il. Ensuite, nous gagnerons la sortie la plus proche et nous iront voir cet homme dont vous m´avez dit qu´il pouvait soigner les blessures magiques. J´ai vraiment besoin de le rencontrer. Ca ne vous pose pas de problèmes ?
- Non, mais... ensuite ?
- J´ai une énigme à résoudre. Le secret de Kridath. Je n´en sais pas grand-chose, si ce n´est qu´il est extrêmement important, que ni Stall Kogard ni Itraïr ne doivent s´en emparer, et qu´on y accède par une suite d´indices. L´évêque connaissait l´existence de cette énigme, mais il est mort, tué par on ne sait qui. Je dois donc trouver seul la solution. « Bannière dorée », ça vous dit quelque chose ?
Tous réfléchirent un instant, puis renoncèrent. Personne n´avait la moindre idée sur le sujet. Alexandre retira son armure de cuir et l´examina avec attention.
- Elle est mal en point, constata-t-il. C´est déjà un miracle qu´elle ait tenu jusque-là. Je vais devoir trouver autre chose...
- Pas forcément, intervint Aladir.
- Vous connaissez un moyen de réparer efficacement une armure dans cet état ? se moqua le Prince.
- Tout à fait, répondit l´Elfe.
Sous le regard étonné d´Alexandre, il tira de sa poche de ceinture une longue plume blanche à la pointe couverte d´un capuchon doré.
- Passez-là sur les déchirures, et vous verrez. Il est dommage que ça ne marche pas sur les êtres vivants.
Le Prince saisit la plume entre le pouce et l´index. Du bout des poils, il effleura délicatement une petite entaille dans son armure. Sous la caresse, les deux bouts se rapprochèrent et se soudèrent avec un étrange chuintement. Le cuir était comme neuf.
Alexandre répéta l´opération sur le reste du vêtement, qui retrouva vite son état d´origine.
- C´est parfait, déclara-t-il en restituant la plume à son propriétaire. Merci.
- C´était tout naturel, répondit l´Elfe. Il est normal que je vous aide. Vous êtes un Prince ! Je n´arrive toujours pas à excuser ce misérable qui vous a dénoncé ! Comment a-t-il osé ?
- Conrad ? dit Alexandre. Je le comprends, en fait. Il m´en voulait, il avait peur pour sa famille...
- J´aimerais bien savoir ce qu´il a obtenu comme récompense, marmonna Alice. J´espère qu´il ne l´ont pas tué pour éviter de le payer...
A ces mots, un frisson d´inquiétude parcourut le corps de Katja.
- Ne dis pas ça ! s´exclama-t-elle. Tu vas lui porter malheur !
- Il est très simple de vérifier ça, lança Aladir.
- Quoi ?
L´Elfe plongea la main dans sa pochette, qui semblait inépuisable, et en sortit un gobelet de métal ainsi qu´un petit sachet de cuir dont il défit le cordon, révélant un tas de poudre blanche.
- C´est une poudre de localisation, expliqua-t-il. A la taverne, j´ai eu un mauvais pressentiment au sujet de votre frère et j´en ai laissé tombé un peu dans son vin. Il me suffit d´en prendre à mon tour pour voir ce qu´il voit, et savoir où il se trouve. La poudre se décompose au bout de quelques jours, mais ça ne fait que quelques heures qu´il l´a avalée. S´il est mort, nous serons vite fixés.
- Mais ne pourra-t-il pas savoir lui aussi où vous êtes ? s´inquiéta Alexandre. Ce serait une catastrophe !
- Aucun risque, assura Aladir. Il faut se concentrer sur la personne recherchée, pour la trouver. Et donc savoir qu´on peut le faire.
Le Prince hésita un instant, puis céda devant le regard angoissé de Katja.
- Allez-y.
L´Elfe prit une gourde qui pendait à sa ceinture, versa un peu d´eau dans le gobelet, et y ajouta quelques grains de poudre. Il referma le sachet, le rangea, raccrocha sa gourde et porta le récipient à ses lèvres.
- J´y vais.
Il avala tout d´une gorgée. Pendant un instant, il ne se passa rien, puis il ferma les yeux et son visage se raidit. Il resta immobile pendant presque une minute avant de se détendre.
- Conrad est dans un poste de garde, dans la partie Est de Kridath. Il n´est pas enfermé, il semble que la milice le retienne juste par précaution. Vous ou vos hommes pourraient vouloir vous venger de lui, Altesse.
Alice et Katja poussèrent un soupir de soulagement.
- Qu´y a-t-il dans ta sacoche, Alexandre ? questionna Adrien, que la nouvelle ne semblait pas intéresser vraiment.
- Des livres et des notes, principalement.
- Mais, s´étonna Alice, ils ont dû s´abîmer dans la fontaine !
- Le sac est protégé par un sort d´étanchéité, précisa le Prince.
- Ah, génial ! s´exclama la jeune fille. Et tu n´aurais pas pu en jeter un sur nous aussi ? On aurait évité de geler !
- Non. D´abord, parce que ce sac a été traité non pas par moi, mais par un mage de Dümrist. Je serais incapable de construire ce sort moi-même. Ensuite, parce que l´élaboration de cette magie prend du temps, et que nous n´en avions pas. Enfin, parce qu´un sort d´étanchéité crée une sorte de bulle invisible qui empêche l´eau de passer, mais aussi l´air ! Si on en jetait un sur un humain, il mourrait étouffé au bout de quelques minutes. Mais je ne pense pas avoir de leçon à vous donner en matière de magie, non ?
Cette dernière phrase jeta un froid. Les trois Heinkel échangèrent des regards inquiets pendant de longues secondes. Finalement Katja parla :
- Je dois vous avouer quelque chose, Altesse.
- Je vous en prie...
- Ce qui s´est passé avec cet homme... Ce n´est pas la première fois que ça arrive... Quand nos parents ont été tués...
Sa voix s´étrangla dans un sanglot. Alice prit le relais :
- Nous avions quitter notre village pour venir nous mettre à l´abri ici. Mais en chemin, des Elfes nous ont attaqués. Ils ont tué tout le monde, sauf nous. Il y en a un qui s´est approché, et puis... Comme tout à l´heure. Une grande lumière blanche, et ils sont tous morts. C´est de la magie ?
- Vous ne savez pas ce que ça signifie ? s´étonna Alexandre.
- Non...
- L´un de vous trois possède un grand pouvoir magique. A Dümrist, on aurait facilement pu vous tester, mais là, je ne sais pas lequel c´est. Mais comme vous n´en avez pas l´habitude, vous vous en servez de façon épisodique, sous le coup d´une forte émotion, comme la peur de vous faire tuer ou de perdre quelqu´un.
- Ca veut dire que l´un ou l´une d´entre nous va devenir un mage ? demanda Katja.
- Si il ou elle suit une formation, oui. Maintenant, excusez-moi, mais je vais me reposer.
Alexandre alla s´allonger sur un banc, laissant les trois jeunes gens à leur stupeur. Il faudrait qu´il les fasse tester. Celui ou celle qui possédait ce pouvoir pourrait devenir un mage très puissant, vu ce qui s´était déjà passé. Ce voyage devenait de plus en plus intéressant...

KaiM
Niveau 11
24 septembre 2005 à 12:32:39

Ah oui j´aurais dû préciser : l´histoire se calme un peu endant quelques chapitres avant le prochain combat.

Grhyll
Niveau 7
24 septembre 2005 à 13:17:22

Chouette, un chapitre à lire ce soir ^^ (Et ptête même un autre ce soir :) )

Pour l´instant je pars à une après-midi jdr, bon après-midi à tous :)

_Azerty777
Niveau 10
24 septembre 2005 à 13:31:40

"Nous avions quitter "==> "nous avions quitté", seule faute que j´ai remarquée :) Hum, ´vrai qu´ca c´calme, Aladir est toujours aussi mystérieux, on sait toujours pas qui a les pouvoirs (même si je continue à penser à Katja, d´un autre côté tu mets peut-être des indices pour qu´on pense que c´est elle et qu´on ait une surprise^^).

M´enfin, moi j´dis viv´ment la suite et viv´ment la baston^^.

hipop_danseuse
Niveau 10
24 septembre 2005 à 13:48:25

Idem, rien a dire! :o))

miss_allsunday
Niveau 7
24 septembre 2005 à 15:11:26

:up:
mais qui est magicien???mystère mystère... :fou:

KaiM
Niveau 11
24 septembre 2005 à 16:23:17

La suite donc :

Ma collaboration pleine et entière ?! rugit Stall Kogard. Et puis quoi encore ?!
Le gouverneur fulminait. Quand la porte de son bureau s´était ouverte sur Sylvia et Seubal Artus, il s´était réjoui qu´on ait enfin arrêté l´un des fugitifs. Et voilà que maintenant, ce magicien avait le culot de lui demander de l´aider sans poser de questions ! Pour qui se prenait-il ?
- Je comprends votre colère, dit Artus sans se départir de son calme. Mais soyez raisonnable. Le général Thul´lod saura vous être reconnaissant quand la guerre sera terminée.
- Encore faudrait-il qu´elle finisse, cette guerre ! s´écria Kogard. Ca fait plus d´un an que ça dure, et maintenant l´ennemi est à mes portes !
- Le général Thul´lod a conçu avec le roi un plan pour repousser Itraïr. Cette guerre n´est plus qu´une question de mois. Et après... tout est possible. Il existe des provinces plus grandes et plus riches que celle de Kridath à diriger. Mais avant, vous devez m´aider à régler les affaires courantes.
La colère du gouverneur se dissipa devant ces perspectives. Pyers Thul´lod était effectivement un homme qui tenait parole. Cette occasion, Kogard l´avait attendue toute sa vie
- Qu´attendez-vous de moi ? demanda le gouverneur.
- D´abord, fermez les portes de Kridath. Vous avez quatre ou cinq cents hommes, la ville est facile à défendre, vous devriez pouvoir soutenir le siège assez longtemps.
- Pourtant, le roi voulait que j´envoie ma garnison à Dümrist...
- C´est vrai, répondit Artus. Ou plutôt c´était vrai. De nouveaux plans ont été établis, bien que je n´en sache pas grand-chose. Simplement, n´essayez pas de combattre hors de la cité, ce serait un désastre.
- Je le sais bien, j´ai tout envisagé. Que voulez-vous d´autre ?
- Notre objectif est simple. Nous devons savoir ce que le Prince est venu faire dans cette ville. A ce que j´ai compris, il y avait une énigme gravée sur un pilier de la tour où on l´a trouvé. Etrangement, les archives du clergé ne mentionnent rien à ce sujet. Ce doit être un secret bien gardé. Faites surveiller tous les lieux de culte, laissez le Prince trouver ce qu´il cherche, et ensuite nous le lui prendrons.
- Et après ? interrogea Kogard.
- Son Altesse ne doit pas quitter cette cité vivant, répondit simplement le magicien. Il lui arrivera un... accident. C´est entendu ?
- Le roi approuve ça ?
- Bien sûr que non, son fils lui est cher malgré leurs désaccords. C´est une initiative du général Thul´lod. Tout ceci devra rester entre nous.
Le gouverneur n´hésita pas longtemps. Alexandre lui avait causé assez d´ennuis, il ne serait pas mauvais d´en finir tout en étant couvert par quelqu´un d´aussi influent que le général Thul´lod.
- Très bien, dit-il. Prenez la direction des opérations, Seubal Artus. Sylvia, occupe-toi de lui fournir tout ce qu´il lui faudra. Laissez-moi, maintenant. Au cas où vous ne le sauriez pas, je dormais avant votre arrivée.
Artus et Sylvia s´inclinèrent cérémonieusement et quittèrent la pièce. Kogard fit signe à un vieil homme chauve et voûté au regard pétillant de malice, vêtu d´un riche manteau bleu azur, qui jusque-là se tenait dans un coin de la pièce.
- Retire-toi aussi, Fàldin. Tu as besoin de repos. Et cet Artus a besoin d´une surveillance un peu plus avisée que celle de ma fille.
- Bien, Excellence. Vous pouvez compter sur moi.
- Je le sais, mon vieil ami.
Le conseiller s´éloigna et disparut dans un couloir. Resté seul, Kogard quitta son bureau à son tour et descendit quelques étages de la citadelle. Il atteignit après quelques minutes une porte dont il était le seul à posséder la clé, qu´il ouvrit pour pénétrer dans une petite pièce sans meubles.
Le gouverneur s´approcha d´un groupe de levier incrustés dans le mur et les fit jouer selon un ordre précis. Un pan entier de la paroi pivota alors dans un grincement effroyable, révélant un escalier en spirale qui s´enfonçait dans les profondeurs du bâtiment. Kogard saisit une torche et s´y engagea, prenant soin de refermer le passage derrière lui.
Après une longue descente, il se trouva dans une salle immense et plongée dans les ténèbres, enfouie sous la forteresse. En son centre se dressait un piédestal sur lequel trônait une sphère de cristal emplie de brume. Des grondements sourds parvenaient au gouverneur depuis les ténèbres qui couvraient l´autre bout de la pièce.
Il s´approcha de la boule de cristal et lança d´une vois forte :
- Trendeil arezaj rokaël ! Gurdfil ertôlq !
La brume se rassembla au centre de la sphère, prit forme peu à peu et soudain devint une tête couverte d´un capuchon blanc.
- Kogard ! s´exclama-t-elle ! J´attendais votre appel ! Qu´avez-vous donc fait ?! Je vous avais dit de venir en aide au Prince, pas d´essayer de le doubler ! Il dit que vous avez voulu le faire arrêter !
- C´est exact, répondit le gouverneur. Je ne vous ai contacté que pour vous signifier la rupture de notre accord. Désormais, je joue pour moi. Moi seul.
- Attendez, ne...
Kogard balaya la boule d´un revers de la main. Elle s´écrasa au sol et vola en éclats qui tintèrent brièvement. Les grondements se transformèrent un rugissements devant cette agitation.
Le gouverneur s´avança vers la source de ces bruits. Sa torche éclaira de grandes cages dans lesquelles s´agitaient des formes sombres et immenses.
- Par contre, je conserve vos présents...

L´horizon vira du rose à l´orange, le ciel bleuit un peu plus et le disque rouge du soleil se montra timidement au-dessus des collines. Les lueurs des chandelles disparurent derrière les volets, les gens allumèrent des feux et commencèrent à faire chauffer de l´eau et à préparer à manger. D´autres sortirent de chez eux et peu à peu les rues se remplirent. Les marchands s´installèrent à leurs étals ou dans leurs boutiques, sachant d´avance quel profit ils allaient tirer de la journée : le gouverneur payait intégralement ce que consommaient les innombrables réfugiés. Les discussions allaient bon train. Aux récits de la traque et des évasions du Prince Alexandre et de ses gardes du corps s´ajoutait une autre nouvelle plus inquiétante : des éclaireurs Elfes avaient été aperçus depuis les tours de garde, et une importante armée s´approchait de la ville.
Au milieu de la foule grandissante s´avançaient cinq personnes qui se fondaient parfaitement dans le décor : deux filles, deux garçons et un Elfe.
Alice avait proposé qu´Alexandre porte un manteau qui lui couvrirait le visage, mais le Prince avait refusé, lui expliquant qu´il attirerait moins l´attention s´il n´essayait pas de se cacher. Quoi de plus ordinaire qu´une bande de jeunes gens déambulant dans les rues d´une grande ville ? Quant à Aladir, personne ne semblait le remarquer.
- Voilà, c´est ici, annonça Katja.
Elle désignait une échoppe richement décorée située entre deux hautes maisons. De précieuses boiseries en ornaient la façade, tandis que les vitres présentaient une immense collection d´objets mystérieux et qu´une pancarte indiquait : « Fang-Li, objets et traitements magiques ».
- Ca m´a l´air correct, déclara Aladir. Espérons que le propriétaire l´est aussi.
- Espérons aussi qu´il ne pose pas trop de questions, ajouta Alexandre.
Ils poussèrent la porte et pénétrèrent dans la boutique. Un homme âgé mais encore vif, au crâne rasé et à la longue barbe blanche, se précipita vers eux. Des vêtements bruns simples mais résistants couvraient son corps grand et maigre et, même s´il n´aimait pas tirer de conclusions hâtives, Alexandre déduisit à son teint jaune et à ses yeux bridés qu´il était d´origine étrangère. De L´Est, probablement.
- Bonjour, Altesse ! lança-t-il d´une voix claire teinté d´un accent étrange. Je me nomme Fang-Li. Que puis-je pour vous ?
Alexandre manqua de s´étrangler de surprise. Ce marchand l´avait déjà reconnu ! Il tendit ses muscles, prêt à s´enfuir, même s´il se savait trop faible pour y parvenir.
- Comment m´avez-vous appelé ? articula-t-il.
- Altesse. Vous êtes bien le Prince Alexandre ?
- Oui, mais... Vous savez que toute la ville me recherche ?
- Les querelles des hommes ne me concernent pas, affirma l´homme. Mais j´ai entendu parler de vous, et vous m´êtes sympathique. Que désirez-vous ?
Le Prince était totalement pris au dépourvu. Il s´attendait à tout, sauf à ce que ce marchand converse avec lui comme avec un ami.
- J´ai reçu récemment une flèche qui portait un sort ou un poison, dit-il enfin. Depuis, je n´ai presque plus de force et je ne peux plus faire de magie. J´espérais que vous pourriez m´aider...
- Faire de la magie... murmura Fang-Li. Avec ces objets ?
Il désignait les Bracelets d´Arzhan. Alexandre cacha précipitamment ses poignets.
- Ne vous inquiétez pas, le rassura le marchand, je ne vais pas vous les voler. Mais j´aurais beaucoup aimé les examiner. Enfin... Avez-vous conservé la flèche ?
Le Prince se tourna vers Alice, qui fit non de la tête, toute contrite.
- Non, répondit-il. C´est grave ?
- Pas vraiment. Si vous êtes victime d´un sort, je peux l´analyser. Il me faut juste vous ausculter par la pensée. Ensuite, je verrai ce que je peux faire. Cela vous coûterait cinq cents couronnes.
Cette dernière phrase anéantit Alexandre. Cinq cents couronnes ! Il n´avait pas cette somme, même si Alice lui rendait l´or qu´elle lui avait pris ! Il se tourna vers Aladir, qui déclara tristement :
- Je n´ai que cinquante couronnes sur moi.
Le Prince se sentait profondément abattu. Lui, le fils du roi, le combattant prodige, le maître des Bracelets d´Arzhan, bloqué par un problème d´argent ! Il eut un sourire amer en pensant à la fortune qu´il possédait, ces pièces sonnantes et trébuchantes entassées dans un coffre... à Dümrist.

_Azerty777
Niveau 10
24 septembre 2005 à 16:32:28

Lol! Pauvre Prince...m´enfin j´songe à un truc : il a été victime d´un sort de téléportation, si le vieux l´identifie, il pourrait le rebalancer pour aller à Dümrist, non? M´enfin.

Sinon, j´avais raison dès l´début on dirait : Thul´lod est un pourri, Kogard aussi d´ailleurs. J´aimerais bien savoir ce que sont ces "présents", qui était la forme brumeuse, enfin bref j´aimerais la suite même si deux chapitres dans la journée c´est déjà bien. :)

miss_allsunday
Niveau 7
24 septembre 2005 à 17:12:56

alala...comment notre prince préféré va t-il s´en sortir???que sont les présents mentionnés par kogard??
suspence... :fou:

_Azerty777
Niveau 10
24 septembre 2005 à 18:59:09

Les présents sont en faite les "formes" qui "grognent" je pense, un peu comme des escalves peut-être, mais ils doivent être spéciaux...

Bon, viv´ment la suite qu´on soit un peu plus éclairés :)

KaiM
Niveau 11
24 septembre 2005 à 19:16:43

J´avais pas pensé au sort de téléportation... Mais à mon avis, ça ne serait pas crédible de le réintroduire : le sort était censé projeter Alexandre au hasard dans les environs de là où il était. Rien qui puisse lui être utile.
De toute façons, ce que veut Alexandre, c´est uuu´o le débarasse du sort qui l´afiblit et l´empêche d´utiliser la magie. Le sort de téléportation, ben j´y pensais plus du tout...

_Azerty777
Niveau 10
24 septembre 2005 à 19:19:42

Ah d´accord lol. Donc en fait, il a pas d´moyen d´récupérer son fric... o_ô vont-ils devoir utiliser la force? Quelqu´un d´autre va-t-il intervenir? Rah c´que c´est dur d´attendre!^^

KaiM
Niveau 11
24 septembre 2005 à 19:26:21

Ouais et puis en plus lundi je n´ai pas le temps d´écrire, alors si demain mes parents m´interdisent, faudra attendre jusqu´à mardi.

_Azerty777
Niveau 10
24 septembre 2005 à 19:27:28

Errrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr
rrrrrrrrrrf!

Bon, y´a pu qu´à espérer! Mais sinon, applique-leur un couteau sur la gorge, c´est très persuasif comme méthode il parait! :ok:

:-)

Grhyll
Niveau 7
24 septembre 2005 à 21:34:26

Fidèle à toi-même, hein ^^ J´aime encore beaucoup :) Pour l´argent il peut bien faire crédit, ce vieux grincheux ;)

Sujet : Fic : La cathédrale de Kridath
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