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Sujet : [Nouvelle] L'Esprit de l'Ecole
Negatum-
Niveau 10
01 juin 2016 à 13:36:13

Allez, on reprends. A partir de maintenant, je fais des remarques au fur et à mesure de la lecture

Chapitre 3 :

Quelques répétitions, des formules un peu maladroites. Des usages de vocabulaires étranges. Par exemple:

Dans un gras fracas, les fenêtres obéirent à son fantasme et tous les élèves assistèrent impuissants à l’aspiration instantanée de toutes leurs notes par l’extérieur. Une gerbe de papier se déversa dans la cour, et le tonnerre gronda.

Il s'agit d'un désir, un fantasme, c'est autre chose. Et gerbe, c'est un peu bizarre aussi.

[Melanie] avait cédé à la folie.

Well, that escalated quickly. Elle est très nerveuse, mais elle est pas folle.

Elle regardait compulsivement autour d’elle et Luc sentait ses muscles crispés, notamment ses mains. ll griffait la surface des tables avec ses ongles[…]

Les muscles crispent quelque chose (le visage, les mains) – et même cette formulation est bizarre- mais ils ne sont pas crispés. Si elle est sur une chaise, elle griffe probablement une table.

Essaye d'être un peu plus précis quand tu écris. T'as pas un mauvais vocabulaire, mais réfléchis à ce que tu veux dire avant de le dire. Des fois, les erreurs d'usages sont plus « pratiques » et font des phrases un peu bizarre, du genre

Au menu, steak-frites, mousse au chocolat et autres aliments qui indifféraient les lycéens.

Mais je nitpick un peu peut-être.

Bon point, la réaction des bad guys à la cantine. Je trouve que t'arrive très bien à montrer les différences de réactions face à un événement commun (ils ont tués quelqu'un) et leur besoin de rester ensemble malgré tout. L'interaction entre Lucas et Pierre sonne vrai, cela instaure un rapport de pouvoir entre eux. Ca veut dire que même si certains d'entre eux en souffre, ils sont comme obligés de s'en foutre, sinon ils paraissent faibles. C'est une très bonne dynamique ici en jeu.

Bon point aussi, la description du menu : ça fait partie des « effets de réels » qui ancrent l'histoire dans notre monde.

Madame Healy l'infirmière ?:hap :

Chapitre 4

J'ai eu l'impression que tu t'es moins relu sur celui-ci. Le début est juste de la narration (X fait ça, Y fait ça, ils entrent dans la pièce Z. La pièce Z se compose de … de … et de …. X fait ça…) sur une bonne page.

Autant les bad guys, y avait une bonne dynamique, autant les good guys, ça bouge pas des masses. Les dialogues sonnent pas des masses naturels :
« — Aucune, répondit Esther en inspirant, mais elle a été vraiment insupportable. Cette fille ne m’aime vraiment pas. Elle a vraiment été détestable pendant toute la matinée. »
ou :
- Moi aussi, j’aimerai bien, mais mes parents ne me laissent pas vraiment le choix. ‘Laisse les autorités compétentes s’en occuper’, qu’ils me disaient. » ajouta Esther.
Essaye de lire ça à haute voix.

Par ailleurs, j'ai du mal à suivre pourquoi Luc change d'un seul coup d'avis, et, au milieu de sa vengence, se dit « tiens, je vais bizouter la meuf que je kiffe ». D'accord, le personnage peut choisir, mais j'ai du mal à voir en quoi le vomi de Mélanie lui fait penser à kisser Esther.
J'imagine que l'effet voulu de la scène était « pauvre gars », mais j'ai du par ailleurs trop voir de vidéo sur Fifty Shades, parce qu'il m'a plus fait l'effet d'un creep : y a rien entre eux au départ, ici, il abuse de son statut de fantôme pour jouer à touche touche avec les gencives d'une fille qui a rien demandé.

Bon, retour à l'infirmerie

— Tu es sûre de ne pas vouloir prendre quelque chose contre le stress ? »

— Non… Non. »

A mon avis, les trucs contre le stress, c'est des anxiolitiques, elle serait bête de s'en passer.

Deux phrases que j'aime bien :
L’azur s’effaçait sous l’influence de la couleur de gomme annonciatrice du mauvais temps. Il se laissa aspirer par la tristesse du ciel.
Malin d'avoir trouvé la couleur de gomme.

La porte de la chambre s’ouvrit et Vanessa entra.

Hein, la chambre ? Tu veux dire l'infirmerie ?

La mort de Mélanie fait très slasher, ce qui est bien. Bonne idée aussi de créer l'impression qu'elle puisse s'en sortir avec l'armoire, même si le fait de tirer ses pieds n'aide pas vraiment. Petit souci, j'ai trouvé le speech de Luc un peu inutile, vu qu'il nous révèle pas grand-chose. Rien d'autre à dire, la fin du chapitre est beaucoup plus réussi que son début :-)

Chapitre 5 :

Pour les réactions à la mort, à mon avis, faut d'avantage personnaliser : t'as assez de personnage pour mettre l'ambiance rien qu'avec eux et éviter des formules comme « certains… certains ». Les réactions « 20 au bac » sont très drôle, mais j'ai du mal à imaginer qu'Esteban allait sérieusement filmer. C'est pas un gentil, lui ?

« — Que faisons-nous du… Corps, monsieur le directeur ? »
— Laissons ça aux personnes compétentes. »
— Devrons-nous fermer l’école ? » demanda Monsieur Samba, sortant de son mutisme.
— Je ne pense pas. Nous sommes à quelques mois des épreuves, il faut bien que les élèves révisent. »

Alors, j'allais bondir, mais t'as mis le mot « cellule psychologique » après. Le dialogue sonne bizarrement froid par ailleurs.

Le passage à tabac m'a mis mal à l'aise, et rend Luc complétement antipathique. J'espère que c'est l'objectif parce que son manque d'empathie le rend détestable. J'ai encore du mal avec son speech : il ne sait pas si elle va rester dans le coin et il lui révèle son plan ? Le faucheur est toujours aussi cheesy aussi.

Les gendarmes finirent par les interroger, se basant sur leur amitié pour avancer dans leur enquête. Ils suivirent le scénario qu’ils avaient échafaudé.

Ils ont échafaudés un scénario ?

Par ailleurs, pour le vol, si les flics sont au courant, je pense qu'ils ne demanderont pas gentiment au proviseur de demander à dénoncer. Y a un mort, le mec va être au moins renvoyé minimum.

Chapitre 6

Pareil, ds phrases maladroites, je fais pas la liste mais une ou deux relectures seraient pas de trop.

Alors, je vais revenir sur le speech de Luc plus tard, il me permet de parler d'un problème plus général.

La découverte de la « cat dimension » est un peu rapide, le pouvoir semble assez flou. En revanche, j'ame qu'ils aiment des noms d'Ourouk-Hai, ça ma fait rire.

Pas grand-chose à dire. La Faucheuse ne sert pas à grand-chose sinon à dire que les chats sont pas cools. Sweet

Chapitre 7

Je suis content qu'il y ait un truc entre Esther et Mathieu, même si l'absence de réaction de Luc me paraît assez ahurissante. Surtout qu'il pète un cable pour Pierre et Vanessa…

Autant le passage entre Vanessa et Pierre et Esther et Mathieu peuvent se justifier (proche dans la douleur, tout ça), autant le suivant, sur les ordis, passent très très mal. Je sais pas exactement où tu veux aller ici : ils s'en foutent ou pas ? Parce que Vanessa et Pierre qui s'embrassent (et qui se touchent même un peu) dans le parc après une scène émotionnelle, ça s'explique parce qu'ils sont bouleversés par les événements et ça les pousse à « profiter de la vie ». Jouer à touche-pipi devant les écrans, c'est un truc de lourdingue. Pareil pour la réaction de Quentin et le « elle suce bien ». LEUR AMIE VIENT DE CREVER, PUTAIN. Du coup, je rejoins lePere dessus.

Pour la scène de sexe… ça va. En fait ça ressemble à des adolescents qui veulent copier ce qu'ils ont vu dans du porno, donc j'imagine que ça fait sens. Mais il y a toujours le souci de l'incohérence avec en gros tout ce qui vient de se passer.

Alors, conclusion (pour le moment)

Le style s'est effectivement vraiment amélioré. Au fur et à mesure, on sent que t'as fait gaffe. Du coup, tu tombes dans l'effet inverse parfois, avec trop de narration saccadée. Les phrases étranges se raréfient à la lecture, et le mauvais emploi du vocabulaire avec, donc on sent que tu trouves finalement ton style. En revanche, deux ou trois relectures supplémentaires ne seraient à mon avis pas encore de trop. Je te conseille aussi de lire à haute voix ce que tu écris, ce ne serait pas de trop.

Pour l'histoire, je suis… très partagé. C'est en fait très inégal.

Pour le plan général ( la revenge story), il y a pas trop de surprise, en mal comme en bien. L'apparition des pouvoirs fait très Deus Ex Machina. Il semble qu'à chaque fois que Luc a besoin de quelque chose, pouf !, on lui donne un nouveau pouvoir. Ses plans sont invraisemblablement compliqués, mais c'est un peu le but : il veut les torturer avant de les tuer. C'est la trame « principale », et, dans ce sens, il y a peu à dire d'un point de vue narratif, sinon que tu appuies un peu trop sur les différentes stratégies et pouvoirs à mon goût : c'est une slash fic, pas un death note.

Et ça me permet de venir au reste, c'est à dire les personnages. T'avais deux solutions ici : soit les personnages agissent comme dans un film d'horreur ou une série B, comme dans un slash movie. On demande alors pas à ce qu'ils soient réalistes ou précis, on leur demande d'être drôle et de se faire dézinguer les uns après les autres, mais on oublie complétement le coté réaliste. Soit on leur demande d'être, justement, réaliste. Et là, eh bien on tisse des récits, et on tente de trouver des justifications à leurs actions.

J'étais parti dans ce sens là, et c'est à mon avis celui-ci que tu vises, mais il y a des passages dans lequel les personnages agissent sans raison. On a affaire à deux groupes complétement traumatisés et à un protagoniste (que j'appelerais pas héros) qui vient de mourir et qui cherche à se venger. Leurs réactions doivent être un peu à la hauteur des enjeux, et ils le sont parfois. Et puis ensuite, hop, scène de sexe ou mauvaise blague dans la classe.

Je vais diviser ça par groupe. Esther et Esteban sont les plus transparents. Esteban est… gros, et globalement, il est que ça. Pour Esther, elle est responsable, gentille, elle appelle des gens. Elle semble proche de Mathieu, for reasons. Ils choquent pas, mais ils sont pas les moteurs de l'histoire, quoi.

Les bad guys… Ca oscille entre le brillant et le nawak. Comme je disais, il y a des scènes où ils semblent vraiment touchés, certaines assez bien, et certaines où ils s'en foutent complétement. Ils passent du post-trauma au gamin méchant de lycée assez vite. Ce qui me dérange, parce que non seulement ça sonne incohérent, mais en plus on n'a aucune idée de qui ils sont en fait : soit ce sont des méchants gamins qui sont allés trop loin et qui doivent gérer ce qu'ils ont fait, soit ce sont des psychopathe en puissance qui se moquent de la mort des gens.

Et on en vient au problème principal, à mon avis, qui est Luc. Et c'est là ou j'en reviens au chat

Le chat (qui a le QI d'un humain normal for reasons) devient à partir de ce moment le confident de Luc, et il raconte son histoire. Pourquoi le fait-il, ou, plus précisément, pourquoi on doit lire ce passage ? Normalement, ça nous permettrait de comprendre son évolution ou ses motivations. Est-ce que la mort de Mélanie a fait changer son affect ?
T'as globalement deux directions à partir d'ici, soit il se transforme en psychopathe absolu, soit il commence à douter de ses actions. Du dialogue du chat, on a l'impression que la mort de Mélanie, le baiser avec Esther n'ont eu aucune influence sur lui. Si t'es à la moitié (6/13) du bouquin, ça commence à être un problème.
La vengeance est dès le départ complètement disproportionnée : en réponse à une blague ayant entraînée la mort, Luc décide de trucider 6 personnes en les torturant au préalable. Ca fait sens dans les premiers temps, parce qu'il vient de découvrir qu'il va mourir, mais… il n'est pas un psychopathe né, rien dans le texte ne nous le dit en tout cas. Face à ces actions, il devrait réagir, il devrait évoluer. Mais il continue comme si de rien était. Quand Esther sympathise romantiquement avec l'un de ses assassins, il ne réagit même pas.
Ca donne la désagréable impression par moment que le texte n'est finalement qu'un défouloir sur la vie du lycée : on donne un anneau de Gygés à une victime, et il peut maintenant faire ce qu'on a peut-être révé de faire à seize ans. Et, et j'avance à pas très feutrés ici, on a l'impression que c'est un peu ce dont toi tu rêverais. C'est une intuition, je veux pas présumer de ta personne, mais c'est quelque chose qui me bloque pas mal dans le texte : Luc n'a aucun recul sur ses actes, donc l'auteur n'en a aucun.
C'est les principaux problèmes que j'ai avec ce texte. Ce qui veut pas dire que je ne salue pas les immenses progrès que tu as fait au fur et à mesure. J'attends donc la suite. :-)

HelpingFR
Niveau 25
01 juin 2016 à 14:31:11

Eh bien, merci pour cet énorme pavé :noel:

J'ai donc vraiment un gros problème avec les psychologies des personnages, faudra vraiment que je retravaille certaines choses...

Je vais essayer de plus me concentrer sur ces aspects dans les chapitres à l'avenir.

Chapitre 4

J'ai eu l'impression que tu t'es moins relu sur celui-ci. Le début est juste de la narration (X fait ça, Y fait ça, ils entrent dans la pièce Z. La pièce Z se compose de … de … et de …. X fait ça…) sur une bonne page.

Je passe trop de temps à décrire l'infirmerie, c'est ça ? :(

— Tu es sûre de ne pas vouloir prendre quelque chose contre le stress ? »

— Non… Non. »

A mon avis, les trucs contre le stress, c'est des anxiolitiques, elle serait bête de s'en passer.

J'ai suppose que je devrais corriger ça :oui:

La porte de la chambre s’ouvrit et Vanessa entra.

Hein, la chambre ? Tu veux dire l'infirmerie ?

Oui, il y a deux chambres dans l'infirmerie, je croyais avoir décrit cet aspect de l'infirmerie :(

La mort de Mélanie fait très slasher, ce qui est bien. Bonne idée aussi de créer l'impression qu'elle puisse s'en sortir avec l'armoire, même si le fait de tirer ses pieds n'aide pas vraiment. Petit souci, j'ai trouvé le speech de Luc un peu inutile, vu qu'il nous révèle pas grand-chose. Rien d'autre à dire, la fin du chapitre est beaucoup plus réussi que son début :-)

Le speech, c'était vraiment gratuit, je voulais juste que Luc prend du plaisir à dire qu'il allait s'occuper de ses amis et qu'elle ne pouvait rien y faire :oui:

Chapitre 5 :

Pour les réactions à la mort, à mon avis, faut d'avantage personnaliser : t'as assez de personnage pour mettre l'ambiance rien qu'avec eux et éviter des formules comme « certains… certains ». Les réactions « 20 au bac » sont très drôle, mais j'ai du mal à imaginer qu'Esteban allait sérieusement filmer. C'est pas un gentil, lui ?

Disons qu'Esteban, c'est le type plutôt gentil, mais qui serait capable de faire de grosse vacheries idiotes :oui:

« — Que faisons-nous du… Corps, monsieur le directeur ? »
— Laissons ça aux personnes compétentes. »
— Devrons-nous fermer l’école ? » demanda Monsieur Samba, sortant de son mutisme.
— Je ne pense pas. Nous sommes à quelques mois des épreuves, il faut bien que les élèves révisent. »

Alors, j'allais bondir, mais t'as mis le mot « cellule psychologique » après. Le dialogue sonne bizarrement froid par ailleurs.

Pas trop compris cette remarque, j'aimerai bien plus de détail pour mieux cerner ce qui ne va pas :oui:

Le passage à tabac m'a mis mal à l'aise, et rend Luc complétement antipathique. J'espère que c'est l'objectif parce que son manque d'empathie le rend détestable. J'ai encore du mal avec son speech : il ne sait pas si elle va rester dans le coin et il lui révèle son plan ? Le faucheur est toujours aussi cheesy aussi.

Cheesy ? :hap:
Pour le passage à tabac, j'ai pris beaucoup de plaisir à l'écrire, mon côté sadique. Et c'est clairement pas pour mettre en valeur le bon côté de Luc :hap:
Bon après, je commence à prendre conscience que c'est le cliché du bad guy qui scande son plan maléfique pour permettre au héros de survivre avant l'arrivée d'un deus ex machina qui le sauvera.

Les gendarmes finirent par les interroger, se basant sur leur amitié pour avancer dans leur enquête. Ils suivirent le scénario qu’ils avaient échafaudé.

Ils ont échafaudés un scénario ?

Visiblement, je vais trop loin parfois :rire:

Par ailleurs, pour le vol, si les flics sont au courant, je pense qu'ils ne demanderont pas gentiment au proviseur de demander à dénoncer. Y a un mort, le mec va être au moins renvoyé minimum.

Je prend note :oui:

Chapitre 6

Pareil, ds phrases maladroites, je fais pas la liste mais une ou deux relectures seraient pas de trop.

Alors, je vais revenir sur le speech de Luc plus tard, il me permet de parler d'un problème plus général.

La découverte de la « cat dimension » est un peu rapide, le pouvoir semble assez flou. En revanche, j'ame qu'ils aiment des noms d'Ourouk-Hai, ça ma fait rire.

Ourouk-Hai ? :hap:

Autant le passage entre Vanessa et Pierre et Esther et Mathieu peuvent se justifier (proche dans la douleur, tout ça), autant le suivant, sur les ordis, passent très très mal. Je sais pas exactement où tu veux aller ici : ils s'en foutent ou pas ? Parce que Vanessa et Pierre qui s'embrassent (et qui se touchent même un peu) dans le parc après une scène émotionnelle, ça s'explique parce qu'ils sont bouleversés par les événements et ça les pousse à « profiter de la vie ». Jouer à touche-pipi devant les écrans, c'est un truc de lourdingue. Pareil pour la réaction de Quentin et le « elle suce bien ». LEUR AMIE VIENT DE CREVER, PUTAIN. Du coup, je rejoins lePere dessus.

Pour la scène de sexe… ça va. En fait ça ressemble à des adolescents qui veulent copier ce qu'ils ont vu dans du porno, donc j'imagine que ça fait sens. Mais il y a toujours le souci de l'incohérence avec en gros tout ce qui vient de se passer.

Bon, je vais essayer de rectifier le tir pour les prochains chapitres.

Alors, conclusion (pour le moment)

Le style s'est effectivement vraiment amélioré. Au fur et à mesure, on sent que t'as fait gaffe. Du coup, tu tombes dans l'effet inverse parfois, avec trop de narration saccadée. Les phrases étranges se raréfient à la lecture, et le mauvais emploi du vocabulaire avec, donc on sent que tu trouves finalement ton style. En revanche, deux ou trois relectures supplémentaires ne seraient à mon avis pas encore de trop. Je te conseille aussi de lire à haute voix ce que tu écris, ce ne serait pas de trop.

Pour l'histoire, je suis… très partagé. C'est en fait très inégal.

Pour le plan général ( la revenge story), il y a pas trop de surprise, en mal comme en bien. L'apparition des pouvoirs fait très Deus Ex Machina. Il semble qu'à chaque fois que Luc a besoin de quelque chose, pouf !, on lui donne un nouveau pouvoir. Ses plans sont invraisemblablement compliqués, mais c'est un peu le but : il veut les torturer avant de les tuer. C'est la trame « principale », et, dans ce sens, il y a peu à dire d'un point de vue narratif, sinon que tu appuies un peu trop sur les différentes stratégies et pouvoirs à mon goût : c'est une slash fic, pas un death note.

Bon, j'ai aucune connaissance en deathnote donc je comprend pas trop la référence :noel:
Pour les pouvoirs DEM, dès le départ, j'ai voulu faire en sorte que Luc apprenne à explorer les possibilités de son statut de revenant :oui:
Après tout, même s'il est mort, il continue d'apprendre, c'est un parallèle marrant avec l'endroit où il est enfermé.
Ses compétences se débloquent peu à peu, un peu comme un JV. La mort de Mélanie était un level up qui lui permet de débloquer certaines compétences pendant la journée, et de nouvelles compétences à découvrir. Il aura d'autres "pouvoirs" au fur et à mesure que les chapitres avanceront.
Après, je me rend compte qu'on est quand même très proche d'un "Mary-Sue".

Et ça me permet de venir au reste, c'est à dire les personnages. T'avais deux solutions ici : soit les personnages agissent comme dans un film d'horreur ou une série B, comme dans un slash movie. On demande alors pas à ce qu'ils soient réalistes ou précis, on leur demande d'être drôle et de se faire dézinguer les uns après les autres, mais on oublie complétement le coté réaliste. Soit on leur demande d'être, justement, réaliste. Et là, eh bien on tisse des récits, et on tente de trouver des justifications à leurs actions.

J'étais parti dans ce sens là, et c'est à mon avis celui-ci que tu vises, mais il y a des passages dans lequel les personnages agissent sans raison. On a affaire à deux groupes complétement traumatisés et à un protagoniste (que j'appelerais pas héros) qui vient de mourir et qui cherche à se venger. Leurs réactions doivent être un peu à la hauteur des enjeux, et ils le sont parfois. Et puis ensuite, hop, scène de sexe ou mauvaise blague dans la classe.

Ouais, donc vraiment, ce chapitre 7 casse un peu tout ce que j'essaie de construire avec les personnages. Faudra vraiment que je la remanie.

Je vais diviser ça par groupe. Esther et Esteban sont les plus transparents. Esteban est… gros, et globalement, il est que ça. Pour Esther, elle est responsable, gentille, elle appelle des gens. Elle semble proche de Mathieu, for reasons. Ils choquent pas, mais ils sont pas les moteurs de l'histoire, quoi.

J'ai pas trop creusé le personnage d'Esteban pour l'instant, donc je trouve normal qu'il indiffère pour l'instant. Et pour Esther, il faut vraiment que je pousse sa relation avec Luc, je pense que ça aiderait beaucoup le récit :oui:

Les bad guys… Ca oscille entre le brillant et le nawak. Comme je disais, il y a des scènes où ils semblent vraiment touchés, certaines assez bien, et certaines où ils s'en foutent complétement. Ils passent du post-trauma au gamin méchant de lycée assez vite.

Tu as des exemples ? J'aimerais beaucoup cerner ça, éviter de la faire dans les écrits prochains :oui:

Et on en vient au problème principal, à mon avis, qui est Luc. Et c'est là ou j'en reviens au chat

Le chat (qui a le QI d'un humain normal for reasons) devient à partir de ce moment le confident de Luc, et il raconte son histoire. Pourquoi le fait-il, ou, plus précisément, pourquoi on doit lire ce passage ? Normalement, ça nous permettrait de comprendre son évolution ou ses motivations. Est-ce que la mort de Mélanie a fait changer son affect ?
T'as globalement deux directions à partir d'ici, soit il se transforme en psychopathe absolu, soit il commence à douter de ses actions. Du dialogue du chat, on a l'impression que la mort de Mélanie, le baiser avec Esther n'ont eu aucune influence sur lui. Si t'es à la moitié (6/13) du bouquin, ça commence à être un problème.

D'accord, il va falloir que je creuse ça aussi :oui:

La vengeance est dès le départ complètement disproportionnée : en réponse à une blague ayant entraînée la mort, Luc décide de trucider 6 personnes en les torturant au préalable. Ca fait sens dans les premiers temps, parce qu'il vient de découvrir qu'il va mourir, mais… il n'est pas un psychopathe né, rien dans le texte ne nous le dit en tout cas. Face à ces actions, il devrait réagir, il devrait évoluer. Mais il continue comme si de rien était. Quand Esther sympathise romantiquement avec l'un de ses assassins, il ne réagit même pas.
Ca donne la désagréable impression par moment que le texte n'est finalement qu'un défouloir sur la vie du lycée : on donne un anneau de Gygés à une victime, et il peut maintenant faire ce qu'on a peut-être révé de faire à seize ans. Et, et j'avance à pas très feutrés ici, on a l'impression que c'est un peu ce dont toi tu rêverais. C'est une intuition, je veux pas présumer de ta personne, mais c'est quelque chose qui me bloque pas mal dans le texte : Luc n'a aucun recul sur ses actes, donc l'auteur n'en a aucun.
C'est les principaux problèmes que j'ai avec ce texte. Ce qui veut pas dire que je ne salue pas les immenses progrès que tu as fait au fur et à mesure. J'attends donc la suite. :-)

Effectivement, j'aurais dû ne pas oublier de me concentrer sur cette scène Matthieu/Esther. :(

Et puis, tu as raison, c'est un peu un fantasme que j'ai traîné bêtement pendant un moment et que j'aimerai bien évacuer une bonne fois pour toute. :hap:
Et bien sûr, j'ai vraiment un problème pour mesurer avec précision le impacts des merdes qui arrivent aux personnages en général. De plus, difficile de vraiment jauger l'impact d'un mort dans un lycée. A dire vrai, je repense au début de mon chapitre 9 et je crois que je vais devoir faire face à ces mêmes problèmes de recul et de gestion des émotions à l'échelle du lycée :oui:

Negatum-
Niveau 10
02 juin 2016 à 11:44:36

Allez, com' de com' :hap:

J'ai eu l'impression que tu t'es moins relu sur celui-ci. Le début est juste de la narration (X fait ça, Y fait ça, ils entrent dans la pièce Z. La pièce Z se compose de … de … et de …. X fait ça…) sur une bonne page.

Je passe trop de temps à décrire l'infirmerie, c'est ça ? :(

Z'ouais, c'est plus pour le style ici.

Alors, j'allais bondir, mais t'as mis le mot « cellule psychologique » après. Le dialogue sonne bizarrement froid par ailleurs.

Alors pour ça, c'est plus que j'avais écris un énorme pavé au départ sur le fait que les étabissements étant responsables, surtout durant les cours, les suicides sont pas pris à la légère du tout. Je pensais qu'on fermerait l'établissement, donc du coup j'ai fait des recherches sur les traitements classiques en cas de suicide à l'école. La cellule psychologique est le minimum le plus souvent. :-)

Pour les pouvoirs DEM, dès le départ, j'ai voulu faire en sorte que Luc apprenne à explorer les possibilités de son statut de revenant :oui:
Après tout, même s'il est mort, il continue d'apprendre, c'est un parallèle marrant avec l'endroit où il est enfermé.
Ses compétences se débloquent peu à peu, un peu comme un JV. La mort de Mélanie était un level up qui lui permet de débloquer certaines compétences pendant la journée, et de nouvelles compétences à découvrir. Il aura d'autres "pouvoirs" au fur et à mesure que les chapitres avanceront.
Après, je me rend compte qu'on est quand même très proche d'un "Mary-Sue".

Ouais, c'est un peu le problème à mon sens. Pas tant qu'il débloque les pouvoirs, mais qu'il débloque les pouvoirs pile quand c'est nécessaire. C 'est très très vidéoludique, et autant personne se pose la question dans Zelda, autant dans un bouquin...

Tu as des exemples ? J'aimerais beaucoup cerner ça, éviter de la faire dans les écrits prochains

Alors, je prends des exemples assez tôt dans le récit: Chapitre 3, les méchants ont l'air d'avoir été trauma (j'ai souligné que c'était bon par ailleurs). Chapitre 4, ils sont plus focus sur le fait d'éviter les problèmes. Chapitre 5, alors que leur pote vient de mourir, ils cherchent à avoir le portable et imaginent un scénario... Ca oscille un brin.

Et bien sûr, j'ai vraiment un problème pour mesurer avec précision le impacts des merdes qui arrivent aux personnages en général. De plus, difficile de vraiment jauger l'impact d'un mort dans un lycée. A dire vrai, je repense au début de mon chapitre 9 et je crois que je vais devoir faire face à ces mêmes problèmes de recul et de gestion des émotions à l'échelle du lycée :oui:

Pour ça, c'est évident. Je me souviens qu'un commentateur m'avait dit, à propos d'une fic où l'heroïne devait gérer la culpabilité d'avoir causé la mort de quelqu'un, que ces passages étaient raté de toute façon, parce que c'est très, trés dur d'imaginer même comment on réagirait. C'est clair que c'est pas simple de toute façon.
Mais à mon avis, ça peut être déjà amélioré si tu fais des petites fiches avec les caractéres des personnages et comment ils évoluent d'un point à un autre. Même si ce sera pas réaliste -et ça je te le demanderais pas- ce sera consistant :-)

HelpingFR
Niveau 25
02 juin 2016 à 12:01:03

Alors, je prends des exemples assez tôt dans le récit: Chapitre 3, les méchants ont l'air d'avoir été trauma (j'ai souligné que c'était bon par ailleurs). Chapitre 4, ils sont plus focus sur le fait d'éviter les problèmes. Chapitre 5, alors que leur pote vient de mourir, ils cherchent à avoir le portable et imaginent un scénario... Ca oscille un brin.

Je vois où tu en viens :noel:

Dans le chapitre 3, ils sont affectés par le trauma, mais dans le 4, ils semblent un peu prendre le dessus assez brusquement pour manipuler Mélanie et éviter qu'elle ne dise "n’importe quoi" et des réactions assez peu poussées de mes personnages dans le chapitre 5, bref, un pragamtisme qui n'a pas vraiment lieu d'être quoi :hap:

HelpingFR
Niveau 25
08 juin 2016 à 14:52:26

Bon, prochain chapitre sur une nouvelle page :hap:

HelpingFR
Niveau 25
08 juin 2016 à 14:55:09

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Chapitre 8 : Infraction spirituelle.

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*

*

Luc poussa la porte du bâtiment du pensionnat. Il aurait pu la traverser, mais il ressentait le besoin d’entrer physiquement dans cette section de l’établissement et d’en fouler le sol.
L’esprit avait décidé de commencer par l’entrée.
Légèrement à l’écart, il fallait passer par le parc pour accéder à l’internat. Bien sûr, Luc savait qu’il devait exister d’autres portes qui le connectaient au self, par exemple.
C’était la première fois que l’adolescent explorait cette partie de l’école. Il s’était toujours demandé à quoi ressemblait l’intérieur, comment la vie s’y organisait et s’y déroulait, quel sentiment procurait le fait de vivre pendant toute la semaine à quelques centimètres de l’école.
Les pensionnaires n’en parlaient pas, et ne paraissaient pas vouloir en parler, pourtant, le bâtiment suscitait une certaine curiosité, bien qu’insuffisante pour pousser quelques téméraires à tenter de s’y introduire.
En soit, la première pièce du pensionnat était plutôt pauvre. Un mur de plâtre, avec un carrelage en guise de sol. La seule chose notable était la propreté irréprochable. Ingrid, la responsable du pensionnat, devait vouer un véritable culte de la propreté.
Les chaussures des pensionnaires étaient alignées contre un mur, tel des condamnés à mort, attendant que le peloton d’exécution fasse son œuvre.
Une première porte menait au placard, contenant des balais pour la plupart en mauvais état, un autre menait à des toilettes où une araignée commençait à tisser une toile qui serait rapidement balayée lorsque la veille Ingrid l’aurait repérée.
La dernière porte menait à une mezzanine.
Luc fut surpris. Il s’attendait à découvrir des fauteuils en mauvais état, au tissu déchiré, bavant de la mousse jaunâtre, à des meubles dont les tiroirs et les battants pousseraient une plainte grinçante. Tout paraissait neuf, malgré l’ancienneté évidente de certains éléments de la pièce.
Jusqu’au lustre qui trônait au plafond, dont les ampoules diffusaient une lumière claire. Luc trouva un endroit sombre sous l’escalier. Les fenêtres étaient ouvertes, laissant entrer la brise nocturne. Les rideaux s’agitaient élégamment dans un frou frou qui berçait certains pensionnaires. La moitié était plongée dans des livres de cours ou des romans, les autres se reposaient. Une gamine s’était réfugiée dans un coin pour regarder dans son téléphone portable. Luc devinait qu’Ingrid n’en était pas dingue.
Il porta son regard sur sa cible, assise sur un divan.
Jonathan.
Un petit garçon en classe de sixième, plus sec que Luc, aux cheveux blonds qui paraissaient décolorés au soleil. Ses yeux marron étaient plongés dans un livre d’histoire, mais ne bougeaient pas.
L’esprit le connaissait bien, il était réputé pour être assez dissipé, il l’avait deviné après avoir tenté de parler avec lui.
Le garçon lui avait répondu par le silence, le regard perdu dans les gravats de la cour et l’esprit probablement envolé dans des contrées imaginaires.
Et cet élément confortait Luc dans son choix.
A l’exception du bruissement des pages, de quelques craquements, et du cliquettement lointain des grillons, il n’y avait aucun bruit.
Quelque chose se hissa sur le rebord d’une fenêtre ouverte avant d’émettre un miaulement.
Osghul pénétra dans la pièce et se dirigea vers Jonathan pour se frotter à lui en ronronnant.
Le garçon détacha ses yeux de son bouquin qu’il posa sur le côté, et s’apprêta à caresser l’animal lorsqu’une porte claqua violemment.

La veille Ingrid, un bâton à la main, arriva en trombe et fonça droit sur le chat. Osghul, dressé sur ses pattes, pointa ses oreilles en arrière et feula la sexagénaire. Le bâton frappa le pauvre animal entre les deux yeux, et alors qu’Ingrid préparait le deuxième coup, Osghul bondissait vers la fenêtre pour s’échapper. Jonathan s’était recroquevillé sur le divan, protégeant par précaution son visage, au cas où un des coups d’Ingrid viendrait s’y perdre.
Le chat noir se hissa sur le rebord et se tourna une dernière fois vers la doyenne pour la défier d’un feulement. Les battants se fermèrent immédiatement derrière lui.
Le visage de la responsable du pensionnat avait pris un teint pourpre, la fatigue de l’âge et de l’effort s’ajoutant à la colère. Elle se tourna vers les pensionnaires et Luc la vit lancer d’un ton impérieux :

« Allez fermer toutes les fenêtres, je ne veux pas voir une seule de ces bestioles à l’intérieur, elles sont couvertes de saleté. »

Les pensionnaires la fixaient avec un air légèrement hébété, comme si ce genre de scènes était assez fréquent. Après quelques années, on devait finir par s’y habituer. Même Jonathan, qui était le « nouveau » parmi le groupe de jeunes. Bien sûr, quelques filles avaient ouvert des yeux ronds à la vue d’Ingrid en train de frapper Osghul, mais aucun cri.
Les enfants et les adolescents s’exécutèrent. Ingrid héla la gamine qui avait les yeux rivés sur le téléphone, quelques minutes plus tôt.

— Toi ! Qu’est-ce que tu faisais dans le coin ? »
— R…Rien. Rien du tout. »
— Menteuse, donne-moi le téléphone ! »

La jeune fille voulait répliquer, mais elle se résigna en voyant le visage presque courroucé d’Ingrid.
Elle s’approcha nerveusement de la vieille femme, les yeux rivés sur ses mocassins. Elle tira l’objet rectangulaire d’une poche et la tendit à Ingrid qui lui arracha des mains.

— Tu le récupèreras à la fin de la semaine. Maintenant va rejoindre les autres. »
— Oui… Oui Madame. »

Luc était sur le cul. Ingrid imposait une forme d’autorité qu’il n’avait jamais réellement vue.
Quelques minutes plus tard, Ingrid ordonna aux pensionnaires de prendre leurs douches avant d’aller au lit. Il n’y avait qu’une salle de bain, composée de deux cabines de douches carrelées. Jonathan et un autre garçon entrèrent en premier, suivi de leur camarade masculin qui fut seul.
Pendant la douche des pensionnaires, Ingrid arpentait le bâtiment, vérifiant les fenêtres, si elles étaient bien fermées, si les contrevents étaient bien accrochés. Le son de la plomberie résonnait à travers les murs, Luc entendait l’eau circuler, il sentait les canalisations trembler derrière le plâtre, le bois, les briques.
En attendant le moment idéal, Luc prenait un certain plaisir à reproduire le trajet d’Ingrid, en entrouvrant les fenêtres, ou les contrevents.
Elle n’aurait pas dû frapper Osghul.
Ce dernier avait passé sa patte entre deux battants pour tenter de les écarter et ainsi entrer, mais Luc l’en avait dissuadé.
Alors qu’il continuait d’embêter Ingrid, il remarqua les chats qui commençaient à sortir de la forêt pour encercler l’internat.
La vieille femme les avait vu également, et lançait des grognements adressés à sa seule personne.
Elle commença à se poser des questions au bout de son troisième tour, avant de directement courir vers le salon. Les canalisations avaient cessés de trembler, les douches étaient finies.
Les pensionnaires s’étaient réinstallés à leurs places, habillés à présent de pyjamas dont les trous, les fils pendants et la décoloration trahissaient un âge avancé. Les pensionnaires se figèrent à l’arrivée de la doyenne dont les rides étaient crispées de colère. Elle reprocha aux enfants de lui jouer une farce et demanda un nom. Comme personne ne voulait se désigner, elle les soma d’aller dans leurs chambres.
Le revenant sentait la colère bouillir en eux, mais leurs corps ne trahissaient pas leurs émotions. La simple présence d’Ingrid devait suffire pour les motiver à les contenir.
A l’abri de son regard, les pensionnaires se foudroyaient mutuellement des yeux pour responsabiliser le coupable de leur punition.
Ravi d’avoir forcé les choses, l’esprit suivit Jonathan, accompagné des autres garçons. Ils débouchèrent sur un couloir, moyennement éclairé, orné de quelques portes derrière laquelle chaque pensionnaire disparut. Des chambres individuelles.
Celle de Jonathan se situait au bout.

Le fantôme sentait l’impatience l’envahir, parcourir ses vaisseaux sanguins, crisper ses phalanges.
Les ampoules commencèrent à vaciller, diffusant leurs lumières par impulsion en grésillant. Jonathan s’arrêta pour regarder derrière lui.
Luc se figea. En laissant ses émotions prendre le dessus, il s’était dissipé et influait sur son environnement. Il s’enfonça dans un mur et les ampoules redevinrent normales.
Jonathan frissonna, tandis que son souffle, brumeux, s’effaçait.
Il s’avança vers la porte de sa chambre d’un pas plus pressé et caressa le mur pour appuyer sur l’interrupteur et rendre le couloir aux ténèbres. Seuls quelques filets de lumière bleutée filtraient à travers les fentes des volets en bois.
Luc suivit Jonathan, en traversant la porte.
La chambre du pensionnaire brillait par son manque de charme. Ds murs blancs sans vie, un carrelage dur et froid, des meubles en bois simples peuplés uniquement de fournitures scolaires, à savoir, une étagère, un bureau et une armoire, pour les vêtements.
Quelques fissures déployaient leurs doigts plus ou moins longs. Visiblement, il ne suffisait pas qu’un bâtiment soit propre pour être en bon état.
Le lit, simple, était accompagné d’une petite table de chevet assez large pour accueillir une vieille lampe qui aurait plus sa place dans le mobilier d’une retraitée.
Mais l’esprit n’était pas venu ici pour compatir ou prendre en pitié les pensionnaires.
Jonathan se glissa dans le lit avec son livre dans les mains. Il le lit pendant près d’une heure, sans doute pour un contrôle, à la faible lueur de la vieille lampe L’esprit voyait sa patience mise à rude épreuve, et il n’avait aucune idée de l’heure.
Enfin, Jonathan s’extirpa de ses draps pour ranger le bouquin avant de retourner se coucher.
Il éteignit la lampe et se tourna vers le mur. Luc attendit encore un moment avant de commencer.
Lorsqu’il eut la certitude que le garçon s’était endormi, il se rapprocha lentement, en planant. Ses doigts se refermèrent sur les tempes de l’enfant et il les enfonça dans son crâne. Il se laissa aspirer à l’intérieur de Jonathan.
Il était temps pour Luc de commencer ses propres révisions.

L’endroit paraissait sombre, brumeux, et vaste. Vide également. Luc constata qu’il avait moins de pouvoir. Une légère impulsion remua le néant, et le fantôme remonta à sa source. L’impulsion se répéta, plus forte. Puis les traits d’une gigantesque salle se dessinèrent.
Luc devina qu’il venait de fouler le lieu où était renfermée l’essence même de l’âme humaine. Un immense dôme de verre reposait sur un socle de marbre qui avait déployé de longues tiges semblables à des pattes d’araignées qui se refermaient sur sa surface.
Dans ce dôme, Luc voyait quelque chose d’extraordinaire. La lumière, blanche, pure et intense, irradiant une chaleur réconfortante, et les Ténèbres, sombres, mystérieuses, diffusant une fraîcheur intime, s’enlaçaient tout en se disputant. Toutes deux tourbillonnaient dans le dôme, tantôt dansant dans leur amour mutuel, tantôt formant un maelström dans leur rage soudaine.
Le fantôme pourrait observer ce phénomène pendant des heures mais sa contemplation fut interrompue par le son de pierres qui roulaient, de bois qui grinçait, de métal qui cliquetait.
Les murs de la salle de l’âme s’étaient écartés sur plusieurs portes derrière lesquels Luc sentait des mondes se former. Il s’approcha de l’une d’elle et l’ouvrit. Un grincement retentit et le spectre se retrouva devant un escalier sinistre qui s’enfonçait dans des profondeurs qu’il ne voulait même pas découvrir.
Il la referma brutalement. Il ne cherchait pas ça.
Il pivota vers une autre porte, qui déboucha sur une pièce moins spacieuse et où les ténèbres régnaient.
Luc avait l’impression qu’elle était éteinte, et en voyant l’espèce de siège placé au centre, il devina qu’il s’agissait des « manettes » du corps, de l’emplacement où l’âme effectuait des actions en toute conscience.
La place étant vacante, Luc hésita à s’y asseoir.
Ce ne serait que le temps de quelques minutes.
Il finit par prendre place, et aussitôt…
Il émergea.

LePerenolonch
Niveau 10
12 juin 2016 à 01:11:49

J'ai la la moitié du chapitre, je lis la seconde demain, je m'endors sur mon pc [[sticker:p/1kks]]

Pour l'instant ça me plait bien, même si c'est différent de ce que tu nous as proposé antérieurement. On sent que t'as quand même une réflexion la derrière (l'esprit de l'humain dans une salle), genre ça serait marrant que tout ce qu'on connait existe dans notre inconscient, et cet histoire d'une fumée blanche et d'une noire qui se bat dans un grand dome en verre, c'est stylé :hap:

Par contre le gamin en 6ème qui se tape déjà des rêves érotiques :rire:

LePerenolonch
Niveau 10
12 juin 2016 à 17:37:56

Lu le chapitre en entier,

Franchement, même si on comprend pas trop pourquoi il veut trainer par la, mais au moins c'est prenant :hap:

gg quand même

HelpingFR
Niveau 25
12 juin 2016 à 18:30:46

Franchement, même si on comprend pas trop pourquoi il veut trainer par la, mais au moins c'est prenant :hap:

Pas compris cette phrase :noel:

LePerenolonch
Niveau 10
12 juin 2016 à 20:19:28

J'ai pas compris pk luc allait faire ce qu'il fait dans le chapitre, enfin pk il entre dans l'esprit du gamin ?

HelpingFR
Niveau 25
12 juin 2016 à 23:01:01

Normalement, tu devrais trouver ta réponse dans le chapitre suivant :noel:

Negatum-
Niveau 10
14 juin 2016 à 12:46:14

Lu aussi. Pas trop de commentaire à faire, j'ai peur de m'avancer. :-)

EDIT : Ah, si. C'était un peu bizarre de changer de point de vue, je crois que c'est la première fois que tu passes complétement dans une autre narration interne, surtout avec des manifestations internes (les sauts de lignes). Mais bon, c'est pas la fin du monde.

HelpingFR
Niveau 25
14 juin 2016 à 14:45:21

J'ai pas trop compris ta remarque Neg sur l'interne ? C'est un défaut ? :(

Negatum-
Niveau 10
14 juin 2016 à 15:09:54

Bah, c'était bizarre, vu que tu l'avais pas fait avant. :noel:

HelpingFR
Niveau 25
26 juin 2016 à 18:02:48

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Chapitre 9 : Une Pierre, deux coups. (partie 1/2)

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Les gendarmes découvrirent le cadavre d’Ingrid, gisant au milieu des cailloux de la cour du lycée.
L’un d’eux avait tenté un massage cardiaque, mais Luc savait qu’un tel geste était vain. Ingrid avait accepté de partir, elle devait être dans l’Au-Delà. A moins qu’il ait eu raison depuis le début et qu’il n’y avait pas d’Au-Delà, et que les âmes finissaient dans un ventre de Faucheur. Peut-être décidera-t-il de le découvrir une fois qu’il en aurait fini avec l’école.
Les pompiers arrivèrent un peu plus tard.
Les sirènes avaient brisé le silence de la nuit, hurlant sur plusieurs mètres. Les gyrophares bleus clignotaient en diffusant leur lumière bleue presque aveuglante sur les gravats des cours de l’établissement.
Les pensionnaires, encore englués par le sommeil, étaient retenus dans l’internat par Serge, le concierge.
Luc vit les internes assister au départ de la responsable du pensionnat dans un sac mortuaire. Les plus jeunes avaient les larmes aux yeux. L’un des pompiers s’était approché de Jonathan, dont les joues étaient sillonnées de rivières de larmes. Il lui raconta une histoire sur un autre défunt et le garçon cessa de pleurer à la conclusion de l’histoire.

« Moi aussi, je pourrais te raconter une histoire sur la mort. C’est l’histoire d’un lycéen qui se fait victimiser avant de se faire buter par six gros cons qui vont crever les uns après les autres de sa main. » commenta Luc pour lui-même.

L’une des aînées de l’internat finit par prendre Jonathan dans ses bras pour le consoler.

Luc se détacha du pensionnat pour se diriger vers la forêt où les chats se livraient à diverses activités, comme l’écorchage de tronc d’arbre, le nettoyage d’anus et une ambiance de branlette générale.
Il était mécontent, et il savait que les chats le savaient.

« C’était quoi ce bordel ?! » s’exclama Luc en direction d’Osghul, qui se tenait droit devant lui.
Un simple miaulement parvint aux oreilles de Luc. Des centaines de prunelles le cernaient de toute part, pétillantes de défi.
« La prochaine fois que vous faîtes un truc dans le genre, je vous jure que je briserais le coup à six d’entre vous. C’est clair ? »
Luc avait pris un ton autoritaire, et il espérait que le message avait été reçu. Toutefois, une certaine inquiétude l’envahissait. Allaient-ils devenir une gêne en agissant comme bon leur semblait ?
Leur comportement dépassait de loin celui des animaux ordinaires. Ils étaient plus que ça, et l’esprit commençait à s’en rendre compte.
Il fut néanmoins rassuré en voyant les oreilles d’Osghul se plier, imité par les chats que le spectre avait dans son champs de vision.

Alors que les bus disparaissaient au loin sur la route après avoir largué leurs chargements d’élèves engourdis de fatigue et que les grilles de l’école se fermaient pour annoncer le début des cours, les rumeurs commençaient déjà à circuler sous la forme de murmures volontairement indiscrets.
La mort d’Ingrid semblait avoir moins d’impact que le « suicide » de Mélanie.
Après tout, c’était une femme âgée, elle devait bien finir par claquer un jour ou l’autre. Et puis, elle n’était connue que des internes, donc on s’en foutait.
Bien sûr, certains alimentaient des théories sur les évènements étranges qui se déroulaient au sein de l’établissement, parfois se focalisant sur des détails ridicules. Des stylos qui disparaissaient alors que ces imbéciles oubliaient juste où ils les avaient mis, la forme étrange que donnait l’écorce d’un des arbres de la cour du collège.
Les suppositions et les théories farfelues se révélèrent être un bon remède pour oublier que quatre jours plus tôt, une fille s’était donnée la mort.
Bien sûr, Luc commençait à craindre pour sa discrétion lorsque certaines suppositions étaient proches de la vérité.
Mais l’heure n’était plus à la contemplation. Il était temps de passer à l’action.

Il avait déterré le portable de Mélanie en hâte, après avoir vu que l’horizon s’illuminait, et que le ciel commençait à reprendre des couleurs. Après avoir extirpé la pièce électronique, Luc ferma sa sépulture de fortune mais le soleil répandait déjà sa lumière sur sa zone. A contrecœur, le spectre avait dû terminer le travail manuellement. L’emploi du temps de sa classe était toujours gravé dans sa mémoire. Un instant, Luc se demandait si l’information ne résidait pas dans un de ces meubles qui résidait dans son propre couloir à souvenir.
Le cours de Madame Cuiller, la prof d’anglais, se situait dans l’après-midi. Le fantôme jugeait que c’était le moment parfait pour frapper.
Il posa le téléphone de Mélanie sur le toit, par précaution.
La matinée se révélait particulièrement dure pour les élèves de Terminale S. Ils allaient devoir enchaîner de l’histoire-géographie, de l’éducation civique, et de l’accompagnement personnalisé, une matière dans laquelle personne n’avait trouvé d’intérêt. Et Luc le savait, ces cours ennuyaient Pierre.
Le première cours débuta, dans une salle dont les fenêtres avaient été ouvertes par Monsieur Glaubb, un homme de cinquante ans aux joues plutôt rondes, et dont la calvitie commençait à ronger le haut de son crâne. Il avait un talent pour induire le sommeil chez ses élèves, à tel point que certains se demandaient s’il n’aurait pas dû faire carrière dans l’hypnose.
Les camarades de Luc témoignaient leur hâte d’assister à un cours sur les trente glorieuses à coups de pas traînants, de paupières qui luttaient pour rester ouvertes et de bâillements à peine dissimulés, sinon des souffles d’exaspération. Les adolescents prirent place dans le crissement des chaises contre le sol carrelé et le fracas des livres d’histoire sur les pupitres.
Une douce odeur matinale filtrait depuis la fenêtre, accompagnée par la nitescence timide du soleil qui s’éveillait.
Luc avait les yeux rivés sur Pierre, attendant le bon moment pour entrer en lui. Il le voyait lutter contre le sommeil. Vanessa tanguait également sur sa chaise, visiblement tentée à l’idée de poser sa joue contre l’épaule de son amant pour roupiller.
Luc s’approcha lentement de Pierre, silencieux. Le monde autour d’eux paraissait s’estomper, se dissoudre, dans un brouillard gris. Les paroles de Monsieur Glaubb paraissaient de moins en moins audibles. Le spectre induisait lentement le sommeil en Pierre alors qu’il s’apprêtait à le pénétrer.
Les doigts de Luc s’enfoncèrent dans les tempes de sa proie et il se laissa aspirer.

Il arriva dans la salle de l’Essence. La fumée blanche et l’encre noire s’enlaçaient sans se soucier de l’intrusion du revenant. L’endroit était différent. Luc ressentait un déséquilibre dans l’esprit de Pierre, il sentait que toute la pièce tanguait dans diverses directions. Elle était également moins vivante. Le rayonnement de l’Essence de l’esprit vacillait légèrement.
Son mal-être en était-il la cause ?
Heureusement pour Luc, la disposition de la pièce était la même que celle de Jonathan. Il passa la porte du contrôle de l’âme et vit le fauteuil, encore occupé par son propriétaire, quoique…
La silhouette de lumière semblait se lever. Ses mains étaient accrochées aux accoudoirs, mais son fessier s’était levé. De légers filaments de ténèbres rampaient de haut en bas de l’âme de Pierre, formant comme un huit.
L’intru allait devoir redoubler de prudence. Il n’avait pas envie de voir le résultat de leur rencontre.
Il s’imagina toutefois prendre le contrôle du corps de Pierre et exécuter plein d’actions débiles pour le ridiculiser.
La curiosité lui montait à la tête et Luc était certain qu’une telle capacité lui serait utile pour la suite de sa vengeance.
Il referma la porte et se dirigea vers celle du couloir aux souvenirs.

La longue pièce brillait sur plusieurs kilomètres, à tel point que Luc devait plisser les yeux pour distinguer les formes des portes et des meubles. Une porte scintillait, sa surface en or encadrée de platine et ornée de pierres précieuses diffusant un rayonnement arc-en-ciel.

« La mémoire d’un con heureux depuis hier » pensa Luc.

Il n’avait pas besoin de pousser la porte. Il savait quel souvenir se situait derrière. Et après tout, il était là.
Les portes n’intéressaient pas l’esprit. Les souvenirs d’informations devaient surtout résider dans les meubles, aussi Luc ouvrit les tiroirs sur son chemin, à la recherche de tout ce qui pourrait servir pour isoler Pierre. Noms de compte sur des sites Internet et réseaux sociaux, et mot de passe associés. Ces derniers étant, dans un sens, très importants, le spectre fouillait les meubles les plus luxueux, sans pourtant rien trouver de véritablement intéressant.
Il avança dans le corridor. Il se rappelait la discussion de Pierre, Quentin et Vanessa, dans la salle informatique. Pierre avait avoué s’être légèrement détaché des réseaux sociaux… Peut-être que les identifiants se trouvaient un peu plus loin, légèrement érodés. Les battants et les tiroirs ne résistèrent pas au passage de l’esprit vengeur qui commençait à perdre patience.
Une onde de choc se diffusa le long du couloir et frappa Luc. La lumière, blanche, vira quelques instants à un rouge qu’il devinait douloureux. Il sentit son emprise dans la tête de Pierre s’affaiblir, il se sentait englué et il perdait peu à peu ses sens. Que venait-il donc de se passer ? Est-ce que l’esprit de Pierre répliquait à l’intrusion ?
Luc savait que le temps était compté. Il sentait venir son expulsion, aussi devait-il se hâter dans sa recherche.
Il ouvrit un dernier tiroir d’une commode carrée à la peinture grise et grasse dont les gouttes s’étaient solidifiées, et l’information s’en extirpa, luisante, presque chantante. Il l’avait trouvé, enfin.
Toutes les informations se trouvaient dans cette petite commode.

Luc émergea dans la salle de classe. Pierre se massait les tempes, le visage légèrement plissé par la douleur. Monsieur Glaubb était penché vers son visage et lui noyait les narines de son haleine de caféine en lui hurlant dessus pour s’être assoupi pendant le cours. Le gros bonhomme frappait du poing sur la table et après s’être assuré que Pierre était bien réveillé, il retourna derrière son bureau pour continuer de déblatérer son cours.
Luc devina que le professeur était à l’origine du petit désagrément qu’il avait rencontré dans le couloir des souvenirs.

« Je te tiens enfin, Pierre. » jubila Luc.

L’esprit quitta la salle de classe. Osghul, Esberg et Ugtulghul s’étaient positionnés pour reprendre leurs rôles d’observateurs, en l’absence de leur maître.
Luc survola l’école et découvrit un chat qui répondait au nom de Jorghul, sur le toit d’une des tours.
Il lui demanda de se diriger vers la salle informatique. Le félin se mit en route. L’esprit arriva rapidement dans la dite pièce. Elle était vide, s’il omettait Monsieur Arrant qui avait le regard figé sur un écran couverts de fenêtres inondées de vocabulaire informatique.
La présence de l’informaticien gênait Luc. S’il voulait pouvoir utiliser un des ordinateurs en toute tranquillité, il devait s’en débarrasser. Le chat qu’il avait posté devant la porte commença à gratter, détachant Monsieur Arrant de son travail. Il se leva de sa chaise qui roula un peu sur le côté, et ouvrit la porte d’un coup, avant de tenter de donner un coup de pied au félin qui manqua de peu de gouter à la semelle.
L’informaticien referma la porte dans un claquement brusque et retourna à sa besogne, avant que les grattements ne recommencent.
Monsieur Arrant poussa un long soupir et se leva violemment. La chaise sur roulette le fuit en percutant un bureau. Il ouvrit de nouveau la porte, mais le chat avait déjà pris la fuite. Il miaulait depuis la cage d’escalier.
L’esprit suivit la scène et vit Monsieur Arrant se mettre au bord de l’escalier qui menait au rez-de-chaussée. Le chat s’était assis au milieu et défiait l’homme du regard. Monsieur Arrant commença à descendre les marches et Luc devina ce que le chat avait mis en place.
Sans attendre, le spectre se précipita dans le dos de sa victime et la poussa violemment.
L’informaticien roula sur les marches, avant de s’écraser sur le sol, immobile.
Luc sentit quelque chose grandir de nouveau en lui, mais pas ce qui commençait à décliner. Il se rassura en voyant que l’esprit de Monsieur Arrant n’apparaissait pas. Au moins, il ne l’avait pas tué.
Il se jeta dans la salle informatique et démarra un ordinateur, en sachant que le temps lui était compté. Lorsque le corps de l’informaticien serait découvert, des personnes pourraient monter et il ne pourrait plus rien faire.
La machine mit longtemps à démarrer, matériel scolaire obligeait. Dès lors que le bureau s’affichait sur l’écran, Luc cliqua sur l’icône du renard de flamme enlaçant une boule bleue. Il se connecta aux divers sites, boîtes mails et réseaux sociaux auxquels Pierre était connecté et modifia tout dans la foulée.
Il s’enfonça dans son siège, ravi d’avoir terminé cette manœuvre.
La sonnerie retentit, surprenant le fantôme. Le chat poussa la porte de la salle et se mit à miauler pour l’avertir.
Un cri strident se répercuta contre les murs et atteignit la salle informatique.

HelpingFR
Niveau 25
26 juin 2016 à 18:03:12

Monsieur Arrant fut emmené d’urgence à l’infirmerie par deux gendarmes. Le spectacle n’échappa pas aux yeux des collégiens et des lycéens qui virent les deux membres des forces de l’ordre tenant le corps de l’informaticien. Luc avait pu constater l’étendue des dégâts. Sa victime avait le crâne ouvert, un long filet de sang gouttait du cuir chevelu, engluant quelques touffes de cheveux.
Madame Healy avait bondi de son siège lorsqu’ils arrivèrent.
Plusieurs minutes plus tard, les chats rapportaient à Luc les diverses théories des élèves. Certains pensaient à une chute, d’autres à une farce qui avait mal tournée, ce qui fit sourire le spectre. Quelques-uns soutenaient la thèse des évènements étranges dû au fait que le bâtiment aurait été maudit. En soit, ils n’avaient pas complètement torts. Heureusement, ceux qui émettaient ces thèses se faisaient traiter d’idiots ou de superstitieux.
Sans Monsieur Arrant pour s’occuper de la salle informatique, cette dernière fut immédiatement verrouillée.
Luc avait laissé les chats s’occuper de surveiller les cours de ses camarades. Il voulait profiter des espaces de récréations déserts. L’esprit fixa le plafond céleste, se remémorant la fois où il avait réussi à invoquer un orage qui avait dû en terrifier plus d’un tant ses nuages opaques et sombres avaient bloqué les lueurs du jour.
Il se hissa sur le toit du bâtiment le plus proche des grilles de l’école et fixa l’horizon en tendant les bras, implorant une nouvelle vague de nuages. Le parking de l’établissement n’était plus tapissé que par les voitures des professeurs et des gendarmes… Mais l’une d’entre elle attira le regard de Luc.
Une voiture cabossée et rayée attendait, dans un coin, son moteur ronronnant et un immonde panache de fumée noire s’extirpant du pot d’échappement.
Les vitres crasseuses empêchaient Luc de voir à l’intérieur, déjà désavantagé par la distance.
L’esprit convoqua un chat qui arriva à lui en balança sa queue de joie, avant d’avancer vers le véhicule.
A mi-chemin, le moteur émit une plainte aigue et les pneus commencèrent à rouler. La voiture quitta le parking avant de disparaître derrière le pâté de maison sur la petite route.

L’après-midi arriva enfin, annoncé par un soleil rayonnant et une chaleur que même Luc pouvait ressentir. Néanmoins, il jubila en voyant un gros amas noir se masser non loin et braver le vent pour se diriger vers l’école. Il allait foutre leur journée en l’air.
Il voleta au-dessus des tuiles du toit et reprit le téléphone de Mélanie, avant de faire cap vers la salle où ses camarades assistaient à leur premier cours d’anglais de la semaine.
Ils étaient tous là. Quentin, Matthieu, Vanessa, Lucas et Pierre. Il traversa la vitre pour entrer, laissant le portable sur le rebord de la fenêtre. Madame Cuiller détestait les téléphones portables. Elle ne supportait ni les sonneries, ni les vibreurs indiscrets. Mais Luc voulait être sûr du succès de son opération. Et pour cela, il devait la chauffer.
Le fantôme se réjouit à l’idée que la professeur d’Anglais avait déjà l’air énervé. Elle était dans une des postures qui l’indiquait clairement.
Face au bureau, poings fermés sur sa surface, esquissant une grimace colérique sur son visage marqué de quelques rides. Ses yeux grossis par ses énormes lunettes paraissaient foudroyer les élèves en diffusant l’électricité dans l’air. Et la raison se trouvait devant Luc. Un tas de copies.

« Ah oui, c’est vrai, le Bac Blanc. » ricana Luc.

L’atmosphère était palpable. Les élèves fuyaient le regard de la prof. Luc voyait Esther prendre de profondes inspirations. Elle lui avait confié qu’elle pensait l’avoir raté. Grégoire et Esteban paraissaient légèrement plus sereins. Pierre, Matthieu, Vanessa fixaient l’une de leurs affaires qu’ils tournaient entre leurs doigts. Quentin et Lucas, eux, se démarquaient des autres en défiant ouvertement la prof en fixant les verres grossissant de ses lunettes d’un air nonchalant.
Luc était ravi de voir que ces deux imbéciles lui mâchaient le travail. Madame Cuiller commençait à s’empourprer avant même d’ouvrir la bouche.

« C’était pourtant simple… »

Sa voix se répandit dans la classe telle une onde de choc, gonflant les cœurs de plusieurs élèves d’une angoisse ardente.
Elle prit un morceau du tas de copies, les agitant devant les terminales qui demeuraient silencieux.

« C’est une honte ! Vous n’avez clairement pas le niveau ! Le BAC approche et c’est honteux que vous ne soyez pas capable de faire des efforts pour seulement une face de copie double ! »

Elle s’apprêta à avancer pour délivrer les premières copies, toujours levées au-dessus de sa tête, lorsque Luc se précipita vers la fenêtre. Un puissant courant d’air balaya le bureau de Madame Cuiller qui étouffa un juron. Alors qu’elle regardait les papiers griffonnés de noir et de rouge, Luc s’empara du petit tas dans la main de la prof d’anglais pour le défenestrer.
Les lueurs de soleil commençaient à faiblir, la lumière commençait à s’éclipser en emportant peu à peu les couleurs du monde. Mais tout le monde paraissait plus occupé par les copies du Bac Blancs qui virevoltaient dans leur chute.
Lucas applaudit bêtement, son hilarité contaminant peu à peu la classe. D’autres avaient pâli en voyant le visage furieux de Madame Cuiller. Elle n’avait pu réprimer cette fois un juron. Un magnifique « Holly fucking crap ! ». Un brouhaha envahit la salle de classe.
Madame Cuiller se précipita vers son bureau et frappa du poing sur la table, en essayant de masquer le spasme de douleur qui déforma sa face de hamster courroucé.
Les regards se tournèrent dans sa direction, la peur luisant au fond de leurs orbites. Les visages se décomposèrent. Elle avait sorti le cahier de notes.
Luc se frottait les mains. La spirale infernale continuait de monter. Il vit le moment parfait pour frapper.
Dehors, le vent commençait à souffler, emportant les copies qui traînaient encore dans l’air. Les premières gouttes de pluies commencèrent à tomber, le martèlement des carreaux accompagnant Madame Cuiller qui énonçait les notes de l’épreuve blanche.
L’arrivée de l’obscurité permettait à Luc une meilleure maîtrise de l’environnement.
Il tendit un doigt vers le stylo quatre couleurs de Lucas, et d’un coup sec, il le fit voler. Sa trajectoire prit fin sur le cahier de notes, et le stylo rebondit dans un total hasard dans le mince décolleté de Madame Cuiller.
Alors qu’elle baissait les yeux pour déloger l’instrument d’écriture, Luc s’empara mentalement d’une gomme qui frôla le crâne de sa cible en la décoiffant. Madame Cuiller lança un regard rageur sur Lucas. Tous les élèves s’étaient tournés dans sa direction, lui adressant des grimaces de colère.

« Je n’ai rien fait ! Protesta Lucas.
— Carnet ! hurla Cuiller d’une voix qui résonna si fort que Luc ne serait pas surpris qu’elle soit entendue dans plusieurs salles de classe.
— Je vous dis que je n’ai rien fait ! insista Lucas.
— Je m’en fous ! Carnet ! Maintenant !
— Fais pas chier Lucas… » susurra Matthieu du coin de la bouche, déjà excédé.

Lucas se leva, plongeant sa main dans son sac pour en extirper le carnet de correspondance. Luc en profita pour activer son portable, passer du vibreur à la sonnerie et augmenter le son au maximum. Il passa ensuite aux appareils de Matthieu et de Vanessa. Quentin ne semblait pas avoir de portable, Luc avait émis l’hypothèse en voyant son absence dans le répertoire de Mélanie.
Lucas retourna à sa place, son carnet dans la main, contenant une nouvelle remarque à faire signer par ses parents, ainsi qu’un joli ticket annonçant une heure de colle pour le samedi après-midi.
Luc retrouva le portable de Mélanie et s’empressa de faire défiler le répertoire de sa première victime. Il appuya sur le nom de Lucas.
Madame Cuiller avait à peine commencé à baisser les yeux dans son carnet de note qu’une musique sonore brisa le silence.

« Qui ?! » aboya-t-elle en frappant son carnet contre le bureau.

Elle ne tarda pas à remonter à la source. Elle se rua vers Lucas et tendit une main crispée par la rage.

« Téléphone, maintenant ! »

Lucas la défia du regard, mais Matthieu lui donna un coup de pied discret pour le dissuader d’énerver davantage la prof d’anglais.
L’adolescent baissa les yeux et donna l’appareil. Cuiller ne daigna pas regarder qui appelait. Luc paniqua… Il n’avait pas pensé à ça.
L’écran du portable devait sans doute afficher en gros le nom de Mélanie.
Madame Cuiller posa sans ménagement l’objet rectangulaire sur son bureau. Luc se précipita pour effacer l’historique des appels, et supprimer Mélanie des contacts. Il surfa dans l’air, glissant tel un serpent dans le sac de Matthieu où il réitéra l’opération, pendant que la prof d’anglais criait :

« Le prochain portable qui sonne, je le confisque aussi ! »

Tant mieux. Luc se propulsa dans le sac de Vanessa et répéta de nouveau les manipulations, avant de retourner vers le portable de Mélanie.
Il appela les deux adolescents en même temps, ce qui déchaîna la rage de Madame Cuiller.

LePerenolonch
Niveau 10
26 juin 2016 à 18:28:19

n instant, Luc se demandait si l’information ne résidait pas dans un de ces meubles qui résidait dans son propre couloir à souvenir.

la répétition des ténèbres :hap:

La chaise sur roulette le fuit en percutant un bureau.

quoi ? :hap:

— Eh bien, ce sont des choses qui arrivent. Tout le monde meurt un jour. Je ne dis pas que c’est facile à vivre… Mais il y a toujours quelque chose après. La vie continue. »

la psy de merde mon dieu :rire:

Comment il sait que c'est Mélanie vu que le contact a été supprimé ? :hap:

Sinon suite ! j'aime bien ton histoire

HelpingFR
Niveau 25
26 juin 2016 à 18:33:19

Le 26 juin 2016 à 18:28:19 LePerenolonch a écrit :

n instant, Luc se demandait si l’information ne résidait pas dans un de ces meubles qui résidait dans son propre couloir à souvenir.

la répétition des ténèbres :hap:

Wut ? :hap:

La chaise sur roulette le fuit en percutant un bureau.

quoi ? :hap:

Ben, il pousse tellement fort qu'on croirait que c'est le fauteuil qui se barre :hap:
Du moins, c'est ce que je voulais dire quoi :hap:

— Eh bien, ce sont des choses qui arrivent. Tout le monde meurt un jour. Je ne dis pas que c’est facile à vivre… Mais il y a toujours quelque chose après. La vie continue. »

la psy de merde mon dieu :rire:

Mais heu :-(

Comment il sait que c'est Mélanie vu que le contact a été supprimé ? :hap:

Supprimé seulement pour Vanessa, Lucas et Matthieu, il a pas touché celui de Pierre :noel:

Sinon suite ! j'aime bien ton histoire

:coeur:

LePerenolonch
Niveau 10
26 juin 2016 à 18:38:35

ah oui exact ! :hap:

Non mais la psy quoi :

"je suis triste mon pote il est mort
- tkt tout le monde crève, la vie continue"

:rire:

HelpingFR
Niveau 25
29 juin 2016 à 16:21:13

Bon, petit post histoire que le prochain chapitre soit pas coupé entre deux pages :hap:

Sujet : [Nouvelle] L'Esprit de l'Ecole
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